11- Veille de match

TW : sexe


Fana

Contre toute attente, nous avons encore couché ensemble ! J'aime le sexe avec lui, mais c'est le roi des mufles et moi des imbéciles. Je ne comprends pas pourquoi je me comporte comme ça et pourquoi je cède à ses exigences alors qu'il est odieux.

Je n'ai pas eu le temps de rentrer chez moi me doucher avant d'aller bosser et il ne m'a pas proposé de me nettoyer. Comme un idiot, je n'ai pas osé lui demander. Il me semble que cela faisait trop à l'aise. J'ai des préjugés parfois ridicules, mais le connaissant, il aurait refusé.

Le résultat c'est que je suis dégoutant, couvert de sperme alors que je suis censé aller travailler. Heureusement, dès que j'arrive à l'hôpital, le travail me happe me permettant d'oublier ma vie dissolue, j'ai à faire pour m'occuper entre les malades qui souffrent et essayer de n'oublier personne ! Enfin l'agitation se calme un peu et j'en profite pour réviser, puis dormir un peu.

Quand je rentre enfin chez moi à l'aube, je profite de la baignoire. Un des vestiges du palais. Normalement, je ne l'utilise jamais, trop dispendieuse en eau, mais aujourd'hui, j'ai besoin de me retrouver. Enfoncé dans l'eau, au milieu des faiences bleues et dorées, je me rémémore notre partie de sexe fabuleuse.

C'est notre troisième fois ensemble contre toute attente.

J'effaçe à regret ses traces avant de m'habiller pour aller en cours. Je souris tout seul, bêtement, conscient d'avoir eu de la chance qu'il me rappelle. Fort d'une énergie nouvelle, je détaille les lieux, on se croirait dans une maison fantôme. Je n'utilise qu'une petite partie dont le patio, la véranda et ma chambre, toutes les autres pièces sont envahies de meubles protegés sous des draps blancs et condamnées pour éviter que la poussière y rentre.

Il est temps d'y remédier !

Je vais accepter l'offre de l'antiquaire.

Poussé par une force étrange, je me dirige dans la chambre de ma grand-mère, en verité, je n'y ai pas remis les pieds depuis son décès.

Elle me manque horriblement, je me demande ce qu'elle penserait de mon aventure avec Vitali.

Toutes ses affaires sont protégées sous des draps. Je me revoie les poser en larmes, conscient de la solitude qui m'attendait, consolé par Soann.

J'ouvre la porte fenêtre qui donne sur notre patio pour aérer. Son parfum me parvient aux narines, si je ferme les yeux j'ai presque l'impression qu'elle se tient là, fière, douce, assise dans son fauteuil avec sa tenue élegante.

Parce que j'ai couché avec ce mec, j'ai enfin le courage de vider ses placards. Je vais donner ses plus belles tenues au musée du palais royal. Pour les vêtements ordinaires, sans regret, ce n'est plus elle et je les déposerai aux services sociaux. Je garde juste un foulard avec son odeur.

J'appelle l'hopital pour leur proposer tout son matériel médical, le fauteuil roulant, le lit médicalisé. Ils me proposent de passer les chercher le soir même.

***

La branche de la famille princière, dont je suis le dernier représentant a croulé sous les scandales depuis plus de deux cents ans. Nous sommes des cousins éloignés du roi et nous ne pouvons pas prétendre au trône, mais nous avons quand même conservé notre titre. Ma famille s'est entretuée pour le prestige.

Mon arrière-grand-père a tué son frère ainé et le destin s'est vengé, puisqu'il a eu deux fils qui ont reproduit le même drame. Au final, il n'est resté que ma grand-mère, la princesse Lina, la petite sœur, qui a assisté à tout cela impuissante. Son mariage a été malheureux, elle n'aimait pas son époux, un homme méchant et fortuné, choisi pour redorer le blason familial. Plus tard, il est mort dans un accident de voiture avec mes parents.

Notre fortune s'est réduite en même temps que notre famille.

Notre ancêtre commun avec la famille régnante est Sala III Phra Mahi Jessadin, roi du avril à sa mort. Il a eu plusieurs enfants, dont mon ancêtre Ammarit qui nous a laissé le titre et le nom royal.

Nous avions plusieurs palais, il ne nous reste qu'un palais à Thuan hin, notre résidence en bord de mer et l'ancienne demeure royale, la maison où je vis. À nos heures de gloire, ce n'était qu'une minuscule dépendance. C'est une maison traditionnelle en bois de dix chambres remplies à craquer des plus beaux meubles que nous avons pu sauver des palais.

Personne ne sait pour ma famille, je ne m'en vante pas. Ma grand-mère la princesse Lina de Than mai est la dernière personnalité royale connue du coin et tout le monde a oublié l'obscur petit fils le dernier prince de la lignée. Quand les gens savent pour moi, ils changent. Je ne veux pas de leur gêne, de leur fausse admiration ou pire de leur compassion devant notre déchéance.

Soann croit que nous sommes des employés du palais. Ce que nous sommes d'ailleurs en quelque sorte.

Les parents de Gao sont inspecteurs des impôts et il est persuadé que mes parents étaient pécheurs. Un quiproquo de ma faute, j'ai évoqué la contemplation de la mer, il a bouché les trous à sa façon.

Le roi actuel Ramiti est un cousin éloigné ! Nous nous rencontrons une fois par an, pour les commémorations royales, je n'arrive pas à y couper. Il me méprise et je le lui rends bien.

Je ne serai pas le seul prince homosexuel dans la famille, nous en avons eu même beaucoup. Certains sont même à l'origine de très belles légendes.

Je ne pense pas que Vitali sache qui je suis et je ne compte pas le lui dire.

***

Le weekend il y a un match de foot de notre équipe contre l'équipe de la fac de la ville de Saranu.

Soann insiste pour que je les rejoigne, il n'en est pas question, maintenant que la maison a été dégagé, je veux ranger. Je tente surtout de réviser, dérangé par des tonnes de message de mes copains qui me demande des conseils pour leurs tenues. Ils espèrent se faire inviter à la soirée VIP qui suivra le match. Soann porte un costume à paillette qu'il compte porter dans les gradins. Je secoue la tête incrédule.

Le samedi soir satisfait de mes révisions et de mon rangement, j'allait m'accorder une pause quand mon portable sonne, c'est lui qui m'appelle.

─ Viens me voir maintenant !

Sa voix provoque des saltos de mon cœur et de mon estomac. Quelle fascination folle ! Je m'appuie contre le mur de la maison en fermant les yeux, heureux de l'entendre. Il devrait être en pleins préparatifs pour le match.

─ Dépêche-toi je n'ai pas beaucoup de temps.

─ J'arrive, ai-je fait d'une voix étranglée.

Je me répète en boucle que je suis ridicule et qu'il faut stopper cette relation malsaine. En route je prépare mon discours, je veux arrêter et ne plus jamais le revoir.

Il m'ouvre en caleçon et me plaque contre le mur pour m'embrasser.

─ Je n'ai pas beaucoup de temps.

Il est pressé et me déshabille rapidement. Je me retrouve coincé contre le mur, il a déjà enfilé un preservatif, sans tarder il me prépare et me pénètre aussitôt. J'aime sa patience quand il commence, me laissant toujours le temps de lui donner le signal si contradictoire avec sa brusquerie habituelle. Sur un signe de ma part, il se déchaine en moi me faisant pousser des hurlements.

Quelque minute plus tard, nous reprenons conscience tous les deux, lui appuyé contre moi soufflant comme un bœuf.

─ J'en avais trop envie j'avais l'impression que je ne pourrai pas jouer, reconnait-il en m'aidant à remonter mon pantalon, en m'embrassant sur la joue.

Je ne trouve rien à dire et reste appuyé contre le mur pendant qu'il se met en tenue.

─ Tu viens avec moi au match ?

─ J'irai de mon côté.

Je mens ...je ne comptais pas y aller, je suis bêtement heureux qu'ilm'est appelé. Pourtant je dois être au rang de poupée gonflable pour lui, jesuis un imbécile parce que cela me suffit. 

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top