Réveillé par les rayons du soleil qui filtrent au travers des rideaux de notre chambre, ce matin encore je dois de nouveau sentir ton petit corps de chat, dormir tout contre moi, ta tête lovée dans le creux de mon cou, sentant ton souffle chaud dans celui-ci. Je suis allongé sur le dos dans notre grand lit froid de ton corps absent qu'il me manque tant d'enlacer, de toucher et d'embrasser, dans un réveil tout en douceur et chaleureux, un réveil comme on les aime, rien que nous deux et notre amour inconditionnel et infini, rempli de nos soupirs de bien-être et de nos gémissements de plaisir mutuels.

Entendant et sentant ta respiration régulière qui m'indique que tu dors encore profondément, je referme les yeux pendant un instant me remémorant notre moment d'amour partagé et tant apprécié par nous deux de cette nuit.

Mes mains tenant les courbes voluptueuses de tes hanches, sentir tes lèvres si douces et parfaites sur les miennes, nos langues dansant fiévreusement ensembles, ton corps se mouvant sur le mien au rythme des battements de nos cœurs, retrouver ton corps si chaud et rempli de désir, ton torse musclé contre le mien, tes mains et tes lèvres caressant ma peau, faisant se gorger nos membres d'un désir mutuel, nous unissant avec toute la douceur et la tendresse que nous savons nous donner, nous menant à la jouissance, dans nos gémissements de pur délices, nous prouvant encore une fois que notre amour est réel, sincère et que nos âmes sont liées.

Ce moment de retrouvailles toujours trop court à mon goût, nous avons à peine pu profiter de nous retrouver que déjà la malédiction reprenait sa place en toi, te faisant redevenir ce chat qui me tient compagnie tout le reste de la nuit et la journée entière.

Maudissant au plus haut point mon beau-père pour cette souffrance qu'il nous inflige, mes yeux pleurent de tristesse de te perdre chaque nuit, même si je sais que tu es toujours avec moi, mes larmes sont le simple mélange de mon amertume et de ma colère pour cet homme ignoble qu'il est et sera toujours.

Mes yeux sont toujours clos lorsque je sens des larmes dévaler mes joues, descendant jusqu'à mon cou et que je sanglote silencieusement. Ce n'est qu'en te sentant me lécher le cou et la joue, récupérant ainsi mes larmes traîtresses, que je réalise que celles-ci ont dû te réveiller.

- " Je suis désolé, mon chat !" dis-je tristement, et tu me réponds par un miaulement tout aussi triste.

Parce que bien évidemment dans cette putain de malédiction, je ne peux pas comprendre mon compagnon quand il me parle, il a vraiment pensé à tout ce bougre de sorcier à la noix. Je voudrais tellement lui régler son compte de mes mains, mais ça ne sera toujours qu'un rêve, un shadowhunter ne peut rien contre un démon supérieur comme lui.

Je décide de me lever sans la moindre envie, après que Mag's m'ait câliné et rassuré. Me levant beaucoup trop vite, je vacille sur notre lit, ma tête me tournant un peu, normal je n'ai rien mangé depuis hier matin, me jetant à corps perdu dans mes recherches pour trouver une solution à cette malédiction.

Mon téléphone se met à sonner et vibrer sur ma table de chevet, je le prends et réponds dans la foulée, ne regardant pas qui cherche à me joindre, étant assis par terre, appuyé sur mon lit, ma tête posée sur celui-ci et mon chat, sa tête posée dans le creux de mon cou autant pour me câliner que pour entendre la conversation.

- " Allô ?" dis-je, fatigué.

- " Allô, mon frère ! Est-ce-que ça va ?" me demande mon frère Jace, inquiet pour moi, je le sens au son de sa voix.

- " Je ... Je ... suis fatigué ..." répondis-je, somnolent.

- " J'arrive de suite, ne bouge pas !" réplique-t-il, paniqué.

- " Je ... Je ... peux pas ... bouger !" expliquais-je, m'endormant peu à peu, n'entendant que mon chat miauler plus fort que d'habitude, lâchant le portable sur le lit avant que je ne glisse de ce-dernier et qu'un trou noir ne m'emporte.

Je me réveille tout transpirant, mon corps beaucoup trop chaud, trop de chaleur, l'air est irrespirable et suffoquant. L'atmosphère est lourde et pesante, j'ai l'impression de peser des tonnes tout d'un coup.

Quand j'ouvre les yeux, brouillés par ma sueur qui perle à mon front et me coule sur le visage, et voulant bouger, je réalise que je suis enchaîné et que face à moi se tient cet homme ignoble que je veux tuer de mes mains. Asmodée est droit comme un I assis sur son trône de prince d'Edom, s'il avait une couronne, je ne lui mettrais pas sur la tête, vous pouvez me croire. Son regard mauvais est braqué sur moi, faisant jouer ses doigts avec une boule de feu. Croit-il qu'il me fait peur? Loin de là.

- " Alors comme ça tu voudrais me tuer de tes mains ? AAhh !!! Et tu te crois plus fort que moi, puisque tu cherches une solution pour annuler MA malédiction !!! Mais tu rêves mon pauvre" me dit-il, avec son sourire hargneux et ses dents blanches.

- " Jamais vous ne gagnerez !", lui dis-je, énervé avec toute la rage que j'ai envers lui.

- " Sache, mon cher shadowhunter, que rien ni personne ne peut annuler MA malédiction" réplique-t-il, ses yeux pleins de haine à mon égard.

- " Rien n'est impossible, je trouverais une solution coûte que coûte", lui crachais-je, aussi mauvais que lui.

Ce qui me vaut de me prendre la boule de feu en plein torse, et je hurle de douleur à cette attaque qui brûle mon tee-shirt et ma peau par la même occasion. Je relève mes yeux emplis de colère vers lui et voyant son regard étonné posé sur moi, je regarde ce que fixe avec surprise Asmodée. Mon torse se régénère grâce à de petites étincelles bleutées, entourant mon torse comme une aura protectrice, soignant toutes les brûlures que je viens de recevoir, se refermant l'une après l'autre, ne laissant qu'une peau lisse et blanche comme au départ.

Cette magie qui agit sans que je ne sache comment, mais que je ressens comme étant les pouvoirs de mon mari, se trouvant en moi grâce à notre lien de mariage, me procure encore plus de confiance en moi.

- " Mais ... C'est impossible !", crie Asmodée, pris au dépourvu et paniquant.

- " Rien n'est impossible !", je lui répète, sur de moi et lui souriant avec assurance, ressentant la magie et le soutien de mon amant.

Je vois les mêmes étincelles bleutées sortir de mes doigts et les faisant bouger comme mon compagnon sait si bien le faire, je me libère de mes entraves, sous le regard abasourdi du prince d'Edom.

Alors que je prends tout mon courage et ma force, près à lui sauter dessus, je ne peux faire que quelques pas, qu'un portail s'ouvre juste devant moi. J'ouvre des yeux totalement perdus et je me retrouve soudain allongé sur la banquette du salon de notre loft.

Regardant tout autour de moi, le cœur battant la chamade, je vois mon chat allongé sur mon torse me léchant la joue, Jace assis sur la table basse dans les bras de Clary leurs doigts enlacés, Izzy assise sur les genoux de Simon, lui-même assis sur l'un des fauteuils. En regardant au-dessus de ma tête, je vois et je sens Catarina me prodiguer des soins par sa magie et sur ma droite, je reconnais Ragnor qui me regarde aussi inquiet que toutes les personnes réunies autour de moi.

- " Comment te sens-tu Alec ? Dis quelque chose !", me demande le sorcier, vraiment inquiet pour moi.

- " As ... mo ... dée ...", leur dis-je, avant de tomber de nouveau dans un état de fatigue.

Mes yeux sont lourds, mais mes oreilles entendent la conversation qui se fait entre nos amis. Je ne sais pas depuis combien de temps je suis resté en sommeil, mais j'entends la pendule sonner les douze coups de minuit et je sens que l'on m'enlace et que l'on m'embrasse.

Je reconnaitrais ses lèvres entre toutes et cette odeur de bois de santal, Mag's a repris son apparence humaine et je ne peux même pas en profiter pour le prendre dans mes bras et lui dire que je l'aime de vive voix, mon corps est trop fatigué, même mes yeux ne veulent pas s'ouvrir, mon passage à Edom m'a vidé de toutes formes d'énergie.

- " Qu'est-ce-qui s'est passé ?", demande mon mari à toute la bande d'amis, sentant le stress et l'inquiétude dans sa voix.

Jace explique alors ce qui s'est passé, racontant notre échange par téléphone, que je n'étais pas dans mon état normal, que quelque chose cloché, car il l'a ressenti au travers notre rune de parabataï et que quand j'ai dû lâcher le téléphone, il m'entendait respirer bizarrement, puis qu'avant que la conversation ne coupe, il a entendu Magnus miauler fortement et méchamment, ayant certainement un mauvais pressentiment.

Il explique que quand il est arrivé, il est entré et s'est dirigé tout de suite dans notre chambre en entendant les miaulements plaintifs de Mag's. Qu'il m'a découvert par terre à côté du lit, tout tremblant et suffoquant, trempé de sueur et complètement inconscient, mon chat était au niveau de ma tête me léchant sans aucunes réactions de ma part, l'inquiétant au plus haut point.

Jace, nous confie qu'il a eu très peur pour moi, qu'il m'a porté sur la banquette du salon et mis un gant humidifié d'eau fraîche pour faire descendre la fièvre qui me gagnait et que par la suite ne voyant pas mon état aller mieux, il a appelé tous nos proches pour me soigner.

Je sens mon corps reprendre peu à peu, mes forces me revenant, je retrouve le contrôle de mes membres et je trouve assez d'énergie pour ouvrir mes yeux qui papillonnent le temps qu'ils s'habituent de nouveau à la lumière de la pièce.

Quand mes yeux se stabilisent enfin, je croise ses orbes ocres et son visage, mon amant me manque tellement. Je me redresse doucement de la banquette, alors que lui est assis à mes côtés, nous nous prenons dans les bras l'un et l'autre, nous enlaçant au plus près de nos cœurs qui battent aussi fort.

Nous nous regardons, Magnus prend mon visage en coupe et dépose ses douces lèvres sur les miennes me faisant ressentir tout l'amour et la passion qu'il a pour moi, je réponds à son baiser fiévreux me foutant que nos amis ou membres de notre famille soient pressant, rien ne compte plus que mon mari.

Alors que les coups d'une heure du matin résonnent dans la pièce, tu reprends ta forme animale dans mes bras, ton museau sur ma bouche, je ne peux retenir mes larmes de tristesse ayant raté notre rendez-vous à cause de lui ... Encore et toujours ... lui.