Chapitre 17 - Ascenseur émotionnel


Le temps d'expliquer au médecin qu'il était en état de rentrer, de se faire ausculter et de remplir les papiers pour sa sortie, Kyle sait qu'il a perdu un temps précieux.

A peine sorti de la voiture, Kyle fond sur son vélo.

*Pourvu qu'il ne soit pas trop tard, pitié, faites qu'il ne soit pas trop tard... *

- Kyle ! Ou vas-tu ?!

- T'inquiète maman ! Tout ira bien maintenant !

- Mais... mon garçon !

- Laisse le Gérald... je crois que j'ai compris ... dit-elle en souriant sereinement.


Malgré le fait qu'il n'ait plus de forces, Kyle pédale plus vite que jamais. Il se sent de nouveau plein d'énergie depuis sa sortie de l'hôpital. La force de l'amour. Une force sans limites, celle qui donne des ailes.

Il approche de la maison des Marsh et aperçoit son amoureux dehors, aidant ses parents et sa sœur à remplir la voiture avec les dernières affaires.

Celui-ci aperçoit son meilleur ami dans sa rue et il inspire profondément, le gorge nouée.

Kyle court vers lui après avoir lâché brutalement son vélo à terre. Surpris, Stan pose le carton qu'il avait dans les bras et fait quelques pas vers lui.

Arrivé devant son ami, le juif plonge son regard scintillant dans le sien.

- Kyle... ?

Le roux prend son visage dans ses mains.

- Je t'aime, Stan. Je t'aime.

Choqué, ce dernier reste sans voix. Kyle glisse ses mains dans sa nuque et appuie ses lèvres contre les siennes.

- Je t'en supplie, dis-moi que toi aussi... murmure-t-il entre ses lèvres, angoissé.

Stan prend le menton de son rouquin entre ses doigts.

- Je t'aime plus que tout sur cette foutue planète, Kyle Broflovski...

Il plonge ses mains dans les boucles rousses de son amoureux et l'embrasse à pleine bouche. Il a l'impression de rêver. Qu'il a dû mourir et qu'il est au paradis. Le goût de ses lèvres, de sa langue... Tout est si doux et si merveilleux...

- Stan... murmure t'il en prenant sa main.

- Oui ?

- N-ne t'en vas pas...

Le brun caresse sa joue avec un regard triste.

- Je t'en supplie, sanglote-t-il. Ne pars pas !

Il baisse les yeux et serre Kyle contre lui.

- Pourquoi est-ce que tu veux m'abandonner ??

- Kyle... je n'ai pas pu supporter ce qu'il s'est passé. Et je n'ai pas supporté de te perdre.

- Me perdre ?

- S-si tu étais venu avant... je t'assure que jamais je n'aurai voulu ça...

Kyle se sent défaillir.

- Viens avec moi, chuchote-t-il.


Il entraîne son petit juif dans sa chambre. En voyant la pièce vide, le cœur de Kyle se serre.

Ils s'assoient par terre, l'un contre l'autre.

- Pourquoi est-ce que tu as mis aussi longtemps ?

- Et toi Stan ?

- J'ai voulu te parler dans les toilettes. Si Cartman était pas venu à ce moment-là...

Kyle baisse les yeux.

- Que s'est-il passé avec lui ? Pourquoi est-ce que tu l'as frappé comme ça ?

- Je... j'peux pas t'en parler comme ça.

- Pourquoi ?! Tu vas partir Stan !

Celui-ci réalise à l'instant que Kyle va savoir la vérité et qu'il devra rester seul avec Cartman. Il sait maintenant qu'il n'aura plus de mal à le croire mais il sait aussi qu'il ne sera pas là pour le réconforter face à cette dure réalité, face à son absence. Et le protéger du danger que représente Cartman.

Comment faire pour tout lui dire ? Comment faire pour ne pas l'abandonner malgré tout ? Alors qu'ils venaient de se retrouver, qu'ils auraient pu dormir chaque soir l'un contre l'autre...

Le brun enfoui sa tête dans ses coudes et laisse ses larmes couler.

Kyle le prend dans ses bras.

- Parle-moi, Stan...

- J'peux pas, murmure-t-il en secouant la tête. Je dois te dire la vérité mais... j'peux pas partir après ça, crois-moi.

Kyle réfléchit un instant puis se lève.

- Attends-moi un moment s'il te plaît.


Le roux dévale les marches.

- Mme Marsh ?

- Oui, Kyle ?

- Je... est-ce que Stan pourrait rester chez moi juste pour le week-end ? Il y a tellement de choses dont nous devons parler, et...

Sharon lui sourit.

- J'avais anticipé ça. Il y a un bus qui part dimanche soir pour Denver. Je vous laisse vous arranger entre vous tant que Stanley est rentré pour 21h !

- Oh, merci, Mme Marsh, dit-il en se jetant à son cou. Vous êtes formidable !

Sharon a les larmes aux yeux. Elle a toujours voulu le meilleur pour son fils. Alors au fond, elle espère que si tout s'arrange entre eux, peut-être qu'ils pourront revenir à South Park, un jour...


- Stan !!

- Quoi ?

- Tu ne pars pas ce soir ! Tu pars dimanche ! Tu dormiras chez moi ce week-end !

Kyle se jette au cou de son amoureux qui le serre très fort dans ses bras.

- Mon Dieu, Kyle... Tu es merveilleux !

Stan l'embrasse tendrement.

- Maintenant, tu n'as plus aucune excuse pour ne plus me parler !

- Oui, mais attendons d'être chez toi. Et puis, il faut rassurer tes parents et Kenny.

- Oui, tu as raison ! Kenny, heureusement qu'il était là...

- C'est vraiment le meilleur.

Le roux attrape son téléphone pour appeler sa mère tandis que Stan fait un résumé des derniers évènements à Kenny.

- C'est génial, vieux !! Putain, je désespérais vraiment !

- Heureusement que ma mère a tout arranger, enfin... presque tout puisqu'on ne peut plus annuler le déménagement...

- Hmm... mais peut-être que ça n'ira pas forcément au travail de ton père ? Et puis, la maison n'est pas vendue ?

- Oui, c'est vrai. Mais bon. Dans tous les cas, je prévois de venir tous les week-ends à South Park en attendant de trouver une solution. En attendant, Kenny peux-tu veiller la semaine sur notre Kyle ?

- Sur TON Kyle, je préfère les chattes !

- Enfoiré !

Les deux éclatent de rire.

- Kenny, je te remercies sincèrement pour tout ce que tu as fait pour moi, pour lui, pour nous... T'es un ami en or. Même si t'es qu'un putain d'obsédé.

- Ça aussi c'est une qualité, mec !

Kyle raccroche et fait signe à Stan qu'ils peuvent aller chez lui.

- Kenny, je vais aller avec Kyle chez lui. Je vais... je vais tout lui dire.

- D'accord...

- Je compte sur toi au lycée, il va avoir besoin de toi.

- Évidemment, vieux.

Après avoir encore remercié les Marsh et tout particulièrement Sharon, les garçons s'en vont, remplis d'émotions.


Chez les Broflovski, Sheila accueille son fils et son ami avec joie.

- Stan, heureuse de te voir, dit-elle en l'enlaçant.

- Moi aussi, Mme Broflovski.

- Alors, comment ça va, maintenant, les garçons ? demande Gérald.

Les deux se regardent en souriant et Kyle prend la main de Stan.

- Ça ira beaucoup mieux, papa. Ça ira même très bien.

Stan rougit. Il est étonné de voir Kyle en pleine démonstration d'amour envers lui devant ses parents. Lui qui a toujours été si réservé et discret sur sa vie privée. Cet acte rempli Stan de bonheur et de fierté.

Désormais, c'est officiel entre eux. Ils s'aiment et ils ne le cacheront plus.

Une fois qu'ils ont dîné, les garçons s'assoient sur le lit. Stan tente d'aborder le sujet avec le plus de délicatesse possible mais comment trouver les mots...

Il prend tendrement la main de son petit copain.

- Tu t'es pas dit que si j'ai sauté sur Cartman c'était pour une bonne raison ?

- Et bien si... mais pour moi, tu en voulais surtout à Cartman parce que tu penses qu'il n'a pas changé.

- Si seulement tu m'avais fait confiance, Kyle... Pourquoi ? Pourquoi tu as arrêté de m'écouter et de me faire confiance ? dit-il la gorge nouée.

- Je...

Le roux ne sait pas vraiment quoi répondre et se contente de fixer Stan en silence. Il ne sait pas vraiment. Tout a démarré d'une petite chose qui en a entraîné une autre et après ça, il en a voulu de manière injuste à Stan.

- Je suis désolé de t'avoir déçu et blessé. J'ai été faible.

- ...

- J'espère que tu me pardonneras...

- Si ça me touche autant c'est parce que... parce qu'il t'a fait du mal, Kyle.

- Comment ça, du mal ? dit-il en fronçant les sourcils.

- Cartman n'a absolument pas changé, Kyle... La seule chose qui a changé, ce sont ses sentiments envers toi...

- Ses quoi ?

Stan prend une profonde inspiration et plonge dans les deux émeraude de son amoureux.

- Si j'ai frappé Cartman, c'est parce qu'il m'a dit qu'il t'aimait, Kyle.

Kyle ouvre de grands yeux, stupéfait.

- Q-quoi ?? Tu déconnes ?

- Les doutes qu'on avait sur lui depuis l'histoire avec Butters et aussi son cousin... ils étaient vrai. Et sa haine irrationnelle envers toi... elle était due à son amour pour toi refoulé depuis toujours.

Kyle n'arrive pas à y croire. Envisager comme les autres que Cartman soit gay est une chose, surtout pour rire. Mais qu'il soit réellement amoureux de lui... il n'arrive pas à se faire à cette idée.

Stan caresse sa joue et dépose un baiser sur ses lèvres. Il sait que les mots vont lui écorcher la langue mais il doit le faire tant qu'il est encore temps.

- Il y a autre chose...

- Ah...

- Il m'a raconté la vérité sur ce qu'il s'est passé dans la forêt, exprès pour que je lui défonce la gueule devant toi et qu'ensuite tu me rejettes. Pour briser définitivement notre relation...

Kyle repense aux mots de Cartman avant qu'il aille parler à Stan. C'est vrai que ce n'est pas son genre de rester calme, même pour un ami. Il ne se laisserait absolument pas marcher dessus ni même mal parler juste pour un ami. Pour personne d'ailleurs. Quand ils étaient petits, Cartman s'énervait simplement et insultait tout le monde gratuitement pour ensuite rentrer à sa maison. Mais maintenant, ce n'est plus du tout le même.

Il commence à se rendre compte que la vérité était déjà sous son nez et qu'il ne la voyait simplement pas.

- Kyle, il n'y a jamais eu d'agresseurs le soir ou vous avez campé...

- Hein ?

- C'est Cartman le seul à t'avoir agressé...

Perplexe, le roux reste muet.

- Ça devrait pas être moi qui devrait te dire tout ça, dit-il en détournant le regard.

- Stan, je préfère que ce soit plutôt que n'importe qui... répond-il en caressant sa joue.

- Il t'a fait boire à l'excès et après t'avoir agressé, il t'a drogué.

- ...

- C'est pour ça que tu ne te souviens plus de rien...

Kyle a l'impression de tomber de plusieurs étages. Comment est-ce possible ? Il savait qu'il était fou mais le voir en action et surtout, subir sa folie...

Le petit juif prend sa tête dans sa main, cherchant dans sa mémoire un quelconque souvenir.

- Est-ce que tu te souviens qu'il t'a... touché ?

Le roux relève la tête brusquement, heurté par ces paroles choquantes.

- Q-qu'est-ce que tu veux dire ?!

- Je veux dire qu'il t'a embrassé. Qu'il t'a... fait les suçons que tu avais là, dit-il en touchant sous sa mâchoire.

Kyle touche son cou en tremblant et Stan lui prend la main.

- Je voudrais bien arrêter là.

- C-comment ça ? Il... il a fait quoi d'autre ?!

Le brun respire un grand coup.

- Il m'a dit qu'il... t'avait branlé...

Kyle manque de s'étouffer. Un frisson lui parcourt l'échine.

- Et puis, il a dit qu'il avait... sorti sa bite. Et il a parlé de... de ton cul, Kyle...

Le petit juif reste complètement pétrifié, une main sur la bouche.

*Dites-moi que c'est pas réel. C'est pas possible. Non, c'est pas possible. *

Ces mots résonnent comme un écho en lui et même s'il tout reste flou, des sensations reviennent par à-coups comme un goût amer. Il se sent de nouveau secoué, violenté. La douleur dans chacun de ses membres frappés. Le souvenir de la peur et de l'envie de fuir. La peur de mourir. Mais il se souvient aussi de la haine. Et le goût de cette haine il la reconnaîtra toujours entre mille.

- Cartman...

Il se revoit, envahi par toutes sortes d'émotions et de sensations. Il n'y a aucune image précise et il ne discerne pas réellement tout, mais il se souvient de ce qu'il a ressenti. Dont cette horrible sensation de plaisir qui lui donne instantanément la nausée. Une honte immense s'empare de lui et il se met à rougir et à trembler. Comment a-t-il pu aimer ça ?! Comment est-ce possible ? Ses gros doigts qui le touchent et imaginer son sexe répondre à ses caresses dégueulasses... Et surtout qu'il puisse même lui faire ce qu'il n'ose pas imaginer...

Kyle se lève brusquement pour ouvrir la fenêtre et prendre un grand bol d'air froid.

- Est-ce qu'il l'a fait ? Il t'a dit s'il m'a ... ?

- Non, il ne me l'a pas dit explicitement...

- ...

- Mais s'il t'avait vraiment... sodomisé...

A ces mots, son estomac se retourne.

- Tu crois pas que tu l'aurais senti le lendemain ?

- J'en sais rien, Stan... je suppose. Mais je sais plus quoi penser. Putain, je me hais.

- Pourquoi ??

- Parce que.

Stan se souvient que Cartman lui avait dit que Kyle avait pris du plaisir. Il sait bien qu'il n'était pas en pleine possession de ses moyens et que même lors d'une agression, le corps répond parfois mécaniquement.

- Écoute, c'est parce que tu as pris du plaisir que...

- Dis pas ça !! Dis plus JAMAIS ça !

- Ok... excuse-moi.

Kyle lui jette un regard furieux et angoissé. Furieux contre lui-même surtout. Et furieux contre ce fils de pute. Il a envie de lui faire la peau. Il va lui faire la peau. Il pourrait bien peser 150kg de muscles que ça lui serait égal.

- Je me souviens d'une grande douleur, là, dit-il en touchant sa tempe. Et que ma tête a vibré. Tout était noir. Et puis... il m'a étranglé. Oui, c'était lui ce fils de pute qui m'a étranglé, dit-il en effleurant son cou. Je me souviens de... de cette horrible sensation d'étouffement... d'avoir pensé que j'allais mourir. Je me sentais... partir...

Stan s'approche doucement de son amoureux. Il ne peut que l'écouter silencieusement sans oser prendre sa main. Kyle se retourne vers lui.

- Stan, je vais le tuer.

- Non, je ne veux plus que tu l'approches. Je ne serai pas là pour te protéger.

- Tu n'as pas le droit de m'empêcher de le démolir !

Stan approche sa main du visage de son meilleur ami mais celui-ci recule, visiblement énervé.

- On va évidemment lui faire payer. Très cher. Mais pas comme ça. Sois patient et agissons bien. Et s'il te plaît, maintenant, fais-moi confiance...

Hors de lui et blessé, Kyle balance son poing dans le mur. Les phalanges en sang et les nerfs à vif, sa bouche se met à trembler.

- FILS DE PUTE !

Bien que Kyle le repousse, Stan le prend dans ses bras et le serre fort.

Il finit par fondre en larmes.

- Je veux qu'il souffre, Stan !! dit-il en plantant ses doigts dans son dos.

- Il souffrira. J'te le promets.

- J'aurai dû t'écouter ! Pourquoi j't'ai pas écouter ! Tout ça c'est d'ma faute !

Stan lui fait de gros yeux.

- Je t'interdis de dire ça, Kyle ! Tu n'es pas responsable de ce qu'il t'a fait ! Ne redis plus jamais ça !

Kyle plonge ses yeux humides dans ceux de son meilleur ami.

- Je t'aime, Stan.

Ce dernier sourit et l'embrasse tendrement.

- Je t'aime aussi, dit-il en le serrant dans ses bras.

- Je reviendrai tous les week-ends. En attendant, la semaine, reste avec Kenny et les autres et n'adresse plus un seul mot à Cartman. Tu me promets de faire ça ?

- ... Oui, promis.

- Je pense que pour le moment il vaut mieux ne rien dire à Cartman pour nous. Il pourrait péter un plomb et s'en prendre à toi.

- Je me disais plutôt que j'aurai pu lui dire que je me souvenais de tout. Ça me donnera une excuse pour ne plus lui parler.

- Ouais bonne idée.

Kyle soupire. Il est lessivé et totalement déprimé.

- Aller, ne pense pas qu'à ça, dit-il en capturant son regard. Je suis avec toi là. Non ? Et à partir d'aujourd'hui, je suis tout à toi...

C'est vrai, il en avait presque oublié cette chose merveilleuse.

Kyle sourit à son ami et l'embrasse tendrement. Sa bouche est si douce et si parfaite, qu'il semble planer chaque fois qu'il caresse ses lèvres. Il est à lui. Ils sont ensemble, réunis et amoureux. Plus jamais il ne brisera la confiance qu'il a en son meilleur ami.

Les garçons s'allongent dans le lit, l'un contre l'autre. Ils passeront une vraie nuit ensemble cette fois, sans stress ni besoin de se cacher.

Contre Stan, tout son mal-être disparaît. La chaleur de sa peau nue réchauffe son cœur. Son odeur enivre son esprit à lui en faire perdre la raison.

Stan enfoui sa tête dans le cou de son nouveau petit copain pendant que ses doigts glissent sur sa peau douce comme de la soie. Ce regard émeraude lui semble irréel. Tout ce corps lui semble venir d'un autre monde. Ce corps qui est désormais à lui. Comme si c'était une évidence qui les attendait depuis toujours.

Les garçons passent leur week-end dans une bulle, jouant, se câlinant et se chamaillant comme les deux âmes sœurs qu'ils ont toujours été. Comme l'évidence qu'ils sont l'un pour l'autre.


Le départ du dimanche venu, le moral des garçons commence à chuter. Lorsque Stan se dirige vers l'arrêt de bus avec Kyle, il se met à stresser.

Il s'arrête, réalisant qu'il va découvrir un nouveau lycée. Ça y est, il va réellement les perdre tous, pas seulement Kyle mais tous leurs amis.

Il fait un pas en arrière, le cœur battant de plus en plus rapidement.

- Qu'est-ce qu'il y a, Stan ?

- J-je veux pas y aller...

- Quewa ?

Le brun se mord la lèvre avec un regard fuyant.

- Je veux pas tout quitter, Kyle... c'était une erreur, je veux pas quitter ma vie d'ici !

Le cœur du rouquin se serre. Il prend son ami dans ses bras et l'embrasse dans le cou.

- Stan, si tu as voulu partir c'est ma faute. Je ferai tout ce que je peux pour que personne n'achète votre maison et que vous reveniez...

- Qu'est-ce que tu veux dire ? Et si ça ne marche pas ? Et si je restais à Denver pour toujours ? J-je veux pas te quitter toi et Kenny, Butters et les autres. C'est ici ma vie, avec vous... sanglote-t-il.

- Regarde-moi. Je te jure que personne n'achètera ta maison. Tu m'entends ? Je vais m'occuper de ça personnellement. Avec Kenny.

Kyle essuie avec son pouce les larmes de Stan et prend son visage dans les mains.

- Dis-toi que tu vas en repérage pendant un petit moment, dans la ville où nous iront à l'université ! Et que les amis que tu vas te faire tu les retrouveras à la fac et ça c'est cool ! s'exclame-t-il en souriant.

- Moui, t'as sans doute raison. Seulement si tu arrives à faire revenir mes parents...

- Ils ne pourront pas rester là-bas sans l'argent de la maison, ne t'en fais pas. Maintenant, c'est à moi d'arranger les choses.

- Ok...

Le bus arrive et les deux meilleurs amis s'embrassent tendrement une dernière fois.

- Et ne tombe pas amoureux de quelqu'un d'autre là-bas !

Cette dernière remarque réussit à faire sourire Stan qui jette un regard plein d'amour à son meilleur ami.

- Je t'aime, Kyle !

Le bus s'éloigne pendant que le petit juif laisse enfin les larmes couler, fixant la route longtemps encore après que le bus a disparu.

Il se décide à s'en aller lorsque le soleil s'est couché, avec l'impression que son cœur devient aussi froid que le froid de la nuit.

- Alors, c'est à ça que ça ressemblera à chaque fois...

Il sanglote en marchant lentement avec sa solitude.

- Je te ferai revenir, Stan. Je t'en fais la promesse...


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