Chapitre 8

Ayame voyait bien que la confiance que Ciel et Sébastian lui accordait ne tenait qu'à un fil et que ses cachotteries ne l'aidaient pas, mais elle devait s'assurer de certaines choses aussi. Elle était loin d'être sûre que Ciel était tout à fait innocent dans ce qui était arrivé à Yuuka, alors elle devait agir avec prudence, ne pas dévoiler toutes ses cartes maintenant. Quitte à ce qu'il doute d'elle. Parce que lorsqu'il saurait tout, de toute manière il douterait de ce qu'elle dira, et sa vie changerait pour toujours. Et s'il la croyait, alors peut-être qu'Ayame aurait sa vengeance, contre ceux qui avaient détruit sa famille, Yuuka, celle qu'elle était avant ces drames, ceux qui avaient tout détruit, sans répit.

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Sébastian prépara une chambre pour qu'Ayame reste au manoir le week-end, afin de préparer le nécessaire pour cette étrange nouvelle rentrée. Leur invitée était étonnante, aussi étrange que cette nouvelle rentrée, et Sébastian ne savait pas quoi penser d'elle. Il en savait peu. Sa famille avait été décimée, on ne sait comment, elle était l'unique héritière de l'empire qu'ils avaient laissé, la dernière en vie. Aucun oncle, même éloigné, n'avait survécu dans cette étrange famille. Elle savait des choses sur Yuuka, ou elle voulait leur faire croire que c'était le cas. Et elle travaillait côte à côte avec un démon qui refusait de se montrer... à cause de ce qu'il avait été ? Quel diable devenait ainsi et le regrettait ? C'était un choix, alors pourquoi ?

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Ciel demanda conseil à Sébastian mais ce dernier ne lui dit rien. Depuis quand une situation pouvait-elle laisser son diable de majordome perplexe au point de taire son avis. Ce n'était pas son genre. Lui qui avait été si intrusif dans sa relation avec Yuuka, au point de gâcher certains moments qui aujourd'hui seraient sans doute plus de souvenirs heureux à garder en mémoire. Cette Ayame le mettait mal à l'aise. Il avait presque... peur. Mais était-ce d'elle ou des vérités qu'elle portait ?

Il voulait qu'elle lui dise tout ce qu'elle savait sur Yuuka, chaque micro-détail, chaque indice qui pourrait le mener vers le ou les coupables. Mais elle taisait tout. Il comprenait pourquoi, elle n'avait pas confiance, mais ça le rendait fou.

Le vendredi soir, lors du dîner qu'ils partageaient, Ciel s'interrompit, il devait au moins tenter d'en apprendre plus.

« Vous en savez plus que moi, n'est-ce pas ? demanda-t-il.

— Oui, bien plus.

— Savez-vous tout ?

— Non. J'essaye encore moi-même de remettre chaque pièce du puzzle à sa place, Ciel. Je n'ai pas la réponse à toutes vos questions. Juste... une majorité.

— Pourquoi ne pas faire ça tout simplement de votre côté. Avez-vous besoin de moi pour compléter le puzzle ?

— Oui, pour le compléter, mais aussi pour la venger.

— Pourquoi en faire autant si vous n'avez rien à voir avec elle ?

— C'est une histoire triste et complexe. Nos familles... C'est une histoire qui relit la famille Commère et la famille Lazuli. Je ne peux pas en dire plus pour le moment, vous comprenez ?

— J'essaye. »

Ayame lui sourit, presque affectueusement. Elle plongea sa cuillère dans sa soupe, en bu quelques cuillerées avant de se rendre compte que Ciel ne bougeait pas d'un pouce. Elle reposa son couvert et l'interrogea du regard.

« Vos familles sont t-elles communes ? Vous avez des ancêtres en commun ? demanda-t-il.

— Vous vous essayez à la perspicacité ? J'ai dis que je ne pouvais pas en dire plus pour l'instant. Que ne comprenez-vous pas là-dedans ? »

Elle se leva de sa chaise et, sans s'excuser, quitta la pièce à grandes enjambées.

« Vous avez sans doute visé juste, dit-Sébastian.

— Je ne sais pas. »

Ciel haussa les épaules et ordonna à Sébastian de se renseigner sur les arbres généalogiques de la famille Lazuli et celle de la mère de Yuuka. S'il y avait un lien, c'était par là qu'il fallait chercher. Et bien qu'il avait peur que ça ne dérange encore plus Ayame, il ne pouvait pas rester dans l'ignorance. Ce qu'elle ne voulait pas lui dire, il l'apprendrait de force s'il le fallait. Il n'avait jamais été patient. Quel enfant pourri gâté, non ?

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Ayame ne réapparut pas avant le déjeuner du samedi, où elle avait l'air encore plus fatiguée et agacée que la veille.

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NDA : les mois précédents ont été très compliqués et bien remplis, j'espère que vous excuserez mon immense retard. Je vais essayer de retrouver un rythme de deux chapitres minimum par mois. En espérant que ce chapitre attise votre curiosité. Avez-vous des hypothèses sur les intentions d'Ayame et les évènements à venir ?

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