Bloqué par la neige ( Pov Romane )
Au réveil après ma première nuit, je me retrouve enveloppée par la quiétude du manoir, seule dans une somptueuse chambre. Pour une fois depuis longtemps je me s'en reposer et en pleine forme même si un sentiment de gêne m'envahit, teinté d'embarras d'avoir sombré dans le sommeil sans m'en rendre compte... contrairement à Bambi, je ne ressentais aucune fatigue particulière.
Je remarque sur la table de chevet une bougie presque entièrement fondue, encore allumée. Son faible éclat vacillant me rassure encore une fois, il n'a pas oublié...
D'ailleurs, où est-il ? Et comment ai-je atterri ici ?
La chambre du manoir, autrefois plongée dans la poussière, s'est transformée en un sanctuaire de propreté. Malgré la tempête de neige à l'extérieur, l'intérieur respire la netteté. Les meubles jadis ternis brillent à la lueur tamisée des bougies, et l'atmosphère est imprégnée d'une fraîcheur hivernale.
La tempête fait rage au-dehors, mais à l'intérieur, la chambre est devenue un havre de calme, préservé de l'agitation extérieurs. En sortant de la chambre, l'élégance du manoir persiste. Les vastes couloirs sont toujours ornés d'antiquités raffinées, les tapis moelleux absorbent silencieusement mes pas, et à travers les grandes fenêtres, la lumière matinale continue d'éclairer avec douceur chaque détail du Manoir Alastor.
Je me dirige vers la salle à manger. La table, finement dressée, promet un festin de délices qui éveille instantanément mon appétit. Un assortiment de mets délicats trône devant moi, mais soudain, une question me frappe : combien de temps ai-je dormi ? Qu'elle heure est-il ?
Alastor : Bien dormi, darling ?
Je sursaute légèrement et ris doucement, même ici, il s'amuse à me surprendre... crétin de bambi. Je me tourne vers Alastor, qui arbore son doux sourire.
Moi : Oui... enfin, je ne me rappelle plus trop ce qui s'est passé...
Alastor grésille un peu, l'interférence se faisant sentir.
Alastor : Alors... tu t'es endormie... Et après... quand je me suis réveillé... tôt ce matin, tu... dormais encore. Je ne voulais pas te réveiller, et comme mes ombres avaient fini le ménage, je t'ai installée dans... dans une chambre...
Je rougis légèrement, ressentant une atmosphère étrange. Je claque mes joues et détourne le regard de Bambi.
Moi : En tout cas, tu t'es donné du mal pour le petit-déjeuner... désolée de m'être endormie ainsi en tout cas.
Alastor rit légèrement. Alastor : Je t'avais dit que tu devais te reposer.
Moi : Ce n'est pas moi qui semblais, pas être bien... et fatigué.
Alastor (grésillant) : Je peux le concevoir que je l'étais, mais dans tous les cas, je ne le suis plus.
Moi : Si vous le dites, Monsieur Alastor
Je peux sentir un léger regard noir venant de Bambi, je sais que tu n'apprécies pas particulièrement Bambi.
Alastor : Tu sais que je déteste que tu m'appelles ainsi.
Moi : Je sais. (Sourire)
Alastor : Alors pourquoi tu le fais ?
Moi : Parce que c'est marrant.
Alastor s'assoit élégamment, ouvre un livre d'apparence ancienne.
J'ai l'impression de l'avoir vexé. Cependant, en m'installant, je le surprends en train de poser un léger coup d'œil vers moi, affichant un sourire subtil. Eh bien non, il semble que je ne l'ai pas vexé autant que je le pensais.
Moi : alors ...
Alastor leve les yeux de son livre attendant la suite de ma phrase
Moi : on ...on va rester combien de temps ici
Une étrange expression mêlant déception et colère traverse le visage d'Alastor.
Alastor : La tempête devrait finir dans la nuit, le temps que les routes soient déneigées... pourquoi ?
Moi : P.... pourquoi ?
Alastor : Oui, pourquoi ? Cela te déplaît d'être ici ?
Une grimace amusante se dessine sur son visage. Il semble penser que je n'apprécie pas d'être ici avec lui.
Moi : Non, non, je n'ai juste pas envie d'imposer ma présence, tu sais, c'est chez toi.
Son expression se transforme, la grimace disparaît pour laisser place à son doux sourire habituel. Il dépose délicatement son livre, prend le temps de me servir une tasse de café.
Alastor : Ta présence ne me déplaît pas, bien au contraire, sweetheart.
Un léger rougissement colore mes joues, tandis que je me sens soudainement gênée. Évitons de lui dire qu'il n'y a pas que cela, et puis il y a aussi son cadeau. Dire que je m'étais pressée pour rien finalement.
Mon regard dévie, se perdant dans la contemplation de la tasse de café, cherchant à dissimuler le léger embarras qui s'installe.
Moi : Mer... merci bien. Alors, on fait quoi ?
Alastor : Que veux-tu dire par là ?
Moi : Eh bien, pour s'occuper... on ne va pas rester pendant deux jours à juste rester ici, n'est-ce pas ?
Alastor se fige, un regard songeur dans les yeux. On dirait qu'il est perdu dans ses pensées... Je me demande bien à quoi il peut bien penser.
Moi : Je pense continuer à ranger...
Bambi cligne plusieurs fois des yeux, reprenant peu à peu conscience.
Alastor : Mes ombres ont déjà tout fait, il n'y a plus grand-chose à faire.
Je soupire bruyamment, détestant l'idée de rester sans rien faire. J'ai l'impression d'être un poisson dans son bocal. Croisant les bras, je prends une mine boudeuse en gonflant les joues.
Bambi rit de cette scène et appuie, amusé, sur ma joue.
Alastor : Ne boude pas. Tu préférais que je te laisse dormir dans la poussière ? My dear
Moi : Ce n'est pas ce que j'ai dit, mais je déteste rester sans rien faire.
Alastor : C'est pour ça que tu aides Niffty à l'hôtel alors que tu n'es même pas payée pour.
Moi : Oui... entre autres. Et puis, il n'y a pas que l'argent dans la vie...
Alastor : En effet. (Rire) Et bien, qu'est-ce que tu es venue faire à l'hôtel ? Tu crois en la rédemption ?
Une sensation étrange m'envahit, comme si une déja-vu émotionnelle venait troubler les eaux calmes de ma mémoire. Un frisson parcourt ma colonne vertébrale, et mes pensées semblent s'entremêler dans un écheveau énigmatique.
Les souvenirs semblent danser à la périphérie de ma conscience, insaisissables et pourtant familiers.
Moi : Oui, j'y croyais... on va dire que... oui, mais je n'essaie pas vraiment d'obtenir...
Alastor : Comment cela... ?
Moi : Personne ne m'attend là-haut, et puis, la seule personne que je souhaiterais voir, c'était en bas.
Alastor : Rose...
J'écarquille les yeux, submergée par une étrange perplexité. J'ai déjà évoqué ma grand-mère avec lui... Je ne m'en souviens pas. C'est rare que je parle d'elle, et pourtant, je l'ai fait apparemment ...Je vois Alastor se décomposer sous mes yeux, comme s'il ne savait plus où se mettre.
Moi : Je... je t'ai déjà parlé de ma grand-mère... je n'en ai plus souvenir...
Alastor : Euh... oui, oui.
Moi : Je n'en ai plus le souvenir... je vois ... bien, oui... mais elle n'est plus là, elle a été tuée par un exorciste il y a deux ans.
Alastor : Je... oh, quel dommage, je suis sûr que c'était une femme charmante.
Une vive chaleur m'envahit, je suis heureuse qu'il dise cela.
Moi : Oui, elle l'était.
Ma voix se serre, et mon cœur semble s'alourdir d'un poids difficile à porter.
Moi: Malheureusement, elle est morte par ma faute...
Alastor : Pourquoi dis-tu cela...
Je commence à jouer machinalement avec mes mains, cherchant un réconfort invisible. Alastor pose doucement sa main sur les miennes, un geste réconfortant qui me fait esquisser un léger sourire malgré l'ombre qui pèse.
Alastor : Oublions ma question, passons à autre chose...
Moi : Merci...Mais...
Mais si cela pouvait l'aider à comprendre pourquoi je déteste qu'on ne tienne pas ses promesses, et puis, hormis lui, je ne vois qu'Angel ici en Enfer pour me confier... comme je l'ai déjà dit, faisons-lui un peu confiance. Un mélange d'émotions traverse le regard d'Alastor, une compréhension teintée de préoccupation.
Moi : Je n'ai pas tenu ma promesse, et elle s'est fait assassiner... Je lui avais promis de lui rendre visite toutes les semaines à une date précise, mais je ne l'ai pas fait cette semaine-là... depuis une promesse non tenue devient un fardeau, révélant notre capacité à honorer notre parole et à pardonner.
Alastor : Ce n'est pas ta faute. Dit-il d'une voix presque inaudible.
Moi : Pour moi, si. J'aurais pu arrêter son assassin, j'aurais pu lui sauver la vie... Je n'arrive pas...
Soudain, Alastor pose ses doigts sur mes lèvres, comme je l'avais fait quand j'étais sous ma forme de chat. Je souris et me tourne vers lui, qui a pris sa forme démoniaque.
Alastor : Ne dis plus un mot pour l'instant.
Bambi, s'apaise, reprend la discussion.
Alastor : Bien, tu n'aimes pas trahir une promesse, mais si je dois te protéger et que je dois trahir une promesse, tu m'en voudras ?
Moi : Oui et tu perdras ma confiance ...
Alastor : Pourquoi !?
Moi : Parce que je sais me défendre, et je ne veux pas que tu aies du sang sur les mains à cause de moi.
Alastor (grésille) : Ce n'est pas comme si les miennes étaient propres. Je ris malgré moi. C'est vrai... mais bon, c'est ma nature...
Alastor : Donc, si je comprends bien, je ne peux ni te protéger ni te venger, darling ?
J'acquiesce. Pourquoi cela le contrarie-t-il autant ? Je peux me défendre toute seule. Je ne cesse de le lui répéter... Je pense que je vais détendre un peu l'atmosphère...
Alastor : C'est à s'arracher les cheveux...
Moi : Pourquoi ? Parce que le grand monsieur Alastor ne peut pas protéger la frêle femme que je suis ? Et puis tu m'as déjà promis de me protéger des orages, des ténèbres et des cafards c'est déjà bien non ?
Dis-je d'un ton sarcastique.
Alastor rit légèrement, arrêtant immédiatement de se morfondre dans sa frustration. Bambi, avec une légère fierté dans sa voix
Alastor : Tu reconnais que je suis puissant. Je ris légèrement.
Moi : Et cela booste ton ego, apparemment.
Il cesse son air fier et arrogant, redevenant calme.
Alastor : Un peu...
Bambi, je reconnais cette atmosphère, mes yeux se perdant dans le lointain, Alastor a soif de puissance, et je ressens la même aspiration en moi."
Un frisson parcourt mon échine alors que je plonge dans mes pensées, revivant les moments où le désir de grandeur et de contrôle m'a également tourmenté... on ne va pas dire que je suis passé outre ma quête de domination s'est changer en quête de protection ... protéger les être qui nous sont chère et ceux qui ne peuvent se défendre ...
Alastor : Romane ? Sweetheart?
Moi : "Euh... Oui, désolée, j'étais...
Alastor : Perdue dans tes pensées ?
Je ris et réponds d'un ton taquin :
Moi : Vous êtes bien impoli, Monsieur Alastor, en me coupant la parole.
Alastor : On va dire que j'ai eu une excellente professeure, Mademoiselle Romane.
Nous échangeons un rire complice. Je me sens si bien ici... Peut-être que finalement, cela ne me dérange plus trop d'être coincée ici, avec lui... Soudain, je ressens une présence non loin de la fenêtre derrière moi, comme si quelqu'un me regardait. Je me retourne violemment, et Alastor fait de même.
Alastor : Qu'y a-t-il?
Moi : J'ai cru voir quelqu'un...
Alastor : Shadow
Je vois son ombre prendre forme devant moi, et Alastor lui chuchote quelque chose. Avant que Shadow ne parte pour vérifier, Alastor prend l'initiative de parler :
Alastor : Elle va faire le tour du manoir pour voir si quelqu'un n'est pas là.
Je le regarde avec des yeux interrogateurs. Nous venons à peine d'en parler...
Alastor : Je ne te protège pas, darling, je protège mon domaine. C'est différent.
Moi : Si tu le dis... Mais je pense que s'il y a quelqu'un, cela doit être la personne qui nous suit depuis hier.
Alastor : Personne ne nous suivait hier, j'ai veillé à cela...
Moi : Je... je pense qu'il y en avait vraiment.
Alastor me regarde perplexe.
Moi : Comment expliquer... C'est comme un instinct, comme si tout mon être me criait de faire attention... La dernière fois que j'ai ressenti cette peur au ventre, c'était quand j'essayais de fuir Alpha...
Alastor : Alpha ? ... qu'elle prénom stupide
Moi : Son vrai nom était Lucas, mais il se faisait appeler Alpha. Je te passe pourquoi il voulait qu'on l'appelle ainsi...
Une larme perle malgré moi sur mon visage, un souvenir doux de lui et moi revient, suivi de dizaines d'autres beaucoup moins doux. Soudain, je sens Bambi poser sa main sur ma joue et essuyer la larme avec son doux sourire...
Alastor : je deteste te voir pleurer darling , je te crois et je ferai en sorte qu'on trouve qui nous suivait...
Je sens mes joues s'empourprer et, ne sachant pas quoi répondre, j'acquiesce simplement.
Alastor : Et si nous reprenions le sujet initial, que vas-t on faire pour passer le temps ?
Moi : Je pourrais dessiner, écrire ou bien lire... et toi ?
Alastor : Excellente idée, allons faire cela
dit-il en se levant avec un grand sourire. Il n'a pas du tout répondu à ma question.
Moi : Alastor, tu...
Alastor : Aller, viens, my dear.
Il saisit mon bras et m'accompagne hors de la salle à manger avec un grand sourire, je ne peux pas me retenir de rire légèrement et de le suivre ... crétin de Bambi.
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