XXXIV

Retour point de vue de Selena

- Théo, c'est magnifique ici !

La cascade dans cette merveilleuse nature luxuriante est à couper le souffle, j'ai bien fait d'accepter ce rendez-vous finalement.

Il est encore plus beau sans son t-shirt, ses abdos en béton armé et son sourire me donne déjà très chaud.

- Chérie, tu comptes te baigner avec ta robe ?

Je m'allonge sur notre nappe pour l'observer se déshabiller entièrement. Il plonge dans l'eau sans m'attendre plus longtemps.

Je me sens bien ici, avec l'homme que j'aime. Mon alliance étincelle grâce aux rayons du soleil, je ne remarque pas mon mari se glisser à mes côtés.

- À quoi penses-tu ?

- Je suis heureuse avec toi.

- Je t'aime Selena, embrasses moi !

Je m'exécute aussitôt en l'embrassant goulûment.

Mon réveil s'effectue par des léchouilles de Chien, il est en effet très loin de Théo James.

- Tu es comme ton maître c'est pas possible !

Je me précipite dans la salle de bain attenante à la chambre de Daniel. La pièce est tout bonnement sublime, les baies vitrées et les bruits de la plage me donnent envie de surfer.

Oui c'est bon c'est pas la peine de me rappeler que je ne sais pas nager.

Je me lave le visage et retourne dans le lit, je suis crevée. Le soleil n'est pas encore totalement levé ce qui me préviens que j'ai plusieurs heures de sommeil devant moi.

- Ça aurait été mieux si on avait été nus.

- Pour la quinzième fois, je ne vais pas coucher avec toi.

Ses yeux sont toujours fermés néanmoins, il affiche grand sourire. Je pense qu'il pense à la même chose que moi, ça fait su bien de dormir avec quelqu'un.

On a dormi ensemble après avoir bouffé des chips et de la glace. Je replace une de ses mèches de cheveux qui tombe sur son visage. Il se saisit de mon poignet et l'embrasse.

- Daniel, tu m'énerves à m'embrasser tout le temps comme ça.

- Je t'aime c'est pour ça.

Ces mots me filent la pétoche, j'aurais aimé que ce soit réciproque malheureusement dans ma tête c'est le bordel intersidéral.

On se rendort enlacés, lui la tête sur ma poitrine et la mienne dans le caniveau de mes pensées.

Je me suis habillée sans prendre le temps de me doucher, je sais que c'est crade mais pour toute excuse, Daniel non plus n'a pas osé voir d'eau ce matin.

C'est avec hâte que je me dirige vers la sortie, pas le temps de bouffer, je veux retrouver chez moi pour remettre mes idées au clair.

Un soupire se fait entendre quand j'aperçois le nombre d'appels que j'en en absence. Tous de, roulement de tambour... Cameron.

- Combien ?

- 27 de ton frangin et toi ?

- 35 de notre chère rousette, j'ai gagné !

Cela nous ramène à la réalité, nous sommes en couple chacun de notre côté. Le pire c'est que nos compagnons sont jaloux, cinglés et possessifs,

- On fait quoi pour nous ?

- Absolument rien, on doit oublier cette soirée et...

- L'alchimie qu'il y a entre nous ? Tu n'est pas sérieuse Selena ? Je suis raide dingue de toi et tu...

- Je veux rentrer chez moi.

Mon voisin pousse un affreux grognement accompagné d'un superbe juron. Il faut qu'il me comprenne, prendre une décision maintenant serait comme donner un couteau à un bébé, dangereux.

Le trajet a duré en longueur à cause des bouchons, je n'ai eu droit à aucun regard ni blague salace. J'ai du le blesser dans son ego surdimensionné, Keller s'attendait à quoi ? Que je quitte tout pour lui et sa sale gueule ? Bin non !

Enfin en bas de mon immeuble, il se gare et quitte l'habitacle.

- Keller !

Il pose un regard illuminé sur moi, merde.

- Mes clés...

Je les attrape avec justesse. Je le rattrape dans l'ascenseur.

- Tu comptes me faire la gueule ?

Il se plaque contre la paroi, loin de moi, avec une face de macaque aigri. Daniel joue dans son téléphone pendant que moi, j'essaye d'avoir une discussion sérieuse. Voici une des raison pour laquelle on ne peut pas continuer.

- C'est stupide, tu m'attires. Alors que je ne te trouves ni beau, ni musclé. Tu sens la brindille et tu es un connard ! Mais je sais pas j'ai quand même envie que tu m'embrasses, que tu me touches.

Je retiens mes sanglots, j'en ai marre de chialer comme une pauvre merde. Daniel m'attrape et me serre contre lui.

- Je ne ferrais plus rien avec toi, tu peux respirer tranquille avec mon frère. Je n'ai aucune envie de passer encore pour un con après tout ce que je t'ai dit.

C'est compréhensible, en réalité, j'ai sûrement profité de lui et de son amour pour moi hier soir.

Mais qu'est ce que tu racontes Selena ? On est pas dans un épisode des Feux de L'amour !

Le brun m'attrape le visage et dépose un baiser léger sur le nez. Ok, c'est fini les bisous avec la langue, bonjour l'animosité.

Il reprend sa place initiale avec son téléphone et émet un rire diabolique qui me fait froid dans le dos.

- Je suis franchement trop con. Bonne chance Cendrillon.

Les portes de l'ascenseur s'ouvrent sur ces paroles.

- Enfin on vous trouve !

La populace est sur le pallier, j'aurais peut être du me doucher. Par contre connaissant le spécimen, il aurait insisté pour me rejoindre. Si je sentais la transpiration ou les lasagnes oui, mais je pue le Daniel.

Cameron me prend dans ses bras, il sent bon lui.

- J'étais tellement inquiet !

Oui mais tu as quand même pris le temps de te doucher, te parfumer et de passer chez le coiffeur apparemment.

- Je vais bien comme tu peux le voir.

De son côté Daniel gère une Erine déboussolée, ce n'est pas comme si ça faisait une semaine qu'on était portés disparus.

- Vous étiez où ? Tous les deux ?

Merci Keven, rappelle moi de ne JAMAIS faire confiance à ta discrétion.

- J'ai juste essayé de ramener une fille saoule et en colère.

Oh le salopard ! C'est lui qui m'a kidnappé, malheureusement je ne peux pas le contredire.

- Elle a vomi pendant tout le trajet quelle horreur.

- Mais vas te faire foutre.

C'est sorti tout seul, je ne veux pas passer pour une alcoolique surtout pas auprès de Nora.

Les parents violents et alcoolique, elle connait comme je l'ai dit plus tôt. Je ne sais pas ce qu'il cherche à montrer aux autres.

- En plus, elle m'a supplié de ne pas la ramené à la maison parce qu'elle ne voulait pas qu'on la voit dans cet état. PATHÉTIQUE.

Vas y enfonce moi. Tu veux une pelle pour creuser plus ?

Oui mais c'est ça, il veut ternir mon image. Je dois passer pour une sale conne maintenant.

- Selena... C'est vrai ? Me demande Cameron.

- Oui, ça l'est. Désolée de vous décevoir, je suis humaine et hier soir j'ai pété un câble.

Daniel se moque ouvertement de moi, on dirait qu'il a activé son mode super connard tellement il est horrible là maintenant.

C'était peut-être un piège de m'amener à Malibu et j'y ai plongé tête baissée.

Je cherche mes clés pour rentrer chez moi. Si je reste une seconde de plus, ce petit con risque de devoir manger de la soupe durant tout sa vie.

- Il fallait être là pour voir le spectacle. C'était tordant. La pauvre petite Selena encore plus dégueulasse qu'avant.

- Dan...

Ça en est trop, je fais volte face et me plante devant lui. Il ne s'attendait sûrement pas à ça. Mec, j'ai failli me noyer parce que tu m'as provoqué, donc oui, je vais te botter les fesses.

- Tu te crois mieux que moi ?

- Oh que oui.

- Le mec qui fait passer ses plaisirs avec tout, même s'il doit faire quelqu'un souffrir se pense mieux que MOI ?

- Tu es sourde ?!

La moutarde me monte au nez, c'est pas vrai, il essaye de me faire cracher la vérité sur nous deux. C'est très fin de sa part je dois l'avouer.

Néanmoins, c'est toujours moi qui trouve l'assassin dans Cluedo donc il peut aller se torcher.

- Tu sais, on aurait pu être amis, tu n'as pas arrêté de me faire changer de caractère ces derniers mois et je t'ai TOUJOURS pardonné. Malheureusement tu redeviens encore et toujours ce sale petit con que j'ai rencontré il y a 6 mois.

- Les gars...

- Aujourd'hui, tu as ton doigt au dessus du bouton de non retour, es-tu sûr de vouloir appuyer ?

Celui-ci hausse les épaules et joue avec une mèche de mes cheveux. Sa bouche se rapproche de mon oreille.
Je dois me retenir pour ne pas l'embrasser en sentant son souffle chaud dans mon cou.

Merde, j'ai envie de l'éventrer et de lui violer la bouche en même temps. C'est quoi cette sorcellerie ?

- Tu ne vaux pas grand chose après tout.

Avec ça, j'ai droit à un grand sourire. J'ai en effet très mal, je fais un effort surhumain pour me rappeler que le meurtre est passible de prison.

- Je te déteste !

Non, Selena, ravales ces larmes de fragile. Portes tes couilles ! Enfin, tes ovaires...

- Bon, on va s'arrêter là, les tensions me donnent la diarrhée.

Vincent ne me fait même pas esquisser un demi sourire. J'en ai marre de lui et de cette situation. Par contre Erine se marre comme une dingue.

- À moi aussi, elle me stimule le transit intestinal.

Quand je vais lui arracher les boyaux, il aura du mal à stimuler quoique ce soit.

- Alors Garcia, on a perdu sa langue ?

Vous pensez que mon coffre peut prendre son corps entier ? Je serais sûrement obligé de le découper si je veux tout faire rentrer.

- J'abandonne avec toi, je n'ai pas acheté de bâche pour ne pas tacher mon sol. Sur ce, je te souhaite d'avoir une mort lente et douloureuse les jours qui suivent.

Je n'ai pas craqué, youpi. Néanmoins, je me sens mal. Je ne suis plus rien pour lui en quelques secondes son amour pour moi s'est envolé. J'ai bien fait de ne pas céder... encore plus !

J'entre dans mon appartement et m'effondre sur mon canapé.

Oublier Daniel est ma priorité, l'aimer ma minorité.

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