XLIX

Nora est là, affalée sur mon canapé la mine triste, son petit nuage tout rose s'est évaporé, ça ne m'indique rien de bon. 

- Il m'a quitté.

Hein ?

- De quoi parles-tu ?

- Keven...

Mon sang passe directement à 100 degrés. Moi qui ne voulait tuer personne aujourd'hui, c'est raté. Où ai-je bien pu mettre ma batte de Baseball ?

-Et pourquoi ? Dis-je en serrant les dents.

-Je... Je... Peux pas.

Je comprends aussitôt pourquoi. C'est à cause de moi, de ma relation avec Daniel et de la grossesse d'Erine. Fait chier, il n'y a que les roux pour m'attirer des problèmes.

Telle une fusée, je pars m'habiller. Malgré l'envie de tuer qui me coule dans les veines, je prends le temps de m'habiller jeans, t-shirt et blouson, j'ose même mettre des talons aiguilles histoire de les lui enfoncer dans le cul.

Daniel arrive sur le pas de la porte, toujours aussi séduisant, quand j'aurais 80 ans, je souhaite avoir encore en mémoire cette image de lui.  Sa serviette lui tombe bas sur les hanches, son corps est encore humide, j'ai l'impression d'être sur le point de perdre ma virginité alors que je l'ai concrètement déjà perdue, de plus, ce n'est pas le moment. Oh que non.

- Qu'est ce qui se passe ? Demande t-il innocemment.

- Je dois aller faire des courses entre autre.

- Ça a un rapport avec ta meilleure amie qui est en mode zombie dans ton salon ?

- Zombie ? Je dirais plutôt limace désséché. Tu savais que c'était l'animal qu'on trouve le plus dans les menu McDonald's après les cafards ?

Ah oui, je pars trop quand je suis nerveuse, triste, en colère, ou les trois.

- Ça doit être plus grave que ce que je pensais... Commence t-il.

Je soupire puis lui passe devant. Je n'ai clairement pas de temps à perdre avec lui.

- Selena !

Je n'écoute pas, je fixe mon objectif sans perdre le mondre temps. Un voyage en voiture plus tard je me retrouve devant l'appartement de cet imbécile, je ne sais pas ce que je vais faire mais j'avance et sonne quand même.

- Qu'est-ce que tu veux ? S'agace le roux aussitôt la porte ouverte.

Comme il est agréable et sympathique.

- On doit parler.

- Je ne crois pas non.

Avant qu'il ne me laisse sur le carreau, je me faufile dans son terrier et m'assois sur son canapé. Les bras croisés devant lui, je sais qu'il sera hermétique à toute conversation... Ça promet d'être intéressant.

- Je sais pourquoi tu viens et je ne reviendrai pas sur ma décision Selena.

Comme ça m'aurait étonné, je me demande toujours pourquoi Erine est amoureuse de ce type, en même temps je me suis encouragée de Keller...

- Tu sais que c'est stupide ! Rompre avec Nora juste parce que...

- Parce que tu te tape le mec de ma soeur !

- Daniel et moi...

- Tu fais souffrir ma soeur et le pire c'est que Nora te donne raison. Tu as tout foutu en l'air. Comment tu peux être égoïste à ce point ?!

Je frisonne d'effroi, son ton accusateur me gifle de plein fouet. Penser qu'à moi-même... Nora m'a toujours soutenu dans ma vie, notamment ma relation avec Paul, mes études et maintenant je la gêne dans son accessibilité au bonheur.

Mon téléphone vibre dans ma poche, mon coeur se brise encore plus quans je vois le prénom de ma meilleure amie sur l'écran, je suis littéralement assaillie de messages inquiets. Maintenant je dois faire un choix entre Daniel et Nora. Fais chier.

Je me lève pour reprendre contenance puis laisse mon regard s'étaler sur la vue sur l'océan Pacifique.

- Tu l'aimes ?

Keven me regarde comme un débile face à ma question. J'ai pourtant e te claire. Je réitère ma question ce qui augmente son agacement.

- Bien sûr que oui.

- Tu l'aime comment ?

- Je ne sais pas si je vais m'en remettre. Elle est tout ce que je veux mais Erine reste ma soeur et...

- C'est bon j'ai compris !

Moi je ne m'en remettrai jamais.

- Je... je te les laisse. Je t'en pris rends la heureuse ou je te briserai les jambes.

Il ne cache pas son choc, je suis moi même surprise parce que je viens de décider.

- Quoi ?

- Je me casse, vous avez gagnez. Lundi vous ne m'aurez plus dans les pattes.

- Selena...

- Non. Pas de spitch débile, je fais ce que j'ai à faire et basta. Ne parle pas de notre conversation. J'aime Daniel mais Nora est la personne qui m'a le plus soutenue ces derniers temps, je ne me pardonnerai jamais si elle passe à côté du bonheur ! C'est une fille en or et je n'ai pas le droit de lui faire ça. Lundi tu n'entendras plus parler de moi.

Sur ce, je franchis la porte sous ses appels insistants. Il peut me dire ce qu'il veut, je sais pertinemment que mon départ le mettra à l'aise dans son couple et la grossesse de sa soeur se passera pour le mieux.

Daniel se remettra avec Erine et toit ira pour le mieux. Sur le chemin du retour, je bifurque me rendant au seul endroit où on ira pas me chercher. L'hôtel de mes parents.

Je frappe à la porte de mes parents puis fond en larmes dès que papa m'ouvre la porte.

- Ma chérie, tu n'es pas avec tes amis ? Me demande-t-il.

- Je n'en ai pas.

Je fonce sur leur grand lit quand il sort avec sarcasme - je l'espère - une phrase qui me fait pouffer.

- Je t'en pris ma chérie, entre et viens t'installer sur mon lit.

- Je vous dérange ?

- Mais non ma chérie, ton père est juste fâché parce que je veux appeler notre enfant Hernesto.

- C'est hideux maman...

Elle me tape sur le bras assez fort pour que je puisse me frotter le bras.

- Et mais on ne tape pas ses enfants !

- Je fais ce que je veux jeune fille, si je veux appeler mon enfant comme ça je le fais, ce n'est pas toi et encore moins ton père qui va se retrouver à devoir se déplacer en roulant sur le ventre.

Voici l'origine de mon humour. Ces deux là se sont bien trouvé, avec un troisième enfant en route il reste plus que jamais amoureux alors que moi, je viens d'abandonner Daniel.

Voilà que je pleure pour la énième fois à cause de mon Connard de Voisin. Qu'il aille au diable !

- C'est moi qui suit sensée avoir hormones incontrôlable... Dis nous ce qui ne va pas.

J'explique tout sans entrer dans les détails - faut pas déconer - pour mes parents. De la grossesse d'Erine à mon attachement avec Daniel en passant par la pseudo rupture de Nora et Keven, je déballe tout dans un speach hallucinant. Mes parents restent muets même quand j'ai fini.

- Mais dites moi quelque chose ! Je ne sais pas moi que les pingouin sont en voies de disparition que ma maman va accoucher d'un extraterrestre !

Maman pose une main sur mon épaule, ça ne sent pas bon du tout.

- Selena, ton père et moi t'aimons, nous avons fait le choix de te garder malgré notre très jeune âge mais... Tu nous fait clairement honte sur ce coup, tu es censée être une latina sors tes griffes et vas chercher ton homme.

- Ou tu peux rester ainsi et décider d'avoir un petit ami dans disons... Quarante cinq ans ?! Tu devrai rentrer avec nous et économiser ton énergie. Tu ne peux pas te mettre dans des états pareils pour ces gens.

Je lève les yeux au ciel devant l'attitude peu enthousiaste de mon père face à la situation, il voit encore sa fille avec un appareil dentaire fixé dans la bouche accrochée à une perfusion trop fragile pour faire quoique ce soit. 

- Papa, je sais à quoi tu penses et je... Je suis assez solide pour tout ça c'est juste que je suis indécise dans mes choix... Je ne suis plus malade...

Je passe encore quelques temps avec eux avant de décider de laisser maman se reposer. Il est un peu plus de dix-sept heures et je ne sais toujours pas où aller. L'envie de rentre à mon appartement est moindre, j'ai encore envie d'échapper à ma vie encore un moment. La dernière phrase prononcé par maman me tourne encore et encore dans la tête même derrière mon volant.

" Es-tu sûre de vouloir sacrifier ton bonheur, c'est peut-être une chance qui ne se représentera plus à toi, ne laisses pas les obstacles aussi grand soient-ils te pourrir la vie. "

Je suis littéralement entrain de perdre la tête si on m'ouvre la tête on découvrira à coup sûr un singe fou entrain de taper dans des fichues cymbales.

J'envoie un message simple à Nora, je lui annonce que je préfère rester avec mes parents et qu'on ferra ça la semaine prochaine. Elle me répond que Keven est venu s'excuser - il n'a pas perdu de temps ce salopard - et qu'elle comprend que je veuille passer du temps avec ma famille mais tout ce que je traduis c'est "Je vais probablement me faire sauter toute la nuit donc ta soirée tu peux la mettre où je pense." 

Un message groupé plus tard disant "Soirée annulée à mes invités", je décide de faire un tour dans le centre-ville afin de me trouver un lieu où me terrer, je me gare machinalement vers mon nouveau refuge. 

Le Paris.

Les néons de l'enseigne sont bien entendu éteint mais j'entends pourtant du bruit à l'intérieur. Un groupe de musique est entrain de répéter sous le regard averti de mon cousin.

- Qu'est-ce que tu fais ici prima ?

- J'ai besoin de ne plus penser.

Il lève les sourcils surpris et croise les bras.

- A qui je dois casser la gueule ?! 

- Personne.

- Et ta petite fête ?

- Annulée.

Juan plisse les yeux pour me faire flipper pour que j'avoue ce qui m'a fait venir ici. Il peut continuer à se curer le nez je ne dirais rien sans présence de mon avocat, j'ai encore le droit de décider de ne plus vouloir célébrer mon diplôme, ce n'est qu'un bout de papier à la fin ( qui va me permettre d'avoir un salaire) mais un bout de papier quand même. 

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