Chapitre 8: Se recentrer. Altercation et conséquences.
Chapitre 8:
Le silence dans ce couloir poussiéreux était entrecoupé d'une voix qui cherchait à reprendre un certain calme, dedans se mêlait une respiration un peu agité. Lui qui n'aimait pas baisser la garde, et encore moins se montrer aussi vulnérable, avait l'étrange impression d'être une proie face à ses propre démons. Souvent durant sa vie difficile, Livaï avait contraint ses émotions au silence le plus totale, afin de toujours pouvoir avancer. C'était comme si, il les avaient prises, attachées puis enfermées tout au font de lui, afin de pouvoir assumer tout ce qu'il s'était contraint à faire pour assurer sa propre survie dans ce monde compliqué. Ainsi les remords se taisaient et lui pouvait alors continuer sa route.
Mais à cette heure précise, et dans cet endroit où il avait vu le jour, il n'était plus ce jeune homme violent chargé d'une colère noir contre la vie. L'homme qu'il était devenu avait su reléguer au font de lui même, ce môme à peine adulte livré à lui même, et qui avait frappé sans remord tout ceux qui s'étaient mis en travers de sa route. Et y repenser à présent, lui provoquait certaines douleurs bien peu agréable. Il avait fait tellement de choses avilissantes, tellement d'actes honteux et certainement répréhensible, que les révéler à Eren lui avait fait honte. Chaque mot dis, chaque action dégradante révélée, tout avait été une honte à dévoiler. Il avait pourtant tenté de rester détendu, de rester "lui même". Mais voir les yeux vert de son jeune amant l'observer avec curiosité, choque et souvent même de la peine, avait quelque peu saboté son petit jeu d'acteur.
" Arrête de me mettre sur ce putain de piédestal, ça me met mal à l'aise."
Souvent il avait fait cette demande à son fiancé, sans toujours prendre la peine d'avoir un ton aimable. Et pourtant, là tout de suite. Dans ce couloir dont l'air était envahi de poussière et d'odeur d'humidité malgré le beau temps extérieur, Livaï réalisait que la chute de ce même socle, ne lui plaisait pas autant qu'il l'aurait cru. Il avait été durant vingt ans, ce que beaucoup avaient vu comme un " déchet". Un être indigne d'attention car venant des quartiers gris. Un moins que rien, ou même un traine la grolle comme on disait alors.
Être pour une fois " autant" admiré avait dû en quelques sorte, flatté son égaux sans qu'il ne s'en rende réellement compte. Eren était plus jeune que lui, et dans son regard parfois encore emprunt d'une certaine jeunesse, il avait eu l'impression d'être tout l'inverse de ce qu'on l'avait souvent qualifié jusque là. C'était comme si il avait été vu comme un " surhomme"ou même un "héro" de BD, et qu'Eren l'avait admiré tel le mioche qu'il avait été. Le pêché d'orgueil qu'il avait commis sans volonté réelle le flattait, de par le fait de ne pas être aux yeux de son amoureux, le misérable qu'il avait été. Au contraire il était pour le jeune homme quelqu'un que l'on peu admirer. Grâce à Eren, il ne se sentait pas en dessous de tout. Il n'avait pas l'impression non plus de devoir bosser deux fois plus dur que tout le monde, pour mériter cette vie qui était à présent la sienne.
Il lui avait reproché, ce qu'il appréciait en réalité. N'est-ce pas une manière d'agir totalement contradictoire ?
Son cerveau pourtant à cette heure-ci de l'après-midi semblait bouillonner de pensées agitées, qui ne cessaient de s'entremêler les unes au autres. Ses émotions explosaient pour une fois en lui, et ses barrières naturelles qui jusqu'ici avaient réussi à renvoyer l'image d'un homme imperméable à tout, avaient chutée avec fracas. Ses oreilles paraissaient bourdonner de ses propres pleures. Son regard nuit chargé de larmes qui commençaient à l'agacer, observaient sans pouvoir s'en détacher le visage d'Eren. Il voyait son sourire mêlé d'une certaine désolation. Et pourtant il y voyait aussi la certitude dans ses iris émeraudes, à chaque fois qu'il lui disait qu'il l'aimait. Il percevait la chaleur et la douceur de ses mains dans sa tendre étreinte. Mais il percevait aussi dans ces entrelacs de paroles rassurantes, l'envie de ne pas évoquer certain détail sur ses révélations.
" T'as vraiment fait ça ?"
Cette question qu'il lui avait été posée, lorsqu'il avait avoué non sans une certaine honte qu'il avait couché utile, était toujours là entre eux, telle une offense jetée en plein visage. Eren avait beau dire, ce détail ne passait pas selon toute vraisemblance...et ça Livaï le voyait et le comprenait.
- Viens, sortons d'ici allons prendre l'air.
La voix de son chenapan le ramena un peu plus à la réalité, et le sorti ainsi de ses pensées confuses. A ce moment là, Livaï avait l'impression d'avoir vécu 1000 jours en quelques minutes, et son corps pourtant solide paraissait épuisé nerveusement. Eren l'aimait malgré tout ce qu'il avait dis. Son amour était-il donc, si puissant que cela ? Ou était-il totalement dingue ? Peut-être était-il extrêmement doué pour poser un voile sur tout ce qui le dérangeait ? Peut-être ...
- Malgré ce que je t'ai dis, tu veux toujours de moi ? Même si j'ai été le pire des salauds ?
Sa voix profonde posait cette question avec une simplicité et une logique qui surprirent immédiatement l'ancien étudiant. L'intonation était vraiment étrange, et l'attitude corporel de Livaï donnait l'impression qu'il se courbait sous le poids de ses propres révélations. C'était comme ci, le passé était venu s'installer sur les épaules du patron du salon de thé, et que le poids en était si lourds, qu'il ne pouvait se tenir bien droit.
- Le pire des salauds, vraiment ? Répéta Eren en levant un sourcils surpris. Lui qui avait fait quelques pas en direction des escaliers afin de sortir du bâtiment, s'arrêta quelques instants.
- Oui, le pire ..comme tu as pu l'entendre...
- Peut-on survivre dans un endroit aussi dure tout en restant un saint vertueux ? Questionna le photographe d'une voix posée. Serais tu là près de moi, si tu n'avais pas tout fait pour assurer ta survie ? Tu aurais pu quand même survivre à ton enfer, si tu t'étais contenté de rester un bon et gentil garçon ? C'est peut-être affreux ce que je vais dire, mais perso je ne le pense pas. Telle une proie, tu te serais fait bouffé par des prédateurs...
- Sans doute...Survivre, c'est aussi parfois oser marcher sur les autres pour ne pas tomber définitivement.
Il y eut un silence durant lequel, Eren ne sut quoi dire. A cet instant, sa propre jeunesse lui éclata au visage. Livaï avait près de quinze ans de plus que lui. Et pourtant avec tout ce qu'il avait entendu, on avait l'impression qu'il avait vécu plusieurs vies en une. Lui, à l'inverse avait eu une existence calme et classique, comme en vivent des tas et des tas de personnes sur terre. Il voulait le comprendre d'avantage, et l'aider à mieux digérer son passé. Passé qu'il avait lui même réveillé chez son amoureux, de part sa curiosité. Mais il se sentait si impropre à faire cela, si peu apte à être utile à Livaï, que les banalités qu'il sortit pour le rassurer à nouveau, lui donnèrent d'intense envie de se gifler.
L'appartement où avait vécue Kushel vit sa porte se refermer. Sans doute plus jamais personne ne viendrait vivre dans ce lieu. Et après avoir pris le jouet ancien dans ses mains, Eren reprit celle de son fiancé dans l'autre qui était encore libre. D'un pas égale tout deux sortirent en silence du vieux bâtiments.
Lorsqu'ils retournèrent à l'air libre, le soleil sembla leurs sauter au visage de par sa luminosité. Les rires des mômes qui continuaient leurs jeux, leurs envahirent les oreilles et leurs rappelèrent en un sens que " la vie continuait " quoi qu'il se passe. La vieille diseuse de bonne aventure qui avait racontée au brun sa venu au monde, continuait d'observer les enfants jouer. Parfois l'un des "loupiots" comme elles les nommaient venait lui demander, si elle avait vue telle ou telle chose, lui donnant ainsi involontairement le rôle d'arbitre.
- Merci pour tout ce que vous m'avez dit sur moi et ma mère. J'avais..oublié certaines choses, pris la peine de lui dire Livaï.
- Oh de rien ! Assura la vielle femme en les saluant de la main. Repassez à l'occasion si vous voulez. Ça me fera plaisir de voir de nouvelle tête par ici.
- On essaiera, répondit Eren en agitant la main à son tour.
Les portières claquèrent et leurs donnèrent à nouveau l'impression de les enfermer dans le monde du silence. Peu après la clé tourna et ainsi la voiture démarra. Eren après avoir pris la peine d'attacher sa ceinture de sécurité, observa durant quelques secondes le vieux jouet que son amant avait retrouvé. Il le posa sur ses genoux et détailla une fois de plus, ce simple objet qui dans les première années de vie de Livaï, avait été le seul moment de joie. Autour d'eux le paysages gris doté de quelques pointes de couleurs, défilait à nouveau .
Après quelques courtes minutes à fixer ainsi le jouet, un souffle étrange passa les lèvres du plus jeune. Il y avait dedans de la fatalité, la tristesse ainsi que de la compassion. Mais son mental cherchait dans cette agitation pas vraiment visible, à faire le trie dans ce qu'il avait appris cet après-midi là. De plus, Eren tenta de rejeter au plus loin, des détails qui l'avaient un peu " surpris", et qui n'avait pas été agréable à entendre pour lui. Mais pour son amoureux déjà mortifié par son propre passé, il ferait en sorte de ne pas se laisser dominer par le choque qu'il avait ressenti, en entendant cela.
" Il m'arrivait parfois de coucher utile."
Cette phrase, à chaque fois qu'elle tentait de prendre le devant de ses pensées, le faisait grimacer.
- Pourquoi tu as tenu à garder ce jouet ? Murmura Livaï qui avait appuyé son coude sur la fenêtre ouverte de sa portière. Le vent léger qui agitait ses mèches de cheveux noir, ébouriffa un peu la longue tignasse de son jeune amant.
- Hum, c'est un des rares souvenirs en lien direct avec ta maman. Elle était fière de te le donner, et toi tu étais heureux de le recevoir, commença à expliquer Eren le regard fixé sur le jouet qu'il tournait encore et encore dans ses mains. Alors je me suis dis qu'on pouvait peut-être le garder...
- Mais il est assez abîmé et très sale..
- Oh c'est rien ça, ça se nettoie. Et puis il pourrait être restauré..Ça se fait beaucoup tu sais. Surtout sur les jouets anciens.
- Ouais je sais, j'ai vu ça dans des émissions à la télé...on verra bien se qu'on en fera..
- Livaï si ça te fait de la peine, on peut le je..
- Non c'est bon. Malgré tout..ça reste un " bon" souvenir, souffla ce dernier le regard fixé devant lui. Plonger comme je viens de le faire dans mon passé merdique n'était pas agréable, et même plutôt angoissant. Mais ce n'était pas non plus la peine capital hein....te fit pas à mes larmes..elles sont sortie toutes seules. ..hum....j'y survivrai ...c'est pas ça qui va me tuer. Tant que..mes actes passés ne te dégoute pas de moi..et ne te font pas fuir, ça ira.
- Livaï, jamais tu me dégouteras voyons, murmura Eren d'un air désolé toujours sans lâcher des yeux le jouet présent sur ses genoux. Et puis de toute façon, tenta t-il de plaisanter un peu. T'es trop obsédé par la propreté pour être dégoutant.
Un rire léger et peux audible lui fut accordé. Et pourtant un certain chamboulement continuait d'agiter le cerveau ordinairement bien rangé de Livaï. A nouveau sa voix ténébreuse décida de ne plus se faire entendre durant un certain temps. Son regard nuit resta alors fixé devant lui, afin d'être attentif dans sa conduite. Ses doigts pendant ce temps pianotaient le volant de manière involontaire.
-Livaï, murmura Eren en levant enfin le nez pour le regarder à nouveau. Là, un sourire léger naquit sur ses lèvres et un souffle se fit vite entendre. Je t'aime.
- Moi aussi, et encore plus que toi.
- Naan ça, ça ne ce peut pas, nia le jeune homme en gigotant la tête de droite à gauche. C'est impossible, car vois tu je suis imbattable à ce sujet.
- Ah ouais ? Et selon quel critère ? Questionna Livaï sans lâcher la route du regard. Intérieurement il était satisfait que la " discussion" parte sur un ton plus léger, car au font de lui même il ne voulait pas que son passé impacte de trop son fiancé.
- Hum, tout d'abord, euh..et bien, tenta argumenter Eren en regardant vaguement la route à son tour. Ah je sais ! Je suis amoureux de toi depuis bien plus longtemps, que toi de moi. De ce fait je te suis en toute logique entièrement supérieur !
- Entièrement supérieur ? Répéta Livaï dans un rire en coin, l'un de ses sourcils fins relevé. Bah voyons...rien que ça.
Cette discussion légère et sans importance réelle continua un certain temps, et arriva petit à petit à alléger les deux esprits perturbés par cette sorte de voyage dans le passé. Le gris ainsi que ses couleurs dérivées, commença à rester en arrière et fit place à nouveau à un déluge de couleur commune au grande ville.
Lorsqu'ils furent de retour dans le quartier historique, ils crurent que le vert de la nature, ainsi que les couleurs chatoyantes des vêtements des promeneurs et touristes, venaient satisfaire avec excès leurs yeux, dans cette beauté toute simple.
Après s'être garé à sa place habituelle, Livaï sortit de sa voiture qu'il ferma à clé, puis respira à font comme si, durant de longues minutes il avait été contraint à retenir son souffle. Retourner chez lui, et dans ce qu'il avait acquis au prix d'un travail acharné ou il n'avait pas compté ses heures, le satisfaisait énormément. Et même le rassurait en un sens, car là en voyant ce beau bâtiment qui était à lui, et où était logé son appartement ainsi que son salon, Livaï prenait conscience du chemin qu'il avait parcouru depuis les quartiers gris.
Et quel chemin.
*****
Le bus comme toujours lorsqu'il sortait de son travail à l'aquarium, était bondé au possible en cet fin d'après-midi. Tenant le coup comme il le pouvait, Armin essayait de faire abstraction de la moiteur des lieux, ainsi que des désagréables odeurs de transpirations qui venaient un peu trop souvent prendre place dans ses narines. Ne reprenant les cours quand début Octobre, le jeune homme avait été heureux d'apprendre par la bouche même de son patron, qu'il l'embauchait encore pour trois semaines. Sans doute ce dernier se doutait que la dernière semaine de ce mois, serait réservé au retour du jeune homme dans son université, afin de préparer sa propre rentrée. Chose qu'il n'était pas pressé de vivre...
Si le matin même, Armin était parti avec l'esprit lourd de pensées divers et autres sentiments compliqué à décrire. En cet fin d'après-midi et de part cette bonne nouvelle, sa tête lui paraissait beaucoup plus légère. Il est vrai qu'il ressentait encore quelques troubles de part cette étrange histoire qu'il y avait eu, ou pas.. avec Jean. Mais l'idée que leurs amitié ne soit pas perdu pour autant, arrivait à le convaincre, que leurs décisions commune avait été la meilleur pour eux.
" Salut, dit c'est quand ta rentrée à l'université ? Histoire qu'on se revoit avant que tu ne quittes la capitale."
Ça, c'était le SMS que lui avait envoyé Jean. Sans doute ce dernier avait voulu ainsi prouver combien, contrairement à la dernière fois, il n'hésitait plus à prendre contact avec lui. Et cela soulagea Armin qui vit son visage se parer d'un sourire discret et simple. Pourtant un doute subsista dans son esprit. Que voulait-il dire par " histoire qu'on se revoit" ? Était-ce leurs groupe d'ami ou juste tous les deux ? Il allait pour lui envoyer un SMS afin de demander à Jean d'être plus précis sur ce détail, mais très vite il se retient de le faire.
- Non mais se serait trop con de poser une telle question. Sérieux, songea t-il dans son esprit, choqué de faire une réflexion aussi idiote. On a tout mis à plat hier ! Bien évidement que Jean parle de notre groupe d'ami. Faut que j'arrête de me monter stupidement la tête.
Ses pouces restaient en suspends au dessus de l'écran de son portable, où un message avait été entamé. Se trouvant ridicule au possible, à se poser des questions illogiques. Armin effaça son bout de message puis le reprit.
" Salut, désolé de répondre aussi tard je bossais. Pour la sortie pas de problème on peut s'organiser ça un soir. Je te laisserai voir ça avec Sasha et Connie. Moi je m'occupe d'Eren."
Une autre réponse ne tarda pas à venir peu après.
" T'excuses pas je sais ce que s'est que de travailler. Ouais avec tout le monde, ça serait encore plus sympa. Je te tiens au courant. A plus."
- Euh....fit à voix haute Armin en fronçant des sourcils. Il pensait pas à une sortie de groupe ?
Son questionnement aurait pu se poursuivre encore un peu, si l'arrêt un peu brutal du bus, ne faillit le faire tomber dans la masse des voyageurs, qui poussèrent ici et là quelques grondements de mécontentement. Réalisant qu'il n'était plus très loin de chez Livaï. Le jeune homme descendit, et profita avec soulagement du simple fait qu'il n'avait plus l'impression d'être une sardine enfermée dans sa boite. D'un pas assez vif, il traversa la grande place où la fontaine continuait en ce bel été, d'attirer l'attention des voyageurs, passants et enfants.
- Tu me compliques la vie Jean, murmura pour lui même Armin en ouvrant la porte arrière qui restait constamment fermées à clé. Arrête ça...
Là, après l'avoir traversée et verrouillée à nouveau, le blondinet se dirigea en direction des marches qui bientôt grincèrent comme à leurs habitudes à chacun de ses pas. Néanmoins au beau milieu de sa montée, Armin constata en jetant un vague coup d'oeil assez vague en direction du couloir menant au salon, que le bureau de Livaï était occupé par ce dernier, au vu de la lumière qui passait par l'interstice en dessous de la porte. Sans doute s'avançait-il pour la réouverture du lendemain ?
Lorsqu'il entra dans le petit appartement, Armin après s'être déchaussé vit son meilleur ami, assis autour de la table de la salle. Devant lui se trouvait son ordinateur portable qu'il consultait avec peu d'entrain. Sa joue était littéralement écrasée contre sa paume de main, et donnait à sa bouche une forme étrange. Entres ses lèvres, Eren tenait un stylo qui paraissait danser en fonction de ses marmonnements. Tandis qu'une feuille blanche se voyait encore vierge de toute écriture.
- Saluuut, copain de moi, marmonna ce dernier sans quitter l'écran des yeux tout en posant le crayon sur la table. Ça à été le taff ?
- Salut, répondit Armin en allant vite fait dans sa chambre poser le sac qu'il prenait pour aller bosser, puis en revenant tout aussi rapidement. Ouais tranquille. Je vais pouvoir bosser jusqu'à ce que je retourne à l'université, mon patron me la confirmé tout à l'heure.
- Oh c'est cool ça, murmura Eren ravi par cette bonne nouvelle. Oh dit si t'as rien de prévu dimanche prochain, on va chez les parents. Fêtes de famille...ma mère a crue me surprendre en organisant une fiesta pour que j'annonce mes fiançailles. Comme si je l'avais pas vue venir, ah ah ah.
- Ah ah, oh ouais c'est trèèès surprenant venant de ta mère, d'organiser une fête pour ça. Mais ouais c'est ok pour moi, répondit le blondinet en se relevant pour aller prendre une canette de soda dont il apporta une pour Eren. Vous avez passez la journée enfermé ici ? J'ai vu que Livaï était dans son bureau.
- Non, on est sorti, souffla le photographe en relevant ses yeux en direction de son ami. On a été dans les quartiers gris......tu sais là où Livaï est né..
- Oh je vois, fit Armin d'un voix assez basse en prenant place sur une chaise voisine à celle de son copain d'enfance. Après avoir bu une gorgée il reprit. Ça n'a pas été trop dur pour lui ? Je veux dire son passé à l'air tellement sombre.
- Et bien, fit Eren en éteignant son ordinateur car il avait un peu de mal à se concentrer. Je peux pas tout te dire car c'est son histoire personnel, et il y a des trucs dont je n'ai pas envie de parler moi même....Mais....j'avais beau savoir qu'il en avait bavé...j'étais encore loin du compte...très loin..Et je crois que ma curiosité l'a un peu blessé ..même si il me dit le contraire.
- ....
- Toi et moi, et même un peu tout le monde. On le voit comme un roque imperturbable. Comme une sorte de statue que rien ne brise. Sans doute parce qu'il a l'habitude d'étouffer ses émotions au font de lui, et de ne rien montrer. Rien ne parait sur son visage, ou peu disons plutôt.....Mais là, j'ai vu...j'ai vu à quel point son passé pèse sur ses épaules, et à quel point il est brisé à l'intérieur. T'imagines qu'à notre âge, cela faisait déjà quatre ans qu'il se battait pour survivre là-bas ? Et que depuis qu'il avait perdu sa mère 16 ans plus tôt environs. Plus aucune sources de chaleur humaine ne lui avait été accordé ..Rien..absolument rien,..Pffiou ça fout le vertige à constater, et ça fait mal à voir.
- J'ai du mal à imaginer une telle chose. Mais quand on y pense, il faut avoir une sacrée volonté pour sortir de " là-bas", et en arriver là ou il en est arrivé, argumenta Armin en voyant Eren ouvrir sa canette. Je veux dire, avant on ne donnait pas cher de la peau de ceux vivant dans les quartier gris. Lui il a su en sortir, s'accomplir et il est à présent le patron d'un salon de thé, très populaire dans le quartier historique de la ville. Je suis assez admiratif de ça...
- Ouais moi aussi. Le pas qu'il a fait entre là-bas et ici, est gigantesque. Reconnu à son tour Eren avant de sourire un peu. Malgré ses petites jambes...essaya t-il à nouveau de plaisanter.
A peine eut-il le temps de dire cela que Livaï paraissait à son tour dans l'appartement. A l'évidence il avait fini ce qu'il avait à faire dans son bureau, et était arrivé dans un timing parfait pour entendre la blague.
- J'espère que tu ne parlais pas de moi, en disant ça ? Questionna le brun en fixant Eren de son regard souvent impressionnant. Voyant Armin passer la main sur son front d'un air fataliste, Livaï comprit que, Eren parlait bien de lui. Tu vas arrêter oui, de faire des réflexions sur ma taille ! Tu ressembles à cette fichue quatre z'yeux quand tu fais ça.
- Mais..je..je parlais pas du tout de toi, mentit effrontément Eren sans grande conviction.
- C'est ça, douta franchement Livaï en retirant ses chaussures. Prends moi pour un idiot.
- Jamais je ne ferais ça ! Bredouilla le jeune homme avant de fixer son meilleur ami. Immédiatement un sourire revient sur ses lèvres, car à l'instant un sujet de conversation ou plutôt de curiosité lui traversait l'esprit. Oh euh dit moi, c'était quoi l'embrouille d'hier avec Jean ? Pourquoi vous vous êtes pris la tête tout les deux !
A son tour Livaï leva les yeux au ciel et passa la main devant ses yeux. Dans le genre gaffeur son amant était le roi, et le prouvait encore une fois à cet instant. Pourtant il avait cru que Eren avait compris autant que lui, le soucie qu'il y avait eu entre ces deux-là. Du moins dans les grandes lignes, mais à l'évidence ce n'était pas tout à fait le cas. Ou alors il cherchait peut-être tout simplement à en savoir plus.
- Ah ..euh ri..rien...c'est juste une dispute comme ça peu arriver parfois..mais c'est...c'est réglé..paniqua Armin qui ne s'était pas attendu à être aussi soudainement mit sur le grille.
- Vraiment ? Douta le curieux jeune homme en penchant un peu la tête pour mieux voir le visage écarlate de son copain d'enfance. Tu peux tout me dire tu s...faillit-il insister avant de voir Livaï donner un petit coup de pied dans sa chaise, qui bougea un peu.
- Détourne pas la conversation, reprit celui-ci afin de couper Eren dans son élan. Je sais que tu blaguais encore sur ma taille. Avoue-le et tu t'en sortiras sans trop de dégâts.
- Oh l'autre, carrément ? Ricana Eren en se redressant de toute sa taille, avant de venir câliner Livaï comme un doudou. Comme si tu voulais faire du mal à l'homme de ta vie. Mon petit chéri t'es adorable, même quand t'es ronchon comme là....t'es trop mignon.
- Cette technique pour me faire taire et totalement nulle.
- Peut-être bien, mais c'est comme ça.
Intérieurement Armin poussa un souffle de soulagement en voyant le couple se chamailler faussement. La crainte que la curiosité d'Eren le mène à un aveux gênant sur ce qui s'était passé entre lui et Jean, le plongeait d'avance dans l'embarra. Surtout qu'avec la maladresse de ce dernier, il y avait de forte de chance pour que ce genre de chose soit doublement dérangeante et embarrassante.
Au final et même si l'après-midi avait été un peu lourd et difficile, la soirée se passa avec beaucoup plus de tranquillité. Le regard de Livaï qui s'était chargé d'un mélange de peine profonde, de tristesse et de honte avait repris son allure habituel, et cachait à nouveau au font de ses prunelles toutes les pensées multiples qui l'envahissaient toujours. De temps à autre, Armin l'avait surpris, alors qu'ils regardaient tout les trois la télévision, à fixer son meilleur ami avec intensité. Il y avait dans sa manière d'agir comme une volonté de s'assurer que tout ce qu'il vivait n'était pas une illusion ou bien un mirage. Quand Eren en prenait conscience, il le serrait d'avantage contre lui puis déposait un simple petit bisous sur son front. Parfois il donnait un coup de coude à Armin afin de l'enquiquiner, en lui disait des sottises du genre.
- Rougit pas, c'est juste un bisou sur le front.
- Pff...pas besoins de dire ça, ça va hein...j'ai l'habitude maintenant.
La nuit pour Livaï fut compliqué et son sommeil léger chargé de rêve désagréable, et de réveil brutal. Parmi l'un d'entre eux sont cri fut-ci puissant, qu'il parvient même à réveiller son fiancé qui pourtant avait un sommeil incroyablement lourd. La voix pâteuse, celui-ci l'avait immédiatement pris contre lui, en lui murmurant que tout allez bien, et que tout ça n'était qu'un cauchemar et rien d'autre.
Réveiller son passé, s'était comme réveiller un dragon après des siècles de sommeil. Tel la bête légendaire, il ne cessait de s'agiter dans son esprit et de lui rappeler avec fureur, l'erreur qu'il avait commise en l'évoquant à nouveau.
L'heure de reprendre le travail arriva, et malgré sa nuit entrecoupée de plusieurs réveil, la mine que Livaï arbora ce matin là en ouvrant à ses employés leurs firent faire bien des compliments.
- Ce que vous êtes bronzé, s'exclama Irène sa fidèle employée. Je crois qu'on vous à jamais vu aussi reposé, assura t-elle tandis que le cuistot confirmait ses dire.
A nouveau, Livaï s'agita en reprenant ses réflex de travail, et en aidant ceux qui en avaient besoin pour la réouverture. Dans son coeur naissait la hâte de revoir ses clients, car ce quotidien là, il l'aimait énormément. S'étant avancé la veille dans tout ce qui était administratif, car il avait eu alors un fort besoin de s'occuper. Il avait nettoyé la salle avec sa furie habituel. Ce qui fit dire à ses employés que le voir faire la guerre à la saleté, leurs avaient drôlement manqué. Loin de prendre ça comme un manque de respect quelconque, Livaï avait légèrement ris, mais n'avait pas abandonné sa tâche pour autant. Constatant que le temps serait sans doute magnifique, il s'était occupé aussi de la terrasse, où il ouvrit bon nombres de parasols, et réorganisa le tout.
- De retour de vacance Monsieur Ackerman ? Lança l'un de ses voisin commerçant. C'était bien alors ?
- Impeccable !! Assura t-il en saluant de la main.
- Vous avez bonne mine en tout cas. Allez salut.
- Merci, salut !
Il avait agité la main, puis avait peu après cela reprit son travail. Oui, il avait fait des choses sales dans son passé. Mais d'un point de vue professionnel, son salon de thé était sans nul doute sa plus grande fierté. Il avait bossé dessus sans compter ses heures, et avait même été au four et au moulins dans les premiers mois de son ouverture. Il avait travaillé avec acharnement, et s'était battu pour que son salon soit un lieu agréable, pour tout ceux venant y boire un thé, passent un bon moment. Et au vu de la joie qu'il vit sur le visage de ses habitués, qui ne perdirent pas un instant pour venir y faire un tour. Il avait réussi son parie.
Ce jour-là tandis qu'il s'assurait à chaque fois que tout allait bien pour ses clients. Ces derniers lui firent bien des commentaires sympathique sur sa bonne mine, son bronzage, mais aussi sur la jolie bague qu'il portait à l'annulaire gauche. Alors et sans complexe car à ce sujet, il trouvait qu'il avait aucune raison d'en avoir. Il avait révélé que son petit ami, l'avait lui aussi demandé en mariage. Il y eut des félicitations, un peu de curiosité discrète pour savoir si la chose avait été faite avec romantisme ou non. Mais aussi de la déception en un sens chez certaines clientes qui réalisèrent que le beau patron du salon de thé, était casé au point d'être fiancé. Mais au final, cette journée de travail fut la plus bénéfique qu'il soit pour son moral, qui reparti grandement à la hausse.
De son coté, Eren n'avait pas perdu de temps et avait vite repris ses cours de code de la route. A ce sujet et tandis qu'à l'époque il avait révisé comme un fou pour ses examens, son travail pour connaitre en tout point le code de la route avait été des plus efficaces. Les vacances n'avaient en aucun cas vidé son esprit de ce coté là, et c'est avec une fierté digne d'un paon, qu'il avait accueillit les flatteries des employés de l'auto-école sur le fait qu'il avait fait zéro fautes durant plusieurs séances. Quand il en ressortit Eren réalisa que si il continuait sur cette bonne lancée, le passage du code ne serait qu'une simple formalité pour lui. La conduite peut-être serait un peu plus difficile.
Mais voulant à tout prix être parfaitement autonome pour pouvoir bosser comme il faut, et ramener un max d'argent pour leurs quotidiens, mais aussi mettre de coté pour le mariage. Eren ne comptait pas se laisser envahir par quelques inquiétudes.
Profitant du beau temps, le jeune homme préféra rentrer à pied chez lui, plutôt que de monter dans le moindre transport en commun. Doté d'une paire de lunette de soleil, son esprit un peu hyper actif, pensait à tout un tas de projets qu'il souhaitait accomplir, à court et long terme. L'un d'entre eux étant de prendre des photos dans le quartier gris, afin non seulement de garder ainsi un témoin de ce qu'avait été ces lieux là. Mais aussi pour que son histoire ne soit pas oublié, ni effacé. C'était un projet qui n'était pas des moindres, et pourtant il avait le sentiment étrange que faire cela était important.
Des tas de personne avaient vécu dans une misère absolu tout comme Livaï et sa mère, et personne n'avaient daigné les regarder, ni même les aider. Il voulait, montrer à tout le monde que détourner le regard, ne signifie pas que les choses n'existaient pas.
- J'vais attendre pour en parler à Livaï...murmura t-il à lui même d'une voix à peine audible.
Ses réflexions et pensées continuaient de voguer dans son esprit, quand son regard vert fut attiré par un marcheur, sur le trottoir situé en face du sien. Une grimace bientôt déforma sa bouche, démontrant ainsi combien il appréciait peu le personnage.
Ces cheveux blond raz, cette taille et ce visage qu'il avait souvent vu dans le bar..que Livaï nommée le perchoir, parce que son ex passait sa vie là-bas, il le connaissait très bien. Gabriel marchait avec à ses coté un garçon de son âge visiblement, brun et pas bien grand...Constatant ça, Eren fit une seconde grimace, en se demandant si cet abruti qui lui avait quand même fendu la lèvre en deux, n'avait pas cherché une sorte de " substitue à Livaï." Ne voulant pas perdre de temps dans ce genre de réflexion inutile, il laissa là ses questions, puis reprit sa route menant à chez lui.
Le photographe fit alors un pas, puis deux, puis entendit la voix désagréable du malotrue qui avait voulu défoncer la porte arrière de salon de thé par le passé. Un souffle agacé passa sa bouche tandis qu'avec une grande inspiration, le jeune homme tentait par avance de garder son calme.
- Oh ouais putain. C'est bien toi !! Grognassa Gab qui avait traversé la route sans faire attention aux nombreuses voitures qui auraient pu le percuter, plus d'une fois. Le type qui l'accompagnait paraissait vivre la pire journée de sa vie, au vue de son regard blasé.
- Hum, hum, confirma Eren qui n'avait aucunement envie de parler avec lui, et préférait garder le silence.
- C'est le mec dont je t'ai parlé, fanfaronna l'ex de Livaï en pointant Eren du doigts. C'est lui qui m'a pris mon ex...
- Ce mec t'avais jeté non ? Alors en un sens, il ne te l'a pas volé, corrigea le garçon brun. Viens on y va ?
- Oh la ferme tu sais rien, gronda avec humeur Gabriel, qui ignora l'expression de colère qui passa sur le visage de son " ami". Qu'est-ce que tu fous dans le quartier toi là ?
- Tu fais chier, lâcha l'accompagnateur de celui-ci . Me parle pas sur ce ton là ! Ou je me casse.
- Bah alors réponds ! N'écouta même pas le blond qui ne cessait de faire barrage à Eren qui voulait tout simplement reprendre son chemin. Il avait beau faire un pas d'un coté, ou de l'autre. Son vis à vis ne cessait de faire de même pour l'empêcher d'avancer.
En constatant cela, Eren poussa un souffle énervé puis fixa le brun d'un air de dire. " Tu te fais pas un peu chier avec celui-là ?" Ce dernier ne dit rien, mais de son regard clair, il parut répondre à la question muette du photographe. Lui aussi en avait marre de Gab..ainsi que de ses obsessions. Mais obtus comme pas deux, et un peu arrogant car énerver ce type l'amusait. Eren s'efforça de garder un silence volontaire, malgré les multiples questions pleines de harcèlement que lui faisait ce barge.
- T'es toujours avec Livaï ? Répond ! T'es toujours avec, oui ou non ? Demanda t-il pour la centième fois.
- Tss..lâcha seulement l'ancienne étudiant avant de prendre un air sournois, et de montrer sa main ou était présente sa bague de fiançailles.
- Oh non c'est pas vrai ?! Se mit immédiatement en colère Gabriel, Non, non c'est pas possible. Vous pouvez pas en être déjà là ! Non...Je veux pas ..je ..
- " Je veux pas " ? Répéta Eren qui ne pouvait accepter de telles propos. Mais t'es qui pour dire ça toi ? " Je veux pas ? "Non mais sérieux dans le genre, je crois être le centre du monde, t'es un chef toi.
- Gabriel, si tu continues, tenta de menacer le type au cheveux noir. Je me casse ! Tu me saouls avec ce " Livaï " là, dont tu me rabats les oreilles...alors je..
Mais l'obstiné blond n'écouta toujours pas son nouveau compagnon, et tenta d'attraper Eren par le col de son t-shirt. Celui-ci dans un mouvement rapide du bras, le fit lâcher aussitôt, puis le poussa en le faisant reculer de plusieurs pas. Agacé le garçon brun lâcha quelques insultes bien sentit, fit un doigts d'honneur et lui conseilla d'aller se faire foutre avant de partir de son côté. Mais Gab dans sa colère injustifiée ne fit toujours pas attention à ce malheur qui lui arrivait encore une fois, et resta fixé sur ce grand type, qu'il jugeait comme étant trop jeune pour son ex, et pour lequel il éprouvait une haine tenace.
- Putain ! S'exclama Eren en perdant un peu le sang froid qu'il avait réussi à maintenir jusque là. Tu me soules d'une force toi. Fait toi une putain de raison une bonne fois pour toute, merde.
- JAMAIS ! Jamais je ne te pardonnerai de me l'avoir volé !
- Je ne te l'ai pas volé ! C'est toi du con, qui à tout fait pour le perdre en allant voir ailleurs. Transforme pas la réalité, espèce de malade. Alors lâche moi une bonne fois pour toute. Et oublies nous. Livaï n'est pas un objet, ni un jouet à posséder....respect le, et fiche lui la paix. Il a pas besoin de subir ton imbécilité.
Là-dessus Eren, contourna Gabriel tandis qu'une troupe de curieux commençait à faire cercle autour d'eux. Pour une fois, il n'avait pas cédé à ses poings, et arrivait à maintenir un certain contrôle de lui même. Sur d'avoir réussi à clouer le bec à ce mec obtus, et un peu dangereux sur les bords quand même, Eren continua son chemin. Son pas était un peu plus pressé, et une humeur grincheuse avait pris place sur son visage.
Plus tard ce jour-là, lorsque l'après-midi s'achevait et que le soirée débuta, Livaï qui se satisfaisait de cette bonne reprise au salon de thé, était entrain de fouiner dans le frigos, afin de trouver une inspiration pour le repas du soir. Armin n'allait pas tarder à rentrer, et Eren à l'évidence trainait un peu trop à son auto-école. Sortant quelques légumes qu'il posa sur le comptoir, il referma le frigidaire puis prit un couteau, avant de commencer à éplucher le tout. La porte d'entrée peu après se fit entendre, et grinça dans ses gongs.
- Tu en as mis du....
Sa phrase n'eut pas de fin, et ses doigts lâchèrent immédiatement ce qu'il était entrain de faire. Son regard nuit s'écarquilla sur la vision qui apparut là devant lui. Le visage tuméfié, les vêtements abimé et débraillé, les cheveux d'Eren donnait l'impression d'avoir été tiré dans tout les sens, et ressemblait à cet instant à de la paille, tant ils paraissaient abimés. Ses sourcils étaient froncés comme pris dans une intense vexation. Un bleue avait même commencé à apparaitre sous son oeil droit, et sa lèvre du bas paraissait être un peu enflée.
Immédiatement, Livaï se précipita en direction d'Eren et posa ses deux mains sur ses épaules.
- Qu'est-ce qui s'est passé ? Demanda t-il en l'aidant à avancer en direction du divan, où il l'aida à s'installer. Dit moi tout.
- Je sortais de mon cours de code à l'auto école...sur le trottoir en face de celui où j'étais, il y avait ce gros taré de Gabriel..
- Encore lui... T'as été le chercher ? C'est ça ? Conclus trop rapidement Livaï qui alla chercher de quoi soigner Eren dans la salle de bain.
- Même pas, contre dit celui-ci en gonflant la voix, afin d'être sur et certain d'être entendu. J'étais entrain de tailler la route pour rentrer, et il m'a interpelé...ce connard a même faillis se faire percuter par une bagnole ...mais manque de pot, elle l'a loupée...Grimaçant un peu en sentant son fiancé nettoyer son visage, Eren reprit l'explication...je refusais de répondre à ses questions, car j'ai pas à me justifier de quoi que ce soit auprès de ce connard, sur nous deux. Mais il a insisté et gueuler comme un abrutie pour savoir si on était toujours ensemble..alors j'ai montré ma bague et..
- Et il a compris qu'on été fiancé. C'est ça ? Conclu Livaï le regard sérieux, la bouche amère.
- Ouais ....il y a eu encore quelques échanges verbaux....un peu tendu dirons nous. Ensuite j'ai voulu me barrer, histoire de ne pas me faire chier d'avantage avec lui... Mais il m'a sauté dessus...j'ai rien pu faire sur le coup. Sérieux, s'agaça t-il. Il m'a cogné la tête contre le trottoir, puis à frapper partout. J'ai réussi à lui coller une grosse mandale dans la tête...il a reculé..puis m'a plaqué au sol et à continuait de me cogner partout....j'avais l'impression d'avoir à faire à ...comment dire ? A un surhomme....je le frappais aussi, mais ..ça ne le freinait même pas..il était dans une fureur de dingue.....Rien à voir avec nos autres prises de tête.
- Et personne n'est intervenu pour vous aider ? S'étonna Livaï qui continuait ce qu'il était entrain de faire.
- Sur le moment non, les gens regardaient. Genre " diner spectacle." Certains criaient .. et je crois même que d'autres filmaient.
- Quel bande de con..
- C'est des commerçants qui nous ont séparé. Et puis cet abruti à refusé de lâcher mes cheveux...il m'en a arrachés plein qui sont resté sur le trottoir. Ensuite, ton ex quand il a vu que les gens l'accusaient de m'avoir agressé, il a pris la fuite comme un gros lâche qu'il est....
- Putain, mais il est vraiment cinglé...se désola Livaï qui s'arrêta un instant dans ses soins. Tu n'as rien de cassé ?
- Non, Hors mis ma fierté qui s'est fait battre. Non je n'ai rien de cassé, marmonna Eren en grimaçant une fois de plus de douleur. Je lui ai rendu des coups tu sais...il avait le nez en sang, et quelques bleues..mais ce mec est devenu totalement barge, et je dis pas ça juste pour le plaisir de l'insulter hein... Il est réellement barge...ça craint vraiment là.
Un souffle se fit entendre de la part du propriétaire des lieux, qui luttait avec lui même pour ne pas partir sur le champs donner la dérouillé de sa vie à son ex amant. Lentement, il bougea la tête de droite à gauche mâchonna avec fureur sa lèvre inférieur, puis reprit la parole.
- On va aller porter plainte. Il y en a déjà une contre lui pour les dégâts qu'il a fait sur ma porte. Il faut qu'il y ait des traces, de ce qu'il t'a fait..
- C'est obligé ? Marmonna Eren qui regretta rapidement de faire une grimace blasé. Aïe.
- Oui, il faut que la police constate ton état.. expliqua Livaï en l'aidant à se relever. Bon sang, je pensais qu'il avait compris quand je l'avais corrigé..
- Il est trop cinglé pour comprendre quoi que ce soit...il n'a plus toute sa tête.
Oui, il fallait calmer une bonne fois pour toute Gabriel, sinon ce dernier continuerait à semer le grabuge dans leurs vies, et risquait d'accroitre sa dangerosité à leurs encontre. Et pour Livaï, il n'était pas question que ça se passe ainsi, pas maintenant ou il prenait conscience qu'enfin sa vie avait une bonne stabilité, et que le bonheur frappait à sa porte.
- Et si les flics refusent de prendre cette histoire au sérieux. Je m'occuperais personnellement de son cas. Je vais lui faire comprendre, combien il ne faut pas me mettre en colère. Il va regretter de t'avoir toucher, ça je peux te le garantir.
*****
Et voila pour le chapitre 8, où Livaï apprends à supporter les révélations sur son passé, auprès d'Eren. Et ou ce dernier reste déterminé à le soutenir de mieux qu'il peut.
Gab fait son grand retour et montre à quel point certain ex peuvent être obsessionnel. Je l'imagine un peu comme un pervers narcissique, qui ne peut pas accepter que quelqu'un ayant était avec lui vive une vie normal sans lui. Je sais pas si je suis clair pour le coup.
Dans tout les cas j'espère que ce chapitre vous à plus. N'hésitez pas à laisser un vote, ou même un com, ça m'encourage et ça fait toujours plaisir.
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