Chapitre 40 - Invitation



— Donc tu es sûre que ce n'est pas Adam ? me demande Alexia à propos des menaces, quand nous entamons le dessert.

Honnêtement, reparler de cette histoire me donnerait presque la nausée. Je ne peux plus m'inquiéter pour cette histoire chaque jour, j'en deviens folle. Malgré tout, je lui dois des explications car je ne lui ai jamais raconté ce qu'il m'avait dit. C'est ainsi que je repose ma cuillère, pourtant goulument plantée dans mon fondant au chocolat, avant de lui répondre :

— Oui, certaine. Il était sincère. Il était désolé pour la soirée chez Fred, et même si cela n'excuse pas son comportement, je sais qu'il s'en voulait lui, et n'avait pas de haine envers moi.

— Donc c'est un retour à la case départ, c'est ça ? constate mon amie, blasée de cette situation.

— Exactement, car à part lui je n'ai eu aucune altercation avec quiconque ici ! lui avoué-je même si elle le sait déjà.

— Et Clayton n'a pas non plus une idée ? Une ancienne conquête par exemple qui pourrait t'en vouloir ?

Je ris à sa question. Le problème avec Clayton c'est qu'il a des conquêtes dont il ne se souvient même pas, et il en a tellement qu'il pourrait y avoir la queue à ma porte pour m'assassiner. Néanmoins, je ne peux pas lui en vouloir car depuis qu'il est au courant, il met tout en œuvre pour m'aider.

— Non il ne sait pas, et il a d'ailleurs du mal à accepter d'être impuissant. Il a contacté un ami pour essayer de retracer les mails, mais il m'a dit que ça allait prendre un peu de temps...

— En attendant, tu ne rentres plus seule le soir, je te dépose ! m'ordonne-t-elle.

Je dois avouer que je suis rassurée. Chaque soir quand je rentrais du boulot, j'avais la boule au ventre de marcher quand il faisait noir. De même, dès que je voyais un homme à l'allure louche venant dans ma direction, je changeais de trottoir, peur que ce soit lui.

— Merci Alexia, tu n'imagines pas à quel point tu m'enlèves un poids. Je craignais de plus en plus de rentrer quand il faisait nuit.

— Je sais, sourit-elle. Et je suis tellement une amie exceptionnelle que j'ai une soirée de folie à te proposer...

Immédiatement, mon visage renfermé se change en une expression intéressée. Cela fait un moment que je ne suis pas sortie et j'ai vraiment besoin de me changer les idées.

— Dis-moi en plus ! la sondé-je intéressée.

— Imagine un domaine viticole à une petite heure d'ici, de l'alcool à flot, que des individus de notre âge. Andrew vient déjà, mais j'ai envoyé pendant que tu étais aux toilettes et tu peux venir également, même avec Clayton si tu veux ?

— Effectivement, cela a l'air incroyable ! Mais comment fais-tu pour toujours être invitée dans des endroits pareils ?

En effet, à chaque fois qu'elle me raconte des soirées où elle est allée, c'est toujours avec des personnes de la haute société dans des lieux tous plus géants les uns que les autres.

— J'ai une amie du lycée, Lisa, une fêtarde comme moi, qui est devenue avocate. Donc au vu de ses revenus, disons qu'elle a les moyens d'organiser ce type de soirée.

— Et elle se déroule quand cette fête ? demandé-je pour m'organiser avec Matthew, en espérant secrètement qu'il puisse venir, même si cela risque d'être compliqué avec son emploi du temps.

— Dans trois jours. C'est un peu un nouvel an en avance.

Nouvel an ? Déjà ? Avec tous les récents évènements, j'avais complètement oublié que les fêtes de fin d'année approchaient. Avant, c'était ma période préférée : décorer le sapin en famille, se réchauffer tous les quatre près de la cheminée, mettre des pulls ridicules, manger à outrance lors du réveillon du vingt-quatre décembre et le vingt-cinq, puis se remettre l'estomac en place avant de fêter la nouvelle année en famille. Mais, désormais, les fêtes n'ont plus la même signification. Je ne m'en étais jamais rendue compte avant mais passer les fêtes seuls, ou sans les gens que nous aimons est vraiment une des choses les plus triste qu'il est possible de vivre à cette période. Depuis quelques années, je m'étais habituée à les passer avec Jason, sans nos parents. En revanche, depuis qu'il est parti les rejoindre, je comptais les passer seule chez moi devant une série, en essayant d'oublier quel jour nous sommes. C'est ainsi que, cette année, je ne m'étais même pas rendue compte que c'était déjà dans quinze jours. Néanmoins, il faut avouer que cette soirée m'intéresse. Je n'en peux plus d'être triste, je n'en peux plus de vivre dans la peur du lendemain. Aujourd'hui, j'ai envie de vivre. Alors, pourquoi ne pas fêter nouvel an avant l'heure ?

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