Chapitre 22

Le lendemain était un samedi. Mais surtout, c'était la première semaine de vacances depuis l'arrivée de Ciel et Ayame. Le lycée était complètement vidé de ses habitants à l'exception d'eux deux (NDA : 2-2). Sebastian se renseignait en extérieur et avait pour mission de parler avec l'élève qui avait découvert les derniers corps, Benoît, l'élève qui était hospitalisé.

Ciel savait que cette journée allait être étrange avant même d'ouvrir les yeux. Déjà parce qu'il ne s'était pas réveillé en sursaut, il n'avait pas fait de cauchemar. Mais aussi car il sentait qu'autre chose était différent, la sensation de sa main dans les draps, quelque chose clochait.

Il ouvrit ses paupières et n'en crut pas ses yeux. Ayame était endormie à ses côtés.

Est-ce un rêve ? se demanda-t-il, car ça n'avait aucun sens. Mais elle était bien là, et leurs mains étaient enlacées.

Comment est-elle arrivée là ? Il n'osait pas bouger d'un millimètre, par peur de briser l'instant, de la réveiller. Elle paraissait si sereine, ne portait pas le visage grave qu'elle affichait habituellement même lorsqu'elle souriait. Il aurait voulu que le temps s'arrête, pour lui laisser le temps de réfléchir, de la regarder.

Qu'est-ce-que je ressens pour elle au final ? Il avait l'impression d'avoir réellement trouvé son âme sœur, peut-être pas sur le point romantique mais leurs âmes se ressemblaient tant que s'en était déroutant.

Si seulement je pouvais me réveiller ainsi chaque matin. Il ne pensait pas à la présence d'Ayame dans ses draps, mais à l'absence de cauchemar. Et en même temps, il se sentait coupable d'en avoir oublié Yuuka ne serait-ce qu'un instant. C'est comme si Ayame avait été créée sur-mesure pour l'apaiser, pour l'aider à avancer. C'était irréel, il en avait peur. Parce qu'il ne pouvait faire confiance à personne, normalement... Yuuka lui avait fait confiance, alors qu'il n'était qu'un espion, et elle en était morte. Et s'il lui arrivait la même chose ? Ce ne serait pas plus mal. Après tout, elle était morte à cause de lui. Alors, devait-il faire confiance à Ayame, qui travaillait aussi pour la reine ? Sebastian lui faisait confiance.

Les doigts d'Ayame se crispèrent dans sa main. Une fois, deux fois. Il se demanda si elle faisait son cauchemar. Ne faisait-il donc pas le même effet sur elle qu'elle le faisait sur lui ?

Mais un sourire se dessina sur ses lèvres, et Ciel sut qu'elle était loin de son cauchemar habituel.

Il aurait voulu la regarder encore un peu. Il ne savait pas quoi faire. Ce serait étrange qu'elle se réveille maintenant alors qu'il la fixait ainsi. Mais s'il sortait du lit, il risquait de la réveiller.

Les paupières d'Ayame commencèrent à bouger légèrement et Ciel se rallongea et fit semblant de dormir. Tu aurais pu trouver mieux, Ciel.

Il sentit Ayame se déplacer, leurs mains se séparer. Sans qu'il ne l'ait sentit approcher, le souffle d'Ayame caressa sa tempe.

« Je suis désolée, dit-elle. Ce n'était pas volontaire. Mais c'était tout de même agréable... »

Et elle déposa un baiser, là, sur sa tempe, avant de s'éloigner.

Le cœur de Ciel battait encore une fois la chamade. Cette femme était folle. Et lui aussi.

Il attendit un bon quart d'heure, essayant de bouger le moins possible, avant de faire semblant de se réveiller. Ayame était sortie de la chambre. Ciel se dirigea vers la salle de bain et s'aspergea le visage d'eau froide. Lorsqu'il revint dans la chambre, elle était de retour avec un set de thé.

« Tu es réveillé, dit-elle. Un thé ? »

Il acquiesça doucement et ils s'installèrent à table.

« Bien dormi ? demanda-t-elle en le servant.

— Ou-oui, bien. Et, euh, toi ?

— Étonnement bien. »

Il n'osait pas lever les yeux de la table, et avait peur d'être rouge jusqu'aux oreilles.

« Tu as chaud ? demanda-t-elle. Ou de la fièvre ?

— Non, ça va. »

Elle ne fit aucune remarque et plaça le thé devant lui. Ils burent en silence, sans se regarder. Ciel n'avait jamais été aussi mal à l'aise de sa vie. Yuuka l'avait rendu doux comme un agneau, lui avait appris l'amour. Et Ayame le rendait maintenant timide comme un enfant, et le forçait à lâcher du lest en prenant tout en main. Quel genre d'homme était-il en train de devenir ?

Lorsqu'ils eurent fini leur thé, ils se préparèrent à partir revisiter la salle de classe qu'ils auraient dû voir hier. Cependant, la porte de la chambre refusa de s'ouvrir. Ayame et Ciel essayèrent à tour de rôle mais elle ne bougeait pas d'un pouce. Ils abandonnèrent rapidement.

« On va devoir attendre que Sebastian revienne, dit-Ciel.

— Il devrait être de retour vers dix-neuf heures, non ?

— Oui, il a dit qu'il nous tiendrait au courant à cette heure-là avant d'y retourner.

— Ça me fait penser... commença Ayame. À ce jour, où Yuuka s'est retrouvée enfermée dans une salle de classe, et s'est réveillée dans ton lit. Bon, je sais que c'était un coup monté de ta part, évidemment. Rassure-moi, ce n'est pas le cas aujourd'hui ?

— Bien sûr que non ! s'indigna-t-il.

— Parfait. Tu as faim ?

— Un peu... »

Ayame sourit et alla fouiller sous le canapé. Elle en sortit tout un assortiment de sucreries.

« Tu caches ça là depuis combien de temps ? demanda-Ciel.

— Depuis le début bien sûr, j'en mange la nuit. Tu n'as pas de réserve ?

— Non. »

Ayame se moqua gentiment de lui. Au moins, ils ne mourraient pas de faim en attendant le retour de Sebastian. Ils passèrent une heure à lire tranquillement, chacun dans leur coin. Puis une autre heure à jouer au échec, Ayame perdait chaque partie, évidemment. Le temps passait lentement, mais ils trouvaient de quoi s'occuper. Ciel faisait tout ce qu'il pouvait pour ne pas parler sérieusement avec Ayame, il avait peur de se trahir, il ne savait plus ce qu'il pensait vraiment d'elle. Et comme il ne savait pas ce que elle pensait de lui, le flou était total.

Mais Ayame brisa cette tentative en plongeant à pied joint dans l'esprit de Ciel, avec une seule question :

« Et si l'on se mariait, lorsque tout ça sera fini ? »

Ciel releva la tête vers elle. Son cœur venait de rater un battement. Ayame avait une expression tout à fait sérieuse, elle ne se moquait pas de lui. Si ?

« Pardon ? articula-t-il.

— Oh, aucune proposition romantique là-dedans, précisa-t-elle. Ce ne serait qu'un mariage de convenance, pour aider nos affaires. Je pense qu'on peut apporter beaucoup, l'un à l'autre. Et tu as dit que de toute façon tu ne t'attendais pas à aimer quelqu'un d'autre à l'avenir. Alors pourquoi pas ?

— C'est... Tu es sérieuse ? demanda-t-il, décontenancé.

— Bien sûr. D'ailleurs je pense que c'est plus avantageux pour toi que pour moi. En tant que baronne j'ai un statut plus élevé que le tien. Tu n'as pas envie de monter en rang ? Baron Ciel Phantomhive, ça sonne bien, non ? Et ce n'est pas comme si on se détestait, ça pourrait être un arrangement sympa.

— Pardon ? Baron, plus haut rang que comte, tu ne connais pas la hiérarchie ?

— Autant pour moi, ton majordome ne t'as pas dit que ma famille fait partie des trois baronnies de France ? La Reine m'a acceptée dans le pays car mon rang l'arrange bien, ça aide pour faire affaire avec nous. Et en France, il n'y a pas plus haut rang que celui de baron, même si certains duc ont plus d'influence. C'est pour cette raison que la Reine te fait travailler avec moi, et non pas moi avec toi. (NDA : les baronnies de France n'existent pas, je me suis par contre inspirée des neuf baronnies de Bretagne)

— Okais, okais, mais si c'est plus avantageux pour moi, pourquoi tu me le proposes ?

— Et pourquoi pas ? Je crois que l'on a prouvé que l'on fait un bon duo. Je n'ai pas l'intention de viser plus haut que mon rang, sauf si tu souhaites que je détrône la reine pour te mettre à sa place. Ça peut se faire, même si ça demanderait...

— Tu rigoles ?

— Bien sûr, Ciel. Mais pas pour ma proposition de mariage, alors réfléchis-y, d'accord ? j'achèterais une très belle bague, pour faire ma demande. »

Elle accompagna sa dernière phrase d'un clin d'œil.

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5 chapitres en moins de 10 jours, c'est clairement un miracle (j'essaye de rattraper le fait que je n'ai rien sortit au mois de décembre)

Bon, un miracle créé par un niveau d'angoisse si haut que je n'en dors pas de la nuit et qu'écrire est le seul moyen de penser à autre chose, mais un miracle quand même !

Je ne suis pas sûre de tenir un rythme correct les prochains mois. Je commence un service civique, j'ai déjà un petit job à côté, des rendez-vous médicaux toutes les semaines, et 30 livres à lire (j'en ai vraiment précisément 30, c'est pas juste histoire de dire qu'il y en a beaucoup), donc bon ! J'espère quand même trouver le temps d'écrire, parce que ça me fait vachement de bien et que ça m'avait vraiment manqué ces derniers temps (je sais pas pourquoi je raconte ma vie tout à coup, bref)

Je me demande ce que vous pensez de l'histoire, et d'Ayame ? Du développement de Ciel, de l'intrigue ? Si vous avez des théories sur la suite, sur la/le(s) coupable(s) ?

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