Retour à Hotel( pov Alastor)
Dans l'obscurité veloutée du salon, je reste planté là, figé, incapable de comprendre ce qui se passe. Les mots résonnent encore dans ma tête, comme des échos étranges dans un univers de confusion. Je scrute la porte, là où elle vient de disparaître, et je me demande si tout cela n'est qu'un rêve étrange ou une illusion fugace.
Une bouffée de vent traverse la pièce, faisant danser les ombres autour de moi, mais je reste là, pétrifié par l'incertitude qui m'envahit. Pourtant, même dans cette confusion, je sens de nouveau le désir insatiable de la protéger émerger en moi. Je remarque Shadow commencer à la suivre, mais je le rappelle à moi. Un pacte doit être respecté, c'est ce que je me répète, mais pourquoi ai-je accepté cela, surtout après ce qui se passe ce soir-là ?
Les souvenirs de cette nuit tourbillonnent dans mon esprit, une cascade d'émotions contradictoires. La peur, la colère, mais aussi ce sentiment irrépressible d'attachement envers elle.
Je revois la terreur qui l'avait parcourue lors de sa crise de somnambulisme, revivant un moment de son passé pendant cette crise.
Une bouffée de culpabilité m'envahit alors que je réalise que j'avais un moyen de la réconforter, mais j'ai hésité par peur. Une peur que je déteste ressentir, une peur qui m'a paralysé, me laissant impuissant.
Je me déteste pour ma faiblesse, pour avoir laissé cette peur dicter mes actions, pour avoir permis à cette peur de me transformer en un spectateur impuissant de sa douleur.
Pourtant, même au milieu de cette tourmente émotionnelle, je refuse de laisser cette peur me dominer. Je serai là pour elle, quoi qu'il en coûte... même si maintenant ce pacte me contraint. Je veux juste ne pas être comme lui, ne pas l'opprimer, ne pas la contrôler comme il le faisait apparemment. Je dois essayer... essayer de réprimer ce côté contrôlant en moi, même si au fond de moi, j'aimerais l'enfermer pour la protéger.
Je sais que ce serait une erreur, que cela ne ferait que la rendre malheureuse, peut-être même me haïr, et cela, je ne le veux pas. Je veux qu'elle me donne son cœur librement, qu'elle soit heureuse, qu'elle trouve le bonheur dans son propre chemin.
C'est un combat intérieur difficile, une bataille entre mes instincts protecteurs et ma volonté de la laisser vivre sa vie pleinement. Mais je suis prêt à faire ce sacrifice, prêt à me retenir pour son bien-être, car son bonheur est ce qui compte le plus pour moi. Et même si cela signifie lutter contre moi-même...
La nuit, je me retrouve à revivre sa crise, à ressasser les jours passés ici, chaque mot qu'elle m'a dit, chaque sourire échangé. Chaque détail prend une signification nouvelle dans le contexte de cette révélation troublante. Chaque interaction, chaque moment partagé, me hante.
Je me perds dans les méandres de mes pensées. Chaque fois que je ferme les yeux, je la revois, perdue dans sa détresse, et je me demande ce que j'aurais pu faire différemment. Aurais-je dû remarquer les signes avant-coureurs, aurais-je dû être plus attentif, plus présent ?
La nuit semble interminable... Mais elle se finit sans que je n'aie fermé les yeux. Je m'en rends compte quand elle s'approche de moi pour voir si je dormais. Un sursaut m'échappe alors que je réalise que je n'ai pas remarqué sa présence.
Un sentiment de gêne m'envahit alors que je me rends compte à quel point j'ai été absorbé par mes pensées. Je lui offre un sourire timide, tentant de dissimuler ma surprise et mon embarras. Son regard empreint d'inquiétude et de douceur m'apaise, me faisant sentir moins seul dans ce tourbillon d'émotions.
Romane : "Tu as bien dormi ? Tu... tu as dormi ici ?"
Son interrogation me prend au dépourvu, et je sens mon cœur s'emballer. Je ne peux pas me permettre de l'inquiéter davantage, de lui montrer à quel point cette nuit a été difficile pour moi. Je ne veux pas attirer encore plus sa pitié.
Moi : "Tout va bien, my dear !"
Je tente de paraître détendu, de dissimuler l'agitation qui brûle en moi. Mais Romane semble percevoir quelque chose dans mon attitude, dans mes yeux peut-être. Son regard soutenu me met mal à l'aise, mais je refuse de céder à la vulnérabilité.
Romane : "C'est aujourd'hui ?"
Je suis déconcerté par sa question. Qu'est-ce qui se passe aujourd'hui ? Je n'ai aucun souvenir d'un événement prévu. Romane penche la tête, manifestant son interrogation, et je sens mon estomac se nouer d'appréhension.
Moi : "On avait prévu quelque chose..."
Je cherche fébrilement mes mots, essayant de comprendre ce qui s'est passé. Romane se tourne vers moi, une expression neutre sur son visage, mais ses yeux trahissent une lueur d'interrogation.
Romane : "Les routes semblent dégagées. Devrions-nous rentrer maintenant ?"
Son ton est calme, mais je sens le poids de sa question. Rentrer signifie affronter la réalité, répondre aux questions persistantes de nos collègues. Pourtant, je ne peux pas la retenir ici indéfiniment, et nos proches doivent être inquiets...
Moi : "Oui, peut-être..."
Je capitule finalement, acceptant l'inévitable retour. Mais alors que nous nous apprêtons à partir, une vague d'appréhension me submerge. Les regards curieux et les interrogations qui nous attendent à l'Hazbin Hotel... Comment vais-je gérer cela ?
Alors que nous avançons sur le chemin, une confusion grandissante m'envahit. Romane semble convaincue que quelqu'un nous suit, mais mes ombres ne détectent aucune présence.
Pourtant, l'atmosphère est chargée d'une étrange tension, comme si nous étions observés, traqués par quelque chose que je ne peux pas percevoir.
Je lutte pour démêler cette contradiction. Est-ce que Romane se trompe, ou bien suis-je aveugle au danger qui nous entoure ? Les deux options sont troublantes à considérer.
D'un côté, Romane peut simplement être paranoïaque, peut-être à juste titre étant donné son passé. Mais d'un autre côté, mes compétences sensorielles sont généralement fiables, et si mes ombres ne détectent rien, cela pourrait signifier que nous sommes confrontés à quelque chose de bien plus subtil.
La perplexité m'envahit alors que nous poursuivons notre route. Chaque bruissement dans les buissons, chaque démon dans l'obscurité, me met en alerte, mais je ne peux pas identifier la source du malaise.
Finalement, nous atteignons l'Hazbin Hotel sans incident majeur, mais l'incertitude persiste, planant comme un nuage sombre au-dessus de ma tête.
Alors que Romane entre doucement dans l'hôtel, avant même qu'elle ait eu le temps de franchir complètement le seuil, je la vois faire un saut d'une agilité remarquable sur le côté, évitant de justesse l'étreinte de Charlotte.
Charlotte : "Où étiez-vous passé ? J'étais morte d'inquiétude !"
Romane : "Je suis désolée, Charlie. Nous nous sommes retrouvés bloqués par la neige... Heureusement, nous n'étions pas loin du manoir d'Alastor par chance."
Charlotte se tourne vers nous avec les yeux brillants d'une lueur romantique, comme si notre simple récit avait déclenché en elle des imaginations de grandes aventures.
Cependant, cette réaction m'agace. Je me sens frustré par l'idéalisation de Charlotte, qui semble ignorer la réalité de notre situation. Nous n'avons pas vécu une grande aventure, mais plutôt une simple mésaventure due à la neige... Enfin, pas dans tous les sens. J'ai pu passer plus de temps seul avec ma Romane, loin des regards curieux et des préoccupations extérieures. Malgré la situation délicate dans laquelle nous nous sommes retrouvés, j'ai apprécié ces moments privilégiés avec elle. C'était comme si le reste du monde n'existait pas.
Nous échangeons un regard complice avec Romane, conscients du décalage entre la perception de Charlotte et la réalité de ce qui s'est passé.
Charlotte secoue légèrement la tête, puis elle esquisse un sourire radieux.
Charlotte : "Eh bien, je suis juste contente que vous soyez de retour sains et saufs. On se fait assez de soucis pour vous deux, vous savez."
Romane : "Encore désolée."
Elle le dit avec un ton sincère alors qu'elle entre dans l'hôtel avec la même agilité que précédemment. Charlotte la suit, et je fais de même.
Angel : "Bah alors, minette, mac à la fraise... Vous avez mis du temps à rentrer."
Son ton est taquin, mais une pointe d'irritation perce dans ma réponse intérieure. Je préférerais qu'il ne soit pas là avec ses remarques perverses...
Romane : "Oui, et je vais très bien. Je monte dans ma chambre d'accord."
Elle répond avec assurance tout en évitant habilement tout le monde avec une grâce naturelle. Le fait qu'elle soit un démon chat n'est pas pour rien dans sa capacité à esquiver les interactions sociales qu'elle préfère éviter. Je lui adresse un léger sourire complice avant de la suivre du regard alors qu'elle s'éloigne... mais soudain, je sens les regards de Charlotte, Angel et Husker se tourner vers moi.
Un frisson d'appréhension me parcourt alors que je réalise que je suis sur le point d'être confronté à leurs interrogations. Mon sourire complice s'efface lentement, remplacé par une expression plus sérieuse.
"Oh non, elle m'a refilé la patate chaude", je pense, sentant le poids de la responsabilité qui m'incombe désormais.
Angel, toujours taquin, demande : "Alors ?"
Je prends une profonde inspiration avant de répondre, essayant de choisir mes mots avec précaution tout en gardant une certaine réserve
Moi : "Sans commentaire."
Charlotte : "Mais Al ! S'il te plaît, il s'est passé quoi ? Vous avez disparu pendant 3 jours et vous revenez comme si de rien n'était."
Je soupire intérieurement, réalisant que je ne pourrai pas échapper à leurs questions.
Moi : "Il ne s'est rien passé du tout, on a été surpris par la neige et voilà, on s'est retrouvés bloqués dans mon ancien manoir et c'est tout."
Angel : "Vraiment ? Rien de croustillant... fait chier."
Moi : "Plait-il ?"
Je le foudroie du regard ce qui fait bondir Angel. Voilà, qu'il n'oublie pas à qui il a affaire, cette petite araignée.
Charlotte : "D'accord, pas besoin de t'énerver. Je suis contente que vous soyez rentrés. On va pouvoir reprendre les activités et la publicité... je vais refaire des prospectus."
Son ton est doux, cherchant à apaiser la tension qui s'est rapidement installée. Je me détends légèrement, reconnaissant son pragmatisme.
Charlotte disparaît dans les escaliers à son tour... Je me tourne alors vers Husker, qui avait déjà posé un verre sur le bar.
Husker : "Alors, rien du tout ?"
Angel, toujours aussi taquin, lance un "Aller Bam..." mais je le fais taire d'un claquement de doigts, agacé par son comportement.
Moi : "On a conclu un pacte."
Husker brise le verre qu'il lave, manifestant sa frustration
Husker : "Tu ne lui as pas pris son âme quand même !"
Moi : "Non... Et je te prie de baisser d'un ton, mon cher ami."
Husker grommelle mais se calme : "Bien... alors quoi ?"
Moi : "Déjà, c'est elle qui m'a proposé ce pacte."
Husker arborait une expression interrogatrice, ses yeux révélant sa perplexité. Habituellement, c'était moi qui suggérais les pactes, et cette inversion de rôle le troublait visiblement. Je pouvais également voir Angel se débattre pour retrouver sa voix, une expression de confusion et de colère clairement visible sur son visage. Je soupirais intérieurement, conscient des tensions que cela pouvait causer.
Avec un geste de ma main, je remets la bouche d'Angel pour lui permettre de s'exprimer, bien que j'anticipe une réaction agitée de sa part. Il saisit immédiatement l'occasion pour exprimer son incrédulité.
Angel : "Comment ça, elle a proposé un pacte ! Elle... ce n'est pas possible..."
Je lui lançai un regard apaisant, signifiant qu'il devait se calmer. Puis, je lui rendis sa bouche pour l'inviter à écouter ma réponse.
Moi : "On se calme, je le répète. Je n'ai pas son âme. Elle m'a simplement offert une sortie par mois en duo et a consenti à porter un collier qui me prévient en cas de danger et indique sa position, si besoin. C'est tout. En retour, j'ai accepté d'empêcher Shadow de la suivre, et surtout, je me suis engagé à ne plus la sous-estimer... mais si je ne pense pas avoir fait ...
Angel : ç'est tout ?
Moi : oui ...
Husker : tu n'as rien tenter ?
Husker fixe son regard sur moi, scrutant mes réactions avec attention.
Moi : "Non... je n'ai rien tenté."
Chaque syllabe prononcée semble accentuer le poids qui pèse sur mes épaules, la culpabilité s'insinuant dans chaque fibre de mon être. Angel, avec son ton moqueur habituel, s'interpose.
Angel : "Je suis sûr que tu t'es fait friendzone."
Son rire résonne dans la pièce, provocateur. Je reste silencieux, essayant de dissimuler mon ignorance quant au sens de ce terme. "Friendzone" ? Cette expression m'est étrangère, mais elle semble porter une certaine connotation négative, ce qui m'intrigue. Je me demande ce que cela signifie exactement, mais je n'ose pas le demander, craignant de révéler mon ignorance...
Moi : "Comment cela ?"
Angel : "Ah oui, j'avais oublié, papy. En gros, Romane te considère comme un ami et n'envisage pas plus."
Je fronce les sourcils, sentant une pointe de frustration monter en moi. Cette révélation me laisse perplexe, mais surtout, elle éveille en moi un sentiment d'insatisfaction.
Moi : "Oh... je vois..."
Je bois rapidement mon verre de whisky, cherchant à noyer cette frustration naissante dans l'alcool.
Je dépose mon verre et me lève, décidé à m'éloigner de cette situation délicate. L'idée d'affronter ces émotions complexes me pèse, et je préfère fuir plutôt que de les confronter tête baissée.
Husker : "Où vas-tu ?"
Moi : "Je ne me souviens pas que je doive te rendre des comptes, Husker."
Je monte en direction de ma chambre.
Le soupire de Husker résonne dans le couloir alors que je gravit les marches en direction de ma chambre. À ma gauche, la porte de la chambre de Romane laisse échapper des voix étouffées, signe qu'elle est probablement en pleine conversation avec sa mystérieuse boîte de conserve. Un sourire amusé se dessine sur mes lèvres à cette pensée, mais je ne m'attarde pas plus et poursuis mon chemin.
Une fois dans ma chambre, je m'apprête à me laisser tomber sur mon lit, épuisé par les événements de la journée. Mais mes plans sont interrompus par quelque chose d'inattendu : une lueur éclatante attire mon regard vers ma table de chevet. Une cloche en verre repose là, émettant une lumière douce et envoûtante.
Intrigué, je m'approche lentement pour découvrir ce qui se cache sous cette lumière mystérieuse. À l'intérieur de la cloche, une rose éternelle trône, sa beauté intemporelle capturant mon attention. Autour d'elle, différents objets sont disposés de manière artistique, évoquant une signification profonde et mystérieuse.
Mes sourcils se froncent d'étonnement alors que je me demande qui a bien pu déposer cet objet ici. Est-ce Romane, me l'a offert ? Ou quelqu'un d'autre, cherchant à me transmettre un message ? Je scrute les alentours à la recherche de mots écrits, mais rien ne semble être présent.
Mes doigts glissent délicatement sur la surface lisse de la cloche en verre, alors que mon esprit tourbillonne d'interrogations. Est-ce que Romane aurait pu me faire ce cadeau ? L'idée de cela fait battre mon cœur plus fort, et un frisson d'excitation me parcourt à cette pensée. Je veux que ce soit elle, plus que tout au monde.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top