Chapitre 25 - Opération gros lard
Kyle s'en va raconter l'idée de Wendy aux garçons.
- Je propose que si Cartman t'appelle alors qu'on est prêts, je peux le mettre temporairement hors d'état de nuire.
- D-d'accord... je te fais confiance pour ça. Tu sais comment t'y prendre mieux que nous...
- T'inquiète.
Les garçons raccompagnent Kyle jusqu'à chez lui pour ne pas laisser l'occasion à Cartman de l'accaparer. Et puis, depuis la dérouillée qu'il a reçu de la part d'Arthur, il l'évite comme la peste.
- Kyle !
Le jeune roux se retourne et voit Craig et Tweek venir vers lui.
- Kyle, gah ! On voudrait faire quelque chose pour t'aider !
- P-pour m'aider ? De quoi tu parles Tweek, demande-t-il nerveusement.
- On était en haut des escaliers ! O-on a entendu tout c'que t'as dit à Wendy !
- Oh non ! C'est pas vrai !
Le juif enfoui sa tête dans ses mains.
- Ecoute vieux, on veut juste t'aider à niquer ce gros lard, lance Craig.
- Si y'a quelque chose qu'on peut faire, dis-le-nous, nyah !
- C'est gentil mais j'pense pas qu'il y ait grand-chose à faire... je sais même pas si y'a une solution...
- Et ben, p'têtre que pour la maison, on pourrait aider à ce qu'elle ne soit pas vendue encore pour l'instant.
- C-comment ?
- Si tu refuses d'aller chez Cartman, il balancera que c'est toi et Kenny qui boycottez la vente. Mais si c'est nous qui nous occupons de faire fuir les prochains visiteurs pendant que vous vous êtes avec vos parents, vous aurez un alibi. Et le gros l'aura dans l'cul.
- Oh mon Dieu ! Mais c'est vraiment une super idée, Craig ! Merci les gars ! dit Kyle en prenant le petit couple dans ses bras. Je suis tellement soulagé, si vous saviez... souffle-t'il les yeux brillants.
- AH ! J'espère que bientôt on sera officiellement plus le seul couple gay de l'école !
- Je l'espère tellement aussi Tweek ! Je vais créer une conversation de groupe dès que je serai rentré.
- Bonne idée, dit Kenny.
- On va le baiser ce connard, ajoute Arthur.
Kyle rentre vite préparer ses affaires pour se rendre chez Stan.
Son cerveau est en ébullition. Entre la discussion de groupe pour le plan de la maison, ses émotions et son stress, il a l'impression qu'il ne va jamais tenir le coup. Mais depuis quelques heures, grâce à ses amis, il se sent enfin un peu plus léger. Heureusement qu'il a des personnes aussi bienveillantes autour de lui...
- Kyle ?! La putain de ta mère ! Dépêche-toi on va rater ton bus !!
- J'arrive papa !
Alors qu'il s'apprête à quitter sa chambre, une notification messenger sur son ordi l'interpelle.
- Cartman...
Son ventre se tord.
Gros lard : Pourquoi tu réponds plus à mes messages !
Juif : J'ai pété mon tel.
Gros lard : T'es sérieux là !
Juif : Ouais en courant hier soir sur le retour ! Maintenant fous moi la paix !
Gros lard : Oublie pas que tu dois être disponible quand je te le dirai !
Juif : Va chier.
Le rouquin éteint tout rapidement et quitte sa chambre, plus déterminé que jamais.
Assis sur son palier depuis une demi-heure, Stan sent son cœur battre à tout rompre lorsqu'il entend des pas rapides en sa direction.
- Stan !!
- Kyle !!
Les deux meilleurs amis se jettent dans les bras l'un de l'autre, s'exprimant tout leur manque et leur affection. Le petit roux embrasse passionnément son amoureux qui l'étreint à l'étouffer.
- Mon Dieu Kyle, murmure-t 'il tristement, tu as l'air si...
- Je sais... mais grâce à nos supers amis, je commence à voir enfin une lueur d'espoir !
Ils se sourient tendrement puis montent rapidement dans sa chambre.
Alors que Stan attend les confidences de son juif, ce dernier est dans un état de stress horriblement palpable.
Il s'assoit à ses côtés sur son lit et lui caresse la joue.
- Quoique tu aies à me dire, je ne t'en voudrais pas, je ne te jugerai pas...
- ...
Kyle baisse les yeux et inspire profondément avant de commencer son douloureux récit. Chaque mot lui blesse la bouche. Chaque phrase à un goût de cendre. Chaque parole qui tranche le cœur de Stan lui donne envie de vomir.
Le brun se sépare lentement de la main de son meilleur ami, ravagé.
- Je vais le tuer...
- Stan !
Ce dernier se lève brutalement et balance son poing dans la porte plusieurs fois de suite.
Kyle s'approche doucement mais se fait contourner par son ami qui explose de rage.
- Stan ! S'il te plaît !
- Y'a pas de Stan !!! Putain Kyle !!! T'es sérieux là ?!!
Le rouquin reste pétrifié par les hurlements de son meilleur ami.
- P-pourquoi tu me gueule dessus !?
- Parce que tu as l'air de penser que je ne devrais pas m'énerver !!
- Je... c'est pas ça mais...
- C'est grave c'qui se passe putain Kyle !!!
- ... Non tu crois ?!! Tu crois que je l'sais pas, Stan ?!!
- Alors m'empêche pas de vouloir le buter !!!
- Et ben prend un flingue, va le buter et t'iras en taule !!
Le visage de Stan s'enflamme.
- Et toi tu comptes rien faire pour l'arrêter ?!!
- Je... Putain j'peux savoir pourquoi tu me parles comme ça ?!
- Parce que t'as pas l'air d'être très remué ou énervé là !!
Les yeux de Kyle s'écarquillent.
- Pardon... ?!
- ... Non mais c'est pas ce que je voulais dire, dit-il en s'approchant.
- Oh non !! Surtout ne viens surtout pas !!
Penaud, la colère de Stan s'évapore face au regard blessé et accusateur qui se braque sur lui.
- Comment ose-tu dire que je ne suis pas REMUE ??!
- Excuse-moi, je me suis emporté, c'est pas ce que je pense, tu le sais...
- Tu n'as AUCUNE idée de ce que j'ai pu ressentir !! Je ne t'ai pas raconté les détails de ce qu'il m'a fait subir !! Tu n'as aucune putain d'idée de...
Les images de la bite Cartman s'enfonçant dans sa gorge lui reviennent en tête.
Il se laisse glisser par terre le long du lit en se frottant la gorge. Cet horrible regard prenant du plaisir en le voyant suffoquer atrocement...
- Kyle... ? Je suis vraiment désolé... dit-il en s'agenouillant à ses côtés. Parle-moi... tu peux me raconter si tu le veux, j'écouterai, je ne m'énerverais pas, je te le jure.
- Non. Non tu n'as pas envie de savoir. Et je n'ai pas envie de t'en parler.
Kyle se souvient de la morsure du froid sur sa peau, des chaines meurtrissant ses poignets et de toute cette violence. Tous ces coups. Ces coups de reins. Ces coups au visage. Dans son ventre. Sa gorge. La lame glissant sur sa peau.
Il frissonne. Les larmes se remettent à couler.
- J'ai failli ne pas rentrer, Stan, dit-il d'une voix étranglée. Des gars sont venus à la ferme. L'un d'entre eux...
Il détourne le regard.
- Je me suis défendu, et il... il allait me planter le couteau... Je sens encore la lame froide sur ma peau...
Stan serre sa main moite.
- J'ai... j'ai failli mourir. Après toutes ces souffrances, j'allais mourir un couteau planté dans le ventre...
- ... Sache que je ne vais plus attendre sans rien faire. Il est hors de question que je te laisse seul.
- ... De quoi tu parles ?
- Je vais m'occuper de rentrer chez nous. Je vais faire tout ce qu'il faut pour revenir quoiqu'il m'en coute.
Stan prend le visage de son amoureux dans ses mains.
- C'est à moi d'assurer ta sécurité, pas à Kenny ni à Arthur. A personne. Je rentre à South Park.
Les lèvres du roux se mettent à trembler.
- Je t'aime.
- Moi aussi Stan, je t'aime !
Les deux garçons échangent un long baiser et les angoisses du petit juif s'apaisent lentement.
- Tu es sûr que la solution de Tweek et Craig conviendra ?
- En attendant que tu convaincs tes parents de ne plus vendre la maison, oui c'est mieux de me trouver un alibi comme ça. J'attendrai que tu me dises quelle solution tu as trouvé et quand est-ce que tu vas rentrer.
- Même si je dois aller squatter chez mon oncle Jimbo pendant un moment, je vais rentrer sans attendre je te le garantis. C'en est fini du temps du Stan qui ferme sa gueule et se fait trimballer dans une ferme de merde pour faire pousser de la weed !
- Fini la soumission ? ricane-t-il.
- T'as pas idée. Et pour ce chantage qu'il te fait, en suivant l'idée de Wendy, j'ai une idée qui je pense conviendra parfaitement...
- Ah oui ? T-t'es sérieux ?!
- Oui, mon ange, dit-il en déposant un baiser sur son front.
Les deux ados passent une soirée hors du temps, hors du stress, hors du monde. Dans les bras l'un de l'autre, le petit juif en oublie presque son problème cartmanesque. Jusqu'à l'heure de repartir.
- J'aurai tellement aimé que tu restes...
- Moi aussi... dit le roux, abattu.
- Je te jure que je reviens vite. Je prends les choses en main dorénavant.
Le petit juif embrasse tendrement son amoureux puis file en direction du bus, la gorge nouée.
- Je t'aime, Kyle Broflovski !
Ce dernier se retourne en souriant, entre les portes du bus.
- Alors reviens vite, Marsh !
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