Tu l'aimes ?
Chloé : Tu l'aimes ?
Le téléphone se fige entre mes mains. Prise de convulsions, je laisse celui-ci tomber à terre. Mon coeur bat force et je me serre le poignet afin de me reprendre. J'arrive à ramasser mon portable.
Si je l'aimes ?
J'aimerais répondre oui... mais que veux dire vraiment ce mot ? Est-ce le mot à tout dire ? Ou... le mot le plus profond jamais imaginé, qui exprime bien plus que tout, que toutes les paroles d'une vie ?
Non, alors. Je ne l'aimes pas plus que ma vie. C'est seulement un béguin. Pas vrai ??
....
Je tape un message fébrilement :
Moi : Quoi ?! Non.
Chloé : Tu sais, tu peux me l'avouer. ^^'
Je soupire. Ces histoires de coeur ne sont pas faites pour moi. Même si je l'entends battre plus lorsqu'il s'approche, ça ne peut être que de passage.
Je m'allonge brusquement sur mon lit, et n'en sort que lorsque ma mère m'appelle pour le dîner.
- Lya ! On mange !
Pour une fois que nous mangeons en famille...
Je descends gaiement et m'arrête en arrivant dans le salon.
Lorsque nous mangeons tous les cinq, le mercredi, il y a un apéro préparé par mon père sur la table basse du salon, composé de saucisson, chips, vin, jus et pistaches...
Mais là, rien. Des cernes sous les yeux, ma mère m'entraine directement vers la salle à manger.
Un simple repas de pâtes carbonara "trône" au centre de la table.
Je m'assieds à la place sur la gauche de mon père. Nous mangeons en silence, avec le vide habituel que nous rappelle la place non occupée de mon père.
- David n'a pas pu se libérer, explique ma mère en brisant le silence, son travail le surcharge, en ce moment...
Oui, mais ça fait une semaine qu'on ne l'a pas vu !
La petite voix de mon enfance résonne dans ma tête. Petite, mon père ne rentrait qu'une fois par semaine ! Tous les soirs à pleurer dans mon lit en attendant le câlin du soir...
J'enfouis une cuillerée de pâtes dans ma bouche pour couper ses souvenirs.
Une fois mon assiette vide, je sors de table sans autorisation, mais ma mère, lasse, ne m'en empêche pas.
Je m'installe dans le salon, attrape un magazine inintéressant de ma mère sur la vieille mode et m'imagine avec chacune des coiffures dépassées présentée sur chaque page. Malgré tout, je ne parviens pas à m'apaiser.
Mon téléphone vibre de nouveau :
Chloé : Tu as fini l'exposé de latin ?
L'exposé ?! Je ne l'ai pas commencé, c'est pour demain !!!
Je monte en quatrième vitesse dans ma chambre et commence, à 22h, à préparerce fichu exposé.
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