Ce serait un mensonge ! Parce que ce ne serait pas lui...
Ce jour là, le prince se réveille heureux. Aujourd'hui, il va voir son ami, enfin, en apparence, parce que oui, la petite pile électrique rousse avec qui il va passer la journée est bien plus que son ami. Il est celui qui a réussi à prendre son coeur. Oh non, le prince n'est pas gay, il est bisexuel, mais c'est bel et bien d'un garçon, sa petite clémentine comme il aime l'appeler pour l'embêter, qu'il est tombé amoureux, conte la volonté de son père, le roi.
- Prince Tobio, il vous faut voue lever, le petit-déjeuner est prêt et sa majesté votre père vous attend, lui dit une voix à travers la porte.
- Oui Myrtille, j'arrive, répond le dit Tobio à sa femme de chambre et meilleure amie.
En effet, le prince est plutôt hors normes, sa meilleure amie est sa femme de chambre, il aime un homme et son plus grand regret est d'être né dans la famille royale, et ça, son père n'aimerait pas. Mais il ne le sait pas, et le prince n'a pas l'intension de le lui dire, en tout cas pas tout de suite. Heureusement, Shoyo ne lui en veut pas, comme il l'a dit tant de fois, "Tant que je peux t'aimer, peu importe qui peut bien être au courant, si tu es le seul ça me va parfaitement !", et à chaque fois, un sourire se forme sur le visage du prince avant qu'il pose ses lèvres sur celles qu'il aime tant.
Sur ces doux souvenirs, le prince se lève et des serviteurs viennent l'habiller. Il déteste tout ça, il préfèrerait tout faire lui même, il préfèrerait être normal, il pourrait aimer qui il voudrait.
- Père, dit-il en entrant dans la salle à manger.
- Fils, comment vas-tu ? demande le roi.
- Tout va bien père, et vous ? répond le prince en s'asseyant à table.
- J'ai une grande nouvelle pour toi, annonce le souverain.
La curiosité du prince est piquée, il relève la tête de son assiette et regarde son père avec attention.
- Je vous écoute père, quelle est donc cette nouvelle ?
- Tu vas te marier !
Le coeur de Tobio s'arrête, se brise, se vide, une larme coule le long de sa joue. Il savait que ce jour arriverait, mais il espérait tout au fond de lui que ce soit faux.
- Je... Je vais quoi ? demande-t-il pour être sûr.
- Tu vas te marier ! confirme le roi. Tu vas rencontrer les prétendantes demain.
Le prince baisse la tête, puis la relève et se ressaisit. Il essuie cette larme qui s'est échappée.
- Bien père.
Le prince l'estomac noué, repousse son assiette et se lève. Une fois à la porte, il s'arrête et se tourne vers son père.
- Je vais voir Shoyo aujourd'hui père, dit-il, je serai de retour pour diner.
Et sur ce, il quitte la pièce. Il sort du château sans plus attendre et se rend à la petite taverne du petit village non loin de la grande ville entourant la demeure du roi. Vêtu d'une tenu muni d'une longue capuche afin de ne pas être reconnu, il s'assoit et commande une bière, un breuvage qui lui est normalement interdit.
Il est en avance, il doit donc attendre plusieurs minutes avant de pouvoir voir sa petite tête rousse. Il n'aime pas attendre, enfin, il est plutôt du genre patient généralement, mais quand il s'agit de Shoyo, il devient insupportable. Heureusement, il ne met pas longtemps à le rejoindre et le sourire qui illumine son visage déteint sur celui du prince et chasse ses pensées sombre, éloignant la triste réalité et le futur de leur couple.
- Tobio-chan ! dit le petit en s'asseyant aux côtés du prince.
- Je t'ai déjà dit de ne pas m'appeler comme ça... se plaint Tobio, souriant malgré tout.
- Je trouve que ça te va bien, c'est dommage...
Tobio le regarde attendri avant de poser délicatement ses lèvres sur celles de Shoyo.
- Je me fiche de comment tu m'appelles, de toute façon je t'aime, murmure doucement le prince à l'oreille de son amour.
Shoyo sourit avant de se lever et de tirer le futur souverain hors de la taverne. Il veut profiter de lui, et avec autant de gens autour, cela risque d'être plus compliqué. C'est pour cela qu'il l'emmène tout en haut de leur colline, là bas c'est calme et personne ne les verra.
Ils passent leur journée à s'amuser, comme des enfants, oubliant tout problème. Ils ne mangent pas, comme souvent, ils ne voient pas la journée passer et ils n'ont pas faim. Au bout d'un moment, épuisés, ils s'allongent dans l'herbe fraiche sous un grand arbre, Shoyo dans les bras de Tobio. Ils commencent à discuter, et un détail revient au prince.
- Shoyo... J'ai... J'ai quelque chose à te dire...
- Qu'avez vous à me dire votre majesté ?
Tobio lui offre un sourire triste.
- Votre altesse, votre majesté est réservé au roi, je te l'ai déjà dit, plaisante-t-il.
Shoyo lui tire la langue en riant.
- Je vais me marier.
L'amant du prince arrête de rire et le regarde comme si il n'avait pas compris.
- Q... Quoi ? demande-t-il.
- Je vais me marier, je rencontre les prétendantes demain, explique le prince.
Un larme coule le long de la joue de Shoyo, mais il se met à sourire.
- Je savais que ça devait arriver... Ce n'est pas si grave...
Tobio s'assoit et prend Shoyo dans ses bras, le serrant fort contre lui.
- Non... les larmes coulent le long de ses joues. Je ne veux pas que tu dises ça... J'ai l'impression que ça n'a jamais compté... Que tu savais depuis le début que ce ne serait que passager, que tu ne m'as jamais aimé...
- Bien sûr que ça a compté ! Ca a toujours compté et ça compte toujours, je t'aime Tobio, de tout mon coeur, mais je savais que le moment de ton mariage arriverait, j'espérais juste qu'il arriverait le plus tard possible...
- Je suis tellement désolé... Tellement désolé d'être né prince, de ne pas avoir le droit de t'aimer, et que tu n'ais pas le droit de m'aimer. Je t'aime tellement tellement tellement...
- Ce n'est pas ta faute mon prince. Tu es et tu resteras à jamais dans mon coeur.
Tobio, voyant le soleil se coucher, se relève et aide son petit ami à faire de même. Quand ils se retrouvent tout deux face à face, Tobio s'excuse une fois de plus et embrasse Shoyo en le serrant contre lui.
Chacun repart de son côté, le coeur lourd. Une fois de retour au château, Tobio a toujours mal au coeur, il mange en vitesse, ne regardant pas une seule fois son père dans les yeux. Lorsque qu'il a fini, il retourne dans sa chambre et pleure encore, la tête dans son oreiller.
- Prince Tobio, appelle doucement une petite voix à la porte, tout va bien ?
- Non... Je ne veux pas me marier... Aide moi myrtille ! Je l'aime...
Myrtille vient s'asseoir près de lui et caresse sa tête.
- Mais... Prince Tobio, vous êtes bisexuel non ? Si... Si vous trouvez une gentille femme, ce ne serait pas un mensonge...
- Ce serait un mensonge ! Parce que ce ne serait pas lui...
- Je suis désolé mon prince... Je suis faible, je ne peux vous aider...
- Arrête de me vouvoyer, s'il te plaît...
- Très bien. Je m'excuse, je dois me retirer. Reposez vous bien cette nuit.
Le prince la regarde sortir avant de reposer sa tête sur l'oreiller et de s'endormir, ruminant ses pensées sombres. Au matin, le prince est préparé tôt, il est habillé encore plus chiquement que par habitude.
Durant la nuit, une idée lui est venue, il va préparer une petite valise avec seulement ce dont il a besoin, la mettre près de son cheval, et à la moindre occasion, s'échapper et aller chercher son amour pour disparaître à jamais.
C'est donc comme ça que la journée commence, il est à peine neuf heures mais une foule est déjà amassée devant le château. Il y a tout le monde de la grande ville, tout le monde du petit village, mais il n'y a pas de petite tête rousse. Ni celle de Shoyo ni celle de Natsu, ni même celle de leur mère.
Tobio a à peine le temps de voir ce monde par la fenêtre, qu'il est emmené dans la grande salle du château, devant lui se dresse une longue file de jeunes filles, toutes plus belles les unes que les autres, mais aucune ne l'intéresse.
Les premières défilent, Tobio trouve déjà le temps long, aucune ouverture ne se présente à lui, jusqu'à ce moment où myrtille entre en courant dans la pièce.
- Le feu ! La tour a pris feu ! Vite ! crit-elle.
Tous les gardes se précipitent à l'extérieur de la salle, les prétendantes courent en tout sens, c'est la panique totale, l'ouverture tant attendue du prince.
Il part en courant jusqu'à son cheval, oui vois Myrtille au loin, et il se dit qu'il a besoin de sa meilleure amie. Alors il court jusqu'à elle et la prend par le bras.
- Viens avec moi, s'il te plaît ! lui demande-t-il.
- Bien sur prince Tobio !
Et ainsi, les deux amis partent au galop au dos de deux beaux chevaux, un autre les suivant. Ils arrivent en un rien de temps au petit village. Il n'y a pas âme qui vive, sauf de petits sanglots qui retentissent, mal étouffés, dans une petite ruelle.
Le coeur de Tobio se fend en entendant cela, et il s'engouffre dans la petite ruelle.
- Shoyo ! s'écrit-il.
L'interpellé lève la tête, les yeux bouffis de larmes.
- Tobio ? C'est bien toi ?
Le prince saute de cheval et vient le prendre dans ses bras.
- Je suis là mon amour... Je ne me marierais pas, je vais rester avec toi ! Partons ensemble loin d'ici !
- Je... Je ne peux pas... Je suis désolé... Ma sœur et ma mère on besoin de moi... Je ne peux pas partir...
Tobio le sers un peu plus dans ses bras.
- Elles viendront avec nous, affirme-t-il, regarde, Myrtille est bien venue.
Shoyo sourit, une larme coule le long de sa joue.
- Alors partons maintenant mon prince !
- Partons maintenant mon prince.
Shoyo entre dans sa petite maison et prend quelques affaires, avant de prévenir sa mère.
- Maman ! Prend des affaires ! Toi aussi Natsu ! On s'en va ! De toute façon on n'a pas d'attache ici, on ne pouvait plus vivre.
Sans se poser plus de questions, les deux filles s'exécutent et sortent de la maison en peu de temps. Quand la mère voit le prince, elle a d'abord un temps de latence, mais elle fini par venir lui mettre une grande claque.
- Ça c'est pour avoir fait du mal à mon fils, lui dit-elle et le pointant du doigt avant de le prendre dans ses bras, et ça c'est pour le rendre heureux.
Natsu à côté est bouché bée, et Shoyo sourit.
- Bon, je pense qu'il faut y aller,finir par nous retrouver, prévient Myrtille.
La petite troupe hoche la tête, et plus tard dans la journée, trois chevaux portant cinq personnes sont vu à plusieurs dizaines de kilomètres de là, se ressourçant dans une petite ville.
Voilà ! J'espère que ça vous a plu ! Finalement j'ai fait une happy end. Peut être à bientôt !
1857 mots
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