Chapitre 23: Du bas, vers le haut.

Chapitre 23 :

C'était un bureau étroit qui semblait avoir été planté au milieu de deux autres pièces beaucoup plus spécieuses. Le mur situé sur le côté gauche, avait eu le droit à une couleur bien peu agréable à regard. C'était une sorte de jaune moutarde tirant avec les ans sur une teinte bien difficile à décrire, mais qui en rien ne donnait à la pièce un aspect agréable. Un large tableau en liège y était fixé, et était envahi d'un tas d'affiche variée, accrochée avec des punaises de couleurs multiple.

Un bureau de bois clair, avait un angle assez abîmé d'où quelques minuscules copeaux s'échappaient. Dessus se trouvait des portes documents en plastique de couleurs noir, bleue rouge et gris. Chaque case était bien remplie, et démontrait ainsi un travail quotidien assez chargé. Un ordinateur dont l'écran plat était plutôt large mais vieillot, avait de relier à lui un clavier où les touches semblaient faire un fracas d'enfer dès que l'on tapait dessus. Une femme en chemise bleu ciel portant le logo de la police, était assise sur un fauteuil grinçant. Ses cheveux châtains étaient attachés en queue de cheval, et avaient ici et là quelques mèches beaucoup plus claires. Elle devait être âgée d'une petite trentaine d'année environ. Sa voix était nette et ne passait jamais par le murmure. Elle n'enrobait pas les choses et les mots qui passaient sa bouche, et posait les questions d'un ton plutôt direct.

Plusieurs jours se sont écoulés, depuis cette nuit où Livaï avait décidé de rédiger dans un cahier tous les souvenirs cachés de cette période qu'il avait vécu à l'orphelinat, et qui ne cessaient de lui revenir par vague. Ce travail mémoriel n'était pas une sinécure pour lui, et rendait à nouveau son sommeil limité. Mais petit à petit, ces fameuses pièces de puzzle noir voyaient sur leurs surfaces apparaître des images, qu'il pensait comme on s'en doute avoir oublié.

Depuis qu'il avait pris cette décision, pas une journée ne s'était écoulée sans qu'il ne rédige parfois à la vas vite, une pensée, une image, et même des dialogues qui lui revenaient par vague. Il ne luttait plus contre ce phénomène qui de toute manière c'était mis en action. Il laissait le tout lui venir et accepté ces visions fatales qui lui sapaient le moral. Malgré sa fierté parfois trop grande, comme le souligné parfois son compagnon, Eren l'encourageait à lui parler plutôt que de tout garder en lui. Avant d'ouvrir la bouche, Livaï attendait que quelques secondes s'écoulent. Il hésitait, et son regard bleu se posait alors partout dans l'appartement, sauf sur Eren. Mais quand il se décidait à communiquer, les vannes de la parole semblaient s'ouvrirent brusquement. Assis en tailleur dans le canapé du salon, ses mains restaient comme crispées sur ses chevilles nues. Il déballait dans une sorte de souffle discontinue, les horreurs oubliés.

Eren prenait bien garde à ne pas faire de commentaire, afin sûrement de ne pas briser son élan. Son regard vert restait fixé sur son fiancé. Il tentait part son calme apparent, car son cœur se révoltait de colère face à ce qu'il entendait, mais aussi par son amour de soutenir son petit ami.

Lorsque l'aveu du jour était terminé, car cela se répéta plusieurs fois, le jeune homme tendait les bras et très vite son amant, venait s'y loger comme pour s'y perdre. La joue de Livaï venait alors se coller à son buste solide. Ainsi il écoutait les battements de cœur d'Eren. Sans rien dire d'autre, acceptant l'épreuve qu'il subissait comme une sorte de pénitence. Livaï écoutait ses paroles simples, et même peut-être un peu banal, mais qui avait de bons effets sur lui.

- Ça va aller mon chéri. Ça va aller...

Les jours défilaient et décembre arriva. Mais petit à petit Thibault le petit martyr de l'orphelinat du clair matin, voyait les traits brouillons de son visage, devenir aussi nets qu'un portait photographique. Sous les conseils de ses amis, ainsi que de son fiancé, Livaï avait accepté d'aller porter son témoignage au commissariat de police chargé de cette affaire.

Thibault était un petit garçon frêle, et aux grand yeux vert. Ses cils étaient si longs, que les méchants garnements de l'orphelinat le traitaient de fille. Ses cheveux étaient d'un châtain un plutôt clair, et agrémenté de quelques nuances mordorées. C'était ce qu'on pouvait appeler un bel enfant. Sa peau d'une pâleur de fantôme, marquait en un rien de temps. Rare était les jours ou tout comme Livaï à l'époque, ses bras et ses jambes n'étaient pas marbrés de coup de fouet rougeâtre. Ou bien encore de violet encerclant ses grands yeux, et d'écorchure qui abîmait sa bouche.

Livaï avait gardé en mémoire l'état pitoyable qu'était le siens durant cette période-là. N'ayant pas la force qui était la sienne à présent, il n'avait pas à cause de cela, toujours eu le loisir de manger à sa faim. Mais son tempérament astucieux, avait fait que quelques fois il s'était autoriser à voyager dans les couloirs la nuit, malgré les risques qu'il encourait. Furtif comme un ninja, il ne faisait pas de bruit et se dirigeait dans les cuisines où la nourriture, la vraie ! Celle qui était réservé à leurs "gardiens" était gardé dans des placards ou des frigos spéciaux. Aucun d'eux n'avaient le droit d'y toucher.

Sans vergogne, il avait ignoré cet ordre quasi sacré, car il avait refusé l'idée toute net de crever de faim, pour que ces gros lards s'engraissent avec ce qui leurs revenaient de droit. Il volait alors de bons petits pains à la mie bien blanche et la croûte doré. Du jambon de qualité supérieur, et qui à l'inverse de celui qu'on leur donné, ne donnait pas l'impression d'avoir séjourné trop longtemps dans la flotte. Il volait parfois un paquet de biscuit chocolaté, et arrêtait ici ses larcins, car ses bras et mains d'enfants ne pouvaient pas en prendre plus.

Heureux et fière de ce mauvais tour, il repartait comme il était venu, en faisant toujours attention à ne pas se faire choper par le surveillant de nuit, qui à coup sûr lui aurait mis une rouste d'enfer pour le sacrilège qu'il avait commis.

Avant que tout ne se réveil en lui, c'était à cet instant précis que son rêve, et même ses souvenirs s'arrêtaient. Les autres étant beaucoup plus vague. Logique Livaï en avait déduit qu'ensuite, il avait été dévoré son bien en se cachant quelque part, puis étaient ensuite retourné se coucher. Enfin quand il n'était pas dérangé par l'un des tarés de services, qui parfois les forçaient à courir dans la cour à n'importe quelle heure de la nuit et par tous les temps. Et gare à celui qui abandonnait un peu trop rapidement. L'ordre était donné aux autres mômes de le punir pour avoir fait ça.

Ces gamins rendu violent par les privations, enragé par le manque de tendresse et d'amour, se défoulaient ainsi dans des satisfactions sadiques, en donnant coup de pied et coup de poing, à celui qui abandonnait. Quand ils avaient fini, où plutôt quand on leur avait ordonné d'arrêter, leurs tortionnaires prenaient le relais et les fouettaient à sang.

" Ce n'est pas comme ça que vous allez devenir des hommes, tas de mauviette."

Thibault était souvent frappé à cause de ça. Il ne répondait pas comme lui pouvait souvent le faire, jusqu'à ce qu'on l'assomme à coup de poing. Mais pourtant, leurs responsables se défoulaient dessus, car ils avaient tous les droits. Après tout, qui se souciait d'un orphelinat planté au bord des quartier gris ? Personne et surtout pas l'état.

C'est lors d'une remontée de souvenir du passé, que Livaï s'était souvenu que ses victuailles qu'il volait, il les partageait toujours avec son seul copain de l'époque. L'adorable et gentil Thibault. Tout n'était que douceur et gentillesse en lui. Ces gestes étaient délicats et tendre. Il était beaucoup trop gentil pour leur monde de brute. Et Livaï constatant ça, avait décidé d'être son ami, mais aussi son gardien et son frère de cœur. Il avait souvent pris les coups à sa place en s'accusant de tout. Même de fautes imaginaires, car la possibilité que le gamin ne meurt sous les coups avait été plus que possible. Néanmoins même s'il faisait ça, Thibault finissait toujours par aller à la cave avec lui. Cloîtré dans le noir durant des jours, à bouffer presque rien et à se contraindre à se soulager dans un coin. Personne à l'extérieur ne se souciaient de ces deux enfants qui ne venaient plus à l'école.

" Même s'il fait tout noir, je suis sûr que tes jambes sont toutes violette à présent. Faut pas que tu tapes comme ça dans les murs Livaï. Imagine si ta jambe elle casse ? Ils ne vont pas te soigner...Et puis déjà, ils t'on puni à cause de ce que tu as gravé dans le mur. "

" J'ai même pas mal, ça me fait plus rien quand ils me frappent. J'vais devenir très solide un jour, et très fort aussi. J'vais tous leurs démonter la gueule. Je te jure Thibault, je te promets, que ça ira bientôt mieux. LUI, par contre j'vais le crever..."

Il avait à présent le souvenir précis de cette main toute tendre et toute douce prenant la sienne, qui était pleine d'égratignure et rêche comme du papier de verre, à force de chercher à les rendre solide en frappant les murs.

" - Mais tu vas finir en prison. Et j'veux pas moi. Tu l'as dit non ? On est comme des frères alors, t'as pas le droit d'aller en prison."

" - Nan mais dehors, dans le beau monde ! Les enfants vont pas en prison hein. Et puis même ? C'est peut-être mieux qu'ici ? Faut voir."

" - Mais euh ! Livaï dit pas ça."

Oh le sanglot tout plein de peine de son " frère." Il l'entendait, là dans son cœur et dans sa tête d'adulte. Et ses larmes actuelles se mêlaient à celles du passé.

" - T'es pas gentil de me faire peur ! "

" - Pardon, je l'ai pas fait exprès. "

Le présent parût soudainement lui percuter l'esprit, avec la violence d'un train perdant tout contrôle. Un bon l'agita sur sa chaise, tandis qu'à parler ainsi de tout ce qu'il avait vécu, de tout ce qu'il avait vu, sa gorge lui brûlait un peu. Comprenant cela, l'agent de police lui servi un verre d'eau dans un gobelet cartonné. Depuis de nombreuses heures, ce témoin inattendu pour elle parlait de fait plus qu'intéressant pour son enquête.

- Vous voulez faire une pause ?

- Non ça va aller, répondit Livaï en buvant d'un trait le verre d'eau. Après cela, il remonta sa main devant sa bouche, toussa un peu puis croisa les jambes.

- D'après vos dire Monsieur.....qui s'est suicidé, il y a de cela quelques semaines. Avait fait une fixation sur le jeune Thibault, c'est ça ?

- Oui !

- De quel ordre était-elle cette fixation ? Il l'avait pris en grippe ? demanda la policière, ou bien à l'inverse avait-il des vues dessus ?

Le sous-entendu était ignoble, mais la vérité l'était tout autant quelle, qu'elle soit. Le regard long et cerné de Livaï se leva sur la femme qui lui faisait face. Elle l'observait avec franchise, et semblait tout en détaillant son attitude corporelle, l'encourager à parler.

- Je comprends que ce soit difficile pour vous, avoua-t-elle. Mais je dois savoir, pour voir si cela confirme ou non certain élément relevé durant l'enquête.

- De mon point de vue de l'époque, il l'avait surtout pris en grippe. Mais vraiment, vraiment. Thibault était un enfant délicat vous voyez, et rendu fragile encore plus que nous par la maltraitance. Il avait les traits si fins qu'il aurait pu passer aisément pour une petite fille. Et je crois que ce type, détestait ça...Il le ridiculisait et le traitait de chiffe molle, de gonzesse de...désolé pour l'expression lâcha-t-il en relevant son regard qui s'était pendant un instant braqué sur le sol,...de tarlouze...de fiotte..et d'autre noms charmant du même calibre.

- C'est uniquement pour ça à votre avis, que ce Monsieur s'acharnait dessus ?

- Je pense. Je n'ai de souvenir que des coups...marmonna Livaï qui savait parfaitement où elle voulait le mener. Mais ...Thibault était un bel enfant. Vous savez comme dans les peintures des cathédrales, avec le gras du corps en moins évidemment. Un angelot. C'était un vrai ange, vraiment...le monde ne le méritait pas. C'était un gentil petit gamin.

Le silence qui suivi fut bref, le temps pour la policière d'écrire ces quelques déclarations sur l'ordinateur.

- Cet homme a-t-il eu des gestes déplacés envers vous ?

- Non !

Cette négation sortit comme un cri de sa bouche.

- Vraiment ? Douta-t-elle en plissant les yeux. Il faut tout me dire Monsieur Ackerman.

- Oh ouais, vraiment ! Gronda-t-il l'air mauvais. Déjà, quand il me cognait, je lui répondais, ça l'insupporté que je ne me soumette pas. Une fois même je l'ai mordu à sang à l'avant-bras. Il en avait gardé une cicatrice bien marquée.

Il y eut une courte pause, durant laquelle Livaï supposa que l'agent de police vérifiait ses dires en observant quelques photos prisent lors de la découverte du corps. Vaguement elle secoua la tête de haute en bas et marmonna une sorte...

- C'est vrai, il y avait une cicatrice.

Très vite Livaï reprit.

- Il me détestait comme ce n'est pas permis, ricana-t-il avec sarcasme. Je cherchais tout le temps à le frapper, à lui faire mal, parce qu'il était horriblement violent avec nous. Je lui faisais plein de " mauvaises farces". Quand il était de garde la nuit, je collais ses grolles au sol pour qu'il tombe, je mettais des punaises dans son lit ou même de la merde chien....expliqua-t-il avec un dégoût profond qui lui souleva le cœur. J'étais à l'époque un affreux gamin squelettique. Un tas d'os ambulant. Et même si j'avais repris un peu de poids là-bas...Enfin à quel prix, ria-t-il avec amertume. J'étais jugé comme affreux et laid. Et ça, lui est les autres ne se privaient pas pour me le dire.

" Quel affreux gamin ! Tu es si laid." Récita-t-il avec indifférence.

- Je vois ! Dit la femme policière qui continuait d'écrire en tapant frénétiquement sur les touches du clavier. Plus haut vous nous avez dit que vous vous êtes souvenu d'avoir vu Monsieur.. Tuer Thibault. Vous confirmez toujours ?

- Oui ! Confirma dans un mouvement de tête Livaï et qui serra ses mains entre elles. Il l'a battu à mort à coup de poing. Les raisons à ça...je ne m'en rappel plus trop par contre...je le reconnais. Mais ce jour-là, il était dans une rage jamais vu. Et il s'est défouler sur lui durant une éternité. J'avais bien tenté d'intervenir...Mais un gamin face à un adulte en colère...Que vouliez-vous que je fasse ? J'avais 6 ou 7 ans tout au plus. Pareil pour Thibault.

Doucement sa nuque se courba sous le poids de ce violent souvenir.

- Thibault s'est évanouie sous la douleur des coups. Moi j'avais été assommé par je ne sais plus quoi. Mon intervention n'avait pas plus du tout.... On nous a jeté à la cave sur les mêmes paillasse dégueulasse que d'habitude. Frissonna-t-il de dégoût. J'ai dormi pendant un temps qui me parait à l'heure actuelle encore infini...Mais le réveil a été le plus horrible qui soit de toute ma vie...

- Redite moi ça encore une fois, demanda la flic sans doute afin de s'assurer que l'histoire resterait la même, et n'était pas débité par un mythomane en manque de reconnaissance.

Livaï s'agita légèrement sur sa chaise, racla sa gorge puis reprit.

- Je me souviens " qu'il " a ouvert la porte, dans un claquement de clé, bruyant. La lumière qui est apparu soudainement m'a réveillé en sursaut. Il s'est avancé avec d'autres types qui bossaient ce jour-là, puis ils se sont mis à gueuler et à paniqué. Je me suis redressé en position assise, car j'avais dormi contre mon frère de cœur...Mon t-shirt était...

Là, il y eut une courte pause durant lequel Livaï fut secoué d'un frisson de dégoût.

- Il était plein de vomi. Thibault avait à moitié vomi durant la nuit et s'était étouffé avec...j'ai hurlé...hurlé ..hurlé..hurlé....Je le secouais et il ne bougeait pas.... Je m'excusai de ne pas l'avoir aidé...j'ai fait une véritable crise de nerf...J'avais perdu ma mère, je ne voulais pas le perdre lui aussi.

La voix de Livaï sembla mourir dans sa gorge. Ses yeux long et cernés restaient écarquillé tandis que la vision de ce moment traumatique lui remontait encore une fois à l'esprit.

- En un mot, j'ai pété un câble. Eux ont paniqué. Il y en a un qui m'a attrapé et il a posé sa main sur ma bouche pour que je me taise. Je crois qu'il s'appelait...

" Qu'est-ce qu'on va faire ? Il est mort ..."

- L'autre connard, n'a pas vraiment paniqué, il paraissait juste un peu emmerdé, par la mort de Thibault. Mais aussi par le fait que je n'arrêtais pas de crier...je n'arrivai pas à m'arrêter...gronda presque Livaï ! Merde à la fin ! Je n'étais qu'un môme. Et j'appelais sans arrêt, sans arrêt, le nom de mon " frère". Je ne voulais pas que lui aussi parte au " paradis". Je ne voulais pas être à nouveau seul...

- ...

- La responsable a déboulée ensuite. Elle s'appelait Madame... Elle n'en avait rien à foutre que je gueule, ou même que je sois traumatisé par tout ça. Elle a juste dit à ce monstre de nettoyer son bordel comme il faut, car ils n'avaient pas besoin de ça en ce moment. En entendant ça, j'ai mordu la main du type qui me bâillonnait, et j'ai dit que j'allais tout dire à la police...après...marmonna Livaï en fronçant à nouveau des sourcils. Après c'est flou...j'ai reçu encore une fois un coup sur la tête...Et...je ne me rappel plus de rien...Je crois que c'est après ça que mon cerveau à vrillé ? Expliqua-t-il en tapotant sa tempe...je me rappel bien, qu'on m'a vachement surveillé à un moment donné, mais je ne savais plus pourquoi. Mais....putain c'est dingue j'avais tout oublié...Thibault...sa mort...notre amitié...tout ! Absolument tout......et il a fallu trente ans pour que tout me revienne...trente ans que je l'ai abandonné...

- Je ne suis pas psy, mais je sais qu'il n'est pas rare que par mesure de sauvegarde, le cerveau scelle en un sens, certain souvenir traumatique. Et que parfois ces mêmes souvenir resurgissent bien des années plus tard.

- C'est ce que m'a expliquée une de mes amies.

Toute l'énergie de la journée semblait avoir quitté son corps. Il restait là, assis les jambes croisées, les mains écrasées l'une contre l'autre. Sa bouche semblait comme remplie d'amertume, et pourtant même si l'épreuve était difficile et le moment terriblement dure. La sensation d'avoir fait ce qu'il fallait, arrivait à l'empêcher de tomber dans l'abîme qui cherchait à l'avaler. Pour Livaï il était hors de question que l'histoire de Thibault, mais aussi de l'orphelinat clair matin, ne soit glisser telle de la poussière sous un tapie. Tous ceux qui avaient participé de près ou de loin à son meurtre, et à la disparition de son corps allaient en payer le prix. Et ça qu'importe qu'ils soient à présent vieux, l'âge n'excuse rien dans ce cas-là.

- Voilà, vous allez relire votre déposition et la signer. Prenez tout votre temps, expliqua la flic en souriant enfin. Votre témoignage va beaucoup, beaucoup nous aider. Vous avez eu raison de le faire.

Quand Livaï ressortit une bonne demi-heure plus tard, il avait pris soin de resserrer autour de son cou l'écharpe épaisse faite de grosses mailles blanches. Ses mains aux poings serrés étaient enfoncées dans les poches profondes de son manteau. Il avait tenu à aller seul, au commissariat et avait bien lutté pour faire comprendre à son fiancé, qu'il préférait qu'il l'attende chez eux. Eren avait fini par capituler de mauvaise grâce, quand il avait compris que cette fois-ci il n'avait vraiment aucune chance de gagner leur joute verbale.

Et pourtant là, au milieu de ce trottoir humide et sombre, qui lentement se faisait envahir par le givre, Livaï regretta ce choix. Il voulait à cet instant précis ressentir, la positivité naturelle de son compagnon. L'entendre babiller en boucle, sur tout et n'importe quoi. Même si dernièrement son sujet de fierté, était la pub de parfum dont il avait fait les photos et qui était paru un peu partout en ville. Mais qu'importe le sujet de la conversation, il voulait juste entendre sa voix et sentir sa présence près de lui.

Il était même prêt à accepter, ces discussions cochonnes sur ses fantasmes délirant, auquel il acceptait un peu plus de participer. Il voulait l'entendre débiter des sottises aussi grandes que lui, et rire avec fierté de ses conneries. En un mot, Livaï avait un besoin presque viscéral d'être près de son jeune amant.

Heureusement pour ce jour de repos dominical allié à cette météo merdique, les rues étaient pour le moins assez vides. Il marcha donc dans un premier temps d'un pas pressé, qui d'un point de vue extérieur aurait pu faire croire qu'il cherchait ainsi à échapper aux très fines gouttes de pluie glacées. Mais bientôt son pas se transforma en course pressée. Ses mains sortirent de ses poches, et ses muscles se tendirent avec efficacité à chaque pas rapide qu'il faisait. L'air gelé lui brûlait étrangement les poumons, car son souffle bien évidement devenait plus intense. Il était tel un sportif qui donnait tout ce qu'il avait, pour obtenir une médaille et une victoire tant convoité. Il courut comme si la mort le poursuivait. Mais lui voulait voir la vie, la belle et splendide vie qui enjolivait son quotidien depuis 9 mois.

Livaï traversa une route, en ne faisait que bien peu de pas pour franchir le passage piéton. Il sentit une grosse flaque d'eau bien froide dans laquelle il frappa du pied par inadvertance, et qui lui trempa le bas du pantalon. Il courut en sentant ses joues passer du froid au chaud. Il courut durant de très longues minutes. Mais peu importe, il ne voulait pas perdre de temps à traîner le pied. Il avait besoin de le voir, d'être près de lui. Et de l'entendre lui dire tout simplement combien il l'aimait. Il voulait l'entendre l'appeler "mon petit chéri." Il voulait voir la vie dans ses yeux, et mettre de côté la mort et la tristesse, qui lui collaient à la peau depuis que tout ça lui était remonté en mémoire.

Il passa près de la fontaine présente devant son salon de thé, puis près de sa voiture tranquillement garé à sa place. Il fouilla avec frénésie les poches de son manteau, et extirpa le trousseau de clé qui tomba au sol. En hâte il les récupéra et jura contre sa maladresse folle. La nuit de plus en plus pressée de venir, tombait lentement et ressemblait à un affreux monstre voulant le dévorer. Livaï passa l'entrée, claqua la porte qu'il referma à clé, puis monta ces fichues marches geignardes et mal éclairées. La porte de l'appartement s'ouvrit avec une brusquerie qui fit faire un bon à Eren. Un cri s'était même échappé de sa bouche, tandis que ses mains qui tenaient un bouquin, tomba sur ses genoux puis glissa au sol.

- Oh merde, tu m'as fait peur, s'exclama le jeune homme une main pressée contre son cœur. J'vais faire une attaque bébé, vient me plaindre, exagéra-t-il.

Un sourire long comme le bras s'étira sur le visage ordinairement peu expressif. Cette phrase toute simple, cette exagération qui l'amusait, il fut à cet instant si heureux de l'entendre. Livaï balança au sol dans un geste bien peu soigneux, ses chaussures qui roulèrent un temps. Son manteau et son écharpe tombèrent en tas sur le sol. Le pas pressé, il avança en direction de son petit ami et fiancé. Il tendit les bras tel un mioche avide d'attention, et se serra contre lui. Immédiatement Eren répondit à l'accolade en comprenant bien que le sourire de son amoureux n'était pas juste plein de joie. Mais plutôt pressé d'avoir une justification quant à être là, sur son visage. La journée avait été dure, s'était évident pour le jeune homme, et il comprenait bien ça, car lui aussi avait entendu tous les souvenirs qui étaient revenu dans la tête de son petit ami au fil de ces dernier jours écoulés.

Lentement leurs deux corps unis se laissèrent tomber dans le moelleux du canapé. Les bras d'Eren restaient enroulés autour de la taille de Livaï. Lentement celui-ci remonta un peu, et s'installa en position assise sur les cuisses solide de son fiancé, avant de cacher son bout de nez dans le cou d'Eren, ou sa chevelure détachée se transforma en une sorte de rideau.

- Ça va mon chéri ? Questionna le plus jeune des deux, ça n'a pas été trop dure ?

Bien que ne disant rien, Eren sentit le mouvement de tête positif de Livaï dans son cou.

- Tu ne veux pas trop en parler ?

- Non, marmonna la voix étouffée du brun. J'ai vidé toute ma mémoire là-bas...j'ai remué assez de merde comme ça pour aujourd'hui. Je pense avoir fait ce qu'il faut pour mon pauvre petit frère Thibault. Mais là, tout de suite j'ai besoin d'être égoïste et de penser un peu à moi.

- Je comprends tout à fait, reconnue le photographe en caressant tout doucement le dos de Livaï.

- Ça fait des semaines que...que je frôle le font Eren. Mais à présent que j'ai fait ce que j'avais à faire, ça va aller mieux. Je te promets.

Lentement le visage de Livaï s'éloigna de sa cachette, et ses yeux long et souligné de cernes se fixèrent dans les belles iris vert émeraude. Des larmes roulaient sur ses joues, enfin il lâchait le leste qu'il avait plus ou moins réussi à contenir au commissariat.

- Oui, ça va aller mieux, se redressa en position assise Eren. Tendrement il le prit à nouveau dans ses bras, et déposa à l'occasion un petit baisé plein de tendresse sur sa joue. J'vais chasser tes larmes Livaï. Même s'il faut pour cela, que je devienne le bouffon de mon roi.

Un rire un peu nerveux s'échappa de la bouche du patron du salon de thé. Ses doigts qui s'étaient crispés un instant sur le pull du jeune homme se détendirent, et essuyèrent dans un revers de main les gouttes d'eau salée.

- Bravo, maintenant je t'imagine avec un chapeau à grelot, avoua-t-il.

- Pour notre mariage ! J'aurai trop la classe, exagéra volontairement Eren, qui s'amusa du regard outré de son amant. Ah ah ah !

- Si c'est ça, t'attends pas à entendre un oui de ma part !

- Arrête ! Même à poile avec un plume dans le cul, tu diras oui !! Se moqua le jeune homme qui accentua son déballage de bêtise habituel, afin de changer les idées de son petit ami. Je lui mettrai un petit nœud papillon, ajouta-t-il en baissant son regard précisément là où on pense. Histoire qu'elle reste classe !

Cette fois-ci le but était atteint. C'était bêtes, c'était grossier et même franchement ridicule, mais cela fit rire Livaï. Il s'en foutait totalement que l'humour de son compagnon soit lourd, car il n'y avait que lui pour l'amuser autant. D'un geste tendre de la main, il ébouriffa la longue chevelure châtaine.

- Ce que t'es crétin, hoqueta-t-il entre deux rire.

- Ouais, mais t'aime bien les crétins dans mon genre, non ? L'embrassa tendrement le photographe.

- Il semblerait, ne put qu'admettre Livaï qui à nouveau glissa ses doigts dans la belle chevelure lisse. Où est Armin ?

- Oh avec Jean, ils sont partis il y a une heure environ, faire j'sais pas quoi. Un petit rendez-vous en amoureux sans doute, sourit-il d'un air entendu. On est seul bébé...

- A tiens ? Tu vas m'appeler comme ça à présent ?

- Pourquoi pas ? répondit en toute honnêteté Eren, qui agrippa de ses deux mains les fesses de son fiancé. Si tu me dis non, je comprendrais totalement, mais si dit oui, j'en serai très ravis...

- Fait moi tout oublié, murmura Livaï dans un ton plutôt aguicheur près l'oreille du jeune homme. Aime-moi tendrement. Aime moi tout entier...mais aime-moi de tout ton cœur.

Y a-t-il une attitude à avoir quand on vit ce genre d'épreuve ? Devait-il avoir honte d'avoir cette pulsion soudaine de voir sa soif d'amour s'étancher ? Devait-il se sentir ignoble d'être là, dans son large lit nue comme un ver à pousser des souffles d'une tendre satisfaction. Aurait-il dû rejeter cette idée et cette envie, pour se morfondre bien comme il faut dans son coin ? Parce qu'une sorte de bien séance l'aurait exigé ? Mais qui allait le juger ses actions, et cette envie et de ce plaisir qui le faisait gémir...

La tendresse qu'Eren lui offrait, était pour lui le meilleur des remèdes pour rester stable dans sa tête. Ses mains qui parcouraient son corps, ses baisés qui courraient le long de sa peau si meurtrie jadis. Il n'y avait pas de brusqueries, pas d'excès, juste du plaisir échangé. Ses doigts solides comme du métal restaient crispés sur les épaules de son amoureux, quand il entama cette danse faite de va et de vient.

- Aaah ...Aaah...criait-Livaï sans aucune retenu en creusant ses reins...humm..Aaah...continu plus fort.

La nuit était tombée, sombre et d'une obscurité parfaite. Le lit de la chambre était dans un bazar compréhensible, mais le silence qu'à moitié présent. Les vêtements étaient restés en tas sur le sol, et Livaï allongé sur le ventre la joue confortablement écrasée contre son oreiller, frissonnait en sentant l'index de son fiancer, courir le long de la colonne vertébrale. Une sorte de soubresaut inné, mit sur le relief de sa peau, une chair de poule qui hérissa le duvet à peine visible de son dos. Tel un enfant amusé par sa blague, Eren se mit à rire, s'arrêta un instant puis reprit.

- T'as fini de jouer avec ma peau ?

- Hum moui, fit vaguement le concerné.

- Raah, gronda le brun en frottant sa nuque d'un mouvement vif, car cette fois-ci les frissons étaient remontés jusqu'à la racine des cheveux. Eren arrête ça !

Un filet d'air passa entre les lèvres du jeune homme, visiblement bouché à l'ordre qui venait de lui être donné, et prit le relai de l'index. Ce petit jeu dura un temps, des chamailleries de surface prirent tout autant de temps, et de taquinerie fusèrent ici et là. Décidant de ne pas passer la soirée débutante dans le plumard, Livaï se leva, enfila sa robe de chambre, pris les affaires qui traînaient au sol. Ensuite il alla dans la salle de bain ranger le linge sale dans le bac, avant de prendre une douche.

La soirée se passa de manière plutôt calme. Armin passant la soirée avec Jean, ils voulurent profiter de celle-ci, où ils n'étaient rien que tous les deux, pour se regarder un bon film. Malheureusement, une migraine s'éleva chez Livaï et écourta rapidement la soirée. A l'évidence les difficultés de la journée se traduisaient ainsi. L'encourageant à prendre quelque chose pour la douleur, puis à aller se coucher. Eren l'embrassa tendrement avant de le voir filer dans la chambre. Un souffle compatissant et peiné passa ses lèvres. Au final la soirée, il la passa seule.

Plus tard lorsqu'il alla se coucher, Livaï semblait dormir profondément, ce qui en soit était une bonne chose. Avec prudence Eren s'était glissé dans le lit, afin de ne pas le réveiller. A peine eut-il le temps de se mettre sur le côté, position qu'il affectionnait pour dormir, que Livaï était venu se coller à son dos. Comme toujours c'est ainsi que les deux amoureux passèrent la nuit.

Le sommeil fut beaucoup plus reposant pour Livaï que les jours précédent. Il sembla qu'aucun rêve n'étaient venu le déranger. Ou alors, il n'en avait pas le moindre souvenir. Lorsqu'enfin il émergea de dessous la couette, son oreiller fait en humain était déjà levé. Ce qui en soit était plutôt surprenant, aux vues de la rareté de l'évènement.

Bâillant à s'en décrocher la mâchoire, il avait frotté son crâne sombre d'une main plutôt molle avant de se décider à repousser la couette. Un froid désagréable lui sauta immédiatement sur l'échine, et le fit frissonner des pieds à la tête. En se pressant plus que ce que sa motivation ne le voulait, Livaï s'habilla en toute hâte, tout en marmonnant entre ses dents dieu sait quoi.

En arrivant dans la pièce principale, il vit dans un premier temps Eren qui à l'évidence s'était habillé à la va vite. Sur la table du petit déjeuner, un sac en papier remplie de croissants trônait avec fierté. Eren pendant ce temps préparait le thé, chose qu'il savait faire sans risque de catastrophe.

- Je t'avais promis qu'un jour, je te ferai une telle surprise. C'est dommage que je me sois levé trop tard, Armin le pauvre n'a pas pu profiter des croissants.

- Quel futur mari attentionné j'ai là, commenta Livaï en embrassant son petit ami.

- Oooh, minauda la plus jeune en plaquant ses deux mains sur ses joues, redit le, j'adore l'entendre.

  - Futur mari ! Répéta immédiatement Livaï avant de voir Eren se dandiner de bonheur. Idiot, sourit-il avec affection. Dit moi, tu ne m'as toujours pas dit ce que tu voulais pour Noël !Non ! Mon derrière n'est pas une option, tout comme le reste de mon corps, précisa t-il en allant prendre place autour de la table.

- T'es pas drôle ! Mima la vexation Eren en servant le thé....hum..voyons dit-il en allant poser la théière puis en prenant place à son tour sur une chaise...je ne sais pas trop et toi que veux-tu ? Ma simple présence, ou même juste celle de ma famille n'est pas une option...se moqua t-il. J'veux une vrai réponse..

- Tss...petit malin va !

- Ah et je veux aussi une idée, pour ton anniversaire !!

- Oh ça...marmonna Livaï en buvant une gorgée de thé. Une paire de chaussette et ça ira.

- Oh ouais, ça serait si cool de ma part de faire ça ! Génial j'adore l'idée ! Vite, vite retient moi, ou j'vais me presser tout de suite d'aller acheter des putains de chaussette !

- Je vois que ton ironie et ton sarcasme s'affine de jour en jour. Vraiment, félicitation, plaisanta Livaï en croquant dans un croissant.

- T'as vu ça ? Ironie de qualité !

- J'vois ç...ah ? Oh je crois que j'ai une idée, s'exclama Livaï en écarquillant soudainement des yeux. Je suis certain que ça va te plaire.

- C'est quoi ?

-  Tu crois que je vais te dire ce que s'est ? Dit moi Eren, tu connais le principe de "faire une surprise ?" Oui, non, tu veux que je t'explique ?

- Pff..je suis sûr t'as pas d'idée, moi en revanche j'en ai une parfaire.

- Bien sûr que si j'ai une idée, mais tu verrais bien au moment venu.

 - Mouais ! Je vais t'offrir un caleçon sexy avec écrit dessus " embrasses mes fesses." Hein ? T'en dit quoi ?

- Magnifique ! Se mit à applaudir Livaï qui avait tout de même faillit s'étouffer de surprise. Et puis devant la famille en plus, c'est le moment parfait !

Le déjeuner continua ainsi, avec tout un tas d'idée de cadeau, qui allait du bizarre et étrange au ringard le plus totale.

- Un coffret avec tout ce qu'il faut comme produit de luxe pour te raser, se moqua Eren en glissant l'index sous le menton de Livaï, oups s'est vrai t'es imberbe.

- Aaah d'accord on en est là ? Compris le brun dans un sourire qui en disait long sur son envie de répliquer. Un Bescherelle pour toi ? Bonne idée non, vu le nombre de verbe imaginaire que tu conjugues ? Ou alors mieux, le livre " la grammaire pour les tous petits " ? Quand dis-tu ?

- Pour les tous petit ? Mais c'est pour toi alors ? Ria Eren en laissant dans cette fausse guerre verbale le dernier croissant à Livaï. Hum...Alors des chaussures à talon ? Pour que tu vois le monde de haut au moins une fois dans ta vie !

- Un service trois pièce, pour quand je te l'aurais arrachée ? Je paye c'est cadeau !

- Oh mais tu n'oserais pas lui faire de mal ? La pauvre, fit semblant de s'indigner le jeune homme en croisant les mains sur son entre jambe, au moment même ou ils débarrassaient. Allez fait lui un bisous et tout sera oublié !

- Bien tenté, ria franchement Livaï qui après tout ce qui s'était passé la veille s'enivrait presque de toutes ses sottises qui l'amusait beaucoup. Une Kit pour être un parfait beauf en toute occasion ? Avec 10 blagues de beauf inédites incluses ? Ça te dit ?

- Ah ah ah ah, le kiiit du beauuf, s'esclaffa t-il joyeusement. Tu m'as eu là ! Oh écoute ça, écoute ça...

Le jeu dura un sacré bon bout temps, et ils trouvaient toujours un moyens de renchérir le truc. Mais au moins cette journée de repos où Livaï avait espéré pouvoir récupérer un peu de tout ce qui l'avait perturbé dernièrement, et surtout du lourd témoignage qu'il avait fait la veille , se passa plutôt bien. Après s'être préparé et avoir mis leurs jeu ridicule sur pause, ils descendirent tout les deux, dans le salon de thé vide afin de le décorer à l'occasion des fêtes de fin d'années.

 Une chose pourtant était certain pour l'homme au sourire rare. Eren était en tout point l'homme de sa vie. Il savait l'écouter avec sérieux, le faire sourire et rire quand il fallait. Il savait apporté à sa vie une lumière qui pendant longtemps l'avait fuit.

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Et voila pour le chapitre 23  ou j'ai eu énormément d'inspiration ( surtout pour les bêtises à la fin ! Allez savoir pourquoi ? XD)

Merci beaucoup pour votre lectures et vos votes.





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