Chapitre 42

Allez, il est temps de se remettre au travail.

Le lendemain, Ciel et Ayame se retrouvèrent dans la salle des professeurs. L'ambiance était étrange, aucun des deux n'osait s'approcher de l'autre. Ayame sentait qu'elle devait s'excuser mais elle ne savait pas sur quelle partie ni comment le faire.

« Ciel ? » l'appela-t-elle.

Sebastian choisit précisément ce moment pour entrer dans la salle. Ayame lui lança un regard noir qui le fit sourire. Il savait très bien ce qu'il venait de faire.

« On fait un point ? » proposa-t-il.

Avec les événements des derniers jours, ils en avaient tous oublié cette histoire de tueur de couples. Mais ils préféraient se concentrer là-dessus plutôt que de rester bloqués sur ce qui avait gâché leurs vacances.

« Donc, si on reprend tout depuis le début. Il y a eu trois double meurtres, trois couples ouvertement amoureux. Dont les Jah. L'un des couples était sur le point d'être séparé par le départ de l'un des deux. Des affaires de chaque victime ont disparues peu avant leur mort. Ils ont tous été retrouvés dans la même classe. L'un des couples a été retrouvé par Benoît qui est maintenant à l'hôpital, un autre par Emma qui était aussi la camarade de chambre d'une autre des victimes, et le dernier par la professeure de français. On sait aussi que l'un des uniformes de l'agent d'entretien a été volé ; ça pourrait être pour une autre raison mais l'hypothèse la plus probable est que le meurtrier l'a pris pour passer inaperçu dans les couloirs la nuit. Ce serait donc quelqu'un de la même corpulence que lui. Mais il est dans la moyenne de taille et de poids, alors ça ne nous aide pas vraiment. Le premier mobile possible semble être la jalousie, puisqu'uniquement des couples sont ciblés. Nous avons appris que la professeure de français aurait un passé romantique compliqué. Le professeur de violon pourrait par contre s'être vengé des élèves qui ont abandonné son cours, pour le cours du professeur Jah, ce qui expliquerait aussi l'attaque des Jah. Emma me paraît louche aussi, elle n'avait aucune raison d'aller dans cette classe mais elle y a découvert l'un des couples ; en plus, Benoît m'a enfin parlé et dit qu'il y était allé parce qu'Emma lui avait envoyé une lettre pour qu'ils s'y retrouvent.

- Emma n'a pas su expliquer pourquoi elle y était allée ? demanda-Ciel. Parce que ça ressemble plus à un piège. Pourquoi aurait-elle envoyé une lettre à son nom pour que son ami trouve les corps alors qu'il risquait de dire pourquoi il y était ?

- Elle n'a rien dit lorsque je lui ai posé la question, alors je ne sais pas, My Lord. Par contre, ça ne me paraît pas plausible. C'est une jeune fille, à peine 17 ans. Elle n'aurait jamais pu tuer et pendre qui que ce soit, encore moins deux adultes. Donc, à moins qu'il n'y ait deux meurtriers, l'hypothèse ne tient pas. Et deux coupables, ça irait à l'inverse de notre idée que ce ne soit de la jalousie envers les couples.

- Mais vous ne trouvez pas qu'elle a réagit trop calmement ? leur demanda-Ayame. Elle n'a pas l'air affectée par leur mort ou par le fait d'avoir vu des gens morts. Quand on compare ça à la réaction de Benoît, c'est quand même un sacré grand écart.

- S'en est presque louche, agréa Ciel. »

Il s'était tourné vers Ayame pour la première fois depuis le début de la conversation. Leurs regards se croisèrent et Ayame dû retenir ses larmes. Pourquoi les choses se passaient-elles ainsi ?

« Tu crois qu'il est possible qu'ils soient complices ? demanda Ayame à Sebastian en s'éclaircissant la voix.

- Peut-être, même si ça me paraît peu probable.

- Aucun antécédent pour expliquer ça ? demanda-Ayame.

- Aucun. Pour le moment en tout cas, mais je cherche toujours, j'y avais déjà pensé.

- Toujours un coup d'avance, démon.

- Vous étiez juste occupés à d'autres choses, pendant que je continuais mon travail. »

Sebastian lança un sourire narquois à Ayame. Mais ce fut Ciel qui rougit de pied en cap comme si Sebastian venait de faire un sous-entendu... déplacé. Ayame, elle, répondit par un sourire tout aussi narquois.

« Tu n'as qu'à ne pas être célibataire. Va te trouver une petite diablesse.

- Sans façon, j'ai déjà d-... »

Il s'arrêta au milieu de sa phrase et se racla la gorge pour changer de sujet.

« Donc, continua-t-il, je considère que nous avons quatre suspects, plus Benoît s'il s'avère qu'Emma est vraiment impliquée.

- Quatre ? demanda-Ayame. Je vois pour Emma, le professeur de violon et la professeure de français, mais qui est le dernier ?

- L'agent d'entretien, dit-Sebastian.

- Pourquoi donc ?

- Mauvaises ondes. Il est louche. Je le vois trop traîner autour de nous. Je n'ai pas vraiment trouvé d'infos sur lui. Et je pense que l'histoire de son uniforme volé pourrait être une tentative de détourner l'attention pour se dédouaner si jamais on aperçoit le coupable, il pourra toujours dire qu'il nous avait prévenu que son uniforme avait disparu.

- Bien pensé, dit-Ciel. Donc on se concentre sur eux pour le moment ?

- Oui, l'avantage c'est que l'on a une réunion avec les professeurs la veille du retour de vacances, et que l'agent d'entretien revient deux jours avant pour faire un grand ménage du lycée avant le retour des élèves. On pourra donc les sonder au fur et à mesure.

- On pourrait volontairement mettre des objets importants bien en vue dans notre chambre, proposa Ayame. Pour voir si on se les fait voler. Puisque c'est toujours la première action du tueur avant le meurtre.

- Il pourrait sentir le piège, dit-Ciel.

- Justement, dit-Sebastian. S'ils sont volés, les chances que ce soit l'agent d'entretien seront décuplées. Mais s'il sent le piège, il commencera à agir différemment, il sera méfiant et ça se verra sans doute. Bonne idée, My Lady. »

Ciel lança un regard noir à Sebastian qui fit semblant de ne rien voir. Ayame dû retenir un rire.

« Merci chaton, répondit-Ayame pour enfoncer le clou. (NDA : see what I did here ? XD)

- J'aime les chats, déclara-t-il.

- Bon ! s'énerva Ciel. Réunion terminée. Sebastian, je t'ordonne de sortir. »

Sebastian sourit à l'idée qu'il venait d'utiliser un ordre officiel pour si peu, et à celle qu'il soit si énervé. L'amour humain était terriblement fascinant pour lui. Il sortit en lançant un dernier regard à Ayame qui avait les larmes aux yeux de se retenir de rire. Elle se calma rapidement, il était temps pour eux de parler. Un silence s'installa un moment, le temps qu'ils reprennent tous deux contenance. Puis elle se tourna vers lui.

« Ciel ? »


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