#Calendrier ‐ Jour 18

🎅 Jour 18 🎄

BAD BOY OR BOSS

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C'est au tour de Reed & Tina de vous dévoiler un nouvel extrait. J'ai choisi le passage de l'initiation aux cordes lors de la soirée au Seven. C'est un chapitre que j'ai adoré écrire, même s'il m'a demandé pas mal de recherches. Mais au-delà de l'ambiance douce et intimiste, de la technique, de la tradition, ce que j'ai aimé c'est leur complicité. Mais aussi l'abandon de Tina et la confiance qu'elle lui témoigne. La façon dont Reed a pris soin de veiller à la moindre de ses réactions...

Bref, vous l'avez compris, j'adore cette scène et vous ?

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REED

Je n'aurais pas imaginé dans mes rêves les plus fous que Tina voudrait avoir une initiation aux cordes ni qu'elle prévoyait de revenir pour visiter les trois autres salles. Ou qu'elle avouerait aimer l'ambiance du Seven.

Tina est tout aussi exceptionnelle que surprenante.

Je m'arrête devant la dernière porte et ne l'ouvre pas tout de suite. Je fais monter un peu la pression et puis je tiens à vérifier qu'elle est toujours aussi sûre de vouloir franchir ce pas.

— Tu souhaites vraiment une nouvelle leçon ?

— Oui... Enfin, c'est plus une...

— Initiation ? Nous sommes d'accord.

Je l'observe alors qu'elle regarde le nom en lettre d'or qui est inscrit sur le bois rouge.

— Éros.

— Avec Colton, on a pensé que ça serait bien de donner à chaque salle le nom d'une déesse ou d'un dieu. Là, tu as Vénus, puis Hédoné et enfin Pothos.

— Ce sont toutes des divinités du plaisir, constate-t-elle.

— Je vois que tu es toujours aussi calée.

— On entre ou tu veux que l'on continue à parler de mythologie pour éviter cette « initiation » ?

Je tape le code qui permet d'ouvrir la porte et je la laisse pénétrer dans la salle. L'odeur des cordes brûlées est bien présente et je vois le nez de Tina bouger comme si quelque chose démangeait son appendice.

— Allergie ?

— Je ne pense pas, j'ai juste été surprise par cette odeur de fumée et une autre qui m'est familière, mais que je n'arrive pas à identifier.

Je m'approche de Tina, qui est absorbée par la décoration et avant que mon torse touche son dos, je lui confie :

— Je te donne des indices ?

— Je veux bien.

— Pense à la mer.

Tina ferme les yeux et m'offre toute son attention alors que je pose le décor.

— Visualise ta combinaison en néoprène.

— On va surfer ? se laisse-t-elle emporter par les images.

— C'est ça, tu récupères ta planche...

— La wax ! C'est ça, l'odeur que je connais. C'est celle de la cire qui enduit nos boards !

— Tu as trouvé !

Mon baiser se dépose dans son cou tandis que mes mains se placent sur ses hanches.

— Avant de les utiliser, je dois brûler les cordes et ensuite les cirer pour éviter qu'elles s'abîment et que le contact soit un peu moins rêche sur la peau.

— C'est un mélange des plus étonnant.

— Je te l'accorde.

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TINA

Nous nous tenons à l'entrée de la salle et je n'ose avancer. Reed ne me pousse pas à le faire, il m'accorde ce temps nécessaire, dont j'ai besoin pour me familiariser avec les lieux.

C'est à la fois zen et intimidant. Épuré, sobre et accueillant.

— La pièce, à elle seule, est une expérience.

Son souffle chaud propage ses mots sur l'épiderme sensible de mon cou. C'est agréable. Doux... Intime.

Il a raison. Ces carrés de tapis au centre de couleur grège sont apaisants.

— Retire tes chaussures.

Mes escarpins quittent rapidement mes pieds et ceux-ci en profitent pour se délasser.

— Maintenant, tu peux fouler le tatami.

J'ai l'impression que ce pas en avant va me faire basculer au-delà de cette frontière représentée par le bord noir des tapis.

— Laisse le jute prendre contact avec la plante de tes pieds.

Sa voix basse, maîtrisée, me guide et c'est sans aucune réticence que j'avance sans que Reed me lâche.

Ma première réaction est le retrait immédiat de mon pied alors que ce dernier vient d'entrer en contact avec cette matière légèrement rêche. Mais avant même que Reed me le demande, je retente l'expérience.

— C'est bien, ferme les yeux et laisse la fibre te guider.

Pas, après, pas, je me surprends à apprécier le contact. Et je me demande si la sensation est la même sur la paume de la main. Je m'accroupis et la pose à plat sur la surface. Puis je fais de même avec sa jumelle et la perception est différente encore, poussée par le poids de mon buste, qui me tire vers l'avant. Mais le contact que je n'ai pas anticipé est celui avec mes genoux.

Surprise, j'ouvre les yeux.

Et l'étonnement est double quand je vois Reed dans la même position que moi. Torse nu, il porte juste son jean et, pieds nus, il me fait face. De chaque côté de ses cuisses est disposé un écheveau de corde naturelle.

Sans un mot, Reed tend une main vers moi, j'y place la mienne, tandis que nos regards ne se quittent pas. Le silence qui nous entoure est accompagné de la lumière d'une dizaine de bougies qui rend l'atmosphère douce et intime.

— Tu me fais confiance ?

Je hoche la tête de haut en bas.

— Je ne ferai rien sans une réponse orale de ta part.

— Oui, je te fais confiance, Reed.

— À tout moment, tu me dis stop et j'arrête immédiatement.

— D'accord.

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REED

Tina est calme, sa respiration en témoigne. Ses iris plantés dans les miens m'indiquent qu'elle n'est pas sur la défensive, ou en train de paniquer, quand la corde vient caresser son avant-bras. Tout doucement, je laisse la matière apprivoiser le grain de peau de Tina.

La chair de poule a été sa première réaction. Puis son derme a légèrement rougi après quelques passages répétés. La morsure de la première boucle lui a arraché un O parfait, dessiné sur sa bouche carmin et sensuelle.

— Ça va ? Respire calmement.

Pendant que Tina se concentre sur l'air qu'elle insuffle à ses poumons, je réalise mon premier nœud juste au-dessus de son poignet. Celui-ci épouse la face externe de son avant-bras.

Je pratique une pose et relève mon regard sur celle qui m'émerveille. Tina dans sa robe souple, remontée sur ses cuisses, se trouve à genoux sur le tatami de ma pièce de Shibari. Son membre se recouvre de corde avec précision et minutie. Apportant tout mon savoir-faire pour exécuter une initiation digne de celle que j'ai apprise aux côtés de mon Maître japonais, tandis que Tina ne quitte pas un point devant elle. C'est un tableau représentant un cerisier japonais que j'ai réalisé lors de mes nombreux voyages au pays du soleil levant.

— Tu es magnifique, ma Libellule.

La clarté lumineuse des bougies danse sur son corps. Cet instant est suspendu dans le temps. Tous les deux seuls dans cette bulle, que j'ai créée pour elle. Je tiens son bras encordé tel un don et je m'incline devant elle pour cette offrande que je lui fais.

Entre rite et initiation.

Tina ne me quitte pas des yeux et je sens son intimidation la gagner face à autant de solennité.

— Tu peux regarder le résultat.

Après une prise de respiration importante, bruyante, soulevant son buste, ses yeux se dirigent vers son bras, dont la manchette est entièrement recouverte de cordes, de nœuds, de liens alignés à la perfection.

— Je peux toucher ?

— Bien sûr.

Tina du bout de son index parcourt la surface vallonnée qui alterne entre la matière rêche et sa peau douce. Elle passe ensuite sur la ligne réalisée par les entrelacs qui recouvre son radius. Tina est toute à sa découverte et n'arrive pas à quitter du regard la création qui masque entièrement sa peau.

— Bouge-le. Ressens la contrainte. La trouves-tu douloureuse ?

Tina relève son bras, tente de le plier avant de se rendre compte qu'elle ne peut pas le faire entièrement. Elle exprime un léger pincement des lèvres. Puis elle le fait descendre, puis monter avant de le replacer sur sa cuisse.

— Qu'as-tu ressenti ?

— Ma peau est comprimée. Heu... Gainée, ça serait plus juste. C'est un peu lourd, pas très maniable, mais ça reste raisonnable.

— Apprécies-tu le contact de la corde sur ta peau ?

— C'est moins désagréable que je ne le pensais.

— L'expérience t'a-t-elle plu ?

Son regard se fige dans le mien de peur de comprendre.

— C'est fini ?

— Oui, ma Libellule. C'est déjà bien pour une première fois. Ce moment avait pour but que tu fasses connaissance avec la matière, que tu t'imprègnes de l'ambiance, des lieux, de la pratique. Que tu ressentes la sensation de la force sur tes chairs sans que tu te sentes prise au piège.

Tina vient de comprendre ma démarche. Son visage s'illumine et un léger sourire redessine ses lèvres entrouvertes.

— J'ai gagné le droit d'en avoir plus la prochaine fois ?

— Si c'est ce que tu désires, ça sera avec plaisir.

— Je peux te demander une dernière faveur ?

— Si c'est réalisable, pas de problème. Je t'écoute.

— Suspends mon bras.

Cette fois-ci, c'est moi qui souris. Un sentiment de fierté me gagne alors que je me saisis d'une longueur de huit mètres de corde. Je la fais serpenter à la base du premier et du dernier nœud. Je me relève et tire sur le lien pour le tendre avant de joindre les deux extrémités entre elles en réalisant un entrelacs que je termine par une boucle coulissante que je fixe à un crochet ancré au plafond.

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TINA

Reed scrute la moindre de mes réactions, de gestes, de souffle tantôt coupé, tantôt erratique.

Mon bras est suspendu dans le vide et flotte sans réelle contrainte entre mon corps et la voûte en pierre de la pièce. J'ai une sensation de légèreté. Je ne force pas pour tenir ma position à genoux au sol. Je ressens les picotements qui se propagent dans chacun de mes membres. La vague de chaleur qui s'ensuit.

— C'est déstabilisant.

— Qu'est-ce qui te perturbe ?

— Je ne pensais pas...

Ma gorge se serre légèrement sous le coup de l'émotion.

Ou est-ce de la libération ?

Je ne pensais pas ressentir autant de bien-être alors que mon bras est entravé. Ces deux opposés me perturbent, mais je ne veux garder que la sensation de plaisir qui a pris la place dans la moindre de mes cellules.

Avec une attention toute particulière, Reed retire, un à un, chaque lien, chaque nœud de mon bras. Il n'est que douceur, délicatesse, frôlement et toucher léger quand il suit de la pulpe de son index les traces qu'ont laissées les cordes sur mon épiderme rendu sensible.

La circulation se refait avec plus d'aisance et charrie avec elle des fourmillements qui ne sont en rien désagréables. Je regarde ma peau recouverte de zébrures, j'ai envie à mon tour de les survoler pour comprendre l'adoration que peut ressentir Reed en les admirant.

— Je me sens nue.

Reed me sourit avec fierté.

J'ai l'impression d'avoir exprimé la sensation exacte aux yeux du Maître des cordes.

Reed tient mes mains dans les siennes. À genoux, face à face, les yeux dans les yeux, le temps n'a plus d'emprise...

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Merci d'être passés me voir. Et j'espère que ce nouvel extrait de « BAD BOY OR BOSS » vous a plu.

À demain pour ouvrir la fenêtre 19 de « Mon Calendrier de Noël » à 11 h 00 !

Et à 21 h 00, on retrouvera un chapitre de Reed dans « BAD BOY OR BOSS »

🥰 Je vous embrasse, mes Love, prenez soin de vous 💋

🌸 Kty. Edcall. Auteure 🌸

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