La saint valentin 3 ( pov Alastor )
Je me suis trop laissé aller, c'est vrai que cette petite bataille était fort amusante, mais j'ai présumé de mes forces. Le combat que j'avais mené la nuit dernière m'avait plus affaiblie que je ne le pensais.
Mes blessures ont guéri grâce à la présence de Romane et à son mystérieux don de guérison, mais mes forces ne sont pas encore réapparues. La neige commence à devenir trop opaque, et je commence peu à peu à perdre mes repères.
Le vent souffle de plus en plus fort, sifflant à travers les arbres engloutis par la tempête. La visibilité diminue à mesure que les flocons tourbillonnent autour de nous. Romane et moi continuons à avancer, mais chaque pas devient un défi dans cette tourmente hivernale.
Je sens la fatigue m'envahir, mes jambes devenant lourdes, mais je refuse de montrer ma vulnérabilité. Romane semble également affectée par la tempête.
Le vent devient trop fort et je ne peux pas m'utiliser mes ombres pour me téléporter ... pas le choix je dois la mettre à l'abris, c'est plus proche que l'hôtel, je vais devoir l'emmener là-bas.
Je saisis le bras de Romane et la tire en direction de chez moi. La tempête rugit autour de nous, nous engloutissant dans son tourbillon de neige. Chaque pas devient un défi, mais je m'efforce de rester ferme, guidant Romane à travers le manteau blanc qui masque nos repères.
Quand enfin nous apercevons la silhouette de mon manoir, je presse Romane et la fais rentrer rapidement à l'intérieur. La tempête fait rage à l'extérieur, mais à l'intérieur de ma demeure, le calme règne. Les portes se referment derrière nous, isolant le tumulte.
Le temps de reprendre mes esprits, Romane s'était déjà aventurée dans l'entrée, scrutant tout autour d'elle. J'avais délaissé cet endroit depuis longtemps, la poussière et les toiles d'araignée y avaient élu domicile.
Romane s'interroge penchant légèrement la tête, scrutant les environs avec une pointe de curiosité dans son regard.
Romane : Où sommes-nous ?
Je commence à percevoir Romane, tremblante, comme si une vague de terreur la submergeait. Les ombres dansent sur son visage, révélant une vulnérabilité que je n'avais pas anticipée...Elle craint le noir...Un frisson de préoccupation me traverse, et d'un geste instinctif, je claque des doigts.
La lumière s'allume brusquement, révélant les contours de la pièce jusque-là plongée dans l'obscurité... Apaisons cette crainte...Les chandelles qui restent projettent une lueur vacillante, créant des reflets dans ses yeux inquiets. C'est ma tentative d'apaiser ses craintes, de lui offrir une source de réconfort dans cet endroit autrefois abandonné.
Le silence qui suit est enveloppé de la lueur chaleureuse des chandelles, éclairant le visage de Romane. Mon regard, empreint de sollicitude, cherche à comprendre ce qui a pu la plonger dans cet état soudain de peur...Sachons comment la rassurer...
Moi : Chez moi... enfin, je ne vis plus ici depuis quelques années.
Les mots glissent de ma bouche. Je n'aurais peut-être pas dû le dire ... peu importe
Romane : Oh, je vais faire attention et ne rien casser alors...
Je ris légèrement, trouvant charmante sa préoccupation pour l'intégrité des objets autour d'elle. J'avais déjà noté sa maladresse... Mais cela ne me gêne guère...
Moi : Rassure-toi, il n'y a plus grand-chose de précieux ici. Je suis confus pour le désordre, je vis à l'hôtel depuis un moment et je reviens rarement ici...
Une fois le feu dans l'âtre crépitant, j'enlève soigneusement la protection du canapé, dévoilant les lignes anciennes mais toujours accueillantes du mobilier. Invitant Romane à s'asseoir, je m'assure qu'elle se sente confortable avant de poursuivre.
Profitant de l'instant, je commence à ranger quelques objets épars, évitant son regard curieux pendant que je m'applique à rétablir un semblant d'ordre.
C'est une tâche que j'aurais dû entreprendre bien plus tôt, mais la présence de Romane a éveillé en moi une volonté de rendre cet espace accueillant pour elle. Mon attention se concentre sur chaque détail, cherchant à anticiper ses besoins et à créer un environnement où elle puisse se sentir à l'aise.
Romane : La tempête nous a surpris, à ton avis, Al, dans combien de temps elle va cesser?
Moi : Je l'ignore, my dear. Au moins, nous ne sommes plus dehors...
J'esquisse un sourire nerveux. C'est quand même la première fois que j'invite quelqu'un chez moi. Je la vois regarder autour d'elle cherchant sûrement un sujet de discussion du ou du moins un indice sur ma vie passée.
Moi : je suis Je suis sincèrement navré romane, je sais que ce n'est pas la journée que tu avais espéré.
Romane Rit légèrement.
Romane : C'est déjà mieux de ce que j'avais espéré. Ce qui est dommage, c'est cette tempête. Tu te sens mieux ? J'avais remarqué que tu n'étais pas très en forme.
Elle l'a donc remarqué. Je m'en doutais un peu, mais j'espérais Avoir réussi à ne pas montrer mes faiblesses.... J'ai toujours détesté montrer mes faiblesses. Néanmoins, dès que cela concerne Romane, Cela ne me déplaît guère, au contraire....
Moi : Romane, puis-je te poser une question ?
Romane : Tu viens de le faire.
Moi : Ne commence pas...
Romane : Je n'essaie que de détendre ... Mais vas-y, j'attends ta question ?
Je ne devrais peut-être pas... une hésitation poignante me saisit, et je sens mes mains devenir moites, mon cœur tambouriner dans ma tête comme une mélodie discordante. Un drôle de sentiment s'installe, un mélange subtil d'appréhension et d'excitation, créant un nœud indescriptible dans ma poitrine.
Moi : Je...je... Je...
Des interférences envahissent ma voix, comme si mes émotions elles-mêmes cherchaient à s'exprimer mais étaient piégées dans un tourbillon d'incertitudes. Les mots peinent à trouver leur chemin, hésitant sur le bord de mes lèvres. "Pourquoi suis-je si nerveux ?" Ma tête me crie de lui demander, de franchir ce pas crucial, mais mon corps semble résister, captif d'un étau de doutes et d'hésitations. "Allez, tu peux le faire." Chaque seconde devient une éternité, le silence pesant de plus en plus dans l'atmosphère tendue de la pièce.
Moi : Je... je voulais savoir si ta journée t'a plu ?
Je souris nerveusement. Romane, elle, esquisse un léger rire, détendant tout de suite l'atmosphère.
Romane : Cela m'a beaucoup plu, même si je peux l'avouer, le restaurant n'était pas à mon goût...
Moi : Comment cela ?
Romane : Comment dire ? Ce n'est pas trop mon truc, les restaurants étoilés. J'aime la simplicité...
Je la vois mordiller son pouce, signe qu'elle était nerveuse. Au fil du temps, j'avais commencé à pouvoir lire tous les petits tics qu'elle avait et à les comprendre.
Moi : Pourquoi es-tu si nerveuse, Darling ?
Romane sursaute et arrête de mordiller son pouce.
Romane : Je, je ne le suis pas, je ne vois pas où tu vois que je le suis. Bon, je vais t'aider. Si on doit rester un long moment ici, autant que je t'aide à tout ranger.
Moi : Non, Romane, tu devrais te reposer un peu Ne te donne pas autant de mal ...Je vais ...
Je la vois serrer les poings instinctivement, comme dans le rêve... celui-là je ne sais pas encore ce qu'il veut dire ...
Romane : Non, c'est toi qui devrais te reposer. Je ne suis pas en sucre, tu sais.
Un sourire amusé se dessine sur son visage, défiant doucement mes préoccupations. Je me sens soudain détendu, tout le stress qui m'a parcouru plus tôt semble se dissiper. Je comprends, pas besoin de jouer un rôle avec elle. Et si, moi aussi, je m'amuse un peu ?
Moi : Tu m'as coupé la parole, my dear. Je t'ai déjà dit que c'était impoli.
Romane rigole un peu, se lève du canapé, et s'active à son tour.
Après avoir déplacé les tables, rangé quelques livres qui traînaient, enlevé les toiles d'araignée et nettoyé, nous regardons dehors. La tempête n'a pas cessé. Romane soupire légèrement avant de se tourner vers moi.
Romane : Je pense qu'on va devoir passer la nuit ici.
Une drôle d'euphorie m'envahit. Je suis à la fois heureux de pouvoir passer du temps seul avec elle, mais aussi un peu nerveux à cette idée. Les émotions tourbillonnent en moi, créant une atmosphère à la fois légère et chargée.
Le temps de reprendre mes esprits, je vois Romane se diriger vers la cuisine.
Moi : Où vas-tu, Darling ?
Romane : Bah, il se fait tard, je pensais faire à manger. Et ensuite... Je ne sais pas trop, mais on avisera.
Moi : Laisse-moi t'aider...
Romane : Bien sûr, dit-elle avec un large sourire empreint de douceur.
Un frisson de chaleur me parcourt. L'idée de partager ce moment avec Romane crée une sensation agréable, et je me joins à elle pour préparer le repas.
Romane : Je vais regarder dans les placards ce qu'il y a ?
Moi : ils sont vides my dear
Romane : Oh... Comment on va faire ?
Moi : Que veux tu préparer... ?
Romane : Je...
Moi : Je t'écoute.
Romane : Quand il neigeait ainsi, mon père préparait un pot-au-feu donc...
Je souris et claque des doigts, même si cela risque d'aggraver ma situation. Je sens la fatigue peser de plus en plus sur mes épaules, mais je m'efforce de ne pas laisser transparaître ma vulnérabilité. Mes ombres, toujours actives, continuent de vaquer à leurs occupations, éliminant les traces du temps négligé dans cette demeure qui m'a jadis appartenu.
Dans cet échange silencieux entre les bruits de la cuisine et les flammes dansantes, Romane fait tomber quelque objet à chaque maladresse, elle s'excuse, ajoutant une note légère de gêne en claquant ses joues. Je grésille malgré moi à chaque fois, ne pouvant réprimer ce dégoût lorsque Romane se fait mal, même si elle m'a assuré que c'était un simple tic.
Pendant que Romane découpe habilement des légumes, son adresse avec les armes tranchantes est indéniable. Un sourire curieux s'affiche sur mon visage, presque involontairement.
Moi : Tu sembles toi aussi être habile avec les couteaux...
Romane : Euh, oui... on... on peut dire cela...
Je perçois une hésitation dans sa voix, un léger embarras qui me laisse perplexe. Pourquoi aurait-elle honte de cette habileté ? Au contraire, elle devrait en être fière. Je m'efforce de ne pas laisser transparaître ma perplexité, mais je ne peux m'empêcher de me demander ce qui se cache derrière cette réaction.
Romane : C'est quasiment prêt... il faut juste le laisser cuire maintenant.
Moi : Parfait... que souhaites-tu faire ?
Romane : J'ai vu que tu avais encore pas mal de livres ici...
Un sourire se dessine sur mon visage, et je l'invite à me suivre pour retourner au salon. Pendant qu'elle fait son choix parmi les livres, je ravive le canapé. Elle opte pour "Gatsby le Magnifique" tandis que je choisis "Le Comte de Deux Cités". J'apprécie qu'elle aime ce genre de littérature.
Elle se pose dans le canapé, et je l'entends murmurer quelque chose avant de poser la main sur son cou. Un geste inconscient, une habitude qu'elle n'a peut-être même pas réalisée. Qu'est-ce qui se passe dans sa tête à ce moment-là ?
Romane relève les yeux et remarque que je la regarde. Elle détourne le regard, comme prise en flagrant délit, et claque ses joues avant de chercher une sucette dans ses poches, mais elle est bredouille...
Moi : Tu vas bien ?
Romane : Oui... oui, je cherchais Pearl... J'ai l'habitude d'écouter de la musique ou un podcast quand je lis...
Moi : Tu sembles oublier qui je suis.
Romane penche la tête, ce qui me fait afficher un grand sourire.
Moi : Le démon de la radio.
J'utilise à nouveau mes pouvoirs pour activer un poste de radio posé sur la table, puis je m'installe à côté d'elle.
Romane : Oh... merci.
Moi : il n'y a pas de quoi ...
Nous lisons un moment, quand soudain je ressens la tête de Romane reposer doucement sur mon bras. Elle continue de lire, toujours éveillée. Je me retrouve face à une situation inhabituelle, mais au lieu de réagir de manière instinctive, je décide de profiter du moment.
Nous nous plongeons dans nos lectures, bercés par la douce mélodie de la radio. La chaleur de sa présence crée un cocon apaisant autour de nous, effaçant les soucis et la fatigue de la journée. Un sourire discret s'esquisse sur mes lèvres, une lueur rare de quiétude dans mes yeux.
Au fil du temps, Romane devient de plus en plus lourde, son épuisement la gagnant doucement. Ses paupières finissent par se fermer, signe évident de sa détente. La tentation du sommeil m'envahit également, et je m'abandonne à la douceur du repos. Il n'y a plus d'autre choix que de passer la nuit ici.
Je demande à mes ombres d'éteindre délicatement la cuisinière, évitant tout bruit qui pourrait perturber le calme de la nuit. Elles s'activent également pour trouver une couverture, la déposant délicatement sur nous, comme un geste empreint de tendresse. Le manoir silencieux, baigné par la lueur faible des chandelles, devient le théâtre d'un moment de quiétude, où même le démon le plus sombre peut connaître un instant de douceur. Je ne m'attendais pas à m'endormir paisiblement avec Romane dans les bras encore cette fois.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top