Un jour, je lui disais : « Tu as déjà vécu beaucoup de choses dans ta vie. » Et il enchaînait : « Oui, et beaucoup de choses pas belles. »

Et il rêvait...

Il rêvait, par exemple de gagner beaucoup d'argent. La passion du jeu, la frénésie de gagner. Dès qu'il avait un peu d'argent, il le jouait, jusqu'à tout perdre. Il m'a dit : « C'est mieux que tu ne commences jamais (à jouer). »

Son émission préférée à la TV : « Glücksrad » (la roue de la chance, la roue de la fortune). Chaque jour, trois candidats ont la chance de gagner. Un jour avant sa mort, il me demande encore de jouer pour lui au « toto-loto » comme je le faisais chaque semaine. Et il rêvait : « Si je gagne, je t'offre un vélo neuf, je m'achète une meilleure TV... je fais un don au service de soins à domicile... etc. »

Et quand il pleuvait, que tout était gris et son moral aussi, il appelait Matthias pour fumer un joint.

Le jeu et le hachisch : une manière de rêver, de s'évader du quotidien, d'espérer un avenir meilleur ?