XXIV
Mes talon claquent sur le béton froid tout se mélange dans ma tête depuis que j'ai quitté cette boite de nuit. Je crève de froid et malheureusement je n'ai même pas mon sac pour payer un taxi.
Si je fais du stop, on risque de vouloir me faire du mal vu le peu de tissu que j'ai sur le dos.
Je prends place sur un banc en espérant ne pas être contaminée par un truc pas net.
Je pleure toutes les larmes de mon corps, si bien que j'en deviens plus que pathétique. Je dois ressembler à un panda maintenant que tout mon maquillage a coulé. Le regard dans le vide, je me demande comment j'ai pu être aussi stupide.
Une main chaude se pose sur mon épaule, je me saisis immédiatement. Pourvu que ce ne soit pas un pervers ivrogne à qui il manque les dents de devant.
Une forte brise passe et lève le voile sur l'identité de mon toucheur d'épaule. J'ai l'impression de me retrouver dans une sapinière, son odeur me parait moins désagréable, en même temps j'ai une narine bouchée ça peut peut-être fausser mon jugement qui sait.
- Tu veux quoi ? Me montrer que je ne vaux vraiment rien et que tu avais raison par rapport au fait qu'il n'a rien à foutre de moi ?
Il s'assoit à mes côtés sans un mot. Je déteste le silence qui s'installe entre nous.
- Tu ne vas quand même pas rester à côté de moi comme ça sans rien dire. C'est déjà flippant quand tu me parles mais quand tu ne le fais pas j'ai vraiment très peur.
Il dépose mon sac sur mes genoux, c'est bien il a fait sa bonne action de la journée mais j'espère qu'il ne s'attend pas à une récompense ou autre.
- Tu veux qu'on retourne à l'intérieur ?
- Avec ma tête de zombie c'est impossible et je ne sais pas si j'aurais le courage de retourner là bas, tous ces trucs de strass et paillettes, ce n'est pas pour moi.
- Tu vas t'y habituer comme tu l'as fait avec moi.
- Keller, je ne me suis jamais habituée avec toi.
Il me sourit et regardes mes lèvres, non mon coco, je ne manges pas de ce pain là. Je retourne ma tête poue observer la nuit. Nombreuses sont les voitures qui passent, les lumières sont plutôt fortes, je peux distinguer chaque visage et chaque aspect de ma vie brisée.
Je sais que ça peut paraître pathétique mais j'avais mis beaucoup d'espoir dans cette fichu relation. Je pose ma tête sur l'épaule de mon voisin sans même m'en rendre compte.
- Je dois faire quoi pour ton frère du coup ?
- Rien, attendre qu'il te parle...
Il soupire bruyamment et pousse un juron, j'ai l'impression qu'il se bat intérieurement tout comme moi en ce moment.
- Tu la connais ?
- J'en sais rien, peut être j'en connais un paquet de meufs moi.
J'avais oublié son palmarès à trois ou quatres chiffres. Comment peut-on se faire autant de filles et avec la conscience tranquille ?
- Je vois.
Non, en fait je ne vois rien du tout. Je suis perdue et dégoutée. Ça pouvait paraître ambiguë mais quand je l'ai vu embrasser cette fille ça a été clair.
Je sais que devrait être entrain de lui arracher les bourses en ce moment mais mon courage m'a abandonné avec ma fierté.
- Tu ferrais mieux de retourner là bas, sinon Erine risque de péter un câble.
- Pourquoi tu me parles d'elle ?
- Elle m'a prise pour son punching ball personnel à cause de toi tout à l'heure, je t'assure que si elle avait posé ne serait-ce qu'un ongle sur moi, me hubiera hecho tragar mis tacones altos. ( Je lui aurais fait avaler mes talons hauts. )
- C'est drôlement sexy quand tu parles espagnol, mais je préfère que tu les garde aux pieds.
- Comment ça se fait que tu comprennes ce que je dis ?
- Notre nourrice est mexicaine, tu devrais la voir quand elle est énervée ! Elle nous menaçait de mort tous les jours, j'ai fini par apprendre !
Je trouve ça adorable, son regard s'illumine en parlant d'elle comme je parle de mes parents. Il a l'air de vraiment tenir à elle. Je me détache de lui et sourit sincèrement, c'est que ce con arrive à me redonner le moral.
Mon ventre lui fait signe qu'il n'y a pas que moi cerveau qui soit embrouillé.
- Tu casses le moment là, tes gargouillis sont vraiment horribles, je ne comprends pas comment ça peut sortir d'un si petit corps.
- Tu ne m'as pas encore entendu roter c'est pour ça que tu dis ça !
En se levant, il me tend la main mais je ne la prends pas et reste assise.
- Je vais prendre un taxi, seule. Non sérieusement, rousette va friser si tu la laisse tomber.
- Ne crois pas que je vais te laisser rentrer toute seule, dans cette robe minuscule.
- Arrêtes tu l'as déjà fait avec d'autres, tu me l'as dit toi même.
- Toi c'est différent...
Il baisse les yeux sur ses chaussures et pousse un énième juron, je devrai sûrement lui laver la bouche avec du gros savon pour qu'il arrête avec les gros mots.
- ... Je veux dire tu es ma belle soeur maintenant, c'est normal !
Oui c'est ça et moi je suis Lara Croft. Je crois qu'il a du oublier que son frère était entrain de dépoussiérer les amydales d'une autre.
- Arrêtes de te poser des questions auquelles tu n'as pas de réponses, même si c'est presque difficile de croire à autre chose, promets moi de lui donner au moins le bénéfice du doute, d'accord ?
C'est la première fois qu'il me parle ainsi, sa voix est calme et posée, son ton se veut rassurant, je suis pas du tout ok avec ce qu'il vient de me dire.
- D'accord, je vais essayer.
Bon, je sais que j'ai tourné ma veste en une seconde et demi mais je comprends un peu ce qu'il veut me dire. Un malentendu est vite arrivé, peut-être qu'il lui faisait du bouche à bouche ou qu'il lui retirait un truc entre les dents.
Mais à qui je vais faire croire tout ça, bien sûr qu'il a embrassé cette fille.
Daniel appelle donc un taxi, nous ne parlons pas et tant mieux parce que je n'en ai pas du tout envie. Je lui propose de rentrer chez moi pour le remercier.
Je nous prépare des nuggets au four et nous entamons ma bouteille de Vodka confortablement installés sur mon canapé.
- Avant Cameron, tu as eu un mec ?
- Oui, quelques semaines avant que tu emménage nous avons rompu.
- Pourquoi ?
J'hésite à lui répondre, il pourrait l'utiliser contre moi, mais en fin de compte, je m'en bats littéralement les reins.
- Il m'a trompé. Plusieurs fois.
- Je comprends maintenant pourquoi juste un baiser te met dans cet état là.
Il a raison, c'est peut être juste un kiss mais c'est la porte ouverte à beaucoup plus, comme la tromperie pure et dure. Paul m'avait juré que ce n'était pas vrai et pourtant, il couchait avec des jumelles, des soeurs jumelles, vous vous rendez compte ?
- Et toi ?
- Je n'ai jamais eu de copine.
Ça ne m'étonne qu'à moitié, je sais que c'est un homme à femme, mais de là à ne jamais avoir eu de relation, j'y crois moyennement.
- Pourquoi ?
- Parce que c'est toujours trop facile, je suis un dieu vivant Selena, toutes les filles se jettent à mes pieds !
- Et pourquoi je ne le fais pas ?
- Je ne sais pas, c'est sûrement parce que tu viens d'une autre dimension ou que tu n'as pas une bonne vision.
- Très drôle Keller, moi je suis persuadée que tu ne plais juste pas à tout le monde !
- C'est dommage, tu es la seule à qui je veux plaire.
Vous entendez ces violons qui joue ? Et la disquette qu'il essaye de me mettre vous la voyez ? On ne m'avait jamais dit quelque chose comme ça. C'est plaisant mais je sais qu'il ment comme il respire.
- Je sors avec ton frère Daniel, arrêtes de me draguer !
- Je savais que tu n'étais pas marrante, c'est bon je rigolais !
Comme si je vais avaler ça, il est un homme après tout et comme mon père me dit toujours, " Un homme a toujours une arrière pensée. ".
- Tu peux bouder dans ton coin espèce de crétin !
Je viens tout juste de corriger les 23 chapitres et ça a été vraiment épuisant. Mais voici une bonne chose de faite.
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