Petit prince

Nous nous dirigeons vers les cuisines.

- Veux-tu manger quelque chose en particulier ?
- Non pas trop...
- Dans ce cas ce sera tomates farcies !
- C'est quoi ?
- En gros tu fourres des tomates avec de la farce et tu met à cuire!
- Je vois...
- Sur ce commençons !

Nous nous lavons les mains et je commence mon chez d'œuvre. Je coupe les tomates et les vides avant de prendre une grosse poignée de farce et de remplir les tomates avec! Ensuite direction le four, et comme je ne sais pas trop à quelle chaleur il faut les faire cuire, on va mettre à 230°.
Au moment où je fais entrer les tomates dans le four je regarde Alan qui hoche la tête.

- Je ne suis pas sûr mais les cuisiniers n'ont jamais fait cuire un plat à base de tomates au delà de 50°. Sinon ça fait de la bouille.
- Ho, je vois...

Je met les tomates et baisse immédiatement la température.

Nous attendons 5 min et la sonnerie retentit. Un petit "TIG" très satisfaisant.
Alan attrape un gant, ouvre la porte du four et sort nos tomates.
Il les poses sur la table. Je prend deux assiettes dans le placard.
Petit prince les déposes dedans, et nous commençons notre dégustation.

Je m'attends à le voir reculer et à me dire que c'est horrible, mais je le vois reprendre une bouchée puis une autre, avec un sourire gourmand. J'attaque à mon tour la tomate devant moi.

...

Elle est délicieuse ! Je n'ai jamais cuisiné un truc aussi bon!

- Dis Élisa, tu néglige tout le temps la cuisson ?
- Non pas tout le temps, juste très souvent...
- C'est dommage parce que tu arrives bien le reste. Il ne faut pas se hâter, sinon tous ce que tu auras fait avant ne servira à rien. Tu seras obligé de recommencer.
- Je vois...

Nous débarrassons la table et quittons les cuisines.

- Maintenant, je dois tenir ma promesse !

Je le prend soudainement sur mes épaules et Alan pousse un petit cris de surprise. Je me met à courir en direction de la porte d'entrée. Je cours assez vite, et Alan a l'air de bien le supporter, il rigole.

Lorsque j'apperçois le hall, j'accélère encore et fait un saut gigantesques jusqu'au sol, en dehors du château.

- Oui !
- Alors c'était comment ?
- Génial !

Je le repose, avec une pointe de déception sur son visage. Je lui prend la main et lui fait visiter la ville. J'emprunte les mêmes chemins que ceux par lesquels Damien nous avait fait passer.
Je lui offre quelques sucreries, lui achète une cape (pour un peu plus de discrétion), papote un peu avec ceux acceptant de nous parler (bah oui avec cette histoire y'a plus de gens qui nous font la tête, que de gens accueillants).
Il a l'air tellement heureux ! J'aimerais bien que cela dure...

- Viens, j'aimerais te montrer quelqu'un.
- Qui c'est ?
- Surprise!

Je lui prend la main et le traine dans quelques ruelles. Il semble un peu inquiet, mais ne me lâche pas pour autant. Il me fait confiance.

Nous débouchons sur une petite place avec au centre, un jolie fontaine surmontée d'un cygne.
Je lui tend un bandeau.

- Peux tu m'attendre un peu?

Il s'assit sur le bord de la fontaine, met le bandeau et me réponds :

- Oui bien sûr !
- Ok dans ce cas à toutes!
- Tu vas où ?
- Tu le saura bientôt !

Je m'éclipse.
J'espère ne pas prendre trop de temps. Je cherche un peu, mais l'adresse apparaît vite sous mes yeux.
Je frappe à la porte.

__________

- Me revoilà ! Tu peux enlever le bandeau maintenant.

Il se précipite pour voir quel est la surprise, mais tombe en arrière.
Tout trempé, il se relève et ouvre de grands yeux.
Devant lui la domestique de son enfance essayant tant bien que mal de l'aider.

- Allez-vous bien? Je vais chercher une serviette, je reviens, il ne faut pas que vous attrappiez un rhume !

Alors qu'elle s'apprête à repartir, Alan se précipite hors de la fontaine et attrape la jupe d'Amélia.
Elle se retourne et le prend tendrement dans ces bras.
Alan se met à pleurer, et cache son visage dans les plis de la jupe de la servante.

- A moi aussi tu m'a manqué.

Je me sent un peu à l'écart, alors je les laisse tranquille.
Je m'aprète à partir quand on me retiens par l'épaule.
Amélia avec Alan dans ses bras.

- Il n'est pas un peu lourd?

Elle me sourit. Alan me regarde avec un air blessé.
Je rigole.

Amélia nous invite chez elle. Une jolie petite maison. Modeste, mais jolie. Nous papotons de tout et de rien pendant de longues minutes. La vie qu'ils mènent, le roi, bla bla bla.
Finalement, je suis prèsque exclue de le discussion. Je crois que je me suis endormie.
Quand je me suis réveillée, j'étais couverte d'une couverture en laine blanche. Le ciel s'assombrit et Alan est sur mes genoux.
Devant moi, une lettre.

"Je suis partie faire des courses vite fait pour le dîner, mais si vous vous réveillez et que vous souhaitez partir, je vous en prie"

Merci. J'écris un mot de remerciement et prend immédiatement Alan toujours les yeux clos dans mes bras. Direction le château. Pas trop envie que l'on sache que nous sommes sortis.

Je marche tranquillement pour ne pas réveiller petit prince. Cette ville est si belle. Dommage qu'elle soit à moitié détruite. Et les habitants, a moins que l'on ne leur fasse quelque chose, sont doux comme des agneaux.

Nous arrivons. Je monte les escaliers et rentre dans la chambre d'Alan. Je le dépose sur son lit. Il s'accroche un peu à moi, mais j'arrive tout de même à le coucher.

"Je veux que jamais tu meures"

Pas très français, mais l'intention me touche profondément.

J'éteins les lumières, et quitte la pièce.

Je me dirige vers les cuisines.
Je prend quelques tomates, et les cuisine. J'en raté quelques unes, mais la plus part sont réussies.
Je les dépose sur un plateau, en mange deux, et dépose le reste sur la table de la salle à manger, au cas où un petit gourmand aurais fin.
Il est assez tard, je pars me coucher.
Mais avant je vais me promener un peu.

Je prend (encore) les escaliers, et me perds (encore).
Je trouve une porte (encore) et l'ouvre. Elle est légèrement plus abîmée que les autres. On a du souvent l'utiliser.

Mais plutôt que de trouver une chambre, une salle de bal ou des cuisines, la porte s'ouvre sur le toit. Je ne m'étais pas rendue compte d'avoir monté si haut.

J'avance un peu sur la toiture, tel un manchot se dandinant pour ne pas tomber. Mais ça en valait la peine.
Je m'assois et regarde devant moi.
Le paysage est juste magnifique.
Le soleil, est presque complètement couché. On voit la lune, pas tout a fait ronde, et les étoiles.
Je me suis peut-être un peu trop ennuyée... J'en ai vraiment créé beaucoup...
Beaucoup, mais pas trop.
Tout cet ensemble créé une magnifique peinture noire, tachée de lueurs d'espoir.

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