Chapitre 15 : Un abysse entre deux cœurs.

Chapitre 15 :

La pluie tombait à grosses gouttes depuis quelques petites heures à présent. Les rues de la ville paraissait être saturées d'eau, et  les bouches d'égouts avaient à l'évidence bien du mal à avaler ces énormes flux d'eau. La soirée arrivait avec fraicheur et humidité. La nuit qui tombait de plus en plus tôt en cet automne débutant,  paraissait beaucoup plus sombre qu'à l'ordinaire. Le ciel saturé de nuage à l'aspect assez maussade donnait l'impression qu'ils réservaient leurs plus grande chute d'eau pour un peu plus tard.

La journée avait été aussi bizarre que ce qu'il avait craint. Et pourtant le début du voyage avait été des plus tranquille, voir même un peu bavard. Mais il avait juste suffi d'un court instant, d'un simple petit moment de quelques secondes tout au plus, pour qu'un certain embarra revienne au grand galop entre eux. Les mots et les aveux en suspends de Jean, l'avait laissé dans un  tourbillon d'élément inconnu et plein de non dit. 

Le fait qu'il affirme qu'il voulait être le plus important à ses yeux, avait fait battre son coeur avec une violence jamais ressentit. Cela avait été comme si un vacarme brusque avait raisonné à ses oreilles, et avait même menacé de le rendre sourd. Comme cela avait été doux et touchant à la fois de sentir l'espace de quelques secondes, qu'il tenait un peu à lui.

Cependant tout avait été catapulté dans le recule et la peur aussi, car Armin sentait qu'une sorte de peur habitait Jean. Et ça il le comprenait parfaitement, car en général ce n'est jamais facile de se remettre en question. Et puis il y avait surtout, ce grand et gigantesque complexe parfaitement inutile, que son coup de coeur ressentait envers Eren. A peine l'avait-il nommé que Armin avait senti une brève pulsion qu'il avait su contenir, lui venir au bords des lèvre pour lui hurler.

" Mais qu'est-ce qu'il a à foutre dans toute cette histoire ?  C'est de nous qu'on parle pas de lui. Laisse le où il est !"

 Pourtant il n'avait rien dit, parce que sa nature même ne le poussait pas à faire de reproche, ni même à être désagréable. Il avait entendu Jean maronner à nouveau ses hésitations. Ses silences étaient devenu plus bavard que lui même. Il avait peur de ce qui pourrait naitre entre eux, et il y avait en plus de tout ceci une autre crainte que le blondinet n'arriva pas à déchiffrer. Sans doute celle du regard des autres ? Mais ce n'était pas ça, qui pesait autant dans sa balance interne. Encore une fois une constat frappa Armin.

Leurs histoire était peut-être réellement morte née. Il ne fallait plus rien espérer entre eux, mise à part une éternelle course durant laquelle ils n'arriveraient jamais à se rattraper.

" Je ne veux pas subir ça,  je ne veux pas subir ce que toi tu as vécu.."

Il avait dit ça à Eren, et  pourtant il ressentait tout. Cette peine qui broie l'âme et l'humeur, et cet abysse qui engloutit tout, pour nous noyer dans sa noirceur.

L'après-midi se passa étrangement. Tous les deux avaient semblé devant l'ancien camarade de chambré d'Armin, qui était revenu les aider, enfiler un costume de comédien. Au final, c'était si facile de faire comme si de rien était, de rire avec excès à la moindre plaisanterie et même d'ajouter son grains de sel pour montrer que là ! Juste là ! Tout est parfait dans le meilleur des mondes. Armin s'était vu comme extérieur à tout ça, et avait jugé ce garçon aux cheveux blond comme étant le pire comédien de théatre qu'il ait vu.

Quand à Jean, il ne savait trop comment le juger, mais lui aussi était acteur dans cette journée bizarre. Il donnait le change au camarade d'Armin, qui au final été arrivé comme le messie. Grâce à lui ils n'étaient pas resté dans un tête à tête malaisant. Et sans doute était-ce grâce à cette réflexion que Jean avait agi avec lui, comme si il le remerciait de tout son coeur pour sa présence. 

Mais le retour se fit bien évidement qu'à deux. La voiture de Jean avait pu contenir à elle seules les nombreux cartons de l'ancien étudiant. Trempée comme des soupes parce que leurs nombreux allée et venu avait été sous la pluie, ils avaient pu au moins durent les premières minutes de voyage s'arrêter sur ce sujet de discussion. Mais l'un et l'autre le savait, ce n'était pas là  quelque chose qui pouvait s'étendre sur plusieurs heures.

Le silence était très vite revenu en maitre absolu dans l'habitacle de la voiture. Parler n'était plus possible, ou tout simplement difficile. L'un et l'autre tentaient de passer au-dessus de ce mur qui se dressait entre-eux. Mais à chaque fois qu'ils tentaient quoi que ce soit, c'était comme si ce même mur prenait d'avantage de hauteur. Les kilomètres s'avalaient, le temps s'écoulait et  toujours, toujours ce mutisme insupportable.

- Ça doit être fatiguant de conduire sous un tel déluge ?

Les premiers mots depuis leurs départ de l'université était d'une banalité à donner le vertige. Immédiatement Armin avait grimacé sous la pauvreté de ses mot. Lui si malin avait un vocabulaire des plus limité à cette heure. Néanmoins il avait forcé son regard à se poser sur le visage de Jean. Celui-ci répondit par une sorte de " bof"  mêlé à un haussement d'épaule. Un son étrange à ce constat passa les lèvres du blondinet. Très rapidement Jean l'avait observé rapidement, avant de porter à nouveau son attention sur la route.

" Voila je l'ai dis, c'est dégueux...c'est dégueux."

L'ancien "ennemie" d'Eren pinçait ses lèvres dans une certaine forme de colère qui allait contre lui même. Il avait eu des propos si atroces, si immonde en jugeant comme insupportable à entendre et à voir, un simple lien d'amour. Il avait eu des pensées si horribles, si méchantes et pleine de jugement. Un peu comme si lui avait été un être d'une perfection totale, tout au long de sa vie. Mais à présent, ces émotions et ces sentiments qu'il avait en un sens reprochait à Eren, il en ressentait les effluves. Ses pensées étaient clair et net, et pourtant ses pires craintes venaient brouiller le tout.

" Ne deviens pas comme ça, j'te préviens."

Quel chantage horrible. Quelle peur logique et insupportable à la fois car personne ne souhaite se fâcher avec ses propres parents. Et pourtant l'épée était juste là,  tout au dessus de sa tête. Jean voulait tout, la compréhension de ses parents, mais aussi le regard et le coeur d'Armin. Que faire, que faire, que faire ? Pour que tout se passe bien, sans qu'un conflit, une prise de tête ne naissent entre lui et ses parents. Sans qu'il prenne le risque de blesser Armin..

Un panneau leurs indiqua leurs arrivée toute proche de la capital.

- Dans quelques petites minutes on arrive, commenta Jean à haute voix. Tu devrais envoyer un SMS à Eren. Histoire qu'on le mette au turbin lui aussi.

Cette fois-ci un rire discret se fit entendre d'Armin. Un sourire d'une brièveté quasiment effrayante se posa sur ses lèvres avant de disparaitre comme un rêve.

- Mais qu'il est bête celui-là, .ricana peu après le blondinet qui avait à l'évidence engagé une conversation avec son meilleur ami.

Jean avait beau critiquer Eren, et vouloir être " mieux " que lui en un sens, un constat sur ce dernier se fit à cet instant même. Eren au moins savait faire rire Armin, et lui donner le sourire. Lui, à l'inverse le blessait en jouant au jeu du chat et de la sourie. 

Que faire ?

- Jean, souffla Armin lorsqu'ils ne furent plus très loin de salon de thé. Dans geste bref il rangea soin portable dans la poche interne de son manteau Je voulais te remercier pour tout ce que tu as fait pour moi aujourd'hui, en m'aidant à déménager. Vraiment, tu m'as retirée un sacrée épine du pied. Et j'ai beau chercher, je ne sais pas vraiment comment je pourrai te rendre la pareille.

- Tu me dois rien, je t'assure ça m'a fait plaisir de t'aider.

La silhouette de la fontaine saturée d'eau s'approcha d'eux. Bientôt la voiture grise et un peu âgée la dépassa. Le commerce de celui qui avait été nommée " nounou" durant un temps passé, était fermé depuis quelques heures, et voyait son rideau de fer être un peu secoué par le vent qui était entrain de se lever. Devant la porte arrière du bâtiment se tenait le couple qui par prudence était restée dans l'encadrement de la porte. Vaguement Jean vit Livaï lui faire signe de se garer tout près de l'entrée, le cul de la bagnole tournée vers elle. Le fait que cet endroit précis soit un point de livraison en temps normal, lui facilita grandement les choses. Avant d'ouvrir, les portières et de commencer à débarrasser les quelques cartons, Jean tient à dire ceci.

- Je suis désolé, pour tout à l'heure. Vraiment je.....

- Ce n'est rien, s'efforça à sourire de toutes ses dents Armin. Je comprends tu sais. C'est tellement bizarre entre nous en ce moment que.....enfin....bref, se braqua t-il malgré tout ses effort. Laissons ça de côté, ok ?

- Mais..Armin ..je...

- J'ai pas envie d'en parler Jean, murmura le jeune homme en baissant la tête comme si tout les malheurs du monde entier s'y trouvait. Je sais que tout comme moi, tu as peur de...des ..hésita t-il avait de tenter de lâcher les mots. Des conséquences si.....si.....on

- On devient ..un peu plus proche ?

- Voilà....rougit Armin heureux au moins qu'à ce sujet ils soient d'accord. Et rien de bon ne peut naitre si cela est fait dans la peur. Du moins c'est mon point de vu alors...

- Oui...c'est  sûr, murmura Jean avant d'écarquiller les yeux en grands. Je suis assez d'accord et...hein ?

 Un peu étonné en voyant sa réaction, Armin qui avait enfin osé le regarder droit dans les yeux, tourna la  tête pour voir ce qui l'avait ainsi interpelé. Eren qui était toujours très douée pour faire l'idiot, s'était amusée à coller son visage contre la vitre de la portière de son meilleur ami, et faisait à présent des grimaces à se tordre de rire. Un fou rire éclata aussitôt dans l'habitacle de la voiture.

- Mais quel crétin, ria l'homme à la haute taille. Et après ça il va dire qu'il est mature...pff...tu parles.

- T'es vraiment dégueulasse !

Ça c'est ce qu'ils entendirent, lorsque Jean ouvrit sa portière après avoir retirée les clés du contact.  Armin après cela, avait vu Livaï gronder son amant, tandis que comme toujours Eren n'en faisait qu'à sa tête. Mouvant du chef de droite à gauche tout en levant les yeux au ciel, le jeune homme fut en réalité satisfait de cette interruption qui aurait pu mener sur une autre conversation compliquée.

La suite encore une fois parut être joué comme dans une piece de théatre. Les deux " ennemies " se lancèrent comme toujours quelques vacheries bien sentit, mais sans que cela ne mène à une potentielle dispute. Les cartons furent déchargés assez facilement. Et comme souvent lorsqu'on venait à constater la force colossale dont été doté Livaï, Jean - car les deux autres étaient habitués- fut énormément surpris de le voir porter en même temps trois cartons supposément très lourds, et qu'il souleva comme ils étaient tous vide. Intérieurement, Jean en était venu à se demander comment ce type pouvait-il bien être foutu pour avoir une telle force. Et tandis qu'il en était tout à ses réflexions, il voyait Eren bomber le torse avec une fierté inutile, ou tout du moins excessive, puisque le sujet de surprise ne venait pas de lui mais de son petit ami. A l'évidence il était fière de l'étonnement que pouvait provoquer son fiancé.

- Fait pas la malin ! Lui lança Jean. Surtout si t'es pas capable de faire mieux, évite de craner s'il  te plait. Un sourire en coin était venu orner immédiatement son visage.

- Parce que toi tu pourrais ? Me fait pas rire Jeannot , j'ai mal au ventre.

- Tu paries ?

- Ah non, personne ne paries, coupa net Livaï en levant le regard sur les " deux géants". Parce qu'on ne joue pas avec les affaires de autres.

- Roh si on peut plus rire, marmonna le photographe d'un air un peu boudeur.

Les cartons furent empilés dans la chambre d'Armin. Ces derniers au bout d'un moment occupèrent une bonne partie de la pièce, et demanda au jeune homme un peu de gymnastique pour circuler. Néanmoins une chose était certaine, contrairement à Eren qui avait mis des lustres avant de vider un seul carton, qui d'ailleurs n'était toujours pas trier, lui serait beaucoup plus rapide à se débarrasser de cette corvée. 

Quand tout fut fini, la soirée était assez entamer, et le diner toujours pas pris.

- Tu veux diner avec nous ? Proposa Livaï, après tout ça c'est la moindre des..

- Non, j'vais me rentrer c'est gentil, assura t-il en agitant vaguement la main devant lui. J'suis un peu crevée par les heures de route. J'ai besoin de pioncer un peu..

- Je comprends, assura le propriétaire des lieux.

-  Oh dommage, lâcha Eren qui aimait toujours diner avec plein de monde autour de la table. Une autre fois alors ?

- Ouais, ouais..allez bonne soirée ..souffla le plus grand de l'équipe.

Sans rien ajouter de plus, Jean était retourné près de l'entrée de l'appartement, là Armin l'avait suivi, tandis que derrière eux Livaï donnait un coup de coude à Eren, avant de poser un doigts sur sa propre bouche. Malin et observateur, il avait bien compris qu'entre les deux jeunes hommes, que quelques choses encore une fois s'était passée, mais que cela restait encore un peu brouillons entre eux.

La porte d'entrée de l'appartement était restée ouverte. Vaguement ils entendirent le grincement caractéristique des marches de l'escalier. La pénombre était à moitié présente au vu du faible éclairage des ampoules des lampes. Brièvement Armin les observa tandis qu'il restait debout sur l'avant dernière marches du bas. Jean arriva à retenir un baillement. Lentement, il se retourna pour lui faire face. Partir sur des silences et des non-dit lui parut soudainement comme une grave erreur, qu'il fallait éviter. Durant quelques secondes il leva les yeux en direction du haut des marches, où il ne vit personne mais entendit dans l'appartement, Eren geindre sur combien il avait faim.

- Plus tard la serpillère, on mange avant non ?

- Mais c'est dégueux ?! Râla Livaï.

 Un sourire amusé passa sur sa bouche, tandis qu'au même instant Armin le remerciait une fois de plus pour ce qu'il avait fait pour lui.

Était-ce par pure gentillesse qu'il avait fait ça ? Pas tout à fait. Car l'occasion pour Jean avait été beaucoup trop belle. Aider Armin s'était bien, mais l'avoir rien que pour lui sans l'ombre envahissante d'Eren s'était encore mieux. Mais au final de cette journée en tête à tête qu'il avait espéré être sympathique rien de bien,  hors mis un soucie en moins pour Armin, n'en était ressorti. Son long regard se baissa sur le visage du blondinet qui l'observait en pleine réflexion. Bien sûr que les choses avaient changées entre eux...tellement changées. Au point ou Jean, ne voyait que lui et rien que lui. A nouveau il eut envi de le prendre dans ses bras...De le serrer et de profiter même juste de cela.

- Jean...bredouilla d'une étrange voix gênée Armin, car l'homme à la haute taille ne s'était pas rendu compte qu'il venait de lier le geste à la pensée.

Le bout des pieds du petit génie étaient à peine en appuis sur la marche. Autour de sa taille Armin sentait les bras puissant de Jean y être enroulés. Cela ressemblait en tout point à un câlin tout ce qu'il y a de plus tendre. Ses mains par automatisme car il y avait eu la peur brève de tomber, s'étaient accrochées au pull de son vis à vis.

- Qu'est-ce que tu veux à la fin ? Bégaya le blondinet. Avancer, regretter ...Reculer...que veux tu de moi ?...

- Oh Armin, murmura Jean. Ne prends pas ce regard triste. Je ne veux pas te faire de mal mais...Je veux ...je veux....

- Être important à mes yeux ? J'le sais tu me l'as dit tout à l'heure, et pourtant ensuite tu as reculé...Jean...je peux pas continuer à vivre en marchant sur une corde à dix mille mètres d'altitude..j'vais tomber un jour ou l'autre....et je ne vais pas m'en remettre....

Des larmes avaient fini par apparaitre au bord de ses grands yeux bleue clair. Ses doigts se crispaient de plus en plus sur le pull de Jean. Celui-ci observait avec amertume ses billes d'eau salées rouler sur les joues rougies d'Armin. Ses mains quittèrent la taille de ce dernier pour venir se poser sur les joues écarlates du jeune homme..

-  Tu....tu...Renifla le plus petit des deux à présent écarlate. A cet instant, il avait l'impression d'avoir sauté dans un puits sans font, et de sentir toutes ses entrailles se contracter. Tu es....si important pour moi Jean.....si important...que ça me rend malheureux cette situation...Je.....je veux me sentir bien avec toi...je...je suis..je suis ....

Une petite bulle glissa à nouveau de son oeil droit. Pressée de faire sa course, elle courut tout le long de l'arrondit de la joue avant de tomber dans un abysse devenu obscure par le manque de clarté. Il y eut à ce moment précis un silence, suivi par des lèvres qui entrèrent en un contact tout doux. Une étreinte un peu plus forte, et des souffles qui traduisaient une foule d'émotion, ou le choque semblaient prendre la plus grande place.

- Eren ! Murmura rapidement Livaï à voix basse à l'étage. Je t'ai dis de fermer la porte, pas de les écouter! Espèce de mégère. T'as pas honte sérieux ?

- Chuuuut, fit celui-ci en tendant l'oreille avec un large sourire, car lui croyait que tout était réglé au mieux entre ses deux amis. On dirait qu'ils s'emb...

Sans attendre, le patron du salon de thé, ferma à sa place la porte d'entrée. Son regard sévère démontrait clairement, qu'il n'était pas d'accord avec ce qu'était entrain de faire son fiancé.

- Mégère !

- Roh, l'autre hey ! Je m'assure juste que tout vas bien pour mon meilleur pote. Et ça à l'air bien parti..

- Rectification, tu t'assures juste d'être au courant des derniers potins.

Devant l'entrée du bâtiment, il semblait que la raison et les événements du moment, étaient passé au oubliette. Les deux jeunes hommes porté par cette attirance qui les poussaient l'un vers l'autre depuis quelques temps, avaient semble  t-il mis de coté tout ce qui était raison et logique, pour laisser parler leurs désires profond. Le baisé sage qui ils étaient entrain d'échanger, se mua en quelques choses d'un peu plus passionné. Surpris par lui même, Armin avait presque crispé sa main sur la nuque de Jean comme pour lui faire comprendre qu'en rien, il ne voulait que cela s'achève. Celui-ci de toute évidence n'eut aucune pensée approchant de cela. Son pied, s'appuya sur la marche sur laquelle était Armin. Lentement, leurs deux corps unis mouvèrent jusqu'à ce que le dos de celui-ci soit plaqué contre le mur le plus proche.

- Hm..Jean...murmura dans un souffle passionné Armin, tandis que sa langue allaient rejoindre une visiteuse sacrément curieuse....Oh la la Jean...répéta t-il.....

Au final, le plus grand des deux avaient cédé face à la " raison" et la logique, plus ou moins précaire de leurs situation. Son cerveau paraissait être noyé dans une sorte d'anesthésie, et laissait à son corps le choix d'agir comme il le souhaitait. Cependant malgré ce laissé aller apparent, il avait conscience de la moindre de ses actions. Il sentait le baisé furieux qu'ils échangeaient, il entendait les murmures un peu perdu de son ami de collège, mais il avait conscience aussi de combien " céder " leurs étaient en un sens agréable.

Mais tel un fantôme venant pourrir la vie des vivants, la voix de sa mère parut soudainement claqué à ses oreilles.

" Je te préviens, ne devient pas comme ça !!! " 

Sursautant, comme si elle venait tout juste de lui dire ça. Le baisé qu'ils étaient entrain d'échanger fut interrompu avec une soudaineté qui les laissa presque sans voix durant quelques courtes secondes.

- Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ? Questionna Armin à demi essoufflé en se penchant sur le coté afin sans doute de voir ce qui avait bien pu surprendre autant Jean. Ne constatant rien qui justifiait cela, il leva à nouveau le regard puis  renouvela la question...Qu'est-ce qu'il y a ?

- Merde...

- Oh euh...se trompa un peu Armin sur ce que voulait dire cette grossièreté. Je...j'étais d'accord t'en fait pas.....bredouilla t-il écarlate, la main toujours derrière la nuque de Jean...je...

- Putain, se désola ce dernier en sentant la présence maternel peser horriblement dans sa poitrine ainsi que dans son esprit. Rapidement il recula de quelques pas...laissant le blondinet un peu pantois...

- Mais..Jean ?

- J'peux pas ! Répéta t-il en provoquant cette fois-ci autre chose que de la résilience et de la compréhension chez Armin.

-  Tu te fou de moi ?  Tu provoques..ça ...et ensuite tu me dis " je peux pas "! Tu plaisantes là ? Questionna t-il la bouche prise dans une grimace d'amertume.

- Non..mais...enfin je ...le voulais aussi mais....

- MAIS QU'EST CE QUE TU VEUX DE MOI ? S'exclama dans un cri Armin et qui fut entendu à l'étage.

- TOI ! Je te veux toi ! Serra des poings Jean en baissant la tête. Mais...

- Alors pourquoi tu regrettes déjà tout. Tu fais tout le temps ça ! MERDE ! Se retient de pleurer Armin, qui lâcha le tout dans un souffle puissant...Putain s'est l'enfer cette situation....J'en ai assez...

- Armin, je ne veux pas te..

- ..Faire de mal ?Je le sais bien, et pourtant là c'est ce que tu fais ! Je peux pas toujours faire comme si tout n'étais pas grave...car c'est loin d'être le cas....hoqueta le jeune homme...Je te veux toi aussi dans ma vie. Je veux être important à tes yeux....comme....comme...bredouilla t-il en chiffonnant ses cheveux doré à l'aide de ses mains...comme...Livaï l'ai pour Eren..je veux être pareil pour toi....

- Mais  tu l'es , cria Jean dont la voix porta elle aussi à l'étage. Je pense à toi tout le temps. Je veux discuter tout le temps avec toi. Mais..

- Mais quoi ? C'est parce que je suis un homme alors ? C'est ça qui te freine ? Supposa t-il un peu agité par la situation.

- Non..enfin...pas totalement...hésita Jean en passant une main nerveuse sur sa  nuque.

- Donc, c'est quand même un peu ça, murmura Armin avant de présumer autre chose.. C'est le regard des autres ! C'est ça ?

- Pas des autres, reconnu à demi Jean en voulant s'approcher. Malgré tout Armin tendit le bras pour maintenir une certaine distance.

-  De qui ? Dit moi s'il te plait, que je comprenne enfin...

Il y eu un souffle fort, puis une tête qui se baisse. Le regard de Jean se fixa sur les marches assombri par le mauvais éclairage. Sa bouche s'anima et un sons sorti. Au même instant ses poings se fermaient avec fureur.

- Mes parents......ma mère en faite, avoua t-il. Elle n'aime pas que je traine ici, parce que...à nouveau Jean parut avoir du mal à dire toutes les horribles choses que sa mère lui avait dite le matin même. Elle trouve.....reprit-il en pointant du doigts l'étage...que ces honteux....et inadmissible...que c'est des dépravés....bref on s'est pris la tête à ce sujet ce matin. Je lui ai dis que sa manière de pensée était abject ..Mais ...elle m'a fait comprendre que je n'avais pas intérêt à aller sur ce terrain là....dans le sens où elle couperait tout liens avec moi.....

- Oh, fit Armin en baissant soudainement la tête. Je vois...sourit-il amèrement...

- Je ne veux pas perdre mes parents. Mais je veux aller vers toi, mais..mais...enfin, marmonna Jean le visage rouge à son tour...je veux pas les perdre...lâcha t-il enfin dans un souffle.

- D'accord, murmura Armin en relevant la  tête. Son visage exprimait un sourire de douleur ou les larmes se mêlèrent à ce rictus ordinairement positif. Doucement il remonta quelques marches tout en tendant la main afin qu'il ne le suive pas.

- C'est...c'est mes parents et je...je peux pas..aller contre et....

- C'est bon, je comprends, ria nerveusement le jeune homme dans un pleure à fendre le coeur. Je ne peux pas m'attendre à ce que la moindre histoire marche avec moi. Alors encore une fois je vais te remercier pour tout ce que tu as fait pour moi aujourd'hui, vraiment..merci...ensuite ..tu...renifla t-il avec force...tu vas prendre cette porte.....rentrer chez toi.....et on va arrêter de ce voir et de se parler, pen...pendant un temps..o... ok ?.....ça ne sert à rien d'entretenir un amour, qui ne verra jamais le jour.....pleura t-il.

- Armin attends, s'exclama Jean troublé par ce demi aveux.

- Non ! Ça suffit ..part...je t'en pris part. Le choix est fait non ? Et...qui suis-je moi par rapport à ceux qui ton donné la vie ? Rien ! Alors ..part....cria t-il entre deux sanglots, en se sentant comme avalé par un vortex......part pour qu'on aille mieux plus tard..Pour qu'on oublie...part car je ne veux pas souffrir d'avantage...

-...mais..

- Fait le...je t'en prie ..supplia t-il.

-....D'accord....articula difficilement l'homme à la haute taille en baissant la tête...d'accord, je vais partir pour ne plus te faire mal....Je suis..désolé..

Lentement, Jean descendit la marche sur laquelle il était monté brièvement. Son dos se courba tandis que ses pas le menaient à l'extérieur. La porte d'entrée du bas qui n'avait pas été fermée à clé fut claqué, tandis que la pluie venait l'assaillir comme pour le punir de sa décision. Ses mains montèrent à sa gorge , d'où un sons douloureux sorti dans un sanglot. C'était la première fois que l'amour lui faisait autant mal.

Quand Armin remonta à l'étage, il était en proie à une véritable crise de larme qu'il n'arrivait plus à contrôler. Lorsqu'il entra dans l'appartement, il vit rapidement un sourire confiant qui était sur le visage d'Eren- qui fut un peu trop hâtif sans ses conclusions- et qui s'effondra comme un château de carte en le voyant dans un tel état.  Ses yeux verts qu'écarquillèrent sous le choque.

- Oh mon dieu ...mais qu'est-ce qui se passe Armin ?Demanda le photographe en faisant quelques pas.

- Je veux pas parler, cria le blondinet d'une voix brisée. Vraiment pas...

Là, il entra dans sa chambre et claqua la porte après son passage. Derrière la paroi de bois, il était possible d'entendre le pauvre jeune homme relâcher toute sa peine. Compatissant même si il n'était pas doué pour montrer ses émotions, Livaï s'approcha de la porte de la chambre, tandis qu' au même instant Eren filait comme une flèche en direction de l'entrée du bas.

- Espèce de fumier, gronda t-il fou de rage.

Sans même prendre le  temps de mettre ses chaussures, il descendit pied nue à une vitesse telle, qu'il manqua de tomber dans les marches. Livaï avait beau lui crier dessus de ne rien faire sous la colère, mais pour une fois il fut ignoré bien proprement. La porte d'entrée du bâtiment fut ouverte avec fureur et claqua contre le mur, où elle laissa une petite marque. Là, près de sa voiture Jean était debout les clés en mains. Ainsi il donnait l'impression de plusieurs choses, celle de vouloir se noyer dans se torrent de pluie, et celle d'hésiter quand à entrer ou non dans sa bagnole. Son visage malheureux, car lui aussi souffrait dans cet atroce dilemme, disparu bien vite en voyant Eren arriver.

- Espèce de fumier, gronda une fois de plus le photographe en l'attrapant par le col de son manteau. Pourquoi mon meilleur ami chiale à cause de toi ? Pourquoi  ? Qu'est-ce que tu lui as dit ?

- Ça te regarde pas ! Hurla Jean en l'attrapant lui aussi par le col.

Leurs fureurs était telle qu'à se secouer ainsi mutuellement, ils semblaient tourner ainsi sous la pluie, dans toute cette flotte qui inondaient le sol et les trempées comme des soupes.

- Ça me regarde à partir du moment, où tu t'es trouvé comme excuse MON histoire, pour faire tes petits testes sur Armin, pour voir où tu en étais !! Tu te cherches ? Ok ça arrive à tout le monde ! Mais tu l'as impliqué dans ton putain de questionnement, espèce connard. Tu le plonges dans TES  soucis, tu lui rôdes autour...pour au final quoi ? Même pas pour dire merde au bien pensant...Mais plutôt pour le foutre dans cet état qu'il n'a pas demandé.....Tu la rejeté c'est ça ?

- Putain Saint-Eren....me fait pas chier ! T'es vraiment le dernier type à qui j'ai envie de parler. Monsieur perfection !! Hurla t-il en le secouant à son tour. T'es si parfait..Si génial, bordel c'est pas un poids pour toi d'être un tel modèle de perfection  hein ? HEIN ?

- Quoi ? C'est quoi ces conneries ! Se rebiffa le photographe.

- Tu me sors par les yeux ! S'égosilla Jean le regard un peu fou. Toi ...toi et encore toi ! Putain ! Eren est trop drôle. Eren est dingue mais tellement génial comme ami. Eren a une sacrée belle gueule... Eren est adorable avec son copain parfait....dans son futur parfait avec son boulot parfait, et ses parents parfait....Sa famille parfaite qui agit avec perfection...

- ...

- Ouuh comme il est choyé et compris le bébé parfait. T'es son putain de modèle de bonheur. Tu le sais au moins ça ? Tu me files la gerbes, cria Jean dont une voix interne ne cessait de lui dire qu'il était pathétique à se défouler ainsi sur lui. Toi on te couve ! On te dit qu'on t'aime quoi que tu fasses. On te comprends...Moi ....Moi......hurla Jean en décrispant ses doigts du col d'Eren pour poser ses mains sur ses épaules. Moi.....sans que je dise quoi que ce soit, pleura t-il violemment de colère....on me fait comprendre que je perdrais tout.....toute ma famille....

- Ah merde...Jean...comprit immédiatement Eren en se calment puis en voyant Livaï, apparaitre dans l'encadrure de la porte d'entrée du bas. Sans doute pour les calmer si ils allaient trop loin.

- Je veux pas de ta pitié..colle la toi au cul !

- Pff...T'as l'air d'un gamin qui dit des gros mots, pour qu'on le fuit d'avantage. Jean...écoute si tu...

- Me fait pas la moral ! Surtout pas toi...s'énerva t-il toujours en le repoussant.

Leurs vêtements alourdit par la flotte leurs donnaient la désagréable sensation de peser deux tonnes.

- Je suis désolé, que les choses se passent ainsi pour toi, insista Eren en essayant de poser une main plus compatissante sur l'épaule de celui avec qui il s'était toujours chamaillé.  Mais à nouveau elle fut repoussée...Jean !

- Laisse moi, souffla ce dernier en se dirigeant vers la voiture....Pas besoin de ta moral à deux balles.

- Jean, parle...putain..T'as besoin de te défouler ? Parfait, j'suis là pour ça ! Fait le, si comme ça après tu peux enfin voir les choses beaucoup plus clair que maintenant.

- Voir quoi ? Revient dans sa direction Jean en poussant Eren si fort que cette fois-ci qu'il chuta au sol. Voir quoi ? Que je deviens ..comme toi hein ? Que je suis attiré par un mec.. Je le sais ça..j'ai pas besoin de  toi pour ça, petit génie.  Toi t'as peut-être encaissé facilement, le fait d'aimer un gars.....Mais moi non tu vois ! Même si c'est un type adorable. C'est pas facile du tout..surtout pas avec la manière dont j'ai été élevé..

- J'ai pas encaissé ça avec facilité connard. Je t'interdit de dire ça. C'est jamais facile de se chercher, de se trouver et d'être en paix avec soit même, le corrigea Eren. Et j'ai flippé durant des années et des années..j'ai eu peur qu'on me juge, qu'on me déteste...mais tu sais quoi ? Vivre pour les autres s'est s'ignorer soit même....et ça..ça c'est le meilleurs moyens d'être encore plus malheureux....

Livaï qui avait vu son amant chuter aussi lourdement au sol, était sorti pour l'aider à se relever. Son regard bleue nuit s'était à la suite de cela levé sur Jean qu'il toisa avec une froideur terriblement glacial. Néanmoins cette fureur brève qui lui était venu en voyant son amant malmené, disparu bien vite en voyant dans le regard de Jean les nombreux tourments qui l'habitait.

-  Et pour vous, ça été facile ? Grognassa Jean en direction de Livaï. Je veux dire...d'accepter d'être attiré par des hommes.

- Je suis né dans les quartier gris.. le jugement des autres a été mon quotidien durant un temps. Je suis devenu plus ou moins imperméable à ça, expliqua Livaï de sa voix calme et profonde.  Je n'ai jamais rendu de compte à personne, donc ma sexualité ne m'a jamais posée problème..c'était comme ça, c'est tout...

- Évidement, c'était plus facile ! Vous étiez seul, vous n'aviez personne à qui rendre de compte..pas comme moi qui..

Jean se sentait mal dans toute cette affaire compliqué. Jean ne se sentait pas prêt à  assumer sa sexualité. Cependant son malêtre du moment ne justifia en rien aux yeux d'Eren, cette pique acide qu'il venait tout juste de balancer à Livaï. Sous entendre qu'être orphelin avait été un bonus dans la vie de son amant, avait rendu Eren fou de colère. Comment cet idiot pouvait-il oser proférer de telles conneries ? Lui ne l'avait pas vu effondrer et malheureux dans l'ancien appartement qu'il avait partagé avec sa défunte mère...lui n'avait pas idée de combien le passé solitaire, vide d'amour et plein de violence de Livaï était lourd, et lui faisait même encore mal.

Et dire une telle chose, en se prenant pour l'être le plus malheureux au monde, acheva de le mettre en rogne.

De son coté le propriétaire du salon de thé, comprit bien rapidement que la maladresse et le chamboulement de l'instant lui avait fait dire de telles bêtises. Néanmoins la remarque resta assez dure à avaler. Malheureusement Eren qui était bien plus impulsif que lui, passa en une fraction de seconde devant son visage, et décolla une énorme claque dans la figure de Jean, qui raisonna dans la  ruelle. Se ne fut qu'au tout dernier moment qu'il s'était retenu de lui mettre un gros coup de poing.

- Comment oses-tu dire une chose pareil, sans  rien connaitre de son passé ? Comment oses tu dire, que c'est un avantage d'être orphelin espèce d'abrutis ! J'espère que t'as honte !

- ....

- Putain, tu sais quoi Jean ? On va arrêter là, parce que là je suis à deux doigts de péter un câble. Je me casse...reviens quand t'aura les idées plus clair.

- Eren, l'appela Livaï.

Mais le jeune homme ne l'écouta pas, et marmonna un vague " t'es trop indulgent là." Trempé comme jusqu'aux os, Eren disparut à l'intérieur de la bâtisse, tandis que Jean qui n'avait pas bougé sentait sa joue lui brûler. Un sourire vague et factice s'étira sur ses lèvres..

- Il a éviter de me mettre un pain, c'est sympa ça, murmura Jean avec ironie  avant de reprendre. Désole je ne voulais pas dire ça ...

- Je sais, reconnu simplement le patron du salon de thé. Écoute. Je crois que là, il s'est passé beaucoup trop de chose, pour parler calmement et sereinement. Tu es chamboulé par un tas de chose. Je pense que le mieux là, tout de suite serait pour toi de rentrer chez toi et de te reposer un peu. De réfléchir etc... Et si tu as besoin de parler, et bien n'hésite pas à passer.

- Mais...

- T'en fait pas pour Eren, il boude comme un môme, mais il va vite s'en remettre.

- Mouais..bon , je crois que c'est le mieux à faire, marmonna Jean en retournant en direction de sa voiture.  Peut-être qu'en effet, j'ai besoin d'être seul.

- Envoie moi un SMS dès que tu es arrivé chez toi, demanda Livaï. Avec un tel temps de merde comme celui-ci on ne sait jamais. Alors pas de connerie ok ?

- Ouais ok, marmonna Jean en ouvrant la portière. En faite vous êtes un type très protecteur envers les autres ? Même avec les cons comme moi qui ne le mérite pas..Vous êtes un peu dingue...

-  Tss...c'est ...c'est juste du bon sens..argumenta Livaï un peu mal à l'aise. T'es pas un con, juste un gamin perdu et foutrement maladroit. Cependant, je vais te demander une chose à l'avenir. Ne sous entends plus que ne pas avoir de famille rend les choses plus facile....C'est tout ce qu'il y a de plus faux, je peux te l'assurer.

Avant de refermer tout à fait la porte d'entrée du bas, Livaï observa Jean démarrer la voiture. Son regard bleue nuit suivit l'engin du regard, jusqu'à ce qu'il disparaisse à un coin de rue. Un long souffle indéchiffrable passa ses lèvres, lorsqu'il ferma la porte à clé. D'un geste quasi conditionné il vérifia que cette dernière était parfaitement close, puis remonta à l'étage en se faisant la énième réflexion sur ce manque de clarté dans ce fichu couloir.

- Je changerai ça demain, commenta t-il pour lui même quand il retourna dans son appartement.

La première chose qui lui sauta au yeux, fut tout d'abord les nombreuses traces de pas humides qui envahissait le sol de son appartement. Immédiatement ses sourcils s'étaient froncés et son sens aiguë de la propreté parut s'indigner fortement de tout cela. Dans la salle de bain, Eren qui n'avait pas pris la peine de fermer la porte, était entrain d'enfiler des vêtements sec et propre. Son regard était resté mauvais, et sa fureur contre les propos maladroit de Jean était parfaitement intact.

- Abruti, marmonna t-il entre ses dents...c'est...Rah ce que ça me gonfle..continua t-il en fourrant ses fringues dans le lave linge avec colère.

A peine leva t-il son regard vert qu'il vit son fiancé, retirer ses fringues trempée elles aussi, pour enfiler une sorte de vieux jogging sans forme, mais qui avait le mérite d'être sec.

- Armin était à moitié trempé lui aussi, va lui demander de se changer, sinon il va attraper froid.

- Pourquoi t'es pas furieux! S'indigna presque Eren ..Sérieux...

- Parce que c'est comme ça...c'est juste de la maladresse, pas de la méchanceté volontaire.

- Non, faire tomber le sel. Ça c'est de la maladresse..louper une marche idem...Ce qu'il a dit c'était pour se défouler...

- Non, insista calmement Livaï en haussant ses épaules nues. D'un geste preste, il mit à son tour ses fringues trempées dans la machine...puis enfila ses vêtements secs.

- Mouais...

Sans rien ajouter de plus, car cette journée pleine de conflit et de fureur commençait sérieusement à lui ressortir par les yeux, Eren garda le silence et ressorti de la pièce. En quelques pas il s'approcha de la chambre d'Armin qui était beaucoup plus calme. Hésitant un court instant, il frappa à la porte puis dit.

- Tu...euh...On va faire une machine, si..euh...tu veux me filer tes fringues mouillées euh..

Il y eut alors comme réponse un simple silence, troublé par un léger remu ménage à plein perceptible. Bientôt la poignet de porter se tourna et apparu dans l'encadrement de cette dernière, un Armin au visage défait, et dont les yeux bouffies et rouges traduisaient une peine qui brisa le coeur d'Eren. Sans rien dire les deux copains d'enfances se fixèrent tandis que les long bras, du plus grand attirait contre lui son plus vieil ami. Les vêtements humides que tenait le jeune homme tombèrent au sol, tandis qu'un sanglot raisonnait.

La déprime d'un coeur brisé, Eren connaissait trop bien cette mélodie pour accepter de la voir s'installer dans le coeur d'Armin.

- Ça va aller, répéta t-il en tapotant le dos du blondinet. Pleure tout ce que tu peux, ça fait du bien parfois..

Livaï ne disait rien, et telle une ombre agissait. Il prit le tas de vêtements tomber au sol, et alla les mettre à leurs tour dans la machine qui fut mise en route. De son regard parfois peu expressif, il observait le pauvre Armin rejeter une peine des plus profonde. Et son "garnement " qui s'était lui même qualifier de gamin un peu plus tôt ce jour-là, arriva à rester calme et maitre de lui même. Il n'accabla pas Jean d'insulte et de reproche, et se contenta de rassurer, et même de tenter de remonter le moral à son meilleur ami.

Le diner fut lourd et silencieux. Ce fut qu'au moment de faire la vaisselle que Livaï reçu un message de Jean, lui confirmant qu'il était bien arrivé chez lui en un seul morceau.

" Désolé, j'ai failli oublié."

Lui aussi devait avoir la tête farcie de pensée, d'émotion et de sentiments violent et envahissant. Lui non plus ne devait pas se sentir bien. La pluie s'arrêta à une heure des plus tardive, mais à elle se succéda un vent violent, qui ne se calma pas un seul instant. Et tandis que tout le monde dormait, du moins c'est ce que se disait le propriétaire des lieux, lui était frappé d'insomnie. Il était là, allongé sur le dos dans son lit à fixer vaguement le plafond obscure. Son fiancé dormait sans ronfler, ce qui en soit était un miracle. Il lui tournait le dos et avait malgré tout la fâcheuse tendance à tirer toute la couverture pour lui, à chaque fois qu'il bougeait un peu.

Livaï ne dormit que peu cette nuit là, car la journée et tout les propos qui avaient été tenu, ne cessèrent de tourner en boucle dans son esprit, bien peu volontaire à les chasser toutes pour le laisser dormir. Dimanche arriva sans qu'il ne soit en repos. Enfin pas encore, car bientôt ce travail dominical ne serait qu'un lointain souvenir. 

Il passa le petit déjeuner en tête à tête avec lui même. Pris dans ses réflexions, Livaï réalisa combien il avait évolué car son lui "d'avant", celui qui avait quinze bonnes années de moins que maintenant, en aurait eu rien à faire des histoires de coeur des autres, ainsi que du malheur qui en découlent. Mais ce matin, il se sentait en peine pour Armin. Oh bien sûr comme souvent rien ne se lisait sur son visage impassible, mais la compassion n'en était pas moins là.

- T'as une tête de quelqu'un qui n'a pas dormi, marmonna Eren, lorsque un peu plus tard, il ressortit de la salle de bain,

Sa bouche formait une expression de bouderie digne d'un petit enfant. Et sa joue écrasée contre le creux de sa main, paraissait accentuer cette impression. Un baisé posé sur sa joue, arriva cependant à effacer en partie cette expression un peu enfantine et pleine de colère.

- Je dormirai mieux ce soir, c'est rien.

- Hum...

- Eren, évite de faire cette tronche de dix pied de long, quand Armin se lèvera à son tour ok ? Je crois pas qu'il est besoin de te voir bouder.

- Hum...

- Ah, et vide moi enfin se fichu carton !

- Hum...fit encore le jeune homme en trempant vaguement son toaste beurré dans son thé..

- Un vrai bébé géant , sourit Livaï en revenant déposer un second baisé sur la joue de son fiancé. Je repasserai plus tard, pour voir si tout vas bien et Oh..n'oublie pas de..

- Faire un peu de ménage...ouais je sais...

- Oh mon dieu, il parle ! mimea l'étonnement Livaï. J'ai cru que tu avais perdu ta langue. Me voila rassuré.

- Allons, sourit malicieusement Eren en tirant sa langue percée. Tu serais le premier malheureux, si je venais à la perdre. Pas vrai.

Le sous entendu comme souvent était grossier, mais loin de s'en offusquer car à cet instant il y avait bien plus grave qu'une blague salace. Livaï haussa les épaules, sourit un peu puis lâcha.

- Je reconnais que oui.

Un rire s'échappa enfin des lèvres du photographe et chasse peut-être au moins pour le moment, son expression pleine de colère. Sans doute était-ce aussi parce qu'il s'était attendu à ce que Livaï lève les yeux au ciel, en traitant de pervers, qui fit que cela l'amusa d'autant plus. A la suite de cela le couple échangea deux trois paroles et bientôt le plus âgé des deux fila travailler.

Sans doute ce dimanche allait être un peu difficile, pour le troisième occupant des lieux. Et à vrai dire cela était tout ce qu'il y a de plus compréhensible. Alors plutôt que de rester d'une humeur fâcheuse Eren se para d'une sorte de confiance compatissante. Et décida que ce jour-là il ferait tout pour aider son meilleur à aller, mieux et même peut-être à lui changer les idées si cela était possible.

Armin avait tant fait pour lui, lorsque son coeur avait été brisé il y a de cela un peu plus de cinq ans auparavant, il était pour lui de lui rendre la pareille. 

****

Et voila pour la chapitre 15 sacrément mouvementé.

J'espère qu'il vous aurait plu malgré les vives émotions qui le traversent. Dans tout les cas merci pour votre lectures.


Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top