Le désespoir ... ( PoV Alastor)
Romane vient de disparaître. Je retourne m'asseoir, la tête lourde sur le comptoir, ressentant un vide abyssal depuis qu'elle ne me regarde plus. J'ai tout essayé : les fleurs, les chocolats, les excuses sans fin, mais en vain. Elle semble m'avoir effacé de sa vie.
Lucifer : "Tu as vraiment l'air pitoyable."
Moi : "Tais-toi."
Lucifer : "Ah, enfin une réaction."
Je m'affaisse sur le tabouret du bar, des grésillements m'accompagnant. Husker hésite à me resservir, mais mon regard le contraint.
Charlotte : "Alastor, peut-être que..."
Moi : "Si j'avais voulu tes conseils, je te les aurais demandés."
Lucifer : "Quelle ambiance exaltante ici."
Je pousse un soupir profond. Tout ce que je souhaite, c'est qu'elle me voie à nouveau, que je puisse la serrer dans mes bras, retrouver son sourire... Elle reste cloîtrée dans sa chambre ou son atelier. Je me demande même si elle mange encore, aucun des plateaux que je lui apporte ne semble touché.
Cette ordure avait raison ce soir-là, c'est moi qui ai tout perdu... Je suis blessé, toujours. J'ai réussi à l'éloigner, mais seulement parce qu'il l'a voulu. Il est fort, cet homme infâme, et j'imagine bien ce qu'elle a vécu. Ma mère a traversé la même chose... Que faire ? Ce vide me dévore de plus en plus, et seul l'alcool parvient à l'apaiser un peu.
Au moment où je porte le verre à mes lèvres, Lucifer m'interrompt.
Lucifer : "Ma fille t'a dit que ce n'était pas une bonne idée."
Alastor : "Fiche-moi la paix."
Ma douleur et ma frustration se mêlent dans chaque mot.
Lucifer : "Je ne pensais pas qu'un jour, tu aurais ce genre de sentiments pour une femme."
Alastor : "Laisse-moi tranquille."
Il s'approche de moi, une main sur mon épaule.
Lucifer, d'un ton moqueur : "Tu sais, Alastor, ce n'est pas en te noyant dans l'alcool que tu la feras revenir."
Moi, en colère, repoussant sa main : "Qu'est-ce que tu en sais, toi ?"
Lucifer, riant : "Oh, crois-moi, j'ai eu ma part de batailles. Mais ce que tu fais là, ce n'est pas une bataille. C'est une défaite annoncée."
La colère monte en moi, une chaleur insoutenable. Les grésillements s'intensifient, l'ambiance au bar se tend.
Moi, : "Tu ne comprends rien !"
Charlotte : "Alastor, s'il te plaît..."
Moi : "Je n'ai pas besoin de ta pitié ni de tes conseils, Charlotte !"
Sans même la regarder, mon regard reste fixé sur mon verre, que Lucifer m'empêche de porter à mes lèvres. La douleur est là, lancinante, comme une lame qui me transperce à chaque instant.
Chaque seconde est un supplice. Je sens la brûlure de son absence s'intensifier, un vide insoutenable qui me déchire de l'intérieur. La tristesse et la frustration s'entremêlent, m'envahissant comme une marée montante.
Lucifer, froidement : "Très bien, si tu veux continuer à te complaire dans ton désespoir, libre à toi. Mais ne viens pas pleurer quand il sera trop tard."
Je le fixe d'un regard noir, mes pupilles brûlant d'une intensité glaciale. Mes poings sont serrés avec une telle force que mes jointures en deviennent blanches, tendues comme des cordes prêtes à se rompre. Chaque muscle de mon corps est tendu, prêt à libérer la colère qui bouillonne en moi.
Moi : "Tu n'as aucune idée de ce que je ressens. Alors cesse de me juger."
Lucifer : "Peut-être. Mais je sais une chose : agir comme tu le fais ne te mènera nulle part. Elle mérite mieux qu'un poltron qui boit à neuf heures du matin."
Il hausse les épaules avec un air condescendant, comme s'il minimisait mes tourments. Ses mots résonnent en moi comme des coups directs, venant heurter de plein fouet ma vulnérabilité. La rage et la douleur s'entrelacent en moi, un mélange explosif qui me pousse à répliquer d'une voix à la fois basse et cinglante :
Moi : "Tu crois vraiment que je ne le sais pas ? Chaque seconde sans elle est une torture. Je suis perdu, Lucifer. Je ne sais plus que faire."
Lucifer, mal à l'aise, se gratte la nuque. Je soupire profondément, jouant avec mon verre que je fais tournoyer dans ma main, distraitement.
Je le coupe, d'un ton est teinté d'amertume et de cynisme, reflétant ma frustration face à ses paroles et à sa propre lutte intérieure.
Moi : "Hypocrites ? C'est le moins qu'on puisse dire. Regarde-toi, en dépression, entouré de canards en plastique. Tu penses vraiment être en position de me donner des leçons ?"
Lucifer répond avec un sourire narquois, comme s'il savourait mes paroles :
Lucifer : "Alastor, je sais que tes talents d'orateur sont réputés, mais qui aurait cru que tu aurais besoin de mon aide pour quelque chose d'aussi simple que de reconquérir une femme ?"
Moi : "C'est vrai, Lucifer. Parce que tout le monde sait que fabriquer des canards en plastique est la clé pour résoudre les problèmes de cœur."
Lucifer, : "Eh bien, c'est toujours mieux que de se noyer dans l'alcool comme un pitoyable débauché."
Je roule des yeux, conscient que boire est la seule chose qui m'empêche de commettre l'irréparable, et surtout de détruire l'hôtel ou de mettre en pièces quelques démons.
Moi : "Ah, parce que rester sobre te rend tellement plus compétent en matière de relations ?"
Lucifer : "Au moins, je ne laisse pas une bouteille décider de mes actions."
Mes poings sont serrés, et je fais un effort pour maintenir mon calme tout en répondant :
Moi : "Si tu savais ce que ça fait d'être hanté par les souvenirs de quelqu'un qui t'a tout pris, tu comprendrais peut-être pourquoi je cherche l'oubli."
Lucifer, haussant un sourcil avec un léger agacement
Lucifer : "Tu penses vraiment que je ne comprends pas ? Lilith me manque chaque jour. C'est pour ça que je veux t'éviter la même souffrance."
Une sensation étrange m'envahit, semblable à celle que j'éprouve quand Romane me parle en ce moment. Mon cœur se serre dans ma poitrine, une douleur lancinante que je déteste ressentir.
Charlotte intervient doucement en entendant la voix de sa mère :
Charlotte : "Papa..."
Son regard compatissant contraste avec l'assurance froide de Lucifer.
Moi : "Alors, ton plan génial pour une soirée spéciale, tu penses vraiment que ça peut fonctionner ?"
Lucifer : "Je ne pense pas, je sais. Mais il faut que tu mettes ton ego de côté, Alastor. Romane doit voir que tu es sincère."
Moi : "Ah, oui. Parce que toi, Lucifer, tu es l'exemple parfait de la sincérité."
Lucifer "Touché. Mais même un diable comme moi peut donner de bons conseils de temps en temps."
Je soupire profondément, la frustration et la douleur mêlées à un mince espoir que ses paroles ravivent en moi. Le vide que je ressens commence à peine à se combler.
Moi : "Je suis prêt à essayer. Pas parce que je crois en ton plan, mais parce que je n'ai plus rien à perdre. Si ça ne marche pas, au moins j'aurai tout tenté."
Lucifer : "C'est tout ce que je demande. Qui sait, peut-être que cette expérience t'apprendra quelque chose."
Moi : "Très bien, allons-y. Mais si tu te moques de moi encore une fois, je te fais avaler un de tes canards en plastique."
Lucifer, : "Marché conclu. Prépare-toi, Alastor. Nous allons faire de cette soirée quelque chose d'inoubliable."
Je me sens comme un navire à la dérive, ballotté par des vagues d'émotions que je ne maîtrise pas. La solitude pèse lourdement sur mes épaules, chaque seconde loin d'elle est une épreuve douloureuse.
Charlotte s'approche avec un sourire doux et encourageant
charlotte : "Alastor, si tu acceptes l'aide de papa, je suis là aussi. En fait, nous sommes tous là pour toi, Vaggatha et moi. Et tous les membres de l'hôtel aussi."
Un silence maladroit s'installe, brisé par la voix inquiète d'Angel.
Angel : "Je ne pense pas vraiment que se soit une bonne idée. Romane est têtue..."
Sur ce point, il a raison. Mais que puis-je faire ?
Lucifer : "À toi de voir, Alastor. Nous sommes prêts à t'aider, mais il faut que tu sois prêt aussi."
Je prends le temps de regarder chaque visage autour de moi. Lucifer, toujours avec son assurance habituelle, je suis sûr qu'il pourrait déployer ses ressources infernales pour soutenir ma cause. Charlotte, douce et encourageante comme toujours...
Peut-être ensemble pourrons-nous trouver un moyen de raviver ce qui semble perdu. Sûrement, au travers des plans tortueux de Lucifer et du soutien sincère de Charlotte, pourra surgir une chance de renouer avec Romane, de la ramener vers moi.
Enfin décidé, bien que le doute et l'incertitude me griffent encore le cœur...
Moi : "Très bien. Organise ton maudit plan , Lucifer."
Lucifer, satisfait, mais mesuré, comme s'il savait que la route serait ardue : "Bien. Nous allons tout préparer."
Charlotte, un sourire doux et encourageant aux lèvres : "C'est une bonne décision, Alastor."
Je me redresse lentement, sentant le poids de l'incertitude peser sur mes épaules. Une profonde inspiration m'aide à chasser mes appréhensions, même si chaque fibre de mon être est tendue vers un seul objectif : trouver une solution pour retrouver Romane.
Lucifer disparaît avec Charlotte et Vaggatha, laissant une atmosphère chargée derrière lui. Pendant ce temps, j'entends Angel soupirer à côté de moi, ses doigts tapotant nerveusement sur son téléphone.
Moi, curieux et légèrement inquiet : "À qui parles-tu ? J'espère que tu n'es pas en train de réduire à néant mes chances."
Angel, les yeux rivés sur son téléphone : "Non, je consulte une démonne qui vient d'arriver. Je l'ai rencontrée en boîte, elle est assez cool. Je veux être certain que ce que tu envisages de faire n'est pas une erreur."
Je me rassois, laissant mon verre de bourbon intact, tandis que les pensées tourbillonnent dans ma tête.
Moi : "Et de toute façon, cela ne peut pas être pire... Romane agit comme si je n'existais pas..."
Angel lève les yeux vers moi, un air de préoccupation marqué sur son visage.
Angel : "... Si la situation empire, je ramènerai mon amie. Moi, je n'ai pas la force de la forcer à parler, mais elle pourrait peut-être le faire, je n'en sais rien. Je suis sûr qu'elle aura une meilleure idée."
Moi : "Qu'est-ce qu'elle t'a conseillé auparavant ?"
Angel : "De confronter Romane directement, de la pousser à parler, à s'exprimer..."
Husker intervient d'un ton prudent : "Et tu trouves que c'est une bonne idée ? Pour une fois, je suis d'accord avec Al."
Angel, avec une pointe d'agacement : "Mouais... Quand Romane boudera tout le monde, vous ne viendrez pas pleurer."
Il se lève brusquement, visiblement contrarié. Je reste silencieux, épuisé par les émotions et les décisions qui se bousculent en moi. La blessure que ce type m'a infligée me fait encore mal et refuse de guérir. Sans Romane, je ne vois pas comment je pourrais jamais cicatriser.
Chaque jour sans elle creuse un peu plus ce vide en moi, et chaque tentative pour la récupérer semble vouée à l'échec. La douleur de son absence est comme une lame qui tranche à chaque pensée, me laissant vulnérable et perdu.
Depuis ma confrontation avec ce connard, mes membres semblent lourds, mes pensées embrouillées. Une étrange sensation s'est emparée de moi, comme si un voile obscurcissait mes pensées et sapait mes forces.
Je tente de reprendre mon verre, mais mes mains tremblent, incapables de saisir quoi que ce soit avec fermeté. Chaque mouvement devient un combat, comme si mes propres muscles refusaient de coopérer.
Je ne veux pas l'admettre à voix haute, mais je le sais au fond de moi : Lucas m'a empoisonné lors de notre confrontation. C'est cela qui me rend si faible depuis.
Mes pensées s'entrechoquent, cherchant désespérément une explication rationnelle à cette soudaine déchéance physique. Je me force à réfléchir, à trouver une solution, mais la douleur lancinante et la faiblesse grandissante me rendent vulnérable.
Je dois me concentrer pour résister à cette toxine insidieuse, mais je sens que mes forces me quittent petit à petit. J'ai déjà consulté tous les démons sous contrat, mais aucun d'eux ne reconnaît cette substance...
Husker prend doucement mon verre des mains, le posant fermement sur le comptoir avec un regard sérieux.
Husker: "Alastor, stop. Pas d'alcool pour aujourd'hui."
Son ton est calme mais autoritaire, reflétant une préoccupation profonde. Je le regarde, partagé entre la frustration et l'acceptation de son conseil
Moi : "Oui..." Je m'avance lentement vers l'escalier menant à ma chambre, sentant chaque marche peser sur mes membres affaiblis. L'épuisement me submerge, rendant chaque pas plus difficile que le précédent.
Une fois arrivé devant ma porte, j'entre dans ma chambre plongée dans l'obscurité. Je m'effondre sur le lit, épuisé physiquement et mentalement par la lutte contre les effets du poison de Lucas. La douleur sourde et lancinante persiste, me rappelant cruellement ma vulnérabilité.
Je m'allonge, fixant le plafond dans un état de semi-conscience, les pensées tourbillonnant dans ma tête. La peur de ne pas trouver d'antidote à temps m'envahit, mais je chasse cette pensée sombre avant qu'elle ne prenne racine. Pour l'instant, je dois me reposer, rassembler mes forces pour trouver une solution .
Les minutes s'étirent en heures dans le silence pesant de ma chambre, bercé par les battements réguliers de mon cœur faible...
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