Je suis submergée par une vague de timidité en enfilant la robe que j'ai confectionnée avec tant d'ardeur la nuit dernière. Avec précaution, j'ajoute des ballerines noires vernies et un legging blanc, cherchant à compléter ma tenue du mieux que je peux.

Les doigts tremblants, je tresse mes cheveux en une couronne délicate, les laissant tomber en cascade sur mes épaules. Une touche de maquillage léger vient sublimer mon visage, révélant une facette de moi que j'avais presque oubliée.

Mon regard se pose sur la table de chevet où repose la rose qu'Alastor m'a offerte. Une idée soudaine traverse mon esprit. Avec un sourire timide, je la prends délicatement et la place dans mes cheveux, juste derrière une de mes oreilles de chat. Elle se fond parfaitement dans ma coiffure, ajoutant une touche de charme et de mystère.

Je me tiens devant le miroir, essayant de rassembler mon courage pour affronter cette journée. Je me claque doucement les joues, chassant la timidité qui me retient prisonnière. Il est temps de briller.

Je descends dans le hall avec une démarche plus assurée, prête à affronter la journée qui m'attend. Mais à ma grande surprise, Alastor n'est plus là, et Husker semble plongé dans une humeur sombre. Un léger pincement de tristesse m'envahit, mais dès que mes yeux se posent sur Husker, qui tente désespérément de faire fonctionner une fermeture Éclair à la place de sa bouche, un sourire espiègle se dessine sur mes lèvres. Retiens-toi de rire, Romane, me dis-je en réprimant un éclat de rire. La journée promet d'être pleine de surprises.

Moi : "Attends un instant, Husker, je vais t'aider."

D'un geste délicat, j'attrape le curseur de la fermeture Éclair, guidant lentement sa course pour éviter qu'elle ne s'accroche à ses poils.

Moi :"Voilà, c'est bon."

Husker: "Merci, Mélodie."

Un frisson de surprise me parcourt à l'entente de mon prénom. C'est la première fois qu'il m'appelle ainsi depuis mon arrivée. D'habitude, c'est toujours "tiotte" ou "gamine". Mon cœur se réchauffe d'une chaleur inattendue à cette marque d'attention.

Moi : "Qui t'as fait ça ?"

Husker:"Al. "

Grommelle-t-il avec un feulement désapprobateur. Un léger rire m'échappe, mais je le retiens rapidement.

Moi : "Qu'est-ce que tu as bien pu dire à Bambi pour qu'il fasse ça ?"

Il éclate de rire, ses épaules secouées par ses hoquets de rire.

Husker:"Bambi ! J'adore ce surnom... Je l'ai un peu trop taquiné... Au fait, le pilou était mieux."

Un sourire malicieux danse sur mes lèvres.

Moi : "Fais gaffe, Husker, je pourrais refermer cette fermeture."

Un éclat de rire nous submerge alors que nous partageons ce moment complice, dissipant les tensions du moment.

Husker: " Je retire ce que j'ai dit, cette tenue te va mieux."

Moi : "Merci, Husker."

Son compliment me touche plus que je ne l'aurais imaginé. C'est comme si une lueur d'approbation brillait dans ses yeux, et cela me remplit d'une chaleur réconfortante.

Husker: " C'est toi qui l'as faite ?"

J'acquiesce timidement, sentant la fierté monter en moi malgré ma modestie.

Husker: " Tu es vraiment douée, gamine !"

Son admiration me fait rougir légèrement, mais je sens aussi un sourire s'étirer sur mes lèvres. Savoir que mon travail est apprécié par quelqu'un comme Husker me donne confiance en mes capacités.

Nifty" Bonjour Mélodie ! Bonjour Husker !"

Son entrée brise momentanément notre échange, mais son visage radieux illumine aussitôt la pièce.

Husker: "Salut Nifty."

Moi : "Bonjour Nifty... Merci beaucoup pour tout... C'est gentil."

Nifty: " Euh, tu sais que c'était un remerciement, donc pas besoin de me... "

Je lui offre un sourire reconnaissant avant de caresser doucement ses cheveux.

Moi : " Merci, Nifty."

Son regard s'adoucit, et une étincelle de gratitude brille dans ses yeux.

Nifty:" Wahouuuu ! Elle est trop belle, ta robe... "

Son enthousiasme est contagieux, mais lorsque je vois une larme glisser sur sa joue, mon cœur se serre d'émotion.

Moi : "Ah oui ! Tant mieux que tu en parles, j'allais oublier... Tiens, regarde... "

Je lui tends mon calepin où j'ai esquissé le croquis de la robe que j'ai imaginée pour elle. Une larme furtive glisse sur sa joue, et je sens mon cœur se serrer d'émotion. Pourquoi pleure-t-elle ? Ce n'est qu'une robe après tout...

Nifty: " Elle est magnifique... c'est pour moi ?"

Moi : "Oui, Nifty... Elle te plaît ?"

Nifty:" Oui... Oui, beaucoup."

Moi : " Tant mieux, il faudra que je prenne tes mesures quand on aura fini les corvées."

Un large sourire illumine le visage de Nifty, qui semble sur le point de me prendre dans ses bras. Cependant, je l'arrête en posant délicatement mon doigt sur son front.

Nifty: "Oh... Oui... C'est vrai, désolée... "

Moi : " Ce n'est rien, Nifty."

Je lui adresse un sourire réconfortant, et elle me tend mon calepin que je récupère avant de le lancer à Husker, qui l'attrape de justesse.

Moi : "Page 5."

Husker ouvre le calepin à la page indiquée, un sourire doux naissant sur son visage.

Husker:"Je t'avais dit que... "

Moi :" Oui, mais j'en ai fait une pour tout le monde, donc ce ne serait pas juste que tu sois le seul à ne pas en avoir..."

Je lui adresse un sourire malicieux avant d'ébouriffer les cheveux de Nifty, qui éclate de rire.

Moi : " Cela te plaît, Husker ?"

Husker: - Oui, Mélodie... Al à raison.

Et de deux... C'est la deuxième fois que Husker m'appelle Mélodie... Attends, comment cela Al a raison ? Qu'est-ce qu'il lui a dit, Bambi ?

Moi : " Quoi ?"

Husker: " Rien, gamine."

Il esquisse un grand sourire, sa bouche toujours en forme de fermeture Éclair... Hum, étrange. Passons pour l'instant. Je range le calepin dans ma poche et me tourne vers Nifty.

Moi : "Bon, on y va, Nifty."

Nifty: "Oui, allons-y... À tout à l'heure, Husker."

Moi :"À toutes, Husker."

Husker: "À tout à l'heure, les filles."

Après avoir passé la matinée à faire le ménage avec Nifty, je m'attarde sur mes préoccupations concernant Angel. Son absence me perturbe surtout après notre conversation d'hier. J'ai beau frapper à sa porte à plusieurs reprises, aucun signe de vie ne se fait entendre. Une inquiétude grandissante s'installe en moi. Est-ce qu'il me boude ?

Mais je décide de repousser ces pensées pour l'instant et de me concentrer sur la recherche d'Alastor. Il est peut-être dans la cuisine, en train de préparer le déjeuner. Avec un soupir, je me dirige vers cette direction, espérant le trouver là-bas.

Après quelques instants de recherche, je trouve Bambi en pleine dispute avec Charlie et Vaggie... Qu'est-ce qui se passe ?

Charlie : "Allons-y, Al, s'il te plaît !"

Alastor: " Ma chère Charlotte, les actions d'Angel ne me concernent pas. S'il attire des ennuis, ce n'est pas mon problème, ni le vôtre."

Vaggie: " Je te l'avais bien dit, Charlie."

Charlie : "Allons, Al... "

Alastor: "Non, my dear ! Pas la peine d'insi... "

Moi : " Bonjour Charlie, bonjour Vaggie. Rebonjour, Alastor."

Charlie : " Oh ! Bonjour, Mélodie."

Vaggie: " Salut, Mélo."

Alastor: "Euh... (toussote) Rebonjour, my dear... "

Vaggie et Charlie se tournent vers moi, Alastor me dévisage de la tête aux pieds avant de détourner le regard. Leurs expressions laissent transparaître une certaine inquiétude. Qu'est-ce qui se passe ? Et pourquoi Alastor m'évite-t-il du regard ? Il n'apprécie pas ma tenue ?

Moi : "Qu'est-ce qui se passe ?"

Charlie : " Angel n'est pas rentré hier soir. On a demandé à Al d'aller le chercher, mais..."

Vaggie:"Ce idiota refuse."

Nous nous tournons tous vers lui... Je rêve ou Bambi en a profité pour disparaître pendant notre discussion ? Quel crétin !

Charlie: - Mélo... Tu ne l'as pas vu, toi ?"

Moi : "On a passé l'après-midi ensemble, et ensuite il m'a dit qu'il voulait aller en boîte."

Vaggie: " Oh, non, merde."

Les mots de Vaggie et le regard inquiet de Charlie réveillent en moi une vague de culpabilité. Et si Angel était en danger à cause de moi ? Et si ce mystérieux "Val" dont j'avais sauvé Angel s'en prenait de nouveaux à lui en représailles de notre rencontre ?

Je sens l'urgence monter en moi. Je dois agir, mais d'abord, je dois calmer les filles. Leur inquiétude me pèse, et je déteste les voir ainsi.

Moi : " Ne vous inquiétez pas, les filles, il va rentrer."

Charlie : "Je l'espère, Mélo."

Moi : "Je vous le promets, et vous savez que je tiens toujours mes promesses."

Un léger sourire se dessine sur leurs visages, mais l'angoisse persiste dans leurs yeux. Elles demeurent déterminées à convaincre Bambi de retrouver Angel.

Une fois seules, je m'engouffre dans ma chambre avec hâte. L'urgence me pousse à agir rapidement. Je revêts ma tenue de combat, laissant la perruque châtain doré rehausser l'éclat de mes oreilles. Le poignard que j'ai acheté hier rejoint ma ceinture, un rappel tangible de la nécessité de me préparer à toute éventualité.

Dans ma précipitation, je glisse ma tenue du matin dans mon sac, prévoyant de me changer après une éventuelle confrontation. J'ôte mes affreuses lunettes carrées noires, prends un papier et un crayon, puis descend les escaliers à toute allure. Par chance, le hall est désert, même Husker n'est pas là... C'est le moment opportun. Je saisis ma capeline et rédige un mot rapide : "Je suis parti chercher Angel, je reviens vite, promis. Signé, Mélodie." Je laisse le mot bien en vue, puis sors discrètement en direction de l'endroit où j'ai rencontré Angel pour la première fois.