Je crois que je t'aime (pov Alastor)

Dans l'attente de quelques instants que Romane plonge profondément dans le sommeil, je me laisse envahir par une nervosité grandissante. Une fois la chambre plongée dans le silence, je me lance, retirant ma veste avec empressement, dénouant mon nœud papillon avec des gestes frénétiques, et défaisant les premiers boutons de ma chemise dans un mouvement presque fébrile.

La chaleur m'envahit soudain, oppressante, comme si le simple fait d'attendre avait déclenché une montée de fièvre. Mon souffle devient court, difficile, comme si l'air lui-même se faisait rare. Mon cœur bat la chamade, résonnant dans ma poitrine avec une force démesurée. Et tandis que je lutte pour contrôler cette bouffée d'émotions, mon esprit se brouille, perturbé par un tumulte intérieur que je peine à comprendre.

« Qu'est-ce qui se passe ? » murmuré-je à moi-même, presque incrédule devant l'intensité de mes propres sensations.

Plongeant ma tête entre mes mains, je ressens un mélange tourbillonnant d'émotions. Est-ce cela, l'amour ? Cette sensation qui me consume, me submerge, me dépasse totalement ? C'est une expérience à la fois déroutante et exaltante, une montagne russe émotionnelle qui m'emmène dans des hauteurs inexplorées.

Shadow, sent mon agitation et tente de m'apaiser en me faisant de l'air. Son geste est réconfortant, une présence rassurante dans ce tumulte émotionnel. Il a raison, je dois me calmer. Toute cette agitation risque de réveiller Romane, et je ne veux pas gâcher ce moment précieux par mon impatience débordante.

Une fois que le calme s'est installé en moi, je laisse mon regard dériver vers Romane, qui dort toujours paisiblement. Son visage serein, éclairé par la douce lueur de la lune filtrant à travers les rideaux, m'apaise instantanément. Elle semble si paisible, si belle dans son sommeil.

Le sourire tendre qui illumine mes lèvres s'intensifie alors que je contemple Romane avec une affection profonde. Son sommeil paisible me rassure, mais c'est ce qu'elle m'a dit qui résonne encore plus fort dans mon esprit.

« Alors, elle me fait confiance. » La simple pensée de cette affirmation me remplit d'une chaleur réconfortante. C'est vrai, elle m'a fait confiance, elle m'a ouvert son cœur, ses craintes, ses doutes. Elle a partagé avec moi ses vulnérabilités, ses inquiétudes.

C'est une première pour moi. Habituellement, les gens viennent vers moi pour demander de l'aide, pour chercher des solutions à leurs problèmes. Mais Romane a fait quelque chose de différent. Elle a pris le temps de se soucier de moi, de s'assurer que je me sente bien, que je ne sois pas trop affecté par ses propres préoccupations.

Un frisson glacial parcourt mon échine alors que mes yeux se posent à nouveau sur les bandages qui enveloppent les blessures de Romane. La colère, brûlante et vorace, s'enflamme en moi, attisée par le souvenir de l'agression dont elle a été victime. Je sens une haine pure et incontrôlable bouillonner dans mes veines, une rage sourde contre cet individu sans scrupules, Vox.

Mon premier réflexe est de me lever d'un bond, animé par une détermination féroce à lui faire payer chaque once de douleur infligée à Romane. Mais alors que je m'apprête à franchir le seuil de la pièce, un éclair de lucidité me saisit. Romane... Je lui ai promis de rester ici, de veiller sur elle, de la protéger.

Je reviens vers le lit avec une détermination renouvelée, laissant derrière moi le tumulte de mes émotions en ébullition. M'asseyant doucement à son chevet, je me laisse envahir par les souvenirs de nos moments partagés, de ses douces mains sur mes joues, de son regard tendre et de son visage angélique.

Mes doigts se glissent délicatement le long de ses joues, caressant sa peau douce avec une tendresse infinie. Une sensation de calme m'envahit peu à peu, apaisant les flammes de la colère qui brûlaient en moi. Je respire profondément, me concentrant sur la présence réconfortante de Romane, sur le lien profond qui nous unit.

Je laisse échapper un soupir, mes pensées tourbillonnant dans un tourbillon de confusion.

Moi : « Pourquoi ne m'a-t-elle pas entendu... » murmuré-je à voix basse, laissant échapper un soupçon de désarroi.

Les mots que j'avais tentés de lui transmettre, empreints de tant d'émotions, semblaient s'être dissipés dans le silence de la nuit, sans atteindre leur destinataire.

Une incertitude sourde s'installe en moi alors que je me demande si je pourrais lui redire, si je pouvais lui exprimer à nouveau ces sentiments qui émergent de manière si troublante en moi. Je me sens perdu, dérouté par la complexité de mes propres émotions, incapable de discerner avec certitude ce que je ressens vraiment.

Mon ombre, avec son comportement énigmatique, semble presque insaisissable, comme si elle était elle-même le reflet de mes pensées les plus profondes. Son geste tendre, dessinant des petits cœurs autour de l'ombre de Romane, m'inspire à la fois une douce gratitude et une légère frustration.

Moi:« Tu ne m'aides pas là... » avoué-je avec un soupçon de désarroi, adressant un regard mi-amusé mi-agacé à mon ombre.

Je laisse échapper un soupir, chassant les pensées de Vox de mon esprit. Ce n'est pas le moment de me tracasser avec lui. Ce qui compte, c'est Romane, et je préfère de loin rester près d'elle, à veiller sur son sommeil paisible.

Je continue de lui caresser la joue, la regardant avec une affection infinie.

Moi: « C'est fou, tu as vraiment le sommeil lourd, my dear », murmurai-je avec un sourire tendre.

Alors que je m'apprête à prononcer ces mots, une pensée soudaine me traverse l'esprit, me figeant sur place. Mon regard se pose sur les cicatrices qui parsèment la peau de Romane, réveillant en moi une série de questions lancinantes. Des plaies de balle, des coupures de couteau, des marques de brûlure... Qui a bien pu lui infliger cela ?

Je suis tenté de me perdre dans une spirale de conjectures, de laisser libre cours à mes pensées les plus sombres, mais je me ressaisis rapidement. Je dois retourner dans le fauteuil, mettre fin à ces caresses sur ses joues. Ce n'est pas le moment de laisser mon esprit divaguer dans les ténèbres de l'incertitude.

Me levant avec détermination, je jette un dernier regard à Romane, qui arbore un grand sourire dans son sommeil. Une question me brûle les lèvres : de quoi peut-elle bien rêver pour sourire ainsi ?

Alors que je m'apprête à m'éloigner, prêt à quitter le chevet de Romane, elle murmure mon nom d'une voix douce et assoupie.

Romane: « Alastor... »

Le murmure doux et tendre de mon nom émanant des lèvres de Romane m'arrache à mes pensées tourmentées. Mon cœur bondit dans ma poitrine, comme s'il voulait s'échapper de son carcan, emporté par la surprise et l'émotion. « Romane... » soufflé-je à voix basse, presque incrédule.

Son murmure résonne dans ma tête comme une mélodie enchanteresse, éveillant en moi un tourbillon d'émotions indomptables. Pourquoi son sourire ? Pourquoi mon nom dans ses rêves ? Des questions sans réponse tourbillonnent dans mon esprit, créant un tumulte chaotique.

Une vague de chaleur me submerge soudain, bien plus intense que celle que j'ai ressentie plus tôt. Mon corps réagit malgré moi, mes sens s'affolent, et je me retrouve pris au piège de cette tempête émotionnelle.

M'asseyant à côté d'elle, je reprends mes caresses sur ses joues, explorant doucement le contour de son visage, la douceur de sa peau. Mes doigts glissent peu à peu vers ses oreilles de chat, les caressant avec une tendresse infinie. À ma grande surprise, cela la fait ronronner dans son sommeil, une sonorité apaisante qui ajoute une touche de magie à l'instant présent, mais qui me fait perdre pied un peu plus.

Je sens le désir monter en moi alors que je m'allonge près d'elle, la prenant délicatement dans mes bras, la serrant contre moi avec une étreinte protectrice. Mes doigts se perdent dans ses doux cheveux noirs, les caressant avec une tendresse infinie. Malgré mes efforts pour me contrôler, je cède à mes envies, déposant un baiser sur son front, puis un deuxième, puis un troisième... La douceur de ses traits sous mes lèvres me transporte, m'emportant dans un tourbillon de sensations enivrantes.

La réaction inattendue de Romane, bien qu'elle soit toujours endormie, me prend au dépourvu. Mon esprit est en ébullition, tourmenté par un tourbillon d'émotions contradictoires. La douce chaleur de son corps contre le mien, son geste spontané de se blottir contre moi, tout cela me remplit d'une tendresse infinie, d'un sentiment de réconfort profond.

Cependant, une vague de panique me submerge alors que je réalise que je suis confronté à un dilemme déchirant. Si je me téléporte maintenant, je risque de la réveiller, et je ne veux pas perturber son sommeil paisible. Mais si je reste là, que se passera-t-il ? Les pensées se bousculent dans ma tête, sans trouver de réponse claire.

Un soupir m'échappe alors que je continue à caresser doucement les cheveux de Romane. Malgré toutes les incertitudes, malgré les risques, je me sens étrangement bien là, près d'elle. La chaleur qui m'envahit est si réconfortante, si apaisante. Je me surprends à désirer ardemment rester, à rejeter toutes les préoccupations et les doutes qui m'assaillent.

Alors, contre toute raison, contre toute logique, je décide de rester là. Je choisis de céder à ce désir brûlant, à cette connexion palpable qui semble nous unir, même dans nos sommeils respectifs. Peu importe les conséquences, peu importe les risques, je veux être là, avec elle.

Je laisse échapper un murmure, presque un chuchotement, dans l'obscurité tranquille de la chambre. 

Moi: « Pourquoi n'as-tu pas entendu ce que j'ai dit tout à l'heure ? » 

Ma voix résonne doucement dans la chambre calme, portant mes mots vers Romane endormie.

Moi : « Romane, je crois que je t'aime », murmurai-je, laissant cette déclaration sincère flotter dans l'air.

Je voulais lui dire, même si elle dort paisiblement, même si elle est loin de moi dans ses rêves. Parce que ces mots brûlent en moi, une vérité que je ne peux plus ignorer, même dans l'obscurité tranquille de la nuit.

Je laisse mes paroles se perdre dans le silence, attendant patiemment une réponse qui ne viendra pas. Mais je ne ressens ni déception ni frustration. Au contraire, je me sens libéré, comme si j'avais enfin trouvé le courage de mettre des mots sur ce que je ressens au plus profond de mon cœur

Dans le doux cocon de l'obscurité enveloppante, je me sens apaisé, libéré du poids des mots non dits. M'installant confortablement près de Romane, je la serre un peu plus fort contre mon cœur, comme si je voulais lui transmettre tout l'amour que je ressens pour elle, même dans son sommeil paisible.

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