Loin des yeux, près du coeur

Commentaire de l'auteur:
Bonne lecture ^^

Assise près d’Edward, un plateau repas rempli de cochonnerie en face de moi, je luttais de toutes mes forces, afin de lui cacher le fond de ma pensée. Mais, comme à chaque fois, j'y pensais tellement fort qu'il la voyait parader dans les moindres détails.

C’est affreux de ne rien pouvoir garder pour soi quand tu es là! Bon d’accord… je voulais juste savoir s’il compte revenir ?!

Un éclat d’amusement dans les yeux. Il s'inclina vers moi, comme pour garder notre conversation privée, sachant pertinemment qu'elle pouvait très difficilement l'être.

- Bien sur, très bientôt ! m’informa-il, stupidement béat.

Il me manque ! …La traitresse pensée m’échappa. Tais-toi, l'interrompis-je aussitôt, pas de commentaire s'il te plait!

Il sourit davantage, amusé par mon embarras.

- Je voulais juste te dire…

Edward!...je te conseille de te taire.

Mais il ne m’écoutait pas, il s'obstinait sur sa lancée.

- Que c'est un garçon très bien et que…

Accessoirement ma main s'empara de la bouteille d'eau posée sur mon plateau.

Edward! le menaçai-je. Il est absolument hors de question que je parle de ça avec toi! Il y a des limites à notre fraternité et tu t'apprêtes à les franchir.

Il rit.

- C'est juste que, je crois que tu serais intéressée de savoir (je décapsulai la bouteille, essayant de ne pas penser au moment ou j'allais l'utiliser) que lui aussi t'apprécie énormément…

En s'écartant légèrement sur sa droite, il esquiva le jet d'eau que je lui avais envoyé, et celui-ci finit sa course sur le dos de Jasper, l'éclaboussant abondamment. La victime se retourna lentement vers notre table, les yeux brillants de rage. Il me trouva avec la preuve de ma culpabilité toujours à la main. Emmett devait se tenir les cotes pour maîtriser son hilarité.

- Je ne voulais pas… ,balbutiai-je, tentant de m'expliquer, mais il me planta au beau milieu de ma phrase en se détournant de moi. Il me sembla durant un court instant qu'il s'apprêtait à se jeter sur moi pour m'égorger sans plus de cérémonie. Mais Alice réussissant vraisemblablement à le résonner, lui tendit un mouchoir, qu'il utilisa afin de minimiser les dégâts.

- Ça suffit maintenant! entendis-je Rosalie intimer à Emmett, avec un soupir impatient, vas pas l'encourager, déjà qu'elle est la discrétion incarnée!

Je jetai un coup d'œil autour de moi. À temps pour constater que les élèves dont on n'avait pas déjà pleinement l'attention, nous dévisageaient avidement à présent. L’un d’eux en particulier, me fixait avec acharnement, ce qui ne semblait pas du tout du goût d’Edward.

- Qu'est-ce qu'il y a ? questionnai-je curieuse.

Il ne daigna pas me répondre.

- Quoi? Tu ne te l'ouvres que lorsqu’on te somme de te taire?

- Il a l'intention de t'approcher après les cours. Tu vas l'éconduire gentiment, m'ordonna-il.

J'haussai un sourcil.

- S'il te plait! ajouta-il sombrement.

- Toi, t'as vraiment la trouille que j'en fasse ma Bella?

- Angie! lança-il désapprobateur.

- D'accord! D'accord! Je ne touche pas à ce mec, même s’il est pas mal du tout...

- Ni à celui là, ni à aucun d'autre.

- Aucun autre? le tourmentai-je, connaissant ses penchants colériques.

- Aucun humain s'entend! s'énerva-il, j'ai ta parole? me pressa-il.

- Ça va! J'ai saisi, tu as ma parole.

- Je te remercie ! soupira-il, manifestement soulagé.

- C'est pour ça que tu essayes de me vendre au plus offrant?

Je comprenais soudain pourquoi il voulait à tout pris me caser avant qu'on intègre ce lycée.

Tu as de la chance que cette eau ne soit pas bénite, pensai-je, tournant la bouteille entre mes doigts, feignant la colère.

- L'eau bénite ne nous fait rien, c'est juste un autre mythe, m'apprit-il, ravi de prendre la porte de sortie que je lui offrais pour se dérober à notre tête-à-tête.

- Quel dommage!...et puis d'ailleurs d’où viennent tous ces mythes stupides sur les vampires?

Il se permit un rire.

- Certains viennent des vampires eux-mêmes.

- Quoi? m'éberluai-je. Pourquoi des vampires voudraient-ils créer des mythes?

- Pour que ce soit plus difficile pour les humains de nous identifier.

- Je ne vois pas en quoi… ? débutai-je, sceptique.

- Par exemple, m'interrompit-il, malicieux, si un humain a des doutes, s'il suspecte l'un des notre d'être un vampire, où le mette dans le défi de prouver qu'il ne l'est pas. Ce vampire peut aisément s'en sortir en s'aidant de son reflet dans le miroir, de son insensibilité à l'ail, à l'eau bénite et autres crucifix.

- Et depuis quand un vampire a besoin de s'en sortir?

- À l'époque ou les vampires étaient encore chassés, certaines précautions étaient de rigueur. Véhiculer de fausse rumeur représentait une solution de facilité, et évitait parfois bien des massacres inutiles. Car tuer tous ceux qui suspectaient, revenait à décimer des villages entiers.

- Tu parles de ça comme si tu y étais.

- Moi, non. Mais, quelqu'un m'a raconté.

Carlisle!

Il parut ravi de m'entendre songer à tout le bien que je pensai de lui. Mais, fus très vite moins enthousiaste au vu de tout le bien que je pensais de sa plastique.

- Et depuis quand les vampires ont pour habitudes d'éviter les massacres? enchaînai-je, contente de lui avoir tiré une grimace.

Il sourit lugubrement.

- Tuer sans boire reviendrait à gâcher, m'informa-il, même le sang humain à sa satiété.

- Oh! lâchai-je, en saisissant ses mots.

Pendant une fraction de seconde tout ce que je pus ressentir fut de l'envie pour cette satiété que je ne connaîtrais jamais. Presque de la jalousie, pour ceux qui peuvent ou l'ont éprouvé. Puis retrouvant à demi mes esprits, je fus honteuse qu'il ait surpris cette pensée, honteuse d'y penser encore.

Il continua comme s'il n'avait rien entendu et je lui fus plus que reconnaissante de ne pas s'être attardé là-dessus.

- Et puis, dit-il, n'oublie pas que même pour nous il y a des règles.

Les Volturi ! songeai-je instantanément. Il opina, impassible et je me retrouvai à me demander si toutes nos conversations étaient destinées à toujours trouver ce même dénouement. Comme à mon habitude, je ne pus refréner mes interrogations. À chaque fois que je pensais à eux, je pensais inéluctablement à lui. Je me demandais où il était et s'il allait bien.

- Il va bien, m’apaisa Edward en regardant avec malice la bouteille que j'avais toujours à la main. Carlisle lui a même donné un cellulaire pour que nous puissions rester en contact et pour qu'Alice puisse le prévenir en cas de danger.

C'était dans ces moments-là que je me sentais gonfler de fierté à l'idée de faire partie de cette famille.

- Vous l'aider?! soufflai-je, stupéfaite.

- C'est tout à fait normal. Il a été le premier à nous venir en aide.

- Et il est en danger…je veux dire, ils le poursuivent toujours?

- Il n'a plus été inquiété par leur traqueur depuis la dernière fois, lorsqu'il l'a confronté.

Peut-être qu'ils ont abandonné? pensai-je pleine d'espoir.

- Peut-être, concéda-il. Il me parut évident qu'il voulait préserver mon illusion.

- Ils n'abandonneront jamais, hein?

- Démétri est un personnage très arrogant. Il aime les défis et a horreur de perdre, me confia-il, sa bouche se contractant dans une moue de mépris très reconnaissable. Mais, ne t'inquiète donc pas, Benjamin sait très bien prendre soin de lui.

- Ça j'en doute très sérieusement. Quelle idée d'aller à la rencontre de son traqueur! C'est stupide et complètement inconscient comme démarche.

- Benjamin est aussi très fier dans son genre. Il refuse de se laisser traquer comme un vulgaire animal et j'ai rarement vu quelqu'un qui ait autant confiance en lui. Mais, je te rejoins là-dessus, c'était stupide. Aux yeux de Démétri, il vient de devenir un jeu très amusant, un énième défi à relever. (Je frémis, écœurée). Mais, on se trompe si ça se trouve, tenta-il, s'en voulant visiblement d'avoir été franc avec moi. C'était peut-être nécessaire, rappelle-toi qu'il ne l'a plus embêté depuis ce jour-là.

J'essayai de gober son doux mensonge, sans succès apparent. Je me promis que la prochaine fois que je reverrai, je ferai de mon mieux pour le convaincre de renoncer à ce genre d'imprudences. Je me figurai avec une légère amertume que Tia lui avait sûrement déjà fait la remarque.

- À ce propos… débuta Edward.

Je plongeai instantanément mes yeux dans les siens: La ferme! Pensai-je intensément. Il se tut, c'était un ordre. Ne te fatigue pas! N'as-tu donc rien de mieux à faire au point de te laisser séduire par le métier de marieuse? Son rire attira le regard insistant de quelques élèves, pas encore lassés de notre spectacle. Je m'interrogeai sur la façon dont j'aurais réagi si les Cullen étaient venus dans mon lycée, du temps ou j'étais encore humaine. J'aurais sûrement été stupidement frappée par un violent coup-de-foudre pour l'un d'eux. Je tombais très facilement et sottement amoureuse. Ça m'arrivait tout le temps et toujours sur ceux que je ne pouvais décemment pas espérer avoir. Je me demandai lequel d'entre eux aurait attiré le premier mon attention et mon imagination fit encore des siennes.

Edward secoua la tête comme un chien mouillé qui veut s'assécher.

- Tu n'avais qu'à ne pas entendre!

- Je pourrai, si tu arrêtais d'hurler tes pensées, dit-il incrédule, en se retournant vers Bella.

Celle-ci le gratifia de son plus beau sourire. Il y avait tant de douceur dans leur regard que je me sentais presque gênée d'y assister.

Prenez vous une chambre! conseillai-je.

Mais il ne réagit pas, il ne m'écoutait plus. Il faisait ça quelquefois, quand il voulait éviter nos pensées, les miennes, surtout; Bella le laissait accéder aux siennes. Et bien sur à ses yeux, plus aucune autre n'avait d'importance. Il était fasciné, comme un imbécile heureux.

- Je te remercie pour l'adjectif !  

- Je t'en pris.
 

L'après-midi coula à un rythme atrocement lent, contrairement à mon ennui, qui, lui, me gagna très rapidement.

- Qu'est-ce qu'il va me faire? m'enquis-je, auprès d’Alice, espérant avoir gardé une voix égale.

Je savais que Jasper avait la rancœur tenace.

- Je ne sais pas trop, me répondit sa voix éteinte. Il n'arrête pas de changer d'idée …

À ma grande surprise, Jasper fit pivoter son petit visage angélique vers lui et déposa un léger baiser sur ses lèvres, pour l'empêcher de continuer. Elle eut un petit rire ravi, même si l'élément de surprise n'était pas au rendez-vous. Je ne les avais jamais vus s'embrasser, ce qui expliquait mon étonnement. Cependant, si on m'avait donné un dollar à chaque fois que j'aurais vu Rosalie et Emmett se rouler une pelle, se tripoter -et plus c'est affinité- j'aurais été riche à millions en ce moment.

Il s'arracha avec peine à la contemplation de sa dulcinée, et je fus stupéfaite de voir la vitesse à laquelle son regard passa de la douceur à la férocité quand il quitta ses yeux pour les miens.

- Si je te reprends une fois de plus à utiliser ton pouvoir sur elle, je t'arrache les yeux!

Ça sonnait comme une promesse.

-  Brrr! fis-je. Je suis morte de trouille.

- Je vois ça! murmura-il d'un air entendu.

On arriva à la villa- à l'écart de toute habitation et ce, à des kilomètres à la ronde- trop vite à mon goût, les autres étaient déjà là, dehors. Ils attendaient. Jasper leur avait-il promis un petit spectacle improvisé?

- Ils sont sérieux? entendis-je la douce voix de Renesmée murmurer, visiblement effrayée lorsque Jasper me plaqua sans ménagement contre la porte du garage.

Dire qu'il paraissait impressionnant, serait commettre un grave euphémisme.

- Je l'espère bien! s'extasia Rosalie.

- Allez! s'impatienta Emmett, on n'a pas toute la soirée ! Tu comptes lui donner sa raclée ou quoi ?

Il me fit l'effet d'un pyromane en pleine action, attisant un feu qui ne demandait qu'à l'être. J'aurais pu essayer de fuir, si je n'étais pas aussi pétrifiée et si je ne savais pas d'expérience qu'il courrait plus vite que moi.

- Jazz! se lassa Alice, tu n'as pas fini de jouer?

- Jouer? Comment ça jouer?

- Pour l'instant, oui.

Ce fut à ce moment-là qu'un sourire mauvais se dessina sur son visage juvénile. Il fit quelques pas à reculons et s'évanouit dans un courant d'air. La porte de la maison claqua doucement derrière lui. Il me laissa plantée là, tremblotante. Je n'avais plus de jambes pour marcher et comme si mon humiliation n'était pas assez cuisante, ma vue brouillée par mon trouble distingua enfin la silhouette debout devant la maison. Des yeux attentifs -plantés au milieu d'un visage à la matité pale, dangereusement beau- m'interrogeaient du regard : Benjamin !

- Regardez-la-moi qui se réjouit de revoir son amoureux! s'égosilla Emmett, hilare.

Benjamin me sourit avec prudence, comme s'il ne savait pas s'il devait.

- Est-ce que tout va bien?

En disant ça, il se retourna légèrement vers la porte que Jasper venait juste de claquer, interrogatif et inutilement préoccupé.

- Jasper souffre d'un manque compulsif de sens de l'humour! répondis-je, plus haut que nécessaire.

- Ah! commenta-il, embrouillé davantage. Mais il rit, de son rire enfantin que j'aimais tant.

À mon grand effarement, il prit l’une de mes mains dans la sienne et la baisa. J'eus l'impression furtive de faire un petit voyage dans le passé; du temps où les femmes portaient encore des robes amples et les hommes, d'épaisses moustaches. Mais, je fus très vite de retour à la réalité, car les gloussements cruels d'Emmet retentirent. Je fus soudain –et à juste titre- terrifiée à l'idée de ce qu'il allait dire.

- Je crois que nous avons un gagnant, mes dames et messieurs! claironna-il, d'une voix d'animateur télé.

Il vint en coup de vent jusqu'à nous, m'écarta comme si j'étais un obstacle gênant, agrippa l'épaule de Benjamin et serra sa main dans la sienne, secouant énergiquement, comme pour le féliciter d'une quelconque victoire. Je retins mon souffle, mon cri de rage. Le pire était encore à redouter.

- Sais-tu que tu es un outsider mon pote? l'interrogea-il, secouant toujours sa main, tapotant son dos, et de toute évidence, avec une force tout à fait inutile. J'avoue que je n'ai pas parié un sou sur toi!

Benjamin, perdu, les yeux un peu agrandis par la surprise, me consulta du regard.

- Ne fais pas attention à lui, soupirai-je, impuissante. Sa maman l'a bercé un peu trop près du mur.

Il y eut un bref silence, avant qu'il ne comprenne le sens de mes mots. Saisissant enfin, il fut instantanément plié de rire. Bientôt suivit par tous les autres, y compris Jasper; dont le rire nous parvint de l'étage. Je m'étais peut-être trompé, il avait de l'humour après tout. Quand je m'approchai pour essayer de lui faire lâcher prise, Emmett m'écarta encore, sans ménagement cette fois, m'envoyant valser un petit peu plus loin. Benjamin fronça les sourcils, son air d'éternel amusé disparut, laissant place à quelque chose d'autre. Quelque chose qui ne lui ressemblait pas du tout: de la contrariété ! Emmet, visiblement inconscient de ce changement d'humeur, ne comptait pas en rester là. Il consentit enfin à lui lâcher la main, afin de passer négligemment un bras autour de ses épaules.

- En tout cas, continua-il, l’expression animée de malveillance. Je suis bien content qu’il en est resté un pour nous débarrasser d’elle. Mais, il faut que je te prévienne mon frère: la maison ne fait pas crédit, et l’article en question n’est pas satisfait ou remboursé…

Je m’apprêtai à lui tomber dessus de nouveau, mais la petite main d’Alice me retient. Elle essayait de s’empêcher de rire.

- Je te l’empreinte deux minutes, fit-elle à l’intention d’un Benjamin hébété. Viens ! Ajouta-elle pour moi, juste avant de me tracter littéralement vers la maison.

En les laissant hilares derrière moi, je me demandai sur quelle famille de fous j’ai bien pu tomber. La seconde d’après je fus dans son dressing aux proportions aberrantes. Et si j’ai pu penser une minute que j’évitais le pire, je voyais bien à présent que je m’étais largement fourvoyée.  

- Ne te fies pas à ses airs angéliques, crois-moi, elle est tout sauf un ange ! entendis-je Emmet achevé en bas, faisant redoubler de rires des autres.

Je serrai les dents, m’interdis d’hurler. En face de moi, une Alice rayonnante de malice s’afférait à effleurer des doigts des vêtements encore dans leurs étuis, flambants neufs.

- Pourquoi dois-je me changer ? m’enquis-je, essayant désespérément d’ignorer la voix d’Emmet qui me parvenait plus que clairement d’en bas.

- Parce que tu vas faire une petite promenade ! m’apprit-elle, souriante.

- Ah, oui ? m’alarmai-je, craignant de comprendre et je peux savoir où ça, et avec qui ?

- Avec Benjamin, bien sur ! répliqua-elle sur un ton d’évidence, distraite par son grouillement.

J’avais beau l’avoir deviné, cela ne m’empêcha pas de ressentir une soudaine bouffée de chaleur. Due au plaisir de la surprise- même gâchée- mais aussi à l’angoisse qui l’accompagnait. Quand sa main se posa sur un étui blanc, elle lâcha un soupir de contentement et s’empara du contenu, joyeuse.

- Tu aurais du le laisser me demander tout de même ! m’indignai-je.

- Oh ! Mais il va te demander, t’inquiètes! Je voulais juste avoir le temps de te rendre présentable.

- Sympa ! grommelai-je et tout ton travail du matin, t’en fais quoi ?

Elle se contenta de me tendre une pile de vêtements.

- Voilà ! Maintenant tu te changes et je saurais si tu as tout porté ou non, me prévient-elle.

Je m’aperçus avec un regain d’horreur -juste après m’être raisonnée pour la jupe-de ce qui trônait sur la pile, quelque chose en dentelles ? De la dentelle rose fuchsia !

- Bourreau!

Commentaire de l'auteur:
Merci d'avoir lu ^^ et désolée pour le retard.

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