Bonzourrr. Voici donc mon texte sur ma sœur légèrement inexistante, Léa.
J'ai mis moins de temps que je le pensais pour celui-ci.

Léa : C'est censé me rassurer ?

Pas particulièrement. Mais j'en suis plutôt satisfaite !

Léa : Tu l'aurais pas posté sinon

Tu marques un point

Léa : Comme d'habitude

"Donc t'en penses quoi ?
- Je pense qu'on devrait finir ce pour quoi je suis venue... répondit sèchement Léa
- Aha, mais non, chérie ! gloussa sa camarade de classe de son horrible voix aiguë. Je voulais dire, à propos de mon mec !
- Eh bien j'en pense que ce n'est pas mon problème, rétorqua l'adolescente d'un ton glacial. Et que de base, je suis venue pour qu'on travaille sur notre exposé, certainement pas pour t'entendre blablater sur ton copain de la semaine"

Et aussi que la prochaine fois que tu m'appelles "chérie", je te coupe la langue

L'autre perdit son sourire avant de siffler :
" - Je voulais être sympa, mais maintenant je comprends pourquoi t'as pas d'amis !
- Je n'ai pas d'amis parce que je n'en veux pas, sourit Léa en haussant les épaules. Et je préfère ça que ton groupe de pétasses.
- Je te déteste"

Le sourire de Léa s'élargit. C'était tellement facile de faire sortir de ses gonds ce genre de personne ! Elle ricana avant de susurrer :

"Je te rassure, c'est absolument réciproque. Bon, ce n'est pas que je m'ennuie, mais je préférerais éviter que ma moyenne descende à cause de cette petite mise au point entre nous. Ça te dérangerait de finir ce qu'on a à faire ?"

Son interlocutrice pinça les lèvres en hochant la tête. Au bout de vingt minutes, le travail était fini. Sa camarade de classe se leva en crachant:

"Maintenant que c'est fait, dégage de chez moi
- Je ne comptais pas faire autre chose, opina Léa. C'est dingue, t'es mille fois plus productive quand tu parles pas. Salut !"

Léa sortit de la chambre, dévala l'escalier et se retrouva en face de la maîtresse de maison. Celle-ci se tourna vers elle en souriant.

"Tout s'est bien passé ?
- On a pu faire tout ce qu'on avait prévu, acquiesca Léa avec l'air de la parfaite gentille fille bien sous tous rapports. Merci beaucoup d'avoir accepté que je vienne chez vous !
- Oh je t'en prie, répondit la femme en riant. C'est naturel avec une jeune fille aussi polie.Tu ne veux pas rester diner ? - Non non, c'est gentil, déclina Léa. J'ai tout ce qu'il faut chez moi
- As-tu besoin qu'on te ramène ?
- Ça ira, je peux rentrer à pied, ce n'est vraiment pas loin.
- Il n'empêche... une jeune fille toute seule dans le noir... s'inquiéta la femme
- Je vous assure, tout ira bien. Au revoir, madame, passez une bonne soirée !
- Toi aussi, ma puce !"

En sortant, Lea se vit du coin de l'œil dans le grand miroir de l'entrée. De grands yeux noisettes surmontant un visage au joues un peu creuses, un corps maigre, habillé d'un tee-shirt du groupe Nirvana avec un short noir assorti à des collants sombres décorés de ronces et de mitaines du même motif. Coiffée avec une longue tresse châtain foncée qui lui tombait dans le dos et chaussée de Doc Martens peintes de fleurs multicolores, elle était plutôt satisfaite de son apparence.

La jeune fille dévala les escaliers et traversa le jardin parfaitement entretenu à pas rapides. Puis elle se mit carrément à courir, de plus en plus vite. C'était sans doute une des choses qu'elle aimait le plus au monde. Puis elle se rappela qu'avec des Doc Martens, ça n'était pas la chose la plus conseillée. Elle se résigna à adopter une démarche plus raisonnable et arriva devant chez elle quelques minutes plus tard. Elle franchit le portail et éclata de rire quand son lévrier lui sauta dessus. Elle s'amusa pendant un petit temps avec lui avant de rentrer chez elle, son chien toujours sur ses talons. Elle tomba nez à nez avec ses frères Léo et Khai, le premier sur le canapé plongé dans un manga et le second par terre en train de jouer à Mario Kart.

-Euh, salut ? fit la jeune fille. Vous jouez pas ensemble ? D'habitude, vous décoller l'un de l'autre, c'est Mission impossible
- Salut, frangine répondit Khai, toujours absorbé par son jeu. Nan, Léo boude.
- Je ne boude pas ! protesta l'intéressé. Je te fais prendre conscience de ton crime ! - Un crime... grammela son frère. Franchement, t'abuses...
- Qu'est ce qu'il s'est passé ? s'enquit Léa en retirant ses chaussures, un sourire aux lèvres
- Eh bien... commença Léo
- Misère... marmonna Khai
- Il m'a balancé une carapace bleue alors que j'étais premier!
- Oh nan, Khai... soupira Léa. Je te croyais mieux que ça
- C'est pas comme si c'était vraiment grave ! rétorqua Khai
- Tu déconnes ! s'indigna Léo
- La carapace bleue sur la chair de ton sang ! renchérit Léa. Nan, mais t'as pas honte ?
- Olala, très bien, TRES BIEN, abdiqua l'adolescent. J'ai commis un crime irréparable sur mon propre frère et je lui présente mes plus plates excuses en espérant qu'il accordera son pardon au vulgaire manant que je suis !
- Mmh... fit Léo d'un air faussement hésitant. Je pense que... oui, d'accord, l'accepte tes excuses. A condition que ça ne se reproduise plus. Et que tu me files 20 balles
- Quoi ? s'offusqua Khai. Pourquoi ?!
- Pour m'acheter du caramel, évidemment
- T'es un camé, Léo
- Ouais mais au caramel, ça aurait pu être pire"

Léa éclata de rire avant de monter saluer sa soeur, Juliette. Elle toqua deux coups à la porte de sa chambre avant d'entrer. Comme d'habitude, la pièce était rangée au millimètre près. Juliette leva le nez de sa tablette graphique et s'empressa de se lever pour serrer Léa dans ses bras. Elle se recula et sans cesser de sourire demanda :

"Alors? Ça été ?
- Euh... ça dépend...
- Ça dépend ? fit Juliette en haussant un sourcil
- Oui... ça dépend de pour qui tu demandes, répondit Léa
- Pour toi, évidemment
- Ah... bah dans ce cas, je dirais que dix minutes de plus avec cette fille, et je l'écorchais vive.
- Ah quand même...
- Oui, voilà...
- Je sais qu'elle est réputée pour être assez insupportable mais bon...
- Mais Tempête ! Est-ce que t'as déjà ne serait-ce que entendu sa voix ?
- Tempête ? Ah... c'est vrai, vous m'aviez appelé comme ça, rigola Juliette. Et oui, j'ai déjà entendu sa voix, pour mon plus grand malheur
- Bah, tu préfères "mon petit courant d'air chéri ?" Et on est d'accord qu'elle est perpétuellement dans les aigus les plus discordants ?
- Je bouge pas tant que ça ! Et oui, je me demande toujours si elle fait exprès ou si elle est née comme ça, la pauvre...
- Bien sûr que si! Toujours à passer d'une chose à une autre. Bah, si elle est née comme ça... on peut bien se montrer un peu miséricordieuses...
- Mais du coup, vous êtes restées à peu près courtoises ou bien tu as réduits son ego en miettes avant de lui balancer les restes à la figure ?
- C'est... un peu la deuxième option, marmonna Léa
- Un peu ? s'assura Juliette
- Oui, bon, totalement la deuxième option, admit Léa
- J'hésite entre t'engueuler ou bien me moquer d'elle avec toi...
- Moque toi d'elle avec moi ! Ça évacuera la mauvaise humeur de la journée !"

Léa sourit tandis que sa soeur éclatait de rire.

"Bon, tu m'excuses, j'aimerais finir ce dessin, reprit Juliette, avec encore une lueur amusée dans les yeux
- Pas de soucis"

Léa rentra dans sa chambre et caressa son chien roulé en boule au pied de son lit avant de s'assoir à son bureau en songeant à ce qu'elle allait représenter. Elle prit une feuille et son crayon avant de se décider. Elle dessinerai le visage offusqué de sa camarade de classe quand elle lui avait remis les idées en place. Et peut-être même qu'elle le lui offrirait. En toute sympathie, évidemment.