Liam et moi ne faisons presque que de nous croiser. Sans échanger un mot. Un petit bonjour, un bonne journée. Nous sommes tout les deux concentrés sur nos objectifs : faire changer le roi et pour moi lui cacher nos escapades à Alan et moi. Oui, parce qu'on ne s'est pas limités à une sortie... On sort souvent, pour aller voir Amélia, découvrir plus profondément la ville et ses habitants, on a des journées bien remplies quoi!

Et ainsi passa trois mois.

Alan et moi nous sommes pas mal rapprochés des habitants. On les connait assez bien et c'est réciproque (enfin ils connaissent tout les bobards que je leur ai raconté...).
Nous avons passé trois magnifiques mois!

Après, je ne sais pas ce qu'il est advenu du roi. Liam n'a pas l'air en très grande forme. J'espère qu'il ne s'est rien passé. Nous n'avons pas pu faire grand chose ensemble.

Je l'entends dans le salon, étalée sur un grand canapé rouge. Alan, pour ne pas nous déranger, est avec Amélia.
Liam ne tarde pas. Il s'écroule à son tour sur le canapé.

- J'ai hâte de partir !
- Verdict?
- J'abandonne ! Enfin ce n'est pas le résultat que je voulais. Je n'ai fait qu'envenimer la situation.

Son bras est posé sur ses yeux.

- Que lui as-tu fait ?
- Je l'ai traité exactement comme les gens de son peuple. Je l'ai un peu frappé, l'ai affamé, lui ai demandé de payer diverses taxes...

C'est tout le contraire de ce à quoi je pensais faire !

- Qu'attendait tu en faisais ça ?
- Qu'il comprenne ce qu'il a fait.
- Et du coup?
- Il a essayé de s'enfuir en disant "je vous ferai tous souffrir, vous verrez !".
- Échec total comme tu dis...

Je me lève d'un bon.

- A mon tour ! Prépare les bonbecs!

Pas de ronchonnement, juste de petits ronflement d'un Liam épuisé.

- Ne t'inquiètes pas, je partagerai.

Je prends une couverture qui je ne sais pas pourquoi (peut être parce que l'auteur avait envie) traînait non loin, et le recouvrit avec.

- Fais de beaux rêves...

J'écris un lettre que je pose sur le bureau d'Alan pour lui expliquer brièvement la situation, puis part immédiatement.

Le roi, est toujours dans la maisonnette, et a tout l'air de m'attendre... Il porte sur sa tête une passoire rouillée et en guise d'épée, un pauvre morceaux d'os.

Depuis que je l'ai vu, il est beaucoup moins gros.

- Alors c'est à ton tour ? Vas-y je t'attends, frappe moi si l'envie t'en prend, je ne reconnaîtrais pas mes délis, puisque je n'en ai commis aucun! Je n'ai fait que mon devoir de roi! Et un roi dois punir ses sujets quand ils ne lui obéissent pas!

Ouah! Liam n'y est pas allé de main morte ! Il l'a vraiment traumatisé!

- Je ne suis pas d'accord. Un roi peu punir ses sujets certe, mais il faut une bonne raison !

Il est barricadé dans sa maison et m'écoute d'une oreille distraite.

- D'ailleurs je ne vous ai jamais demandé, comment vous appelez-vous ?

En vérité je le sais très bien...
Il me répond avec une pointe de surprise.

- Sire Fallon.
- Non je vous parle de votre prénom.
- Quelle indécence de s'appeler par son prénom !
- En quoi ? Moi je m'appelle Élisa! Enchanté!
- William...

Il a vraiment l'air perturbé. Et moi agréablement surprise qu'il n'ai pas essayé de me duper. Ou alors il n'a juste pas la réflexion pour y penser...

- Et bien William, tu pourrais peut-être sortir de là ? Sans vouloir te vexer, tu es ridicule...

Il sort un peu géné, mais reste méfiant.

- Tu peux me tutoyer, il n'y a pas de problème ! Et lâche cet os, je ne te ferai aucun mal !

Il le pose par terre à regret. On dirait un animal apeuré.
Je lui prend la main, et l'entraîne vers le centre de la ville.
Je lui achète une cape à la même boutique que celle de son fils, il l'a porte immédiatement. Ou plutôt JE l'oblige à la porter. Ensuite nous allons chez le coiffeur. Il ne faut pas que la ville puisse le reconnaître. (Pour le coiffeur je sais que je peux lui faire confiance) Il repère une coupe qui lui plaît et quelques minutes plus tard, il est transformé. Je me fais aussi une coiffure au passage (on les attaches et on les coiffe). Puis nous repartons. Toute la journée, comme avec Alan, nous courrons dans toute le ville. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, les repas dans les châteaux ne sont pas si délicieux comparé aux rôtis servis ici. Ou cette fleuriste passionné qui nous apprend des tonnes de fais sur les plantes. Et cette séance cinéma, ou cette salle de carting, ou encore ça ou ça...

Et ainsi passe 3 semaine. Le roi ne travaille pas, je lui apporte tout ce dont il a besoin. Sa maison est plus grande que le pauvre cabane dans laquelle il logeais. Il connaît désormais la ville du bout de ses doigts. Et on s'entend très bien tout les deux !

Les habitants n'ont pas encore découverts qui il est... J'espère que ça va durer encore un peu. Quoi que, on pourrais l'utiliser...

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Aujourd'hui gros projet : je vais feindre un kidnapping...

Comme d'habitude je vais le voir. Il m'acceuil les bras ouverts. Tiens, ça ne m'était pas venu en tête jusqu'à maintenant, mais si ça se trouve il m'utillise juste...

Je chasse cette idée de ma tête. J'ai mis en place tout un plan. J'espère qu'il marchera.

Comme d'habitude, nous nous permettons un peu dans la ville, discutons un peu etc...

- Tu vas voir, je connais un endroit sympa, suis-moi !

Il s'exécute. A mon tour de jouer !

Je nous fais slalomer dans différentes ruelles, le roi ne s'inquiète pas, nous l'avions déjà fais avant... J'essaie de creuser un peu l'écart, pour qu'il ne puisse rien faire lors de mon enlèvement.
Nous courons presque.

Dernière moi, William commence à s'essouffler. Parfait !
Je prend un rapide petit virage, William ne faisant pas très attention continue tout droit avant de se retourner. Mais il est trop tard. Je pousse un grand cris, me "débat" et me laisse emporter par les kidnappeurs. Je vois l'horreur sur le visage du roi. Il tente tant bien que mal de nous rattraper, mais il est déjà épuisé, il ne peut rien faire. Je le vois qui se met à pleurer, et crier de toute son âme.

- Élisa! Élisa! Élisa ! Élisa! Élisa! Élisa ! Je te retrouverai je te le promets ! Je viendrai te sauver !

Le pauvre est écroulé et pleure de tout son corps.
Mes idées étaient fausses, il ne se sert pas de moi. Je pense qu'il tenait vraiment à moi.

Ça me fait plaisir ! J'espère juste n'y être pas allé trop fort.
Mais ce sont je suis sûre, c'est que les prochains jours vont être très important...

Ça va bouger, j'ai hâte de voir ça!