L'épisode se déroule avant l'histoire quand Daniel vient tout juste d'enménager au mois de décembre. Vous comprendrez pourquoi Selena déteste tant Daniel.

- Tu penses qu'il est sexy ? Comment tu me trouves ?

- Bien, comme d'habitude Nora.

Je pétrie ma pâte à biscuits tandis que ma meilleure amie fait la belle. Nous sommes le 20 décembre, mon appartement est rempli de décorations de Noël toutes plus extravagantes que les autres. Ma petite soeur est en voyage en Australie avec son petit ami et mes parents sont en croisière pour les fêtes. Je suis donc seule coincée avec ma meilleure amie parce qu'elle ne conçoit pas le fait que je puisse rester seule pour les fêtes.

Aujourd'hui j'ai un nouveau voisin, nous avons vu les déménageurs amener une multitude de cartons, Nora est allée se renseigner et Monsieur D. Keller est un jeune homme séduisant d'après la concierge.

- On va lui offrir des biscuits de Noël quand tu aurais fini. Lâche Nora.

- Il est hors de question que je fasse une chose pareille.

J'étale ma pâte sur mon plan de travail à l'aide de mon rouleau à pâtisserie, elle déconne complètement, je ne vais pas offrir mes gâteaux à un inconnu sous prétexte qu'il soit beau. C'est ridicule !

- Tes biscuits sont délicieux ! Il faut que tu te remette en selle de toutes les façons.

- J'ai rompu avec Paul il y a à peine deux mois !

- Tu penses qu'il pleure sur son sort ? Ou qu'il se perd à l'intérieur de...

- Stop. C'est bon, je vais lui donner des cookies !

Pas de Natachatte. Je ne veux surtout pas parler de celle avec qui mon petit ami m'a trompé. Je ne suis qu'une loque depuis ces mois de solitude, je pleurs pour un rien, j'ai évidement grossi et je suis constement en colère.

- Tu sais quoi m'offrir pour noël ?

Blondie ne me regarde pas, elle est en train de se vernir les ongles de pieds sur ma table basse, malgré le fait que je trouve ça dégueulasse, elle le fait quand même. Depuis que Nora dort chez moi, elle s'est vite adaptée.

J'offre assez de cadeaux comme ça.

Et merde, je savais que j'avais oublié quelque chose, je dois trouver une vingtaine de cadeaux pour les enfants, je me suis engagée et je merde.

- Le noël à l'hôpital...

- Quoi ?

- Il faut que j'y aille ! J'ai des jouets et des paquets cadeaux à acheter.

Nora ne réagit pas et continue à s'appliquer à sa tâche. J'enfile une veste, j'attrape mes clées et mon sac pour enfin sortir.

- J'y vais, tu n'auras qu'à guetter la venu de mon nouveau voisin.

- Selena, tu n'oublies pas quelque chose ? Me demande ma meilleure amie sans lever le nez de son vernis doré.

- Quoi ?

Elle me montre du bout du doigt mon pyjama, je grimace en me rendant compte que j'allais sortir comme ça, je suis vraiment un cas désespéré. Je décide de me changer et d'enfiler les vêtements qu'elle me force à porter depuis des semaines. Un jeans slim, un t-shirt gris à longues manches avec décolté obligatoire et bottines à talons. C'est joli mais je ne m'y fait pas, pourquoi faire des efforts alors que je n'ai plus rien.

Nora siffle en me regardant enfin et me force à détacher mes cheveux.

- Il y aura du vent, je vais me les prendre plein dans les yeux !

- Arrête de te plaindre espèce de ronchonne ! Prends ma voiture pour les courses. J'aurais bien aimé t'aider mais mon vernis n'est pas sec. Mais promis je t'aide à emballer le tout.

Mais bien sur princesse, je lève les yeux aux ciel et m'en vais. Je trouve le supermarché le plus proche de chez moi, les embouteillages sont monstrueux, il y a du monde partout.

Je ne perds pas de temps, je sais exactement quoi offrir aux 22 enfants que j'ai à ma charge. Mais pour Nora je sèche avant de trouver une boutique de sous-vêtements de luxe, qu'est-ce que je ne ferrais pas pour cette fille.

Un cadeau de plus, je peine à pousser mon chariot, j'ai vraiment la force d'un petit poids.

- Besoin d'aide ?

- Non merci, ça va, je me dé...

Cette phrase meurt au bord de mes lèvres quand je me retrouve projetée en arrière par ce satané caddie. Heureusement pour moi, celui-ci ne s'écrase pas contre un voiture mais sur l'homme qui m'a proposé son aide.

Dios mio.

Cheveux bruns au vent, veste classe, il est grand beau et tellement sexy.

Je me lève maladroitement, retire les mèches que j'ai devant les yeux. Je souris timidement.

- Merci beaucoup, je suis une vraie maladroite.

- Ça va, je vais vous aider à transporter tous ces jouets.

J'accepte son aide malgré quelques réserves et lui indique la voiture en la déverouillant. Les jouets se retrouvent en un clin d'oeil dans le coffre, je suis soulagée, il ne me manque plus qu'à les emballer et glisser un petit mot pour chacun des enfants.

- Vous avez beaucoup de famille on dirait ? Me demande le brun.

- Non, c'est pour mes enfants. Sourié-je.

Je ferme mon coffre puis m'appuie contre ma voiture afin de le détailler un peu plus. Il a l'air d'avoir beaucoup d'argent, sûrement un peu trop pour qu'il soit normal.

- Vos enfants ?

- Ce ne sont pas mes enfants, je dois faire des cadeaux pour l'hôpital demain, j'ai complètement oublié d'en acheter. J'ai l'air d'une fille horrible en disant ça. C'est juste que j'ai des cookies à faire, deux cent au moins et ma meilleure amie ne m'aide pas.

Et voilà, j'ai loupé une occasion de me taire.

- Tu t'appelles comment ?

- Selena et toi ?

- Tu ne me reconnais pas ?

- Je devrais ? Tu es toi aussi à la FAC ? On suit le même cours de psychologie ?

- Non, en fait je viens juste d'enménager, pas loin en face du restaurant Broadway street.

Je fronce les sourcils puis fais une moue en reflechissant à l'impact de ses mots.

- D. Keller ?

- Daniel pour être exact mais comment tu ...

- Je suis ta voisine de pallier, comme quoi le monde est petit.

Trop petit.

La surprise le fait me sourire tendrement, je fonds comme neige au soleil même si à Los Angeles la poudreuse n'existe quasiment pas.

- C'est Dieu qui t'envoie alors !!! Je viens tout juste de me faire planter par mes potes et... je n'ai pas encore déménagé ma voiture. Ça t'embeterai si tu me prends en stop ?

- Pas de soucis, de toutes les façons j'ai besoin de bras pour mes jouets.

Le trajet se passe, nous discutons de tout et de rien, sans être trop intrusifs, on a du temps pour mieux nous connaître. Daniel m'aide à monter mes paquets en un voyage chose que j'apprécie grandement.

Je lui déverrouille la porte et il dépose le tout dans mon entrée nous restons quelques secondes à nous contempler et à nous jauger du regard, je devrai probablement l'inviter à l'intérieur mais je ne sais pas faire ce genre de chose. Je lève les yeux pour chercher mes mots, un bout de feuille pend sur la chambranle.

Du gui. Et merde.

Il le remarque aussi.

Je vais devoir l'embrasser.

Dois-je dire youpi ou dois-je m'évanouir tout de suite ?

Cette question se meurt au bord de mes lèvres, enfin des siennes quand il m'embrasse.

Oh mon dieu.

Il m'embrasse.