XXXVII
Média ♪ Give Me Love - Ed Sheeran ♫
Et voilà, je me retrouve aux urgences en pyjama à 2 heures du matin avec ce crétin.
- Tu auras quand même pu me dire qu'il était ceinture noir de Karaté !
- De Taekwondo et je ne t'ai jamais obligé à te battre avec mon ex !
Je n'aurais jamais cru que mon voisin se serait aussi bien débrouillé, c'est vrai qu'il est salement amoché mais Paul a vraiment une sale tête lui aussi.
Malheureusement, ils n'arretaient pas de pisser le sang, j'ai dû les amener aux urgences.
- Vous êtes trop con, sérieusement ! Le cuir de ma voiture est fichu à cause de vous.
Daniel ne prend même pas en compte ce que je dis.
- Je te promets que la prochaine fois, il ne saura même plus marcher.
- Tu n'as pas besoin de faire ça pour moi.
Il m'a demandé de dire aux médecins qu'il s'est battu avec un groupe de mecs qui ont voulu m'agresser. Rien qu'à repenser à ce qui s'est passé je me marre intérieurement.
- Arrêtes de sourire comme ça, j'ai un mal de chien je te signale !
C'est vrai qu'il ne l'a pas loupé, deux côtes cassés, arcade souricière ouverte et un oeil au beurre noir.
- Je te trouve vraiment adorable comme ça.
Un sourire illumine son visage amoché, qu'il est moche comme ça.
- C'est vrai ?
- Nan.
Je lui embrasse le front en riant, il a beau être con, sa mine boudeuse me donne envie de l'embrasser.
- J'en veux un sur la bouche moi. Aller je viens de me faire retirer toute ma virilité, j'ai bien droit à un petit remontant !
Avant d'atteindre sa bouche, un raclement de gorge me ramène à la réalité.
C'est Paul, il a les mains dans ses poches et la mine défaite, cette scène n'a pas du lui plaire.
- Tu ne payes rien pour attendre ! Dès que mes os seront réparés, tu vas morfler.
- La ferme petit loup, tu parles beaucoup trop pour quelqu'un sous morphine !
Je passe ma main dans ses cheveux et lui donne enfin le baiser qu'il espérait tant.
- Je reviens dans 5 minutes.
Je ne le laisses pas répliquer que j'emmène Paul à l'extérieur de la chambre. Les infirmières le matent ce qui me fait ni chaud ni froid.
- Tu as une autorisation de sortie ?
Il hoche la tête en serrant les dents, je me rends compte qu'il est plus défiguré que Daniel, ça ne doit pas lui plaire le fait que mon copain ai pris le dessus. Il a du se rabesser à utiliser des gestes techniques et sait que ce n'est pas réglementaire.
- Je crois que tu ferrais mieux de partir.
- Non, avant je veux que tu réfléchisses à ce que je t'ai dit quand ton mec était dans les vapes.
Ah oui, Daniel s'est évanoui dans la voiture et Paul m'a fait un discours horripilant.
Ça donnait après ça :
- Selena, on a vécu tellement de choses, mais je me rends compte que je ne peux pas vivre sans toi. Tu ne vas quand même pas rester avec ce mec qui s'énerve pour rien, en plus il ne sais même pas de battre.
Oui mais il t'a quand même bien pété ta sale gueule.
- Tu n'avais pas à le chercher, je n'ai pas besoin d'un mec ceinture noire pour me sentir en sécurité. C'est quoi le problème pour que tu sois venu me voir ?
Il fuit mon regard, il a l'air confus.
- Quoi tu vas mourir ?
Pour que je danse sur ta tombe et disperse tes cendres dans mes toilettes.
- Non, j'ai...
- Ta copine t'a trompé ?
Avec des triplés, aller pourvu que ce soit ça !
- Non... Elle.
- A des MST ?!
Et à l'heure actuelle tes couilles sont toutes rouges et entrain de te démanger aller faites que ce soit ça !
- Non c'est un putain d'homme.
- Ça explique pourquoi elle a pas de seins.
- Tu déconnes ?!
Je le regarde interdite, mais quoi il n'y a pas mort d'homme, que ce soit une femme, un homme ou un koala, elle a rien dans le soutien gorge.
- Non, je ne comprends toujours pas pourquoi vous avez rompu, tu l'aimais non ?
- Pas vraiment, elle était plus là pour te rendre jalouse, que tu réagisses mais tu n'as jamais rien fait. Et quand j'ai appris que ce n'était pas Nathacha mais plutôt Nathan, je l'ai pris pour un signe.
S'il m'avait dit ça il y a trois semaines, je me serais jettée dans sans bras, mais en observant Daniel sur ma banquette arrière la tête qui tangue dangeureusement.
- Je t'aime sincèrement et bla bla bla.
Je chiale pour la deuxième fois à cause de ce sale con de Daniel.
- Vérifies si mon copain respire toujours, j'ai tellement envie de te briser les os, si tu savais. Laisses moi conduire, je suis assez chamboulée comme ça.
De retour à la réalité dans cet hôpital, mon dégoût pour lui ne cesse d'augmenter. Je ne veux plus de lui, j'ai déjà assez de problèmes comme ça.
- Je devrais te faire enfermer pour ce que tu lui as fait, tu sais très bien que tu ne peux pas te battre hors du tatami !
- Parles moins fort, il y a un flic pas loin. Je voudrai être désolé pour lui mais je ne supporte pas de voir sa tête.
- Ne t'inquiète pas, nous non plus.
Tout ça parce que Paul pense que Daniel et moi couchons ensemble. Si je veux me faire ramoner la cheminée par mon voisin, ce n'est pas son problème.
- On parlera à la fête pour ma remise de diplôme si tu veux, mes parents seront heureux de te voir.
Il faut vraiment que je fermes ma bouche des fois.
- Je te laisse avec lui... Je vais prendre un taxi.
Paul tente de me faire donner un baiser sur la bouche, je le repousse gentillement et lui serre la main.
- Lécher le dessous de mes semelles, c'est tout ce que tu mérites donc n'abuse pas trop de ma clémence.
Je retourne au près de Daniel, je vois un médecin lui prendre ses constantes, je suis heureuse qu'il ai réussi à prendre sommeil malgré la douleur.
- Bonsoir je suis le docteur Grant, vous devez être la compagne de monsieur Keller.
- Euh... Oui je suis Selena. Comment il va ? On peut partir maintenant ?
- Je dois encore faire quelques examens.
Quand je revois Paul, je lui casse les deux jambes et lui coupe les couilles.
- Il a été si amoché que ça ?
- Nous avons trouvé une anomalie au niveau de ses poumons.
- Quelle est t-elle ? Pneumonie ? Pleurésie ? Ça ne peut pas être la mucoviscidose les symptômes sont quand même voyant. Non c'est autre chose.
Le médecin me regarde intrigué, je commence à perdre patience. Finalement peut-être que l'altercation avec Paul a eu du bon.
- Vous vous y connaissez en médecine ? Vous travaillez à l'hôpital ?
- J'essaie, je viens d'obtenir mon diplôme de psychologie, je souhaite travailler à l'hôpital.
Maintenant dis moi ce que mon mec a pour qu'on en finisse. Enfin quand je dis mon mec, tout est relatif hein.
- Votre nom ?
- Garcia...
- Ah oui, la nouvelle secretaire de Marc, vous le savez que vous êtes prise, si ? Votre doccier est remarquable.
- Je ne le savais pas...
J'aurais pu sauter de joie si ce docteur était moins bavard, il parle vraiment trop, c'est cool, j'ai un boulot mais Daniel est peut être entrain de mourir sur place.
- Vous recevrez une lettre d'ici les prochains jours alors. Mes félicitations en tout cas.
- Merci beaucoup mais qu'en est-il de mon petit ami ?
- Oui, nous craignons une tumeur mais rien n'est sûr. Non en seront plus demain matin.
- J'espère qu'il n'aura pas besoin de lobectomie et qu'une simple radiothérapie suffira.
- Ne vous inquiétez pas il a l'air d'un garçon solide, je dois vous laisser, je dois gérer mes autres patients, tâchez de vous reposer.
Dès l'homme sort de la pièce, je vais au chevet de Daniel, mon coeur bat à cent à l'heure. Je ne peux quand même pas tenir à cet être aussi exécrable !
Je décide de m'allonger à côté de lui, je crois que j'en ai besoin pour me rassurer. En me glisse donc contre son corps chaud, une main vient m'empoigner les fesses ce qui me fait frissonner. Je lève les yeux vers cet idiot qui regarde avec un sourire en coin.
- Tu es vraiment pas possible ! Arrêtes de me plauter !
- Tu es sexy quand tu parles avec des mots compliqués.
Son regard est brûlant, il va finir par me tuer rien qu'en posant ses yeux sur moi.
- Je pourrais dire caca ça t'exiterai !
- Essayes pour voir...
- Caca.
- Oh, oui c'est sexy ça aussi.
Son rire rauque embaume la pièce, j'observe chaqu'un de ses traits, je n'avais jamais remarqué ses magnifiques fossettes ni son petit froncement de nez.
Mais il est vraiment très beau, pourquoi c'est que maintenant que je le remarque. Je me mords inconsciemment la lèvre et l'embrasse avec ardeur.
Je reçois une explosion de petits papillons dans mon ventre, c'est atroce comme sensation. Mes doigts s'accrochent à ses cheveux, ses mains à mes fesses.
Un gémissement de douleur me tire de ma transe, nous sommes dans un lit d'hôpital, il est mal en point.
- Tu n'as pas peur d'apprendre que tu risque de perdre tes poumons et accesoirement la vie.
- Avec toi, mes craintes n'ont pas lieu d'être. Je suis amoureux de la plus belle personne que je connaisse.
À ce moment, ma conscience s'alarme, je ne peux pas lui répondre, parce que ce n'est pas vrai. Je suis en couple avec son frère tout en ayant une relation ambiguë avec lui. Comment je pourrais être quelqu'un de bien.
Malheureusement, la partie la plus sombre de mon coeur m'indique je suis tombée pour lui et que je tomberai encore juste pour qu'il ne s'arrête jamais de sourire.
C'est cet homme que j'aime, celui que je ne mérite pas.
Il se saisit de ma main et la caresse doucement, suis-je si égoïste au point de continuer ainsi ?
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