Une mâtinée endiablée (pov Mélodie)
Le lendemain matin, je me réveille avec la sensation de n'avoir pas assez dormi. Les toquements insistants à ma porte finissent par m'arracher à ma torpeur.
Moi : "Encore cinq minutes", me murmurai-je, mais les coups se font de plus en plus insistants, ne me laissant pas d'autre choix que de me lever.
J'ouvre un œil, ma vision encore embrouillée par le sommeil. Qui diable peut bien venir me déranger à cette heure-ci ?
Moi : "Si c'est Alastor, je vais lui apprendre la politesse", grogné-je en me traînant hors du lit.
Les pas lourds me guident jusqu'à la porte, où j'ouvre dans un état qui aurait pu faire peur à n'importe qui.
Moi : "Je te jure, Alastor, si c'est toi...", commencé-je à dire avant d'être interrompue par la voix familière d'Angel.
Angel : "Alastor ?", demande-t-il.
Moi : "Oh... C'est toi, Angel", je réponds, baillant à m'en décrocher la mâchoire. "Désolée, j'ai cru que c'était Bambi".
Angel rit avant de me regarder d'un air espiègle, comme s'il avait deviné mes pensées.
Angel : "Qu'est-ce qui s'est passé avec Al ?", demande-t-il, visiblement curieux.
Moi : "Rien d'intéressant", je soupire, mes paupières lourdes de sommeil. "C'est un crétin et un goujat".
Angel arque un sourcil, semblant amusé par ma réponse.
Angel : "Ah bon ?", réplique-t-il.
Moi: J'acquiesce simplement, baillant de plus belle et frottant mes yeux pour tenter de chasser la fatigue.
Angel : "Dis, ça va ? Tu n'arrêtes pas de bailler et franchement... Tu ressembles à un zombie cette fois-ci...", remarque-t-il, un sourire taquin aux lèvres.
Moi : "Oui... Oui", je marmonne en m'étirant. "Ce n'est rien... Je ne suis juste pas du tout du matin".
Angel rit doucement.
Angel : "Toi, il te faut un café", conclut-il.
Moi : "Ouais...", je marmonne en me préparant à le suivre, mais il m'arrête d'un geste de la main.
Angel : "Je vais être "gentil" et ne pas t'embêter aujourd'hui...", annonce-t-il avec un sourire malicieux.
J'hausse un sourcil, perplexe.
Moi : "Hein ?"
Angel : "Tu es en pyjama, chaton. Tu devrais t'habiller et descendre après...", me conseille-t-il avec un petit sourire moqueur.
Je rougis de gêne en réalisant dans quel état j'étais.J'évite son regard, plaçant une main sur ma nuque avec embarras.
Moi : "Euh... Tu as raison. Merci, Angel...", je bafouille.
Angel : "C'est la seule fois où je te préviens, d'accord ?", me prévient-il avec un sourire en coin.
Moi : "D'accord", je réponds, acquiesçant timidement.
Angel me salue d'un signe de la main avant de s'éloigner, me laissant seule devant ma porte.
Je retourne dans ma chambre, cherchant dans mon armoire une tenue acceptable. Je finis par opter pour une robe blanche à manches en dentelle, que j'assortis avec des ballerines noires et des collants assortis.
Une fois prête, je prends une profonde inspiration avant de descendre, me sentant enfin présentable... Enfin, presque.
Je réunis mes longs cheveux noirs en une queue de cheval serrée. Là, je suis prête. Je me dirige vers la sortie et surtout vers le hall pour un café bien mérité. Les matins ont toujours été une épreuve pour moi, et aujourd'hui ne fait pas exception.
En bas des escaliers près du hall, je constate qu'Angel a disparu. Je m'attendais à le voir au bar, mais il est introuvable. Tant pis, je le retrouverai plus tard. Pour l'instant, je me concentre sur ma quête de caféine.
Je m'affale sur le premier tabouret disponible, posant ma tête sur le comptoir. Elle est lourde, trop lourde pour être soutenue.
Moi: " Bonjour Husker."
Husker: " Salut Gamine... Ça va ?"
Moi: "Oui... Oui, je ne suis pas du matin, c'est tout... Pas d'inquiétude."
Husker:" Ah d'accord..."
Je me tourne vers lui avec une demande.
Moi: " Dis Husker, pourrais-tu me préparer un café au lait avec deux sucres s'il te plaît ?"
Je lui adresse mon plus beau sourire.
Husker: "Ouais, si c'est demandé si gentiment, je ne peux pas refuser."
Je le remercie, puis il s'éclipse pour s'occuper de ma commande. Je repose ma tête sur le comptoir. Husker a l'air sympathique, presque familier... Il me rappelle Nathan, mon meilleur ami...Soudain, une voix familière résonne dans le hall... Alastor... Mon cœur se serre.
Alastor : "Bonjour my dear ! Bien dormi ?"
Moi : "Hum..."
Je ne veux pas lui parler... Pas après ce qu'il a fait. Je l'ignore, espérant qu'il comprenne le message.
Alastor : " Euh... Vous allez bien Mélodie ?"
Husker pose ma tasse entre Alastor et moi avec un bruit sec.
Husker:"Tiens, gamine !"
Je sursaute, reconnaissant la voix de Husker.
Moi : "Oh merci Husker."
Je remarque son étonnement lorsque je le remercie. Il doit être surpris... Mais pourquoi .... Après un flottement, je me reprends, prenant ma tasse entre mes mains tremblantes.
Alastor : "Bonjour my dear... bien dormi ?"
Son ton me crispe. Je refuse de lui montrer ma vulnérabilité.
Moi :"Je ne suis pas sourde Monsieur Alastor..."
Il grince des dents, mais je m'en fiche. Je lui tourne le dos.
Alastor : " Vous boudez, my dear ?"
Moi : " Ouais, mais contrairement à vous j'assume."
Après avoir vidé ma tasse cul sec et sauté du tabouret, j'entends Husker retenir un rire tandis qu'Alastor grogne dans sa barbe.
Alastor : " Vous êtes vraiment énervante..."
Sans me démonter, je saisis une sucette que je glisse dans ma bouche, puis je me tourne vers Alastor avec un sourire moqueur.
Moi : "Et vous, vous êtes vraiment susceptible."
Husker éclate de rire sous le regard furieux d'Alastor, qui serre sa tasse si fort qu'elle finit par éclater dans sa main.
Un rire intérieur me secoue. Aurais-je été trop loin ? Il semble incroyablement sensible... Alastor s'éclipse quelques instants plus tard, disparu dans les escaliers.
Je me tourne vers Husker, toujours pris de fou rire, ce qui me contamine également.
Husker: "Toi, tu n'es pas comme les autres."
Il semble se calmer un peu... Pourquoi cette remarque ? C'est étrange...
Moi : " Bien sûr que si, je suis comme tout le monde... Je suis basique..."
Husker rit de bon cœur.
Husker: "Ouais, si tu le dis... Alors, gamine, qu'est-ce que tu vas faire aujourd'hui ?"
Moi: " Je ne sais pas... Probablement explorer l'hôtel ?"
Husker:"Tu veux que je te fasse la visite guidée ?"
Moi: "Non, ne t'inquiète pas, je vais me débrouiller."
Husker: "Comme tu veux, alors..."
Je fais signe à Husker et je commence, comme prévu, à explorer l'hôtel. Je me promène dans les couloirs, inspectant chaque pièce ouverte. L'hôtel est bien moins effrayant en plein jour...
Je tente de m'orienter dans le dédale de couloirs lorsque j'aperçois Nifty, traînant un énorme sac de linge sale. Il est trois fois plus grand qu'elle, elle ne pourra jamais le porter seule... Je dois lui venir en aide.
Moi: " Bonjour Nifty."
Nifty: "Bonjour, mademoiselle Mélodie."
Avec un sourire, j'attrape le sac qu'elle peine à soulever et le porte avec précaution.
Nifty: " Euh... Qu'est-ce que vous faites, mademoiselle Mélodie ?"
Moi: "Je t'aide, tout simplement... Pourquoi ?"
Nifty me regarde, l'air perplexe, comme si elle peinait à comprendre mes intentions.
Nifty: " Euhhhhhhhhhh ?"
Moi:"Bon, on doit l'amener où, ce sac ?"
Nifty:" Par ici..."
Nous nous dirigeons vers la laverie. Une fois à l'intérieur, je mets le sac sur une table et commence à le décharger. Nifty reste à l'entrée, observant mes actions avec une certaine méfiance.
Je trie rapidement le linge, le séparant par couleur et type de tissu, puis je le charge dans les machines. Les gestes sont familiers, presque réconfortants.
Alors que je me concentre sur mes tâches avec les machines, je sens le regard insistant de Nifty sur moi. Son expression trahit une surprise teintée de méfiance.
Nifty: " Pourquoi m'aides-tu ? Es-tu à la recherche d'informations sur quelqu'un ? Quel est ton dessein ?"
Sa voix porte une pointe de suspicion, comme si elle cherchait à déchiffrer mes intentions.
Moi: " Non, rien de tout cela... Je vois simplement quelqu'un dans le besoin et j'interviens."
Nifty me fixe un moment, évaluant ma réponse.
Nifty:"Tu n'attends rien en retour, Mélodie ?"
Moi:"Non, vraiment pas. Je suis juste heureuse de pouvoir être utile."
Son regard se radoucit légèrement, mais une certaine agacement persiste.
Nifty:"Bien, alors viens avec moi, Mélodie."
Moi: " S'il te plaît, Nifty, tutoie-moi et appelle-moi juste Mélodie."
Nifty: " D'accord, Mélodie."
Nous échangeons un léger sourire avant de monter sur le toit... Quelle ascension... moi qui suis une passionnée de sport, là, je l'ai relevée... Waouh... Une fois arrivées, nous accrochons le linge sur les cordes tendues tout en échangeant quelques mots...
Après avoir terminé, je me tourne vers Nifty.
Moi: " Alors, que fait-on maintenant ?"
Nifty:" On ?"
Moi:"Oui, pourquoi pas ? Je n'ai rien de prévu aujourd'hui, autant te prêter main-forte."
Nifty ouvre grand les yeux, esquissant un large sourire tout en me tendant timidement une liste de tâches.Je suis abasourdie en découvrant l'étendue de ses responsabilités ! ... Impossible ! Elle en a pour toute la journée ! Et elle gère tout cela seule !
Heureusement que je suis là pour l'aider. Je déchire la liste en deux sous le regard paniqué de Nifty.
Nifty: " Qu'est-ce que tu fais !"
Je lui tends une partie avec un doux sourire chaleureux.
Moi: " Tiens, tu t'occupes de ça et moi de ça."
Nifty: "Vraiment ? Tu vas m'aider et faire tout ça ?!"
Moi: " Oui, Nifty. Mais montre-moi juste où trouver les produits d'entretien... Sinon, je ne pourrai rien faire..."
Nifty: " C'est vrai... Tu vas..."
Des larmes montent à ses yeux... Je... je ne voulais pas la faire pleurer... Arrête, Nifty, ne pleure pas. Je m'agenouille à sa hauteur, caressant doucement ses cheveux et lui adressant un sourire chaleureux.
Moi: " Oui, Nifty, je te promets de faire tout ce qui est noté sur cette feuille."
Nifty: " D'accord."
Elle tente d'attraper ma main avec un sourire, mais je la retire doucement.
Nifty:" Ah oui... Désolée..."
Moi:" Ce n'est rien, Nifty."
Je continue de lui caresser la tête avec le même sourire bienveillant. Allez, ne pleure plus, Nifty... Elle esquisse un sourire tout en se frottant les yeux, puis m'emmène au local d'entretien... Descendre les escaliers est bien plus aisé que de les monter. Nifty me fournit tout ce dont j'ai besoin : balais, serpillière, seau, etc...
Moi:" Allez, au travail !"
Nifty: "Ouais !"
Je me mets à œuvrer de mon côté : balayer et nettoyer l'aile ouest, dépoussiérer les rideaux et la tapisserie, nettoyer les vitres... laissant Nifty vaquer à ses occupations. La matinée s'étire lentement jusqu'à ce que j'atteigne enfin ma dernière corvée : arroser le jardin... Attendez... Il y a un jardin ! Mon cœur bondit de joie à cette découverte inattendue.
Je m'engage dans une recherche méticuleuse, ayant négligé de repérer cette oasis de verdure lors de mes précédentes explorations. Par ici ? Ou par-là ?
Enfin, je le trouve ! Et quelle découverte ! Devant moi s'étale un jardin couvert, luxuriant et baigné de lumière... Suis-je toujours en enfer ? C'est une vision splendide qui s'offre à moi.
Je déambule dans les allées, émerveillée par les parterres de fleurs, les arbres majestueux, les buissons odorants... Chaque détail semble avoir été soigneusement pensé. Je saisis le tuyau d'arrosage et commence à nourrir cette oasis en chantonnant, me sentant étrangement chez moi... Mon regard s'arrête devant un parterre de rosiers. Je m'accroupis pour humer leurs délicates fragrances. Un sourire de contentement se dessine sur mon visage. Même en enfer, la beauté de la nature subsiste, inchangée...
Soudain, une voix me tire de ma contemplation :
Alastor :"J'ignorais que vous adoriez les fleurs, my dear."
Je sursaute violemment, lâchant presque le tuyau d'arrosage... Bon sang, Alastor ! Encore une fois, il m'a surprise de façon inattendue, et cela semble l'amuser ! Il me tend la main avec un large sourire amusé... Maintenant que je suis au sol, tu veux m'aider, Bambi ! Dans tes rêves ! Je le toise, les joues gonflées d'irritation, et l'asperge avec le pistolet du tuyau.
Alastor : " MADEMOISELLE MÉLODIE !"
Alastor se métamorphose alors en une forme démoniaque, exprimant une colère contenue, ce qui ne fait que m'amuser davantage. Je me redresse seule, plongeant mon regard dans le sien, qui dégage une furieuse rage.
Moi :"Je vous avais bien dit d'arrêter, n'est-ce pas ?Vous n'avez que ce que vous méritez..."
Je range le tuyau d'arrosage avec un air dédaigneux, laissant Alastor sur place, et quitte le jardin couvert... Ai-je peut-être été trop loin ? Peut-être devrais-je m'excuser cette fois ? Il est possible qu'il n'ait pas apprécié l'eau, après tout...
Alors que je passe à côté de la cuisine, je remarque l'absence de Nifty... C'est étrange, elle devrait être là à cette heure, presque midi... Peut-être est-elle encore occupée avec ses corvées ou bien n'a-t-elle pas vu le temps passer. Bon, je vais donc prendre les choses en main. Attrapant le tablier rouge qui pend à proximité, je refais ma queue de cheval et me dirige vers le frigo... Qu'est-ce que je pourrais bien préparer pour le déjeuner ? Hummmmmmmm... Après cinq minutes de réflexion, je me décide pour un plat français : du poulet basquais.
Je me lave les mains, l'hygiène avant tout. Rassemblant les ingrédients, je commence à cuisiner en chantonnant... Je réunis tous les ustensiles nécessaires, les ingrédients et les condiments, m'acclimatant à cette cuisine... Lorsque j'allume la gazinière, des grésillements se font entendre... Alastor ?
Moi : "Qu'est-ce que vous voulez, Monsieur Alastor ?"
Alastor : " Que faites-vous ?"
Moi : "Eh bien, cela ne se voit pas ? Je prépare le déjeuner. Comme Nifty n'était pas là, je me suis dit que je pourrais lui rendre service en prenant le relais."
Les grésillements cessent, laissant place à des ricanements... Se moque-t-il de moi ?
Alastor : " Mademoiselle Mélodie..."
Moi : " Oui, Monsieur Alastor ?"
Je me tourne doucement vers lui, alors qu'il se tient dans l'encadrement de la porte.
Oh... Mon cœur s'emballe. Il s'est changé et franchement, il est plutôt charmant ainsi... Alastor porte une simple chemise rouge avec un nœud papillon et un pantalon noir à bretelles... Il est vraiment élégant ainsi... Oh là là, qu'est-ce qui me prend... Je me claque les joues pour reprendre mes esprits...
Bambi cesse de rire et me regarde avec un large sourire.
Alastor : " Mademoiselle Mélodie, c'est moi qui prépare les repas dans cet hôtel... pas Mademoiselle Nifty. J'allais justement à la cuisine quand je vous ai vu vous diriger vers le jardin."
Je me sens gênée... C'est de ma faute s'il n'a pas pu cuisiner à l'heure... Attends... Alastor sait cuisiner !? Il s'approche de moi, pénétrant dans mon espace vital, et qu'est-ce que tu fais, Bambi !
Je me retourne vivement vers le plan de travail. Il s'arrête et recule même de quelques pas.
Moi : " Bah, j'ai commencé donc je vais terminer et..."
Alastor : "Vous voulez de l'aide ?"
Alastor me coupe la parole ! Sérieusement ? Encore ? Cette fois-ci, je ne vais pas laisser passer ça.
Moi :"Vous savez que c'est impoli de couper la parole aux autres, Monsieur Alastor."
J'entends des grésillements et des grognements... Peut-être devrais-je arrêter d'être si acerbe avec lui... Je vois bien qu'il essaie de bien s'entendre avec moi. Je vais enterrer la hache de guerre, mais je vais quand même continuer à le taquiner de temps en temps...
Moi: " Si vous voulez, vous pouvez m'aider..."
Alastor cesse de grésiller, ses yeux manifestent même une légère surprise à mes paroles. Il s'approche de moi, prenant place à côté, mais gardant une distance respectueuse.
Alastor: " Quel plat préparez-vous ?"
Moi: "Un plat français : du poulet basquais"
Je dépose le poulet dans la cocotte avec précaution, sentant son regard posé sur moi.
Alastor: " Je ne savais pas que vous saviez cuisiner, my dear."
Moi:" Et vous, je ne savais pas que vous aviez ce talent."
Je m'attèle à émincer les oignons, les faisant dorer dans le beurre, tandis que l'atmosphère de la cuisine se charge d'un doux effluve de cuisine.
Moi: " Il y a beaucoup de choses que vous ignorez sur moi, Monsieur Alastor."
Alastor:"S'il vous plaît... Mélodie."
Un soupir échappe de ses lèvres, dénotant une certaine affection dans son ton.
Moi:" D'accord... Mélodie."
Un sourire timide émerge sur son visage, presque imperceptible derrière son sourire forcer, mais présent.
Alastor: "Alors ? Vous aimez cuisiner et les fleurs ?"
Moi:" Oui... Si vous voulez m'aider, vous pouvez émincer les légumes."
Alastor: "D'accord, ma chère, mais..."
Moi:" Mais ?"
Alastor: " Pouvez-vous me rendre mon tablier ?"
Moi: "Oh ! Euh... Oui.
Je retire le tablier que je porte, le lui tendant avec un peu de gêne, observant ses traits avec attention.
Je reprends ma tâche, plaçant le poulet dans la cocotte, m'efforçant de ne pas le froisser par mes gestes maladroits. Mais je suis consciente de son regard sur moi, une présence rassurante dans cette cuisine animée.
Alastor claque des doigts et un charmant tablier noir à motif de chat apparaît sur moi, un détail qui ne manque pas de me faire sourire.
Alastor : " Il serait dommage que vous abîmiez votre magnifique robe blanche."
Moi:"Oh... Merci, Alastor."
Je lui adresse un sourire reconnaissant, appréciant ce geste attentionné. Mais comme hier, il détourne le regard, se retirant pour accomplir la tâche que je lui avais confiée plus tôt.
Nous travaillons en silence, chacun concentré sur sa tâche, presque oubliant sa présence.
Moi :" Bon, il reste encore 40 minutes de cuisson. Que devrions-nous préparer en accompagnement ? Des pâtes... Des pommes de terre ? Des frites ?"
Je remarque du coin de l'œil qu'Alastor lève légèrement le doigt pour intervenir.
Moi: " Non, des pâtes... Des pâtes seront parfaites."
Je sens le regard dubitatif d'Alastor, ce qui me fait sourire timidement en plaçant ma main sur ma nuque.
Moi:" Désolée... J'ai tendance à réfléchir à voix haute, comme avant..."
Alastor:"Ce n'est rien, my dear."
Je me sens encore plus gênée, baissant la tête alors que je me dirige vers le garde-manger pour attraper les pâtes... Une honte palpable m'envahit.
Soudain, mon pied heurte un meuble... Je commence à perdre l'équilibre, me préparant au choc, mais je sens des mains m'attraper, se refermer autour de ma taille.
Alastor:" Est-ce que ça va ?"
J'ouvre les yeux... Alastor m'a rattrapée... Je sens mes joues rougir à nouveau... Non ! Ce n'est pas possible...Je me libère rapidement de ses bras.
Moi: " Euh... Oui... Oui, ça va, désolée, je suis juste un peu maladroite... Enfin... Peut-être beaucoup..."
Un sourire amusé se dessine sur le visage d'Alastor.
Alastor:"Vous êtes maladroite un peu ou beaucoup, my dear ?"
Je reprends mes esprits, me rappelant ce que je devais faire... Mais... Quel était mon plan déjà ? Ah oui, les pâtes... Alastor baisse la tête... Je lui dois une réponse...
Moi: " Ma sœur disait souvent que j'avais deux mains droites et deux pieds gauches. Je ne compte plus le nombre de services à vaisselle que j'ai brisé sans le vouloir."
Alastor: " Je vais devoir faire attention avec le mien alors."
Moi: " Oui, c'est certain..."
Nous partageons un rire complice... Peut-être que j'avais mal jugé Alastor. Mais je ne peux m'empêcher de sentir mon cœur battre la chamade, une sensation que je m'interdis d'explorer.
Moi: " Alastor... Merci de m'avoir rattrapée malgré notre petit problème."
Alastor:"Oh... De rien, my dear."
Un sourire timide se dessine sur mes lèvres alors que je croise son regard.
Alastor:" Mademoiselle Me..."
Un grognement involontaire m'échappe... Mademoiselle !... Mais son sourire doux apaise ma frustration.
Alastor: " Désolé, Mélodie. Je voulais juste vous dire que je..."
Nifty: "Mélodie !"
Nous nous retournons tous les deux vers Nifty, qui fait irruption dans la cuisine, semblant un peu paniquée.
Moi:"Oui, Nifty ?"
Nifty: "Tu pourrais..."
Elle semble se recroqueviller sur elle-même, comme si elle craignait quelque chose, ou de quelqu'un...Je m'interpose entre elle et Alastor, ressentant une tension étrange dans l'air.
Moi: "Nifty ? Que veux-tu me demander ?"
Nifty: " Tu peux venir m'aider, je dois coudre des rideaux... Mais... Mais je n'y arrive pas toute seule... Alors tu peux..."
Moi:" J'arrive, Nifty."
Je me tourne vers Alastor, et je suis surprise de le voir redevenu normal, comme si rien ne s'était passé. Je lui adresse un sourire reconnaissant, avant de partir avec Nifty. Je me demande ce qu'Alastor voulait me dire... Peut-être plus tard. Après avoir aidé Nifty, nous rejoignons la salle à manger où Husker et Angel nous attendent.
Angel: " Ah ! Te voilà, mon chaton. Je t'ai cherchée partout toute la matinée... Oh ? Tiens ? Nifty ? Tu manges avec nous aujourd'hui ? D'habitude, tu n'as pas le temps."
Nifty: " Oui ! Mais c'est grâce à Mélodie, j'ai tout fini parce qu'elle m'a aidée... C'est une bonne ménagère..."
Je souris modestement, un peu embarrassée par les compliments.
Husker: " En plus, Al m'a dit qu'elle avait fait le déjeuner."
Angel:"Nan ?! Sérieux ! Mon chaton, toi, tu es une femme à marier."
Je sens mes joues s'embraser... Pourquoi Angel dit-il ça ? Je tente de dissimuler mon embarras en me frappant les joues pour me calmer. Ce geste nerveux m'a toujours aidée à retrouver mon calme lorsque mes émotions menaçaient de prendre le dessus...
Angel: " Alors, qu'est-ce que tu nous as préparé de bon ?"
Moi: " Euh, et bien, j'ai longuement hésité entre les pâtes Carbonara et le poulet basquaise."
Les yeux d'Angel s'illuminent soudainement, attendant ma réponse avec impatience.
Moi: "J'ai opté pour le poulet."
Un soupir déçu s'échappe d'Angel...
Moi: "Qu'est-ce qu'il y a ?"
Angel: " Mon chaton, je suis italien, je rêve de bonnes pâtes Carbonara, mais Al refuse d'en faire."
Je ris et lui donne une pichenette affectueuse sur le front.
Moi:" La prochaine fois que je cuisine, Angie, promis."
Un sourire se dessine sur leurs lèvres alors qu'Alastor entre dans la pièce avec la marmite.
Alastor:"Vous pouvez vous mettre à table."
Nous obéissons rapidement, Alastor claque des doigts, faisant apparaître nos assiettes remplies du déjeuner.
Moi:" Charlie et Vaggie ne sont pas là ?"
Husker:"Non, gamine, elles sont parties je ne sais où..."
Moi: "Oh dommage... J'aurais aimé mieux les connaître... Peut-être demain..."
Ils prennent une bouchée de mon plat, et après l'avoir goûtée, leurs expressions changent instantanément en un air de surprise.
Moi: " Euh... Il y a un problème ? Ce n'est pas bon ?"
Angel: "Tu rigoles, c'est trop bon !"
Sa réaction théâtrale me fait sourire, bien que je sente une pointe de gêne monter en moi.
Husker:" Angel !"
Nifty: " Il a raison ! C'est délicieux, Mademoiselle Mélodie."
Je fronce légèrement les sourcils, légèrement mal à l'aise.
Moi: " Nifty... Mélodie, s'il te plaît. Et pas besoin de me flatter ainsi, ce n'est qu'un poulet basquais, ce n'est pas du cinq étoiles."
Je sens les joues me picoter, gênée par l'attention.
Alastor: " My dear, il faut rendre à César ce qui est à César. C'est délicieux."
Son compliment me fait rougir et sourire timidement... Non, pas parce que Bambi aime mon plat.
Moi: " Merci. Et encore, je n'ai pas pu faire le dessert."
Je m'en veux presque de mentionner mes imperfections culinaires...
Nifty: "Oh, tu sais faire de la pâtisserie ?"
J'acquiesce nerveusement, espérant ne pas attirer trop l'attention.
Angel:"Comme je l'ai dit, une femme à marier."
Le commentaire d'Angel me fait sourire, mais je me sens encore plus mal à l'aise.
Husker rit sous ma gêne, tout comme Angel et Nifty, mais Alastor se cache derrière un grand journal... Pourquoi est-ce que je cherche son soutien ? Je soupire, gênée.
Angel: "Tu sais faire quoi d'autre ?"
Moi: "Oh, beaucoup de choses. Je suis douée de mes mains malgré ma maladresse...Ils se moquaient beaucoup de ce paradoxe."
Alastor: " Ils ?"
Son intervention me fait baisser les yeux, me plongeant dans une introspection soudaine... Je me demande ce que sont devenus mes amis, s'ils ont surmonté ma mort, s'ils se sentent coupables... Espérons qu'ils aient continué notre projet... Sont-ils heureux malgré tout ? Ils me manquent...
Angel: - Mélo ?
Un frisson traverse ma colonne vertébrale alors que je me perds dans mes pensées... Est-ce qu'ils me rejoindront un jour ? Est-ce qu'ils comprendront mon geste ? Est-ce qu'ils accepteront ?
Angel: - Mélodie !
Sa voix me tire brusquement de ma rêverie. Tout le monde me regarde maintenant, même Alastor... Leurs regards empreints d'inquiétude me rappellent à la réalité. Je me reprends, claque mes joues et esquisse un sourire pour dissiper toute tension.
Moi:" Désolée, juste des pensées qui me traversent l'esprit... Ce n'est rien."
Un silence lourd s'installe à table... Ma maladresse sociale a jeté un froid, et je m'en veux.
Angel: " Tu sais quoi, cette après-midi, mon chaton, tu viens avec moi. On va faire du shopping."
Je suis sur le point de décliner, mais avant que je puisse répondre, Nifty m'interrompt avec un sourire encourageant.
Nifty: " Tu peux y aller, grâce à toi, j'ai fini les corvées. Je vais pouvoir me détendre cet après-midi... Ça fait longtemps que je n'ai pas fait cela. Merci !"
Je lui rends son sourire avec gratitude.
Moi: "Il n'y a pas de quoi, Nifty... Bon, d'accord, Angie."
Angel: " Génial ! Je connais une petite boutique... Tu vas adorer, il y a des robes magnifiques et..."
Moi:" Angel ! Angel, je préfère aller dans un magasin de tissus pour les vêtements."
Leurs regards curieux s'arrêtent sur moi, et je me sens obligée d'expliquer.
Nifty et Angel: "Un marchand de tissu !"
Ils s'exclament ensemble, intrigués par ma proposition. Husker semble indifférent, plongé dans ses pensées, tandis qu'Alastor feuillette distraitement son journal.
Nifty: " Pourquoi ?"
Je prends une grande inspiration avant de répondre.
Moi: " Je fais mes vêtements moi-même, c'est plus économique... Tenez, cette robe, je l'ai faite il y a 2 ans et..."
Angel: " Attends, tu réalises toutes tes tenues !"
Je hoche la tête timidement, sentant mes joues s'empourprer sous leur regard étonné.
Husker renverse presque son verre en réaction à ma révélation surprenante.
Nifty:" Wahouuuu."
Husker: " Pas mal, Gamine, tu es vraiment douée de tes mains."
Angel: " Douée ! Elle est géniale, oui ! D'accord, je vais t'y emmener, mais à une condition... Tu me fais une tenue."
Nifty: " Moi aussi ! Moi aussi !"
Je souris devant leur enthousiasme.
Moi: " Vendu, je vous les ferai... Husker, tu en veux une ?"
Husker secoue la tête avec un petit rire.
Husker:"Non... Non, ça va, gamine."
Je prends note de sa demande. Mais je peux quand même me faire des accessoires a Husker ... ç'est ce que je vais faire...
Moi: " Alastor ?"
Alastor: " Pourquoi pas, my dear. Faites comme vous le désirez."
Son attention reste captivée par son journal... Il doit y avoir des informations intéressantes.
La table se vide progressivement, et je me lève aux côtés d'Angel. Nous nous dirigeons ensemble vers la sortie, laissant derrière nous le tumulte de la conversation animée.
Alastor: "Vous rentrez à quelle heure ?"
La voix d'Alastor perce l'atmosphère comme un éclair. La question résonne dans ma tête, familière, mais chargée d'une lourdeur inattendue. Un frisson me parcourt, les souvenirs refont surface, douloureux et obsédants.
Angel, à côté de moi, tente d'alléger l'ambiance avec son humour habituel.
Angel: " Oh, mon mac à la fraise s'inquiète pour moi..."
Mais Alastor, lui, se montre plus sérieux, rangeant son journal d'un geste ferme, son regard fixé sur Angel.
Alastor: " Non, Angel ! C'est juste pour savoir."
Un écho du passé résonne en moi, une image fugace de quelqu'un, assis sur le canapé, l'air détendu mais le regard insistant... « Lui », toujours « lui ». Je secoue la tête, chassant ces pensées oppressantes.
Moi: " Qu'est-ce que cela peut te foutre ?!"
Mes propres paroles me surprennent, brisant le silence pesant de la pièce. Alastor me fixe, perplexe. Une vague de regret m'envahit, mais il est trop tard pour revenir en arrière. Je me sens mal à l'aise, submergée par mes émotions.
Sans attendre de réponse, je fais volte-face et m'échappe à l'extérieur, l'air frais me fouettant le visage. La panique me serre la poitrine, mais je me force à respirer profondément, tentant de calmer les battements frénétiques de mon cœur.
Juste au moment où je pense à m'excuser auprès d'Alastor, Angel surgit, tenant ma capeline et mon bonnet d'un air prévenant. Je lui adresse un sourire reconnaissant, appréciant sa présence rassurante.
Angel: " Un mauvais souvenir, pas vrai ? Si tu veux en parler, je su..."
Moi:"Merci, Angel."
Je lui coupe la parole, ne voulant pas replonger dans ces souvenirs douloureux. Il hoche la tête avec compréhension.
Angel: "D'accord... Bon, go shopping, mon chaton ?"
Moi:" Ouais, allons-y !"
Enfilement rapide de mes affaires, je suis Angel dans les rues animées de Penta City. Il m'explique les subtilités de ce territoire infernal, décrivant les alliances et les rivalités qui régissent cette société chaotique.
Arrivés au Marchand de tissu, je m'attarde sur chaque rouleau de tissu, savourant chaque texture et chaque couleur. Malgré le regard malsain du vendeur, je reste concentrée sur mes achats, m'imaginant déjà toutes les créations que je pourrais réaliser.
Une pensée fugitive me traverse l'esprit, celle de Pearl. Elle adorerait être ici avec moi, partageant ma passion pour la couture. Cette pensée éveille en moi un pincement de nostalgie, mais je chasse rapidement cette émotion, me concentrant sur l'instant présent.
La journée se poursuit, ponctuée de rires et de conversations légères avec Angel. Je savoure chaque instant, oubliant temporairement mes tourments intérieurs.
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