XLVIII

Point de vue de Selena

- Passes moi le presse ail, s'il te plait.

Je vois Daniel fouiller dans mes tiroirs pour me tendre pas du tout l'objet escompté. Il est dans la lune, ne répond même pas à mes piques. Il est comme un légume qu'on vient de bouillir, mou et pale.

- Ça c'est un casse noix mon coeur.

- Tu viens de balayer toutes mes incertitudes d'un coup.

- Quoi ?

J'essaye de déchiffrer son visage mais à part un grand sourire je ne vois rien, à part le fait que je viens de l'appeler mon cœur... Selena tu viens réellement de faire ça ? Je le regarde tourner dans tous les sens l'objet toujours avec ce sourire débile sur la figure.

- Tu manges des noix, toi ? Me demande t-il enfin.

Je hausse les épaules en répondant clairement.

- Non.

- Alors pourquoi tu en as un ?

Il semble réfléchir vraiment, comme pour détourner mon attention de son problème.

- C'est toi qui fait les gâteaux aux noix que Varane me refile ?!

Merde, je rougis visiblement, moi qui voulait amadouer la concierge, elle ne me fait même pas confiance pour bouffer mes pâtisseries. Elle doit sûrement croire que je mets du saucisson dans la préparation. Tous les végétariens sont aussi relous ?!

- Ouais, mais si à l'époque j'avais su que c'était toi, j'aurais sans doute rajouté du laxatif.

Daniel m'offre un sourire qui, cette fois ci, n'atteint pas ses yeux. Merde, il y a vraiment quelque chose qui ne va pas.

- Avant que je ne m'énerve, dis moi ce qui ne va pas. Je lève mon couteau devant sa mine effrayée. Et pas de connerie du genre " Je suis fatigué et gneugneugneu".

- Poses ce truc avant s'il te plait.

Je m'exécute le fusillant du regard, tout d'un coup, il a l'air d'un petit garçon ayant fait une bêtise.

- J'ai demandé à Erine d'enménager chez moi, elle a sept mois, elle était complément paniquée.

- Ok.

Je me remets à couper ces foutus pommes de terre pour la salade de ces putains de pommes de terre. Si je ne lui avais pas demandé, est-ce qu'il me l'aurait dit ? Dormir ? Elle va dormir où ? Il n'y a que deux chambres dans son appartement ! Mon sang boue littéralement mais je coupe, coupe et recoupe ces connasses de pommes de terre.

- Je te l'aurais dit et il est clair que je passerai la nuit dans mon canapé.

- Tu peux dormir avec moi si tu veux.

Cette phrase a giclé de ma bouche d'un seul coup, ce n'est pas ce que je voulais dire. Devant son regard d'abrutis, je prends soin de me rectifier.

- Je veux dire dormir chez moi. J'ai deux chambres. Tu dormiras dans ma chambre d'amis.

Malheureusement pour moi sans que je ne puisse réagir, il se plaque contre mon dos.

- Tu veux qu'on passe la nuit ensemble ?

Je me sens tout d'un coup en nage. Je me retourne pour lui faire face mais deviens comme paralysée par ses yeux devenus noirs.

- Pourquoi tu me regardes comme si j'étais le dernier m&ms de ton paquet ?

Daniel m'attrape par la taille pour me plaquer contre lui.

- Selena, je...

La tension est tellement forte que je m'écarte de lui et explose .

- Tu es vraiment trop con, je t'ai dit de te rapprocher d'elle mais pas comme ça !

- Tu me dis une choses après le contraire désolé de ne pas tout suivre !

- En plus tu parais plus énervé que moi Keller. TU ACCUEILLES LA FILLE AVEC QUI A COUCHÉ IL N'Y A MÊME PAS UNE SEMAINE ! Espèce de débile ! Tu es vraiment un connard, j'y crois pas.

Je suis mieux toute seule, Daniel fait ressortir le pire en moi. Je fais tout valser pour me réfugier dans ma salle de bain.

- Selena, ouvres moi, il faut qu'on parle !

Il frappe à la porte avec frénésie, qu'il aille se faire foutre lui et sa mère porteuse.

- Vas parler à Erine, elle va ouvrir volontier.

- Je ne l'aime pas. Alors que je suis fou de toi.

Mais bien sûr espèce de malade mental.

- Non.

- Ouvre moi sinon je défonce ce truc.

Agacée j'ouvre la porte avec une mine contrariée scotché au visage. Mon agacement est tel que je n'arrive même pas à le regarder dans les yeux, il y a cinq minutes j'étais pour qu'il la rejoingne et maintenant je veux lui arracher la tête parce qu'il lui a proposé avec toute la bonne volonté du monde d'habiter chez lui.

Sans me jeter un regard, il avance dans la pièce puis fait couler l'eau de ma baignoire.

Daniel fouille dans un placard, y trouve une boule de bain pour la jeter dans l'eau chaude, il allume mes bougies vanille et... mais comment il...

- Comment tu sais où tout se trouve dans ma salle de bain ?

- Tu veux vraiment le savoir ?

Je le regarde interdite, il a tout d'un psycopathe pourtant rien de le voir dans ma salle de bain reveille en moi un instinct de possession totalement incontrôlable, je me sens tellement égoïste de le vouloir que pour moi.

- Non pas vraiment.

- Aller déshabilles toi.

Je m'exécute avec une infinie lenteur, je m'arrête cependant à mes sous vêtements.

- On les garde, je ne tiens pas à te voir nu aujourd'hui.

Avec un sourire, il ôte à son tour ses vêtements avant même que je ne louche sur ses abdos je me glisse dans l'eau chaude.

Il me rejoint en clin d'oeil, toute ma colère envers lui fond comme neige au soleil.

- Je suis amoureux de toi, je ne te ferai jamais de mal, du moins plus maintenant. Erine et moi c'est terminé.

- Je veux bien te croire. Dis-je m'abandonnant au contact de sa peau sur la mienne.

Je me prélasse donc dans le bain contre son torse depuis près déjà de bonnes heures avec mes sous-vêtements sur le dos.

- Ça aurait été mieux si on était nus.

Je ris doucement à sa remarque pendant qu'il me picore avec la plus grande des applications mon cou. Un gémissement s'échappe de ma gorge tandis que ma tête se reverse.

- Daniel !

- Tu es sûre de ne pas vouloir qu'on s'aime de façon plus explicite ?

Je me retourne puis pose un chaste baiser sur ses lèvres. La mousse, la lumière tamisée et l'odeur de vanille tout pourrait me pousser à aller plus loin pourtant ma raison prend inexorablement le dessus.

Je plonge mon regard dans ses yeux chocolats, passe un mèche mouillée derrière son oreille.

- J'ai très envie que tu me fasses l'amour mais pas dans ces circonstances.

Après un énième baiser, je sors du bain le laissant cogiter. Je me sens bien. Malheureusement arrivée au salon une fois une serviette sur le dos, je cries à pleins poumons, c'est quoi ce délire ?

- Mais qu'est ce que tu fais ici ?!

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