Fragment du passé (pov Alastor)



Dans le calme de la nuit, quand je ferme les yeux, les mots que j'ai lancés avec colère à Mélodie résonnent dans ma tête. Je serre la photo de mon amour contre ma poitrine, mais au lieu de réconfort, elle ne fait qu'intensifier ma douleur.

Mon cœur se serre à chaque regard sur son visage souriant, me rappelant à quel point j'ai blessé celle que je chéris tant. Les remords me consument alors que je regrette chaque mot, chaque cri.

Je ressaisis la photo de Mélodie dans ma table de chevet, laissant mes doigts caresser délicatement le papier glacé. Dès que mes yeux rencontrent son visage radieux figé dans un instant figé, une douleur lancinante serre mon cœur dans un étau. Je m'en veux, chaque fibre de mon être résonne de ce regret profond, comme si les échos de mes mots blessants résonnaient encore dans l'air.

Je jette violemment cette photo sur mon lit, son visage souriant me lançant des reproches silencieux. Attrapant un cigare, je m'éclipse sur le balcon, l'obscurité de la nuit enveloppant mes pensées tumultueuses.

J'espère qu'elle va me rejoindre, comme hier, que je pourrais m'excuser et raviver son beau sourire. Mais au fond de moi, je sais que c'est futile, que les mots que j'ai prononcés ont laissé des cicatrices trop profondes pour être facilement effacées.

Après un long moment à attendre, personne ne vient. Le silence de la nuit enveloppe le balcon, et je suis seul avec mes pensées tourbillonnantes. Pourtant, je reste là, même après avoir fini mon cigare, comme si le simple fait de rester là, à espérer dans l'obscurité, pouvait changer quelque chose.

Je l'attends, la tête posée sur la balustrade, mon regard cherchant désespérément une silhouette familière dans l'obscurité. "S'il te plaît... Rejoins-moi... Mélodie", murmure-je à voix basse, presque comme une prière désespérée.

À cet instant, une pensée surgit, une réminiscence des paroles de Husker me disant que je suis amoureux d'elle. Un sourire incontrôlable éclate sur mon visage. Moi, amoureux ? Est-ce possible ? Je...

Soudain, des gémissements provenant de sa chambre me ramènent brutalement à la réalité, dissipant l'éclat fugace de mes pensées. Mon cœur bat la chamade, submergé par un mélange confus de désir et de culpabilité. Que se passe-t-il là-dedans ? Je suis tiraillé entre l'envie d'intervenir et la peur de raviver encore plus de douleur.

Mon cœur bondit dans ma poitrine en entendant les mots déchirants de Mélodie.

Mélodie : "Laisse-moi... Non... lâche-moi... je t'en supplie, laisse-la tranquille... Non !"

Elle est en danger, c'est certain. Sans réfléchir, je me téléporte sur son balcon, essayant de rester aussi discret que possible. Mais la porte est fermée. Merde.Mon esprit tourbillonne dans la panique. Que se passe-t-il là-dedans ? Qui est avec elle ? La peur et l'urgence s'emparent de moi alors que je cherche frénétiquement un moyen d'entrer et de venir à son secours.

Je sens un soulagement intense m'envahir en réalisant que Mélodie ne court aucun danger, juste une victime de ses propres cauchemars. Pourtant, malgré cette prise de conscience, une sensation désagréable persiste dans le creux de mon estomac.  Je dois la réveiller, même si elle me dispute pour l'avoir troublée dans son sommeil. Je toque délicatement à sa porte, priant pour que mon intervention la ramène à la réalité.

Moi:  Mélodie ? Ça va ?

Mélodie crie violemment, son cri transperçant la nuit calme, puis elle se met à courir frénétiquement. Mon cœur se serre en voyant sa détresse, réalisant que cela devait être un cauchemar horrible qui la hantait.Je m'approche doucement de la porte-fenêtre, lui adressant des mots empreints de sollicitude.

Moi :"Mélodie, ma chère, ça va ? J'ai entendu du bruit et... Tu vas bien ?"

Je ressens un mélange d'anxiété et d'espoir en attendant sa réponse, mais aucun son ne franchit la porte close. Elle doit encore m'en vouloir pour notre dispute précédente. Une partie de moi veut retourner dans ma chambre, la laissant gérer ses propres démons, mais une autre partie de moi refuse de partir.

Mon cœur se serre à cette idée. Je lutte contre cette impulsion de repli et je me décide à frapper à nouveau à la porte, plus fort cette fois.

Moi: - Mélodie... Je... Je suis désolé pour tout à l'heure... Je sais que tu m'entends, je ne me force pas à utiliser la force pour rentrer. Ouvre s'il te plaît !

Dans un souffle de contrariété, je me résolus à franchir le seuil de la pièce, peu importe si cela la froisserait. Mais alors que ma main s'apprêtait à tourner la poignée, un frisson inattendu parcourut mon échine. La porte s'ouvrit d'elle-même, comme si elle était mue par une force invisible. Cependant, au lieu du vide habituel, une vision émergea soudainement : Mélodie, revêtue d'une combinaison pilou, se tenait là, pâle et tremblante.

Ses yeux rencontrèrent les miens, empreints de reconnaissance et de vulnérabilité, alors que je lui adressais un sourire tendre pour la rassurer. Soudain, elle se blottit contre moi. Une douce chaleur m'envahit, agréable et apaisante. Je la serrai contre moi instinctivement, savourant ce moment de réconfort inattendu.

Moi: - Tu... Tu veux en parler ?

Mélodie secoua la tête, mais elle resta blottie contre moi, ses larmes humides perlant sur mon torse. D'une voix douce et réconfortante, je me dis intérieurement : "Ne pleure pas, Mélodie... Je suis là..." Je resserrai mon étreinte autour d'elle, lui offrant tout le réconfort et le soutien que je pouvais.

Je laisse ma main glisser dans ses cheveux, les caressant avec douceur. Leur texture douce et soyeuse m'enveloppe dans une sensation agréable. Je sens une chaleur envahir mes joues alors que nous restons blottis l'un contre l'autre, trouvant un réconfort mutuel dans cette étreinte tendre.

Mélodie :- Désolé...Je ...J'ai...

Après quelques instants de pur bonheur, elle se détache doucement, essuyant mes larmes. Et... Non,mélodie ne te force pas à me sourire... Reste simplement dans mes bras...

Moi: - oh Mélodie...

Je saisis sa main et la ramène vers moi... Pourquoi ? Je l'ignore, mais... je ressens le besoin de l'avoir près de moi... Ne serait-ce qu'un instant de plus... Je veux effacer ces maudites larmes de son visage.

Mélodie :- Alastor ?

Moi - Excuse-moi pour ce que j'ai dit tout à l'heure... Je... Je ne le pensais pas my dear.

Mélodie :- Alastor ... C'est oublié... Tu... Tu peux me lâcher ?

Moi:- Encore un peu... Juste un peu...

Je m'abandonne à cette étreinte, avide de sa chaleur réconfortante, comme si le monde entier s'arrêtait pour ce précieux instant. Ma main sur sa joue, j'essuie doucement ses larmes, chaque caresse un écho de tendresse.

 Pourtant, une voix intérieure chuchote que je devrais laisser partir, mais mes doigts semblent scellés à sa peau, captivés par le lien fragile qui nous unit. Mon cœur bat la chamade, tandis que nos regards se croisent, et que j'enlève les quelques larmes qui inonder ses yeux.

Moi :" ça va mieux darling ?"

Mélodie: - Euh... oui

"Mélodie a enfin retrouvé ses teintes éclatantes et son sourire éblouissant... 'éclatantes'... 'éblouissant'... Ces mots s'échappent de mes lèvres, enflamment mes joues d'une nouvelle chaleur. Je sens qu'il est temps pour moi de partir.

Moi : - C'est... c'est une bonne chose... Je suppose que je devrais retourner dans sa chambre...

Mais soudain, une idée absurde surgit, comme une onde d'émotion inattendue. Mon cœur s'emballe, et sans même y réfléchir, je dépose un tendre baiser sur son front. Une vague de tendresse m'envahit, mélange de douceur et de vulnérabilité. Cette action, spontanée et imprévisible, dévoile une part de moi que je ne connaissais pas. C'est comme si un lien invisible se tissait entre nous, transcendant le silence de la nuit.

Moi : Bonne nuit, Mélodie.

Je lâche doucement le visage de Mélodie, sentant mon cœur se serrer, mes émotions en tumulte. Un voile d'angoisse semble obscurcir mon esprit alors que je détourne le regard, cherchant à fuir quelque chose d'insaisissable. Avec peine, je lutte contre cette sensation pesante, une bataille intérieure où chaque pas vers ma chambre semble etre un défi.

Mélodie "Merci, Alastor. Bonne nuit," souffle Mélodie avec une douceur qui m'étreint encore plus.

Avant de partir, je fais volte-face pour la regarder une dernière fois. Ses traits sont gravés dans ma mémoire, une image que je veux retenir malgré tout. Nos regards se croisent, échangeant des émotions indicibles, des mots non dits. Puis, dans un souffle résigné, je me détourne finalement et m'éloigne, emportant avec moi ce moment suspendu, ces sentiments laissés en suspens dans l'obscurité de la nuit.

Une fois de retour dans ma chambre, une question m'obsède, tourbillonnant sans relâche dans mon esprit : qu'est-ce qui m'a poussé à agir ainsi ?

Le souvenir du baiser déposé sur son front me hante avec une intensité déconcertante. M'effondrant sur mon oreiller, je sens le poids de cette impulsion qui m'avait submergé plus tôt. Ma main cherche instinctivement à calmer les battements frénétiques de mon cœur, tandis que je saisis sa photo, cherchant des réponses dans ses traits figés.

Est-ce là le véritable amour ? Est-ce que je l'aime ? Ces questions me tourmentent alors que je tente de démêler les fils complexes de mes émotions. Peu à peu, une certitude émerge : oui, je crois que...

Avec précaution, je dépose sa photo sur ma table de chevet, dans un geste empreint de douceur. Allongé, je la contemple, plongeant dans ses yeux comme dans un océan de souvenirs et d'émotions. Dans ce moment de sérénité retrouvée, je m'abandonne à un sommeil profond et apaisant, où les tourments de la nuit sont apaisés par la douceur de ses souvenirs, m'enveloppant d'un réconfort inattendu.

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