Cadeau
Claire, celle qui m'a fait naître, est venue me voir hier soir, dans mon sommeil. Elle est apparue en songe et m'a dit :
"J'ai besoin de ton aide, Perle, pour une mission de la première importance. Je tiens à ce que tu la fasses en parallèle de ta mission actuelle."
Claire m'a demandé si je pouvais vous passer un message. Je dois vous dire qu'elle vous aime très très fort. Moi aussi je vous aime très très fort. Puis elle a ajouté qu'il fallait que je vous raconte certaines choses... Des secrets.
Approchez-vous, tendez l'oreille... Il ne faut pas que je le dise trop fort. Voilà je chuchote. Cela restera entre vous et moi, n'est-ce pas ? Ne le répétez à personne. C'est un secret.
Bien, je peux tout vous dire :
J'ai mis quelques temps à naître. Claire avait l'esprit occupé ailleurs mais moi déjà je tambourinais à son esprit. Elle ne me voyait pas, Claire, mais j'étais là bien présente avec un cœur très gros et le verbe aimer sur les lèvres écrit en lettre capitale : AIMER.
Je crois que c'est d'abord lui, ce mot compagnon si fidèle, qui a franchit la porte de l'esprit de Claire. Dans un autre monde que celui-ci, Claire avait été frappée par l'actualité et les difficultés de son monde. Elle avait compris que le mot aimer avait disparu ou que sa valeur avait disparu.
Je vais répéter ses mots tels qu'elle me les a dit dans mon sommeil parce qu'il est vrai que je ne comprends pas tout :
"Les histoires du collège, tout le monde connaît. C'est insupportable et tous s'accordent pour le dire. On rejette la faute sur les autres, et on ne se remet jamais en question...
Mais au milieu de ces disputes, il y en a certains qui passent inaperçus. Eux sont particulièrement insupportables : collants, muets, maladroits, sans humour, bizarres. On se moque, on les rejette. La personne est au désespoir. Qui l'écoutera ?
Ça, c'était moi au collège. Et quand on est dans cette situation, on commence clairement à penser que les gens sont méchants. SAUF QUE plus tard en grandissant, on comprend qu'il suffit juste de tendre la main aux autres pour soulager ces cœurs brisés. On comprend la valeur de l'amitié, on y attache un prix phénoménal, et on comprend la valeur du mot "aimer".
En allant plus loin, depuis, j'ai toujours essayé d'aimer (apprécier) tout le monde et j'ai toujours vu des sourires qui me répondaient.
En allant encore plus loin, ceux qui me connaissent savent comme l'actualité me passionne. Et je vais lâcher une bombe : j'essaie chaque jour d'estimer les djihadistes, de comprendre leurs point de vue (tout en les blâmant il va sans dire) mais je garde toujours en tête que ce sont des hommes qui ont reçu les mêmes chances que moi... Et je leur pardonne à chaque fois.
Un monde en paix, avec des personnes qui évitent la haine... Cela me fait carrément rêver."
Je ne sais pas si vous avez tout compris, mais pour moi, c'est complètement flou. Enfin, tout n'est pas terminé parce qu'ensuite c'est moi qui suit arrivée dans l'esprit de Claire. Tadaaaaaam !!!!
Eh oui, elle se souvient très bien, Claire !! C'était à la plage. Il ne faisait pas beau du tout. Il y a avait de très grosses vagues, beaucoup de vents... Et des fous se baignaient dans la mer. Elle, elle était sur le rivage. L'esprit obnibulé par son histoire du moment : l'homme bleu. Mais en marchant, elle comprend quelque chose qui l'inquiète profondément : bientôt son histoire sera terminée et depuis quelques temps elle n'a pas eu d'idées de livres. Cette absence de création inhabituelle l'inquiète terriblement. Mais un éclair la traverse : une idée ! Du sable, la mer qui monte... Et pourquoi pas un château de sable ?
L'idée fait son chemin. Après quelques essais d'intrigues, Claire cherche maintenant ses personnages. Oh ! Elle a vite compris qu'il lui fallait une enfant. Moi, en grandissant, j'apprends. Puis, je suis pure au début. Je suis naïve. Je n'ai pas les soucis des adultes. Et tout ça, c'est très intéressant !! Mais ce n'est pas tout ! Le château et la forme de conte avec le roi et la reine rappellent ce thème de l'enfance. Et comme je suis princesse, j'ai une haute éducation qui me permet d'avoir une réflexion plus riche.
Vous avez vu comment le mot aimer est arrivé. Comment je suis née, comment l'intrigue est née.
Mais il y a des choses dans cette intrigue qui doivent maintenant vous être révélées...
Le temps. Cela fascine, n'est-ce pas ? Et si on le supprimait ? Ou plutôt, si on le décalait du temps que nous, nous connaissons ? C'est-à-dire plus de jour, ni de nuit, ni d'heure, ni de minutes... Cette décision de Claire est récente, ce qui fait que les premiers chapitres ont été corrigés récemment par rapport à ce temps. Mais quels en sont les fruits, me diriez-vous ?
Eh bien je grandis mille fois plus vite. Peut-être qu'un chapitre aura fait passé ce qui correspond à une année dans votre monde... Parfois plus de temps, parfois moins d'une année... Et qui dit grandir, dit apprendre plus vite. Bientôt l'enfant disparaîtra derrière l'adulte : le mot aimer sera mis à rude épreuve.
Claire réfléchit beaucoup avant d'écrire une histoire. Juste après m'avoir créée, elle a pris un brouillon, a écris AIMER en gros dessus, et a décliné ce verbe. Elle savait ce qu'elle voulait dire dans l'histoire, cela lui tenait et lui tient toujours très à cœur. Alors elle a fait son plan : une idée associée à un chapitre. Comme ça mes péripéties permettent d'avoir une intrigue et l'idée est là pour avancer vers la conclusion finale.
Ce plan fait, Claire avait le fond. Elle voulait une intrigue qui tienne en haleine pour que tous soient intéressés par son histoire. Claire a beaucoup lu et beaucoup écris, alors elle avait quelques idées. Elle a fait partir le mystère dès les premiers chapitres parce qu'elle sait très bien que sans mystère les lecteurs se lassent.
Et pour la rédaction de l'histoire, j'étais là. C'était moi qui guidait sa plume et qui lui soufflait comment avancer. J'arrêtais la plume lorsqu'il y a avait trop de mystère, pour faire augmenter le suspens, je faisais rire la plume, je lui mettais des étoiles dans les yeux avec une jolie poésie dans l'écriture. La plume m'écoute beaucoup. Elle sait que je suis une princesse très respectée. C'est l'intrigue, c'est moi qui guide l'histoire. Et Claire et la plume me suivent en gardant bien en tête le schéma des chapitres et les lignes à ne pas franchir.
À la fin de chaque chapitre, Claire se relit. Puis elle se lance dans le suivant. Avant de publier le chapitre, Claire se relit encore (cinq ou six fois). Il y a toujours des fautes qui passent mais peu. Et quelquefois, Claire relit tous les chapitres d'une traite pour voir si l'histoire est cohérente. C'est long. Mais c'est nécessaire.
Est-ce que vous comprenez toutes les coulisses du château maintenant ?
Maintenant je vais vous révéler les secrets du château, directement dans l'intrigue...
À quoi est-ce que nous ressemblons ? Cette idée, de même, n'a été travaillée que très récemment et certaines choses ont changé.
Nous sommes de petits bonhommes. (Mais papa est grand : il mesure presque deux centimètres.) Simplement nous ne vous ressemblons pas tout-à-fait dans le sens où nous avons des caractéristiques coquillages.
Moi j'ai une peau couleur nacre et des rondeurs de perle.
May est comme moi. (May veut dire Perle de mer.)
Papa et maman ont un dos d'huitre.
Azel a un nez en coquillage torsadé. (Azel veut dire secret.)
Isak a une chevelure en forme de bulot. (Isak veut dire rire.)
La Berlue a des membres d'étoile de mer.
Notre apparence a beaucoup posé de soucis à Claire. Elle a déjà corrigé les premiers chapitres sur ce point mais elle sait qu'il faudra qu'elle repasse encore.
Oh vous allez dire... Et la mer ? Mais ça, mes loupiots, il vous faut encore attendre (et longtemps) avant de comprendre parfaitement comment fonctionne cet ennemi.
Maintenant je voudrais vous dévoiler un autre secret, plus gros que tout le reste...
Chut...
Je vais le dire tout bas.
D'accord ?
Eh bien voilà... L'histoire se termine bien !!!
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