Chapitre 12 - Succomber
Après le départ de Clayton, je me retrouve seule au milieu de ces gens tous plus riches les uns que les autres. La fête bat encore son plein, le bar est toujours jonché de monde tout comme la piste de danse, ce qui fait que personne ne remarque ma solitude. N'ayant pas particulièrement envie de me fondre dans la foule et le ventre avide de nourriture après tant de verres ingurgités, je me mets à grignoter les petits fours disposés sur un table. C'est à ce moment-là qu'Adam me rejoint :
— Elyssa ! Je ne savais pas que tu venais ! crie-t-il par-dessus la musique en m'apercevant.
— Oh Adam, m'exclamé-je surprise.
Entre l'alcool et ma dégustation, je ne l'ai pas vu arriver.
— Avec qui es-tu venue ? me demande-t-il soudain, avec une pointe de curiosité dans la voix.
— Euh, avec Clayton, réponds-je un peu gênée de devoir avouer être venue avec notre patron.
Ma réponse semble l'étonner, car il bégaye :
— Hein ? Il t'emmène dans ce genre de réception avec lui ?
— Bah, euh, oui, bafouillé-je. Fred était un de nos clients et je suis allée au rendez-vous avec lui donc il nous a invité.
— Ah d'accord... me répond-t-il peu convaincu.
Cependant, persuadée qu'il va poursuivre ses questions, et n'ayant pas franchement envie d'y répondre, de peur de faire une gaffe par rapport à mon attirance pour Clayton, je me mets à mon tour à le questionner :
— Et toi, avec qui es-tu venu ?
— Avec ma sœur. Ah la voilà, viens que je te la présente, crie-il en se dirigeant vers une sublime femme brune vêtue d'une robe noire en bustier avec des franges.
— Daphné, je te présente Elyssa, la nouvelle recrue chez Clayton Corporation.
— Oh bonsoir, me lance-t-elle en me serrant la main chaleureusement. Tu es très jolie en tout cas !
— Merci, toi aussi ! lui souris-je.
— Et tu connais du monde ici ? me demande-t-elle subitement. Je ne t'ai jamais vu dans ce genre de soirée.
— À part Clayton, Fred et Adam, non je ne connais personne, avoué-je gênée qu'elle me rappelle que je n'ai pas vraiment ma place ici.
— Elle est venue avec Clayton, rajoute son frère d'un ton sarcastique.
— Ah, et il n'est pas resté avec toi ?
Son ton me semble moqueur. C'est pourquoi je tente platement de justifier son comportement :
— Non il est parti en haut je crois...
Adam et sa sœur se regardent alors en souriant :
— Ça c'est du Matthew tout craché, rigole Daphné comme victorieuse.
— Vous vous connaissez ? l'interrogé-je, sentant qu'ils ne sont pas inconnus tous les deux.
Néanmoins, pour une raison qui m'échappe, elle a l'air surprise par ma question et c'est donc son frère qui y répond :
— Disons qu'ils se connaissent suffisamment pour savoir que c'est son genre de partir comme ça, en plein milieu d'une soirée...
Mais Daphné ne semble vraiment pas à l'aise avec cette discussion et avant même que je ne les questionne sur quoi que ce soit, elle s'éloigne prétextant vouloir aller saluer d'autres invités. Rapidement, Adam la suit et je me retrouve donc une nouvelle fois seule.
Commençant à en avoir un peu marre de la musique dont le son est poussé à outrance et de la chaleur qui ressemble à celle d'un sauna, je me décide à monter à l'étage pour me rafraîchir un peu. Je n'ai pas de difficulté à trouver l'escalier, ayant vu Clayton l'emprunter une demi-heure plus tôt. Cependant, avec mes talons et l'alcool dont j'ai peut-être un peu trop abusé, je mets plus de temps que prévu à parvenir à l'étage étant donné que l'escalier en colimaçon me donne le tournis. Mais arrivée en haut, le périple n'est pas terminé car je parviens face à un gigantesque couloir où toutes les portes sont fermées. Dans le but de trouver la salle de bain le plus rapidement possible, je me mets à frapper aux portes des pièces les plus près de l'escalier. Je tombe d'abord sur un couple plutôt occupé, et en sortant de la pièce après m'être platement excusée, je croise une femme sortant de la porte d'en face en titubant. Malgré son état, je lui demande mon chemin et c'est ainsi qu'elle m'indique la dernière porte à droite, au fond du couloir. Ne sachant pas si elle est encore capable de l'entendre, je la remercie malgré tout poliment avant de me diriger dans la direction indiquée. Lorsque je frappe, personne ne me répond. Intérieurement, je prie pour que cette femme ne se soit pas trompée et ne découvre pas un nouveau couple nu dans un lit. Après quelques secondes, et toujours sans aucune réponse, je présume que la pièce est inoccupée et ouvre donc la porte. Par chance, c'est bien la salle de bain, mais elle n'est pas vide. Au début, je ne reconnais pas cette personne, n'apercevant qu'un homme assis sur le rebord d'une baignoire en marbre blanc, près des toilettes, la tête entre les mains et avec un verre de whisky dont le contenu est presque vide posé près de lui. Cet homme a l'air plutôt mal. Ce n'est que quand je l'observe plus attentivement et notamment son costume et ses mocassins que je reconnais où je les aie vu et sur qui. C'est Clayton. Je comprends mieux pourquoi cet homme avait l'air aussi mal, lui qui a enchainé les verres depuis que nous sommes ici.
— C'est occupé, maugréa-t-il à peine suis-je entrée, sans même relever la tête.
Gênée de me retrouver seule dans cette pièce avec lui et de l'avoir dérangé, je me confonds de nouveau en excuse :
— Je suis désolée, j'ai frappé avant d'entrer mais personne n'a répondu et ...
Il relève alors soudainement la tête, avant même que je n'ai fini ma phrase, je pense, en reconnaissant le son de ma voix.
— Elyssa ? Mais ... ?! Qu'est-ce que tu fais là ? s'étonne-t-il de me voir ici.
— Bah... Euh...Tu m'as laissé en bas, puis j'ai fini par avoir envie de me rafraîchir donc j'ai cherché la salle de bain. Et te voilà...
M'attendant à ce qu'il me rejette et m'hurle de quitter cette pièce, ma surprise fut grande quand il m'avoue :
— Je suis désolé de t'avoir laissée en bas mais Elyssa, tu ne peux pas rester ici...
— Quoi ?! m'exclamé-je, ne comprenant pas pourquoi il me dit ça.
Cependant, si j'avais su, jamais je n'aurais cherché cette salle de bain et jamais je n'aurais posé cette question car sa réponse sera insusceptible de retour en arrière.
— Parce que toi et moi, seuls dans cette pièce, c'est une très mauvaise idée...
Faisant l'innocente, persuadée que j'interprète cette phrase comme mon cœur a envie de l'entendre, je lui demande :
— Et pourquoi ?
Je joue avec le feu et je le sais, mais sur le moment je m'en fiche. Je veux avoir des réponses à mes questions. Je veux savoir s'il ressent aussi cette décharge électrique quand on se touche. Je veux savoir s'il ressent ce que Fred prétend qu'il ressent.
— Pour ça ... dit-il avant de se rapprocher de moi.
Sans que je n'aie le temps de réaliser ce qu'il se passe Clayton me prend par la taille et tandis qu'il n'est qu'à quelques centimètres de ma bouche, me caresse la joue. Son contact m'électrise une nouvelle fois le corps, et tandis que je frissonne, il me murmure :
— Je sais que tu ressens aussi cette décharge électrique chaque fois que l'on se touche. Mais nous ne pouvons pas faire ça, concède-t-il.
J'avais donc raison, je n'étais pas folle. Lui aussi ressent cette attirance inexplicable entre nous. Sur ce constat, mon cerveau se met complètement en pause. J'oublie que c'est mon patron. J'oublie que je suis dans une salle de bain avec lui alors que certains clients et collègues de boulot pourraient nous surprendre. J'oublie que je suis dans les bras d'un homme qui ne pourra jamais faire partie de ma vie. La seule chose qui compte à présent, c'est l'attirance que je ressens pour lui. Je rajoute donc, déterminée à comprendre ses intentions avec moi :
— Pourquoi ? Si c'est parce que je suis ta secrétaire, c'est toi le patron donc nous n'avons aucun risque de nous faire virer. Et puis ce ne serait pas la première fois que tu fais ça avec une employée.
— Sauf que ce n'est pas que ça le problème, s'emporte-t-il, frustré par la situation en me lâchant subitement pour se placer de l'autre côté de la pièce, comme s'il avait besoin de tant d'espace pour me résister.
— Quel est le problème alors ? tenté-je de comprendre.
— Rien, rien, répète-t-il comme pour se convaincre lui-même. Il n'y a pas de problème.
C'est sur ces mots que mon cerveau cesse entièrement de fonctionner et que mon cœur se met à battre plus fort. Néanmoins, je ne sais pas si c'est la quantité d'alcool que j'ai absorbé qui me fait pousser des ailes ou cette nouvelle proximité dans cet espace réduit, mais j'avance d'un pas décidé vers lui, avant de commettre l'irréparable.
— Alors s'il n'y a pas de problème, nous pouvons faire ça, dis-je en plaquant mes lèvres aux siennes.
À l'instant même où mes lèvres touchent les siennes, le regret s'empare de moi. Qu'est-ce que je viens de faire ? Comment vais-je pouvoir le regarder en face au travail maintenant ? Constatant qu'il ne me rend pas mon baiser, je me recule, gênée, avant de relever la tête vers lui. Et, tandis que que je m'attendais à le voir se moquer de moi, c'est un tout autre regard que je perçois à ce moment-là, entre désir et hésitation. Mais je n'ai pas le temps de m'en soucier qu'il m'attrape par la taille, me retourne pour me plaquer contre le carrelage froid du mur de la salle de bain et m'embrasser fougueusement. J'ai à peine le temps de réaliser ce qu'il est en train de se passer que son corps frais se retrouve contre le mien, trempé par la chaleur ambiante qui règne en bas. À peine ai-je entrouvert la bouche pour reprendre mon souffle qu'il en profite pour y glisser sa langue, rencontrant la mienne.
Le temps s'arrête. Je n'entends même plus la musique ou les bruits de la fête, mon esprit étant totalement abandonné à cet homme.
— Qu'est-ce que tu es en train de me faire, Elyssa ? grogne-t-il entre deux baisers.
Néanmoins, je n'ai pas le temps de lui répondre qu'il colle de nouveau sa bouche à la mienne, son gout de whisky se mêlant à celle de mon cocktail. Rapidement, et ne cherchant même plus à être raisonnable, je passe mes mains sous sa chemise pour sentir son corps athlétique. À peine ma main a-t-elle touché sa peau nu qu'il frissonne tandis que ses baisers se font plus ardents avant de me murmurer :
— Si tu savais à quel point c'est interdit ce que nous sommes en train de faire...
Cependant, même si j'ai l'étrange sensation que cette phrase n'a pas le même sens pour lui, je suis bien consciente que je ne suis absolument pas censée faire ça. Pas avec lui. Mais l'attirance est beaucoup trop forte alors je rajoute, toujours aussi près de ses lèvres :
— Je sais que tu en as autant envie que moi.
À ces mots, l'hésitation que je percevais précédemment dans ses yeux laisse sa place au désir. En un instant, il me soulève brutalement pour me poser sur le meuble près de l'évier, faisant remonter ma robe en haut de mes cuisses. Ses gestes sont brusques, si bien que le verre de whisky, abandonné-là explose au sol, mais ni lui ni moi ne nous en préoccupons. Sans jamais cesser de m'embrasser, il enlève sa veste pour être plus à l'aise dans ses mouvements. Pendant ce temps, mes jambes s'enroulent autour de sa taille pour le garder au plus près de moi tandis que ses mains moites caressent mes cheveux, mes joues, mon dos, électrisant l'entièreté de mon corps sur son passage. Les minutes passent et nos gestes se font de plus en plus rapides, de plus en plus pressés. Mais nous ne pouvons pas aller jusque-là...
— Nous devrions arrêter avant de ne dépasser la limite... lui susurré-je à contrecœur.
— Je sais... Mais, je n'ai tellement pas envie d'arrêter...
— Alors n'arrête pas, concédé-je sans même réfléchir à la conséquence de cette décision.
Immédiatement, sa bouche se détache de la mienne pour embrasser mon cou, tandis que je rejette ma tête en arrière pour lui laisser de la place, ses baisers se dirigeant ensuite vers ma poitrine. Passant une main sous ma robe, il prend mon sein en coupe pour le suçoter ce qui me fait gémir. Impatiente d'en obtenir plus, je défais les boutons de sa chemise pour l'entrouvrir et apercevoir ce corps qui m'a tant fait fantasmer. L'ambiance est de plus en plus palpable dans la pièce, de la condensation s'est même formée sur les vitres de la salle de bain. Le souffle court, je prends les choses en main et l'attrape par la ceinture de son pantalon pour le rapprocher de moi et pouvoir la défaire, avant de déboutonner ce dernier que je descends avec son caleçon noir. À peine étonné par mon audace, le corps transpirant et haletant, il me soulève également pour m'aider à retirer ma culotte en dentelle qu'il lance derrière nous. Déposant un dernier baiser sur mes lèvres, il retire de ses chevilles le reste de ses vêtements avant d'actionner le verrous de la porte et de prendre un préservatif dans la poche de sa veste. Enfilé rapidement, je l'attire à moi et après avoir échangé un dernier regard entendu pour s'assurer de mon accord, il vient en moi dans un mouvement lent et régulier. Nos souffles courts, les corps luisants, nous continuons de nous embrasser sur chaque parcelles de nos corps. Pourtant, j'en veux toujours plus et je l'incite à accélérer tandis qu'il me mordille le cou. Je sens son cœur battre plus vite alors que mes mains parcourent son torse musclé pour m'en souvenir dans les moindres détails. Soudain, ses mouvements se font plus rapides et de moins en moins contrôlés, comme dominés par la passion qui l'anime. Son corps commence à se tendre pourtant il ne s'arrête pas, approchant du point culminant. C'est ainsi que dans un dernier moment de passion, son corps entier se contracte avant que la jouissance de cet acte ne prenne toute la place.
C'est à ce moment-là que mon cerveau se remet en route et que je réalise : je viens de coucher avec mon patron...
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