Nous nous tenons devant une imposante structure, une fusion éclectique de différents types de bâtiments : un édifice principal imposant, une silhouette évoquant un navire peut-être, une forme suggérant une ancienne station radio... Est-ce cela son hôtel ?

Charlie me fait signe de rester là, puis ouvre la porte en criant :

Charlie : On a une cliente !

À ces mots, j'entends des murmures d'étonnement... Maintenant que j'y pense, ce type d'hôtel ne doit pas attirer la foule.

Charlie me fait ensuite signe de la rejoindre, essayant de me toucher l'épaule que j'esquive doucement... Désolée encore, Charlie, je n'aime pas être touchée.

Charlie : Je vous présente Mélodie... Notre cliente !

Plusieurs paires d'yeux rouges émergent de l'obscurité, et je sens un frisson de peur me parcourir... C'est angoissant.

Moi : Euh... Bonjour ?

Dis-je timidement en saluant la pièce plongée dans l'obscurité... Cette situation est vraiment étrange.

Soudain, la lumière s'allume, et je peux enfin distinguer les personnes qui peuplent le hall de l'hôtel.

Une femme aux cheveux gris, arborant une croix à côté de l'œil droit, s'approche rapidement :

Inconnue : Charlie ! C'est fantastique !

Elle prend Charlie dans ses bras et l'embrasse avant de se tourner vers moi.

Vaggie : Bonjour Mélodie, je m'appelle Vagatha... Mais tout le monde m'appelle Vaggie. Je gère l'hôtel avec Charlie.

Pas seulement, apparemment... Elles sont en couple, et je trouve cela adorable.

Moi : Enchantée, Vaggie.

Dis-je en lui adressant un sourire chaleureux.

Charlie sautille sur place comme une enfant, elle est réellement mignonne, elle ressemble à un petit hamster.

Charlie : Tu peux déposer ton manteau là si tu veux... Fais comme chez toi.

Moi : Merci beaucoup.

J'enlève ma capeline, dévoilant ma robe noire mi-longue, mon legging noir et mes converses noires... Je pense que j'ai bien fait de m'habiller ainsi, surtout en voyant la personne assise près de la cheminée... Cette personne est toute vêtue de rouge.

Je la regarde brièvement avant que nos regards ne se croisent... Merde... Il m'a vue ? Romane. De l'électricité semble parcourir mon cœur... Cette sensation, je la connais, mais je ne dois pas me laisser envahir. Charlie me tire de mes pensées.

Charlie : Tu peux enlever ton bonnet si tu veux...

Moi : Je préfère le garder ! Si ça ne te dérange pas, Charlie...

Charlie : Pas de souci... Viens, je vais te présenter.

Charlie me guide vers le bar pour me présenter le barman : un chat géant ailé et... Non ! C'est lui ! Le démon que j'ai sauvé de ce « Val »... Angel, je crois... J'espère que mon déguisement fonctionne et qu'il ne me reconnaît pas.

Charlie : Je te présente Husker, notre barman, et Angel... Notre premier client.

Moi : Bonjour, ravie de vous rencontrer.

Husker : Mouais... Salut gamine...

Angel : Salut beauté~

Je leur adresse un sourire nerveux, cette situation est un peu gênante... Mais bon, je suis toute seule ici, je dois me faire de nouveaux amis, sans oublier ceux que j'ai laissés derrière moi.

Je suis tirée de mes pensées quand Angel s'approche de moi, je recule légèrement... Qu'est-ce qu'il fait ? Je ne vais pas le frapper quand même ?Je déteste quand les gens empiètent sur mon espace personnel.

Angel : Dis donc, on ne se connaît pas déjà tous les deux ? Ton visage me dit quelque chose...

Oh merde, trouve une solution, Romane ! Il ne doit pas savoir, sinon il aura peur de moi ! Je le regarde de haut en bas avec un sourire malicieux.

Moi : Non, je ne crois pas... Je m'en souviendrai sinon.

Dis-je d'un ton taquin.

Angel : (rire) Ah, toi ! Je t'aime bien~

Charlie : Angel...

Husker : Quel crétin...

Angel : Quoi, tu es jaloux, Husky... Mais toi aussi, je t'aime bien~

Husker : TA GUEULE, ANGEL !

Je retiens un rire discret, cette scène ravive tant de souvenirs agréables. Angel et Husker se chamaillent brièvement avant de s'arrêter net lorsque Husker renifle l'air. Espérons qu'il ne sente pas mon odeur de chat... S'il vous plaît, que ce ne soit pas le cas...

Soudain, je perçois une présence derrière moi.

Inconnu: - Bonjour, my dear ! Je me présente, Alastor. Enchanté de faire votre connaissance et...

Je sursaute brusquement. Quel crétin !

Moi: - Oh putain ! Vous m'avez fichu la frousse...

Il est incroyablement vif, ce type. Je ne l'ai même pas entendu ou senti se déplacer derrière moi... Je me retourne vers lui, ressentant à nouveau cette douce sensation. Non, Romane, ne te laisse pas prendre... Je me reprends et remarque que mes mots ne lui conviennent plus, car d'étranges symboles commencent à apparaître autour de lui et sa voix, autrefois normale, devient saccadée, grésillante.

Mon regard s'accroche au sien, faisant battre légèrement mon cœur...  Je devrais peut-être m'excuser et m'éloigner de cet homme.

Moi : Oh... Euh... Désolée...

Il se calme, arrêtant de grésiller, et un doux sourire apparaît sur son visage.

Alastor : Bien, my dear, je reprends... Et ravi d'accueillir une nouvelle cliente.

Moi : Bonjour Monsieur Alastor, je m'appelle Mélodie, ravie de vous rencontrer, mais s'il vous plaît, ne surgissez plus ainsi derrière moi.

Alastor : D'accord, mais quant à vous, faites attention à votre langage et veillez à ne pas couper la parole aux autres, Mademoiselle Mélodie.

Angel : Oh~ Mon mac à la fraise, laisse-la, elle vient à peine d'arriver et tu lui...

Des tentacules sortent du sol et agrippent Angel, Alastor s'approche de lui en colère... Est-ce que c'est Alastor qui les contrôle ? C'est intéressant.

Alastor : Mon cher Angel, je vous ai déjà dit de NE PAS M'APPELER AINSI !

Charlie : Al ! Lâche-le !

Vaggie : Ouais ! Al ! Pose cet idiot !

Alastor : Je lui donne seulement un cours de politesse.

Cette scène me fait pouffer de rire. On dirait « nous », c'est fou. Ils s'arrêtent tous pour me regarder comme un alien.

Moi : (rire) Je suis désolée (rire) Désolée, c'est juste que vous êtes drôles.

Alastor : Je suis ravi que vous nous trouviez drôles.

Alastor repose Angel par terre en me faisant un grand sourire... Je rougis intérieurement... Non... Allez, ne pense pas à cela, Romane. Angel part dans les grands escaliers et disparaît à l'étage en insultant Alastor. Celui-ci se tourne vers moi...

Alastor : Dites, Mademoiselle Mélodie, en parlant de politesse, les couvre-chefs sont interdits à l'intérieur.

Moi : Je préfère le garder, Monsieur Alastor.

Durant ma discussion avec Alastor, Husker s'était rapproché de moi en humant l'air.

Charlie : Husker, qu'est-ce que tu fais ?

Husker : Dis, gamine ?

Moi : Euh... Oui, Husker ?

Dis-je en tournant le dos à Alastor... Grave erreur.

Husker : Tu caches quoi sous ce truc ?

Dit-il en pointant mon miteux bonnet noir.

Moi : Rien d'important, je...

J'entends Alastor claquer des doigts derrière moi, faisant disparaître mon bonnet et laissant apparaître mes longs cheveux noirs ainsi que mes oreilles de chat... Non ! CE N'EST PAS POSSIBLE !

Husker : Ah, je le savais...

Charlie me regarde avec des yeux brillants...

Alastor : Voilà qui est mieux, et puis, my dear, vous avez de ravissants cheveux, c'est dommage de les cacher sous...

Dit-il en essayant de toucher mes cheveux... Une vague de peur m'envahit... Non ! Pas touche !

J'esquive en faisant un saut sur le côté et en feulant légèrement, m'éloignant de lui. Toutes les personnes présentes sont abasourdies par ma réaction.

Charlie : Mélodie ? Ça va ?

Moi : Pas touche... On ne me touche pas, s'il vous plaît.

Le Bambi rouge affiche un grand sourire qui semble forcé, tous les autres ont l'air un peu déconcertés. Je prends une sucette dans ma poche et la mets dans ma bouche.

Moi : Désolée, je suis haptophobe.

Ils ont un soupir d'incompréhension, sauf Alastor. Il a compris ?

Je baisse les oreilles et dis :

Moi : Je... je n'aime pas trop le contact avec les autres.

Ensemble : Ah.

Charlie : Je comprends mieux...

Ils se mettent à nous regarder, Alastor et moi... Euh... Pourquoi font-ils cela ? Qu'est-ce qu'il se passe là ?

Husker : Oh putain... en voilà une autre... On en a déjà un...

Hein ? Quoi ? Déjà un ?

Charlie : Mélodie... Al est aussi ha... hap...

Alastor : Haptophobe, my dear.

Charlie : Oui, c'est cela... Ne t'en fais pas, on fera attention.

Moi : Oh... Merci beaucoup...

Dis-je avec mon sourire chaleureux.

Charlie : Bien... Il serait peut-être temps qu'on te montre ta chambre, tu pourras poser ton grand sac... Nifty !

Nifty : Oui, Mademoiselle Charlie...

Charlie : Mélodie, elle, c'est Nifty, elle entretient l'hôtel, elle va t'emmener dans ta chambre.

Moi : Oh... Merci, bonjour Nifty...

Elle est mignonne, cette Nifty, on dirait une enfant.

Nifty : Bonjour Mademoiselle Mélodie, allez, venez avec moi.

Elle m'emmène dans une grande chambre avec un balcon, une salle de bain et des toilettes... On dirait la suite d'un palace, mais c'est un palace discount.

Nifty part, me laissant m'installer dans ce grand lit. Je me sens si petite dans ce lit , je m'endors rapidement, blottie dans les couvertures.