La purge (Pov Romane)


Depuis mon arrivée au paradis, sous la tutelle bienveillante de Sera, j'ai appris l'art sacré du vol et les techniques de combat nécessaires pour maintenir l'harmonie en repoussant les démons. Tout est si parfait, cela en devient presque déroutant... J'ai passé ma vie à survivre à tous les malheurs de mon existence et maintenant, bizarrement, je déteste cela.

Cependant, malgré cette immersion dans un monde de lumière et de pureté, un sentiment de malaise commence à s'insinuer en moi. Je ressens une incohérence dans ce tableau idyllique, comme si une part de la vérité m'était soigneusement dissimulée. La perfection qui m'entoure, autrefois réconfortante, m'oppresse désormais.

Les sourires des autres anges sont trop uniformes, leurs paroles trop harmonieuses. Il y a une absence de spontanéité, de cette vitalité chaotique qui faisait de la vie sur Terre un combat, mais aussi une expérience authentique. La paix ici semble mécanique, réglée comme une horloge, sans place pour le doute ou l'imperfection.

Les yeux de Sera sont constamment posés sur moi, scrutant chacun de mes mouvements. Elle paraît s'efforcer de m'empêcher de tisser des liens avec les autres anges, en particulier avec Luth et Adam. Leur présence réconfortante et leurs paroles sincères sont un rappel de ce que la vraie camaraderie peut être, et Sera semble voir en eux une menace à son contrôle.

Malgré les obstacles et la surveillance constante, je continue à chercher discrètement des indices, des fragments de conversations, ou des moments fugaces qui pourraient m'éclairer sur ma véritable mission. Chaque petit détail, chaque échange volé avec Luth ou Adam, m'offre des bribes d'une vérité cachée.

Avec le temps, je me suis faite à ma mort, même si cela me fait mal. J'ai plusieurs fois tenté de retourner sur Terre, mais en vain. Ces tentatives infructueuses n'ont fait qu'accroître ma frustration et ma détermination à comprendre ce qui m'est caché. Pourquoi suis-je vraiment ici ? Quelle est la véritable nature de ce paradis ?

Une soirée comme les autres, alors que je m'apprête à me reposer, Sera entre dans ma chambre. Son expression sérieuse ne présage rien de bon. Mon cœur se serre alors que je m'assois, prête à entendre ce qu'elle a à dire, espérant secrètement que cela me rapprochera enfin des réponses que je cherche.

Sera : "Romane, demain matin, notre intervention aura lieu. Tu dois être prête."

Je hoche la tête, attentive à ses paroles, alors qu'elle me tend un uniforme céleste.

Sera : "Mets ça. Dès que tu verras le signal, tu partiras en enfer."

Je prends l'uniforme, le scrutant avec méfiance, mais je n'ai guère le choix que de me plier à ses ordres. Je m'endors avec un drôle de nœud dans l'estomac, mon instinct s'agite ce qu'il ne me fait pas fermer l'œil de la nuit. 

Le lendemain, l'aube peine à percer à travers les nuages. Les premiers rayons de lumière sont faibles, comme si même le soleil hésitait à commencer cette journée. Les anges se réunissent, leurs visages graves et concentrés. Une tension palpable flotte dans l'air, chacun se préparant à la mission.

Alors que je m'avance pour rejoindre les autres, Sera m'arrête de nouveau, posant une main ferme sur mon épaule. Son regard est intense, et je peux voir une lueur d'inquiétude dans ses yeux.

Sera : Romane, suis-moi. Tu n'as pas besoin d'entendre la réponse d'Adam. Je crois que son manque de retenue te met mal à l'aise.

Moi : Mal à l'aise est un faible mot... J'ai envie de lui pulvérisé la tête.

Sera : Romane, je t'en prie, calme-toi.

Moi : Excusez-moi, mais...

Sera : Écoute-moi, Romane. La colère ne nous mènera nulle part. Nous sommes ici pour protéger l'harmonie, pas pour céder à nos impulsions. Adam peut-être... difficile, mais nous devons rester concentrés sur notre mission. Nous devons être exemplaires, même dans les moments de tension.

Moi : Vous avez raison, Sera. Je vais essayer de me contrôler.

Sera : Bien. Quand vous entendrez le cor sonner, vous pourrez partir vers les enfers à partir d'ici. J'espère qu'alors vous comprendrez pourquoi j'ai dû en passer par là.

Moi : De quoi vous parlez ?

Sera : Vous verrez en bas.

Son insinuation me pique au vif. Elle pense que je ne m'en sortirai pas face à quelques démons qui font la zizanie... Quelle bonne blague.

Sera me laisse sur le bord d'un nuage quand j'entends le cor retentir, annonçant le début de notre intervention. Avec une détermination renouvelée, je m'envole vers l'enfer, une lourde tension dans l'air.

Alors que je pénètre dans les ténèbres de l'enfer, je repère un démon fuyant devant moi. Je m'approche doucement, essayant de le calmer, de lui faire comprendre que je ne lui veux aucun mal. Mais avant que je puisse faire quoi que ce soit, Luth surgit, sa lance levée, prête à frapper.

Mon cœur bat la chamade. Je me précipite vers lui, tentant de le protéger.

Moi : Arrête, Luth, il n'a rien fait de mal, au contraire, il a fui !

Mais mes paroles tombent dans le vide alors que Luth transperce le démon sans le moindre remord. La rage m'envahit, une fureur brûlante qui consume mon âme.

Moi: "Luth !" criai-je, la voix emplie de désespoir et de colère.

Il se retourne vers moi, son visage imperturbable, comme si rien ne s'était passé. Mais dans ses yeux, je vois une lueur froide et déterminée, une lueur qui me glace jusqu'aux os.

Luth "Tu es faible, Romane, Tu te laisses attendrir par ces créatures, mais elles ne sont que des monstres. Elles ne méritent que la mort."

Sa cruelle indifférence me terrifie autant qu'elle m'outrage. Comment peut-il être si aveugle, si impitoyable ? Je sens la fureur monter en moi, incontrôlable, dévorant tout sur son passage.

Moi : "Tu ne comprends rien !" hurlai-je, les larmes de frustration brûlant mes yeux. "Tu es celui qui est aveugle, Luth. Aveugle à la compassion."

Luth : "De la compassion pour ces choses."

Moi : "Tu es folle ! Pourquoi as-tu fait ça ?!"

Luth, impassible, se tourne vers moi, un sourire cruel étirant ses lèvres.

Luth : "On t'a dupée, Romane. Ce n'est pas une intervention, c'est une extermination."

La réalité me percute de plein fouet, une vérité amère qui s'insinue dans chaque fibre de mon être, glacée d'une trahison insondable. Je suis manipulée, utilisée comme une arme sans même le savoir, et cette révélation réveille en moi une colère, un brasier incontrôlable.

Les anges, ceux-là mêmes qui ont été mes guides, mes protecteurs, sont maintenant mes ennemis. Leur présence, autrefois empreinte de pureté et de bienveillance, ne fait que raviver les flammes de ma fureur. Je me jette sur eux avec une violence déchaînée, mes gestes imprégnés d'une rage pure et aveugle.

Chaque coup de ma faux est un cri de douleur, un écho de ma propre souffrance. Le métal tranchant fend l'air avec une force dévastatrice, déchirant les ailes immaculées qui semblent se dissoudre en poussière dorée au contact de l'arme. Les cris déchirants des anges résonnent dans l'air, mêlés à mes propres rugissements de colère, mais je les ignore. Tout ce que je vois, tout ce que je ressens, c'est dorée. La couleur du sang qui macule mes mains, devenu le symbole de ma vengeance.

Pour chaque ange qui tente de m'arrêter, je leur arrache les ailes avec une férocité sans limites. C'est une rétribution, une justice brutale pour leur cruauté, leur manipulation, leur trahison. Mes mouvements sont sauvages, imprévisibles, alors que je déferle sur eux tel un fléau, une force incontrôlable de destruction. Le sol est baigné du liquide doré de leurs blessures, mes pas s'enfonçant dans cette mer de douleur et de désespoir. Leurs ailes, symboles de leur essence angélique, sont souillées par leurs actions impitoyables.

Elles sont désormais muettes témoins de leur déchéance, de leur trahison envers moi et envers leur propre nature. Et moi, dans ma fureur justifiée, je les détruis, les anéantis, pour que plus jamais ils ne puissent voler au-dessus des innocents avec leur prétendue noblesse.

Quand plus aucun ne se dresse contre moi, quand les plaintes des anges se transforment en un silence lourd de remords et de regrets, je me tourne vers Luth. Son regard, empli de surprise et de peur, croise le mien, brûlant de rage et de détermination. Mais au dernier moment, Un éclair douloureux fend le ciel alors que je sens un coup violent s'abattre sur ma tête. 

Je sens le monde tourner autour de moi, un voile sombre enveloppant ma conscience. L'instant d'avant, la rage et la détermination couvaient dans mon regard alors que je faisais face à Luth, prête à lui faire subir le même sort que ses complices déchus. Mais soudain, un éclair douloureux déchire le ciel, éblouissant mes sens.

Je lutte pour rester consciente, pour rassembler mes pensées dans le tumulte de ma souffrance. Mais c'est comme lutter contre un océan déchaîné, chaque effort semblant me submerger davantage. Le noir m'engloutit, me submerge, et je me sens tomber dans un abîme sans fin.

Quand je me suis réveillée, j'étais solidement attachée par des chaînes dorées, traînée au sol devant Sera. Je me débats comme je peux, mais les chaînes sont trop résistantes, me maintenant fermement en place.

La salope de Sera me regarde, une expression de déception mêlée à une étrange douceur sur son visage. 

Sera :"Je pensais que tu serais plus réceptive à notre projet," dit-elle calmement, ses yeux scrutant les miens.

Luth, se tenant un peu en retrait, prend la parole d'une voix tremblante, marquée par la peur et l'indignation. 

Luth"Madame, elle a estropié plus d'une vingtaine d'anges... leur arrachant leurs ailes sans pitié."

Le poids des chaînes m'écrase, mais c'est le poids de leurs mots qui pèse le plus lourd sur mon cœur. La trahison, la manipulation, tout cela me revient en mémoire, ravivant ma colère. Je tente de me redresser, mes poignets enserrés par les chaînes dorées, mon regard brûlant de rage fixé sur Sera.

Moi: "Pourquoi m'avoir utilisée ainsi?"

Sera : "Parce que, ma chère, tu as un pouvoir que nous ne pouvions ignorer. Nous avions besoin de toi, de ta force, de ta rage."

Je tire sur les chaînes, sentant la colère bouillir en moi, mais elles ne cèdent pas. Luth observe la scène avec une lueur de satisfaction dans les yeux, comme s'il savourait ma défaite.

Je sens une montée de rage à ces paroles. Rassemblant mes forces, je lance d'une voix glaciale : Moi: "Vous méritez le même sort pour toutes les âmes que vous avez contribué à tuer..."

Elle secoue la tête avec un soupir, comme si elle s'attendait à cette réponse. 

Sera :"Romane, Romane," dit-elle doucement, "ces âmes sont damnées, irrachetables... et une véritable menace."

Moi : "Et qui êtes-vous pour décider de leur sort?" répliqué-je, les mots crachés avec mépris. "Vous n'êtes pas des juges, vous êtes des bourreaux."

Sera cette connasse s'approche lentement, son expression changeant pour devenir plus sévère. 

Sera : "Nous sommes les gardiens de l'ordre, il y a des sacrifices nécessaires pour préserver l'équilibre."dit-elle, sa voix froide et implacable.

Moi "Des sacrifices? Ce sont des vies, des êtres avec des espoirs et des rêves! Vous n'avez aucun droit de jouer ainsi avec leur destin."

Luth intervient, ses yeux brûlant de zèle. 

Luth: "Ils étaient une menace, Romane. Tu ne peux pas comprendre la portée de leur mal."

Je tourne mon regard furieux vers Luth. 

Moi: "Toi, ferme-la. Tu n'es qu'un chien obéissant, prêt à exécuter les ordres sans réfléchir." 

Puis, je me retourne vers Sera, mes yeux lançant des éclairs de haine. 

Moi: "Et toi, Sera, tu n'es qu'une hypocrite pathétique, déguisée en protectrice. Ton 'ordre' n'est qu'un mensonge pour justifier tes actes abominables."

Sera poufiasse se fige, son expression se durcissant. 

Sera: "Tes insultes ne changeront rien, Romane. Nous faisons ce qui est nécessaire. pour éloigné la menace"

Je laisse échapper un rire amer. 

Moi: "La seule menace ici, c'est moi."

Sera plisse les yeux, une lueur de décision dans son regard.

sera: "Je n'ai pas le choix, je vais devoir..."

Je l'interromps, ma voix chargée de défi. 

Moi "M'envoyer en enfer? Sache que je me fais déjà une joie d'y aller. Chaque année, je pourrai m'amuser à faire payer ces anges en leur arrachant leurs ailes."

Le regard de Sera change enfin, devenant celui que je voulais voir : une peur mêlée de certitude. Elle sait que j'en suis capable et que cela contrecarrerait ses plans.

Sera: "Luth, enferme-la au plus profond du palais," ordonne Sera d'une voix tranchante.

Le toutout hésite.

Luth "Mais madame, elle devrait..."

Sera: "C'est un ordre!" 

Sa voix ne laissant place à aucune discussion.

Avant que je puisse réagir, Luth s'approche de moi, une seringue à la main. Je tente de me débattre, mais les chaînes m'immobilisent. Il me pique avec une substance, et immédiatement, mes forces commencent à me quitter. Je sens une torpeur envahir mon corps, mes paupières devenant lourdes.

Les anges me soulèvent alors que mes membres deviennent mous, et je suis traînée à travers les couloirs du palais, chaque pas résonnant dans l'écho de ma rage impuissante. Nous descendons de plus en plus profondément, les murs de marbre cédant la place à des pierres froides et humides.

Finalement, nous atteignons une cellule sombre et humide, où les chaînes dorées me lient à nouveau. Luth me regarde avec une expression indéchiffrable avant de refermer lourdement la porte de la cellule.


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