- Tu sens mauvais, on en parle de ça ?!

- Quoi ? J'ai une odeur de mâle, chose que tu ne connais pas ! Et puis tu peux parler tu pues la mandarine pourrite !

- Déjà on dit pourrie et la fermes si tu ne veux pas t'en prendre une !

- Mais viens, je n'attends que ça, tu crois vraiment me faire mal avec tes petites mains de schtroumpf !?

- Je t'ouvre l'autre main avec les dents espèce de mourue sans sel !

- Âne sans dent !

- Casserole sans manche !

- Tu n'es qu'une pauvre fille bête et moche !

-  Et toi un connard narcissique de merde !

Pendant tout le trajet ses insultes ont fusés, je n'ai pas pu me retenir de jurer et mes chaussures ont valdingué dans toute la limousine, c'est vraiment dommage que je ne sache pas viser, sinon son nez serait déjà cassé !

Cameron m'a tenu pour ne pas que je bondisse sur lui malgré avoir enfoncé mes ongles dans sa magnifique chemise blanche en outre dans sa peau. Il ne m'a pas lâché une fois, vous pensez que ça signifie qu'il a des délire chelous genre qu'il aime ce qui pique et fait mal ? Parce que je suis une véritable douillette.

Arrivés devant la boite, je suis encore sur les nerfs, on passe par la porte de derrière et on atterit dans un carré VIP sur une estrade en haut de la piste de danse. Le son joue fort, les gens sont en sieurs et l'alcool coule à flot, toutefois, leurs vêtements respirent le bon chic bon genre.

La boite de nuit est dans des tons de rouges avec une dominance de noir ce qui met en avant le blanc de nos tenues, dans notre groupe les filles ont toute une tenue différente.

Erine porte une jupe et un bustier tous les deux courts bien entendus, Nora une combinaison short avec le dos nu, Marie un ensemble pantalon ultra moulant et moi, une robe rat les fesses et maxi décolleté.

Les garçons ressemblent à un boys band des années 90 avec leurs chemise blanche et leur pantalon ajustés à la perfection.

- Boire nous ferra tous du bien après la guerre de Titi et Grominet dans la voiture.

La référence est vraiment nulle, je suis déçue de Nora. Grominet et Titi se disputent car le chat veut manger l'oiseau, aucun rapport ici ! Je dirais plutôt la méchante Darla et le gentil Némo, elle fait chier le monde tout l'aquarium, ça c'est une belle représentation de Keller, en plus elle est moche avec un appareil dentaire.

Des litres d'alcool sont ingurgités, je me sens bien et détendue. Mais je ne peux pas en dire autant des filles, elles agissent comme des cinglées à se frotter entre elles.

- Tu n'es pas déchirée ?

- Oui, complètement.

- Mais pourquoi tu ne danses pas sur la table ou te prend pour une gogo danseuse comme les filles là bas ?

- Parce que je tiens bien l'alcool.

- Pourquoi ?

- Je suis mexicaine, là bas dans ton biberon ce n'est pas du lait mais de la tequilla.

Il rit à ma blague, Daniel rit à quelque chose que j'ai dit, l'alcool nous fait faire des choses vraiment dingues. Je n'ai fait que me disputer avec lui dans la limo et là je tape la discussion tranquille avec Mister Je-Fais-Chier-Selena-Parce-Que-C-est-Marrant.

Je ne sais pas où est passé Cameron d'ailleurs, je commence à trouver gênant de discuter avec son frère que je déteste alors que je devrais être avec lui.

- Tu cherches mon grand frère hein ?

- C'est bien, on utilise son cerveau de temps en temps.

Mon regard se pose sur mes trois amies qui dansent à quelques mètres de nous. J'aurais aimé les rejoindre mais je risque de faire tâche avec mes minis jambes. Vincent et Keven contemplent le spectacle beurrés comme des biscottes. Oui je sais que cette phrase est très bizarre mais je peux vous assurer que cette expression existe.

- J'aurais aimé discuter avec toi.

- Étrangement moi non, les insultes dans la voiture ne t'ont pas décidés à ne plus jamais me parler ?

Mec, j'ai de l'alcool dans le sang, j'ai faim et le vêtement que Erine m'a passé est trop serré et tu veux parler avec moi ? Non ! Tu es la personne avec qui je veux le moins d'affinités.

- À propos du baiser ...

- Oui, j'en ai parlé à ton frère, ça l'énervé mais il m'a promis de ne pas te tuer.

- Je sais qu'il est au courant, mais je voulais savoir ce que tu as ressenti, sincèrement Selena.

Il est obligé de presque se coller à moi pour me parler car la musique ici devient assourdissante.

Je ne sais pas quoi lui dire, j'ai aimé quand nos lèvres se sont touchés alors que paradoxalement, il ne me plait ni physiquement ni intellectuellement. C'était une réaction purement corporelle.

- Je n'ai rien ressenti.

Mensonge.

- Je sais que tu me mens !

- Ah ouais et comment ?

- Quand tu mens tu fais la moue.

- N'importe quoi !

Je me rends compte à cet instant que je fais effectivement un cul de poule quand je raconte des craques. C'est à la fois impressionnant et flippant qu'il le remarque.

- Maintenant que tu sais tu comptes tout lui dire ou quelque chose comme ça ?

- Non.

- Tu m'as fait chier avec ta question à deux balles et maintenant tu veux me faire croire que tu ne vas pas utiliser ça contre moi ?

- Tu as tout compris !

C'est absurde, contradictoire et surtout con, très con.

- Bref, je vais pisser et s'il te plait prends un chewing-gum.

Oui, j'ai en effet fuit cette conversation unilatérale et stérile. On passe du chaud au froid en une demi seconde, ça commence sérieusement à me taper sur le système.

Je sais très bien que c'est un être horrible, rien qu'hier soir j'en ai encore eu la preuve mais je continue à discuter avec ce type.

Je vais rejoindre les filles qui ont l'air de plus en plus émechées.

- Tu viens enfin danser avec nous !

Elles semblent heureuses sauf Erine qui commence à me hurler des atrocités dans les oreilles.

- Il te voulait quoi Dan ?

Son ton agressif et autoritaire me fait immédiatement comprendre qu'elle n'apprécie pas du tout qu'il se soit collé à moi.

- Pourquoi tu ne me réponds pas ? Tu as quelque chose à cacher ?!

Crise de jalousie numéro 2, bonjour.

- On parlait juste de Cameron et du fait que je ne dansais pas, ça devient ridicule là !

Je n'ai pas menti mais j'ai hormi de lui parler du baiser tout simplement parce que je ne veux pas qu'elle se retrouve à l'hôpital si elle décide de s'en prendre à moi.

- Vous faîtes chier là, aller on danse !

- Non, il faut que je sache ce qu'il y a entre eux !

Il y a que Marie qui reste en retrait, elle n'a pas l'air agacée mais plutôt attentive à ce que je pourrais dire.

- Je le déteste, je fais un effort pour mon petit ami c'est tout donc ne me fais pas chier avec ça. La dernière fois, je t'ai dit la même chose bordel.

- Ouais comme si je te croyais ! Il a toujours tout ce qu'il veut et tu le sais très bien. 

Il n'est pas si exceptionnel, je n'ai jamais compris pourquoi il avait tant de filles aux fesses.

- Elle n'a rien fait regardes, c'est avec moi qu'il a fait des choses.

Notre petite française sort de son silence pour me donner l'explication à l'énervement d'Erine mais ce mec a sauté tout Los Angeles ou quoi ?

- Je te laisse décolérer.

- Non restes !!

- C'est ça barres toi, on a pas besoin de toi ici.

Je descends de l'estrade et me fraye un chemin entre les corps en dégoulinants.

J'arrive enfin aux toilettes mais ce parasite fait barrage, je devrais peut être établir une injonction d'éloignement, il me suit à la trace c'est pas possible sinon.

- Non, allons remonter.

- Tu veux m'empêcher de pisser aussi ?

- Il y a des toilettes en haut aussi je vais te montrer viens.

Il tente de m'attraper le bras mais je l'esquive à temps. Mais c'est quoi son putain de problème à ce mec ?!

En entrant dans la pièce, je comprends ce qui l'a poussé à ne pas vouloir me laisser entrer.

Quel enfoiré.