VIII

Il entre sans protester, ça aurait été le comble de me tenir tête tiens.

Arrivés dans ma salle de bain, je le fais s'assoir sur la cuvette de mes toilettes. Je cherche rapidement le nécessaire pour soigner ce gros nigot.

Je me mets à genou à ses côtés au niveau de sa main droite blessée, oh putain c'est trop cool, plus de guitare tôt le matin pendant un bon bout de temps.

Je me rapproche de sa main mais il a un mouvement de recul.

- Je ne vais pas te tuer, c'est bon.

- Mais oui c'est ça.

- Pourquoi faire appel à moi si tu ne veux pas que je te soigne idiot ?

- Tu es la seule qui n'a pas bu et j'étais sûr que tu avais une trousse de premiers secours mais je viens de réaliser que tu me détestes.

J'ai effectivement une haine viscérale pour lui. Je pourrais même faire sa plaie s'infecter si je le voulais malheureusement sortant d'une famille de medecins c'est impossible pour moi de le laisser un patient dans cet état là.

- Keller, je ne vais pas te tuer, je laisse le temps s'en charger. Je suis sûre que d'ici 3 ans tu va chopper le sida ou une maladie sexuelle inconnue alors pourquoi me salir les mains ?

- Tu me détestes pas à moitié.

- Quand je fais un truc, je le fait à fond. Maintenant donnes moi ta patte avant que tu attrappes un infection qu'on sera obligé d'empunter.

Il s'exécute effrayé par mon propos, bien sûr qur non je n'exagère pas. Je déroule le tissu et voit une grand plaie heureusement pour lui peu profonde.

- Tu n'auras pas besoin de points de suture.

En levant les yeux sur son visage, il est blanc comme neige.

- Tu n'aimes pas le sang hein.

- Je pense que personne n'aime ça Garcia.

- Tu as compris ce que j'ai voulu dire. Est-ce que le sang te fait peur ?

Il lance un regard hésitant dans toute la pièce comme si le pape allait débarquer et l'aider avec ça.

- Tu vas te foutre de moi mais oui, d'ailleurs je me retiens de m'evanouir.

Je ris doucement et hoche la tête. Je désinfecte la plaie, avec mon plus grand étonnement, il ne bonche pas comme s'il n'avait pas mal; alors que le produit est à base d'alcool et comment dire... Il pique sa maman.

Je m'applique sur mon travail, dans un silence où seules nos respirations le compromet. Ses yeux scrutent chacune de mes actions, je me sens un peu mal à l'aise sous son attitude persante.

- Mais putain arrêtes de me fixer comme ça !

- Désolé Cendrillon, mais je préfère vérifier si tu ne rajoute pas un poison ou quelque chose comme ça.

- Trop tard.

Je lui bande la main très proprement en serrant bien sa blessure. Il a arrêté de saigner c'est déjà ça, c'est l'un des plus gros problème avec l'alcool. Tu pisses le sang même en te faisant une égratinure.

- Bon, j'ai fini. Il faut que tu changes de pansement tous les jours au levé et bien sûr désinfecter la plaie aussi. D'ici deux semaines ça ira mieux.

Je me lève enfin et range mon matériel, je me lave les mains quand il se décide à me parler.

- Je ne saurais jamais faire ça, c'est ma main valide je te signale.

- Et ton frère ?

- La plaie va s'infecter à coup sûr !

Je lève les yeux au ciel, je vois très bien que je n'ai pas le choix.

- Félicitations, tu viens de gagner une infirmière.

- J'espère qu'elle fait des bonus.

- Tu es vraiment degueulasse Keller !

Il me rit au nez et se lève sans m'attendre jusqu'au salon. Je le suis bien évidement en vérifiant s'il ne me vole rien au passage, ce mec est tellement infâme.

- Au fait, comment tu sais tout ça Garcia ?

- Savoir quoi ?

- Tu es en psyco je crois, c'est pas trop la branche la plus médicale de la médecine.

- Ma mère est chirurgienne, mon père médecin généraliste. Je baigne dans le sang et les seringues depuis petite.

- C'est pour ça que tu as choisi la psychologie ? A cause d'eux ?

- Yep.

- Je connais ça.

Cette derrière phrase me trouble mais je la relève pas auprès de lui car, je m'en fou complètement de sa vie. J'espère juste qu'il sera moins chiant vu la clémence donc j'ai fait preuve avec lui.

Arrivés devant ma porte d'entrée, j'hésite à rester chez moi. Je ne suis pas solitaire ou autre mais rester avec ses amis me fait faire un effort considérable.

Sans prévenir, Daniel m'attrape et me plaque contre ma porte. Je savais que c'était un psycopathe, maintenant je vais me faire tuer par mon voisin et ce sera entièrement de ma faute.

Il me surplombe de toute sa hauteur, je cherche rapidement du regard quelque chose pour me défaire de lui.

Mes clés ? Non trop petit. Ma console d'entrée ? Non bien trop gros. Mon parapluie ? Parfait.

Malheureusement il m'attrape la main en plein vol. Et merde.

- Mais qu'est ce que tu fous ?

- Je me défends tiens.

- Tu as peur de moi ?

- Actuellement oui, donc dégages !

Je le pousse mais rien n'y fait, il ne bouge pas d'un pouce. En même temps avec la force d'un petit pois j'esperais quoi ?

- Je vais te poser une question et ensuite on retourne à la fête.

Pourquoi ne pas me lacher maintenant gros débile. Je ne comprends définitivement pas ce mec. Contre toute attente je hoche la tête.

- Mon frère te plait sérieusement ?

Mais quelle question si je l'ai laissé fourrer sa langue dans ma bouche c'est qu'il me plait un minimum.

- En quoi ça te regarde ?

- Je veux savoir Selena.

- Oui, il me plaît, satisfait ?

Il scrute mon visage, chose que je déteste le plus au monde. Mec ne me regardes pas comme ça !

- Qu'est ce qui te plait chez lui ?

- Le fait qu'il ne soit pas toi. Il est gentil avec moi et ne m'a jamais fait me sentir minable.

Sa main se pose sur ma joue, je grimace à son touché, je déteste qu'on touche à mon visage, je ne sais pas ce qu'il fait de sa main avant mais il se permet de la poser sur la partie la plus sensible de mon corps.

- Je te fais te sentir minable ?

- Non, le fait que tu me traites de moche constamment me fait super plaisir, regardes comme je suis heureuse.

Il prend mon visage en coupe en écrase avec force ses lèvres sur les miennes, c'est pas possible je crois rêver. Le pire c'est que, je ne le repousse même pas et accepte même sa langue dans ma bouche. Dieu du ciel, il embrasse divinement bien. Mais pourquoi j'aime ça, pourquoi ça me plait autant, toutes ses questions meurent sur mes lèvres.

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