XL
Non mais je rêve, j'hallucine, ce sandwich au jambon devait être moisi pour que je divague autant.
Aller on respire profondément, ça va le faire.
- Coucou toi !
Ma machoire se contracte à l'écoute de cette voix stridente.
- Erine, qu'est ce que tu fais ici ? Tu n'es pas sensée être à New York ?
- Dan m'a envoyé un message pour me demander de le rejoindre, j'ai fait le jet faire demi-tour illico !
- Non je...
Je lève les yeux au ciel quand la rousse l'interomp en lui aspirant la bouche. Je ne peux pas m'empêcher de serrer des dents en voyant cette marque d'affection.
Ma décision avait été prise, rompre avec Cameron et tenter quelque chose avec ce salopard.
Mais non, il a fallut qu'il gâche tout en un clin d'oeil.
Pendant que je me faisais un sang d'encre pour sa gueule alors qu'il prévoyait déjà de s'amuser avec sa copine.
Mais qu'est ce que tu raconte Selena ?! Écoutes toi parler idiote. Tu es encore plus en tord que lui dans cette histoire.
Ce mec est une ordure, rien de plus, rien de moins, tu as été manipulé de façon magistrale.
- Bon je crois que je vais y aller puisque tu es là.
- Non attends !
Erine se jette sur moi et m'entoure de ses grands bras, je lui rends son étreinte.
- Je suis tellement désolée pour ton agression, heureusement que tu as été là mon amour.
- Ce n'est pas...
Mon regard assassin le stop dans son élan, j'en ai ai assez de ses paroles mielleuses. Ce sale con ment définitivement comme il respire.
- Bon je vais vous laisser les amoureux. Tu me tiens au courant pour tes analyses.
Si c'était ça ? Et s'il me faisait souffir juste pour que je ne m'inquiète pas pour lui !
En me retournant, je bute contre une jeune fille, les cafés qu'elle tenait se renversent sur le sol dans un énorme vacarme.
- Oh non c'est pas vrai.
- Non ça va... Selena ?!
Je ne reconnais pas la personne qui me parle, une jolie brune, avec les yeux chocolats, oui je ne dis plus caca parce que je suis une femme raffinée et distinguée dorénavant.
- Putain salut belle soeur !
Merde, pas la belle famille.
- Je m'appelle Lisa ! Je suis la petite soeur de tes voisins, je suis heureuse de te rencontrer enfin ! Dan disait que tu étais une vielle sorcière donc j'ai été surpris quand Cam m'a montré à quoi tu ressembles !
Comment elle fait pour parler aussi vite et respirer en même temps. Cette fille c'est une Erine en brune.
Mes yeux lancent des éclairs, je suis passée pour une horrible femme auprès de toute sa famille.
Ma seule idée est de canaliser ma colère sur cet être démoniaque du nom de Daniel, je me vois déjà régler mes comptes avec lui une bonne fois pour toutes.
- Alors comment tu fais pour vivre seule dans un appartement aussi luxueux ?!
Hein quoi ? Cette question est la plus bizarre que je n'ai jamais entendu, surtout à la première rencontre.
- J'ai de l'argent de côté.
- Abon ? Tu es une héritière ?
- Non.
- Sérieusement ? Alors c'est quoi ?
- Lisa ! Elle est juste normale notre petite Selena.
Notre ? Petite ? Je crois que cette grande Erine me prend un peu trop de haut.
- Je suis bien dans mes baskets.
Je n'ai pas de difficultés financières.
- Oui j'imagine que travailler dans un bar doit t'aider à ne pas te retrouver dans la rue ! Répond la rousse avec un ton plus qu'hypocrite.
Un jour peut être ma main partira loin dans son visage, ce jour là, j'attirirai surement en garde à vue mais ce jour là, je serai heureuse de l'avoir fait.
Seigneur, donnes moi la force de tenir encore quelques petites minutes auprès de cette pétasse, en échange, j'irai faire du sport et à l'église dimanche.
- Erine c'est bon merde !
Oh, le Daniel désagréable prend ma défense on dirait, pourquoi le ferait-il alors que monsieur s'en fou normalement.
- Un mot, Aranlate, sur ce je vais y aller.
Je serre Daniel dans mes bras.
- Merci encore beau frère !
Mais je fais bien attention à prononcer mes derniers mots pour que seul lui les entende.
- Ta mort sera lente et douloureuse.
Mon voisin blêmit d'un coup, malgré tout celui ci m'offre un sourire, complètement malade ce type !
- Attends moi, j'arrive. Je vais chercher des cafés.
Non putain, je veux m'éloigner de toi roussette si tu n'as pas bien compris.
Je sors de la pièce sans l'attendre mais sa main manucurée à la perfection m'attrape en me déchiquetant presque la peau.
En nous éloignant de l'endroit, sa prise se serre de plus en plus, une fois qu'elle m'ai jetté dehors, celle ci explose.
- Je vois bien ton petit jeu ! Et il est hors de question que tu continues ton délire !
- De quoi tu parles pauvre tarée ?
- C'est leur argent que tu veux, en plus ils sont beaux gosses hein ? Je vois comme ils te regardent tous les deux tu sais ! Mais maintenant tu vas arrêter avec Daniel.
- Très bien.
Je suis épuisée de me battre pour rien donc je dépose ma mitraillette et mon arbalète pour laisser cette minette se débrouiller avec son mec bête.
- Petite conne.
- Je comprends maintenant pourquoi Keller ne voulait pas sortir avec toi. C'est en partie de ma faute s'il se coltine une salope puissance 10.
Elle tente de me gifler mais je l'intercepte avant.
- Je vais le faire déménager !
- Je ne veux que ça mon coeur.
Pour qu'il puisse enfin sortir de ma tête.
Après ce échange houleux, je rentre chez moi plus que mal en point, je reçois mon diplôme dans quelques jours mais j'ai l'impression d'être retournée à la case départ. Seule et triste.
Je m'allonge telle une larve à moitié vivante en me demandant comment je suis arrivée à cette état de déception avancée.
- Je te déteste Daniel !
J'accompagne ma phrase avec le majeur en l'air comme s'il pouvait me voir, m'entendre. Je suis tombée de très haut pour ce mec qui n'en vaut finalement pas la peine.
À peine endormie, je sens qu'on me chatouille délicatement le visage avec une barbe naissante, ça pique !
J'ouvre les yeux sur un beau spécimen tout droit sorti du paradis. Qu'il est sexy, à côté de lui, je dois avoir l'air d'un caniche ayant trop pris la pluie.
Sa main vient se poser sur ma joue afin d'essayer la larme unique qui a coulé.
Quelle honte.
Il s'approche de mon visage pour m'embrasser mais je détourne rapidement la tête.
- Cameron, assieds-toi il faut que je te parle.
Sa visage devient celui d'un chiot a qui on a fait du mal.
Je décide de tout lui dire, de A jusqu'à Z, sans passer par les details, il est en droit de savoir. Je me sens affreusement mal, néanmoins pour lui, ça doit être pire que tout.
Cameron m'écoute religieusement, j'ai eu même l'impression qu'il n'a pas cligné une fois des yeux.
- C'est impardonnable, je suis stupide. Je n'avais pas à faire ça. Je n'ai aucune excuse à te donner.
Contre toute attente, il dépose un tendre baiser sur le front. J'essuie tant bien que mal mes yeux remplis d'eau. Un sourire vient se dessiner sur ses lèvres.
- Je le savais, tout le monde le savait. Ce n'est pas simple pour moi, mais je comprends ce que tu as pu ressentir en faisant ça. Comme je l'ai fait avec Audrey, le soir de mon castrage.
- Qu'est ce que tu as fait ?
- Comme toi ! Je te promets, pas plus loin ! J'ai pas réfléchis mais je ne regrette pas.
J'écarquille les yeux devant son honnêteté, déconcertant !
- Je me rends compte que finalement je suis attiré par toi comme un aimant et ce même si tu ne m'aimes pas.
Wow, c'est quoi ces guilis dans le ventre tout à coup ?! Non, pas encore.
- Tu rougis on dirait, je ne te laisse pas indifférente finalement.
- Tu ne m'as jamais laissée indifférente et je pense que tu le sais très bien.
- Je suis tellement heureux que tu me l'ai dit ! Quand j'ai reçu ton message, je n'ai pas pu répondre, je redoutais ce moment tu sais. Mais maintenant je suis plus que soulagé.
On se regarde sans plus rien dire, aucun mot ne pénètre cette atmosphère brumeuse.
- Bon, je vais y aller moi, le temps de te laisser réfléchir à...
- Je vais regarder la saga Harry Potter, tu veux regarder avec moi ?
- Jamais vu.
Oh non, c'est impossible, il y a encore de gens qui n'ont jamais vu ce chef d'oeuvre ?!
- Poses tes jolies fesses ici Keller !
Il l'observe avec hésitation, nous sommes en relation indéfinie pour l'instant, c'est normal qu'il doute.
- Je suis une horrible personne, je suis contente que tu n'en tiennes pas rigueur, la honte s'est envolée pour laisser place à un sentiment que je ne risque de ne pas contrôler. Quand je te regarde mes sens s'éveillent, je ne t'ai pas menti quand je t'ai dit que je t'aime.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top