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Absorbée par mon nouveau travail, je constate qu'il est déjà midi, et que j'ai bien avancé sur les dossiers, c'était intéressant au point où j'ai oublié le gargouillement de mon ventre. Je me rappelle que je n'ai pas pris de petit déjeuner ce matin, juste un café noir sans sucre. Une pause déjeuner me ferait du bien.

Je range la paperasse que j'ai mis, c'est incroyable, là où je vais, je mets du désordre. Quand je prends mon téléphone je remarque que j'ai reçu un sms de Crystal.

« Alors ? Comment c'était ? ».

Je souris.

« J'ai été prise ! Et en plus le patron c'est un vrai canon ! ».

Dix secondes après mon téléphone bipe.

« Oui, je sais, c'est Ryan Carter ! L'homme le plus convoité de New-York ! Qui sait, peut-être qu'il fera de toi sa madame Carter ».

Je souris en secouant la tête agacée.

« Non, ce n'est pas mon style d'homme. ». Je mens.

« Chérie, Ryan Carter est le style d'homme de tout le monde, même les gays rêverait de se taper Ryan Carter ! ».

Je décide de ne pas répondre. Je sais ce qu'elle veut dire rien qu'en me rappelant de mon corps qui tremblait à un seul regard gris de mon boss j'en ai des frissons.

Je crois même que je n'ai jamais ressentis ça. Ça ressemble vachement au film à l'eau de rose que je déteste. Un coup de foudre à New-York.

Je ris de moi-même en rassemblant mes affaires. Je meurs de faim.

Je quitte mon bureau en priant de ne pas croiser monsieur intense sur le chemin. En m'avançant dans le couloir pour me diriger vers l'ascenseur je remarque le regard méprisant d'Andréa.

J'ai toujours eu des problèmes de ce genre, et surtout avec les filles du genre d'Andréa. Disons que je ne suis pas vraiment appréciée par la gente féminine. Sauf que d'habitude je leurs fait remarquer, aujourd'hui je ne le ferai pas, j'ai déjà faillis perdre ce boulot à cause de mon incapacité à me tenir tranquille devant mon patron, je ne vais pas quand même me disputer avec sa secrétaire.

Je rejoins l'ascenseur en appuyant sur le bouton du rez-de-chaussée. Au trentième étage les portes s'ouvrent, un homme entre dans l'habitacle. Il ne daigne même pas me remarquer, il est brun, il fait la trentaine, des cheveux châtain clair et il fixe son téléphone comme si ce dernier était l'amour de sa vie.

-Vous avez fini de me reluquer ?

J'écarquille les yeux.

-Quoi ? Non...je vous regardais c'est tout.

Il sourit en fixant toujours son téléphone.

-C'est ce que j'ai dit.

Je serre les dents.

-Non, vous aviez dit reluquer, ce n'est pas vraiment la même chose.

-Que signifie pour vous ce mot ? Demande-t-il en levant ses yeux verts vers moi.

J'hausse des épaules.

-Draguer ?

Il sourit en laissant apparaitre sa dentition parfaitement blanche.

-Alors vous me draguez ?

Je faillis m'étrangler. Il commence vraiment à m'énerver.

-Je ne vous draguais pas du tout ! Je m'emporte.

Il refixe son téléphone en souriant.

-C'est vous qui venez de le dire.

-Je...mais....

Avant que je puisse répliquer quoi que ce soit il porte son téléphone à son oreille.

-Bonsoir Stevens ! Oui j'ai reçu votre dossier....

Je sens mon sang bouillir à l'intérieur de moi. Une sonnerie retentit, et les porte s'ouvrent, l'inconnu me fait un clin d'œil puis quitte l'habitacle en continuant sa discussion téléphonique. Quel goujat !

Je quitte l'ascenseur les poings serrés et en parlant toute seule, cela me vaut quelques regards méfiants. En m'avançant dans le hall, je remarque la femme qui m'avait accueilli au début. Elle me sourit jovialement et je fais de même en m'avançant vers elle.

-Salut ! Je vois que ça c'est plutôt bien passé finalement. Dit-elle avec enthousiasme.

J'hoche des épaules, pour l'obtention du poste, je crois que ça c'est plutôt bien passé, par contre durant l'entretien, ô mon dieu, rien qu'au fait d'y repenser je me sens rougir.

-oui, plutôt. Dis-je.

-Je suis trop contente pour toi ! En passant moi c'est Anna.

-Enchanté Anna. Lui dis-je. Moi, c'est Ka...

-Catalina ! Je sais. Me fait-elle remarquer.

-Juste Kat.

Catalina est restée à Barcelone, et elle fait surtout partie de mon passé, d'un passé que je préfère oublier.

-Ok, Kat, dit-moi je m'apprêtai à manger à morceau dans un super restau juste à côté, ça te dis de m'accompagner ?

Puisque je n'ai absolument personne avec qui rester, et que mon ventre hurle de famine, je me vois mal refuser.

-Tu me demandes si je veux manger ? Alors, toi, t'es ma nouvelle meilleure amie. Dis-je en la laissant éclater de rire.

Nous sortons en discutant de tout et de rien, surtout de ce quartier qu'elle connait comme sa poche, et du fait qu'elle s'est installée à New-York il y'a deux ans de cela, avant elle vivait à Chicago avec ses parents. Et comme moi, elle ne se centralise pas sur les détails, signe qu'elle aussi a ses propres démons à enterrer.

On entre dans un restau pas loin du boulot, c'est très chaleureux, les murs sont peints en plusieurs couleurs, des tableaux représentant le paysage italien sont accrochés parfaitement aux murs. Tout semble agréable. On s'installe à une table devant de la fenêtre qui donne sur la rue. Puis on passe notre commande à un très beau serveur dont je devine rapidement ses origines italiennes. 

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