Chapitre unique
Vous connaissez tous, j'imagine bien, la période fatidique de fin d'année, celle où vous voyez votre argent sortir par les fenêtres à force de dépenser et dépenser encore, cette période qui paraît pour certains magnifique et pour d'autre absolument terrible.
Et vous avez très bien compris : Noël.
Le réveillon est la période de l'année que les enfants aiment le plus, la période de l'année où leurs rêves et leurs souhaits sont exaucés. La période de l'année la plus riche en émotions et la plus belle – pour beaucoup de personnes dans le monde.
Eh bien, dans tout ce tableau, nous avions quelqu'un au visage ne témoignant aucune émotion forte. Juste une profonde lassitude et un air fatigué. Un petit garçon, assis près de sa fenêtre, pensant à des choses et d'autres, mais pas à cette période « monstrueuse » de Noël.
Pour ce petit garçon, Noël n'était la fête qu'il attendait le plus. Son anniversaire non plus. Non, ce qui l'intéressait, lui, ce n'était pas de recevoir des cadeaux comme tous les enfants de son âge. Non, lui, ce qu'il souhait avoir, c'était son ami auprès de lui.
En effet, il y avait tout juste un an en arrière, à cette même période de Noël, des grandes personnes étaient venues voir son ami. Ils avaient parlé avec lui, pendant assez longtemps tout de même, puis étaient partis avant de revenir le lendemain, de prendre la main de son ami et de l'emmener avec eux.
Le jeune garçon avait bien vu le regard désemparé de son ami lorsque celui-ci s'était retourné pour au moins lui dire au revoir, mais l'un des adultes s'étaient accroupis à côté de lui, lui avait dit quelque chose, puis ils étaient tous les trois définitivement partis, sans même que son ami ne se retourne une seconde fois.
Depuis ce jour, le petit garçon, du nom de Yugyeom, n'avait plus goût aux cadeaux, aux fêtes, ou à quoi que ce soit d'autre qui lui rappelle cette période fatidique et annuelle de Noël.
Malgré son jeune âge, Yugyeom avait très bien compris le fait que son ami soit parti avec ces adultes. Par contre, il n'acceptait pas l'abandon dont il avait été la victime. Pas même un « au revoir ». Pas même un « à bientôt ». Pas même un « je ne t'oublierai jamais, Gyeom-ie ». Non, rien. Le néant. Le vide. L'abandon total.
Et pour ça, Yugyeom n'était pas prêt pour à nouveau fêter ce genre de moments, avec qui que ce soit.
-°-
Yugyeom avait maintenant quinze ans et entrait en première année de lycée dans une ville voisine à celle qui l'avait vu naître. Depuis toutes ces années passées, neuf ans déjà, jamais plus il n'était allé vers quelqu'un ou avait cherché à se faire de nouveaux amis. Il avait trop peur de l'anbandon, alors il se taisait, ne se montrait pas trop, et avait à la place commencé à danser – il y a de cela deux ans, en deuxième année de collège – afin d'évacuer ses émotions trop fortes, d'arriver à se relaxer et d'aussi enfin pouvoir se faire plaisir en faisant quelque chose qu'il aimait.
Alors qu'il s'asseyait pour sa première heure de cours de l'année – au milieu de la classe, près du mur, pour suivre le cours , mais aussi ne pas trop se faire remarquer –, quelqu'un tira la chaise se trouvant à ses côtés et s'y assit.
Ne souhaitant s'intéresser à personne cette année encore, Yugyeom baissa simplement sa tête vers son bloc-notes, attrapa un crayon dans sa trousse et se mit à gribouiller une sorte d'esquisse d'un dessin dont il n'avait pas la forme en tête, quand il sentit qu'on lui tapotait l'épaule. Sans émotion particulière au visage, il se tourna vers son voisin de table qui, lui, avait un grand sourire déformant ses lèvres et qui lui tendait la main.
-Salut ! Moi, c'est Kunpimook Bhuwakul ! Mais appelle moi « Bambam » !
Serrant sa main par politesse avant de bien vite la lâcher, le brun hocha de la tête.
-Kim Yugyeom, répondit-il platement.
Et bien qu'il souhaitait arrêter là la discussion – présentation –, le dit Bambam ne s'avoua pas vaincu et commença plutôt par lui taper la causette, même si Yugyeom n'écouta absolument rien de ce que pu lui dire son voisin de table.
Ce manège continua même dans les couloirs du lycée où Bambam le suivait et essayait d'en apprendre un peu plus à propos de lui ; ses goûts, ses rêves, ... Bref, il essayait de devenir ami avec Yugyeom, ce que voulait à tout prix éviter le brun.
Il ne voulait plus souffrir comme ce fut et c'est toujours le cas.
Une fois était de trop.
Mais pendant bien trois semaines, le petit blond suivit Yugyeom à la trace, essayant toujours et encore de percer la carapace du brun. Sauf que celui-ci n'en pouvait plus de résister à la simple sympathie du blond et il voulait pouvoir devenir son ami.
Mais sa peur était toujours là, bien encrée dans sa tête, dans le sang qui parcourt sauvagement ses veines, et faisant trembler ses membres d'horreur.
Yugyeom ne savait pas quoi faire.
Alors il fit ce que son cœur et sa tête voulaient en même temps, rendant ainsi son action confuse.
Il prit le blond dans ses bras, le serra fort contre lui – ils étaient dans le couloir qui étaient presque vide – et lui dit ceci :
-Arrête de m'approcher. Tu es comme lui. Vous êtes tous comme lui. Et je ne veux pas ncore avoir à être séparé de quelqu'un comme avec lui.
Puis il le relâcha et s'enfuit d'un pas pressé vers la sortie.
Mais c'était sans compter sur la ténacité du petit blond qui le rattrapa alors qu'il allait passer le portail de l'école. Il lui attrapa le bras et se mit devant lui – essoufflé et en sueur, témoignant donc de son effort intense pour rattraper le plus grand, ainsi que de son manque d'endurance certains –, le regardant droit dans les yeux et tenant un discours qui fit monter les larmes aux yeux de Yugyeom :
-Si je peux te prouver que je ne suis pas comme celui à qui tu m'as comparé, est-ce que tu accepterais de devenir mon ami ? Parce que, vois-tu, je ne suis pas du genre à abandonner les gens auxquels je tiens, et ça ne risque pas d'arriver, foi de Kunpimook ! Plutôt mourir que de laisser mes amis ! Alors : est-ce que tu accepterais de me laisser du temps afin que je puisse te prouver que je ne suis pas comme « lui » ?
Yugyeom ne savais quoi répondre. Alors tout ce qu'il fit fut de hocher la tête et de la baisser, pas certains de savoir comment réagir non plus.
Voyant ça, Bambam eut un petit sourire tendre aux lèvres et attrapa la main de Yugyeom dans la sienne et la serra.
-Où devais-tu aller ?
Comme il put, Yugyeom lui répondit « au bâtiment D », le bâtiment des clubs. Il s'était inscrit au club de danse du lycée et avait obtenu l'autorisation du président pour y venir tous les soirs s'il en avait envie – lui-même faisant ceci. Il avait expliqué au grand brun où étaient cachées les clés et ce dernier avait promis de n'en parler à personne – de toute façon, à qui aurait-il pu le faire ?
Arrivé à la salle du club – située au fin fond du bâtiment, au dernier étage de celui-ci –, il vit de la lumière dans la salle et en déduit donc que le président était toujours présent. Il sentait d'ailleurs les vibrations sortir de la salle, témoignant donc du fait que le roux avait mit la musique à fond afin de profiter du son et du rythme pour être en phase et ne faire qu'un avec la danse qu'il devait sûrement improviser dessus. Ou qu'il était en train de créer une chorée pour le club pour le gala de fin d'année.
Entrant dans la salle, il salua d'une mouvement de tête son président puis partit se changer dans un coin de la salle, dos au monde. Dos à son flot de souvenirs qui venaient de lui sauter à la figure.
Se dépêchant de se changer, il alla se mettre au centre de la pièce alors que son président allait s'affaler sur un des quelques poufs mis à disposition des danseurs, après que la musique sur laquelle il dansait fut terminée.
Bambam rejoint d'ailleurs le roux tandis que le brun connectait en Bluetooth son smartphone aux enceintes afin de pouvoir envoyer dans les airs un des sons qui le faisait le plus frémir.
La musique commença lentement... doucereuse... capable de faire ressentir à n'importe qui la sensualité qui se dégageait d'elle. Au début, les mouvements de Yugyeom se faisaient lents, un peu traînant. Mais plus la musique avançait, et plus son corps frémissait de sensations exquises. À tel point que malgré la masculinité certaine de ce grand jeune homme aux airs de bébé, c'était une sensualité toute féminine et aguicheuse qui se dégageait de lui.
Yugyeom se laissait emporter par la musique, ne se concentrant plus que sur les paroles et les notes, ne prenant même plus garde réellement à ses mouvements. Tout lui venait sur l'instant et il se laissait bercer par le rythme qui devenait de plus en plus fort, brusque et rapide, le forçant dans ses mouvements à acquérir une force brute au milieu de sa sensualité.
C'était un spectacle magnifique à voir, et Bambam ne regrettait en rien de devoir rentrer chez lui plus tard si il pouvait apercevoir ce magnifique spectacle un peu et toujours plus.
-Il est vraiment doué, n'est-ce pas ? Lui demanda son voisin de pouf en se penchant vers lui, veillant à ne pas faire trop de bruit et donc à ne pas déranger le danseur enivré dans sa performance.
-Oui, c'est vrai. Beaucoup.
Après tout, que pouvait-il dire d'autre ? C'était un fait qui se déroulait sous ses yeux même.
-Et là encore, tu n'as rien vu. Il lui arrive parfois, quand il pense que personne le regarde et que personne n'est présent dans les locaux, de faire des danses très émouvantes. Parfois brusques, parfois douloureuse. Je l'ai déjà vu en train de pleurer pendant qu'il dansait... C'était très déchirant à voir. Vraiment. Pas seulement parce que je suis très empathique, mais parce qu'il semble avoir vécu quelque chose de tellement horrible qu'il a l'air d'en souffrir continuellement. Le roux eut un petit rire triste en repensant à cela. C'est notamment pour ça que je lui donne la permission de rester le soir, assez tard, que je sois là ou non.
Se tournant complètement vers Bambam et le regardant droit dans les yeux de ses yeux marrons, le roux le fixa intensément avec un sourire aux lèvres. Un peu comme un remerciement.
-Tu es d'ailleurs la première personne à qui je l'ai vu parler, mis à part moi. Mais je sais qu'il ne m'adresse la parole que parce que je suis le président du club. Je ne suis pas fou. Mais avec toi, je sens que c'est différent, alors... J'aurais une requête à te faire.
Le blond hocha de la tête, attendant silencieusement ce que voulait lui demander le rouquin.
-J'aimerais que tu prennes soin de ce p'tit gars. Je ne sais pas quel est le lien entre vous, mais c'est la première fois que je le vois sourire d'un sourire aussi sincère. Le simple fait qu'il danse pour évacuer ce qu'il a sur le cœur me rassure. Au moins, il ne pense pas à d'autres choses.
Comprenant ce que voulait dire le rouquin, Bambam acquiesça d'un hochement de tête, un sourire aux lèvres.
-Compte sur moi.
-°-
Depuis ce temps-là, deux ans étaient passés. Deux années durant lesquelles Yugyeom et Kunpimook s'étaient considérablement rapprochés. Les débuts avaient été dur pour Bambam ; faire comprendre à Yugyeom que le blond ne lui ferait jamais de mal par la suite avait été difficile à assimiler pour lui, mais le blond avait pris son temps et leur relation d'aujourd'hui le montrait bien. Mais seule leur relation à eux avait évolué.
En effet, Yugyeom n'était ouvert et souriant et ne parlait qu'à Bambam. Personne d'autre n'avait ce privilège.
L'année scolaire venait de se finir et nos deux amis avaient tous deux obtenus leur diplôme de fin d'études, Yugyeom avec brio et Bambam s'était bien débrouillé aussi, bien que le début de l'année scolaire ne l'aurait pas laissé penser dans le cas de Bambam.
Celui-ci avait d'ailleurs rencontré quelqu'un et sortait avec cette personne depuis quelques mois maintenant. Et Yugyeom avait insisté pour rencontrer cette personne qui avait osé voler le cœur de son meilleur ami. Il voulait voir s'il en valait la peine ou non.
C'était pour ça qu'en plein mois de décembre ils se dirigèrent tous les deux vers un petit café choisi par le petit blond afin d'aller y retrouver son homme.
Arrivés là-bas, le blond chercha une grande perche du regard, et lorsque ses yeux rencontrèrent sa silhouette, il se précipita à grand pas vers celle-ci, avant de s'asseoir sur ses genoux et d'entourer son cou de ses bras. Et lorsque l'autre prit conscience de qui se trouvait là, il embrassa Bambam amoureusement, ne se souciant guère du regard des gens autour.
De son côté, Yugyeom les rejoignit, mais cette fois-ci plus calmement, et s'assit en face du couple qui se bécotait. Il croisa les jambes et s'empara de la carte présente sur la table avant de regarder ce qui y était proposé. Ce ne fut que lorsque la serveuse arriva que le couple se sépara et que Kunpimook descendit des genoux de son petit ami pour s'asseoir sur la chaise juste à côté.
Le petit ami de Bambam commanda un chocolat chaud avec chantilly et cannelle pour celui-ci et pour lui-même un Latte Machiatto, tandis que Yugyeom commanda un milkshake Oréo. De quoi se régaler, n'est-ce pas ?
Se tournant maintenant vers le couple, Bambam ayant posé sa tête sur l'épaule de son petit ami tout en lui tenant la main pour réchauffer la sienne, le brun regardait le petit ami sous toutes les coutures pendant que l'autre ne disait rien, gardant simplement un sourire aux lèvres et caressant le dos de la main de Bambam avec son pouce.
De son côté, le blond ne disait rien, attendant simplement qu'un des deux prenne la parole. La conversation d'aujourd'hui ne sera pour le moment qu'entre ces deux là. Lui, il n'était là que pour accompagner son meilleur ami et profiter d'un moment en amoureux avec son copain.
Ce fut d'ailleurs son petit ami qui parla en premier.
-Comme tu dois sûrement déjà le savoir, je m'appelle Jung Junyoung. Et toi, tu es Yugyeom, c'est ça ?
-En effet.
-Enchanté de te rencontrer. Bam m'a beaucoup parlé de toi.
Yugyeom hocha de la tête et répondit :
-Il me parle souvent de toi aussi.
-Vous vous connaissez depuis longtemps ?
-Bientôt trois ans. Comment vous êtes-vous rencontré ?
-Bam ne te l'a pas dit ? Demanda, surpris, Junyoung.
Après tout, Bambam était reconnu pour être une pipelette. Il parlait toujours de tout et surtout de ce qui lui arrivait personnellement. Que ce soit sa voisine « relou » qui essayait de le draguer, quand bien même elle sache qu'il était gay et en couple, ou encore du fait qu'un de ses pulls avait rétrécit au lavage parce qu'il avait mal réglé les paramètres de sa machine à laver. Tout. Alors, qu'il n'est pas dit comment son petit ami et lui s'étaient rencontré était assez surprenant en soi.
-Non. Il voulait, je cite : « que mon meilleur ami et mon petit ami se rapprochent sans que je n'ai à le faire pour eux », déclara-t-il en mimant les guillemets avec une de ses mains.
-Oh. Eh bien, ce fut assez étrange en y repensant. À chaque fois qu'on se croisait, tout avait l'air d'une coïncidence et il arrivait toujours quelque chose. La première fois, nous nous étions rentrés dedans et comme il avait une boisson en main qui s'est ouverte, mon tee-shirt avait été bon pour aller à la machine. La deuxième fois, il me semble qu'on s'était rencontré dans une boutique de vêtements et pendant qu'il se changeait dans une cabine, j'y suis entré sans faire exprès et donc je l'ai vu à moitié nu. Ensuite, il me semble qu'on s'était vu dans un parc et il se faisait enguirlander par une ajumma pour je ne sais pas trop quoi. D'ailleurs... C'était quoi la raison, mon cœur ?
Avant qu'il ne puisse répondre, Bambam fut couper dans son élan par la serveuse qui était revenue avec leurs commandes. Celle-ci déposa rapidement et avec professionnalisme les boissons sur la table en face de chacun d'entre eux puis partit en faisant une courbette et leur souhaitant une bonne dégustation. À partir de là, Bambam put donc s'exprimer.
-Si je me souviens bien, c'était parce que sa fille m'était rentrée dedans parce qu'elle ne regardait pas où elle allait, et comme moi j'étais perdu dans mes pensées je n'avait pas non plus fait attention et donc elle avait percuté mes jambes et je m'étais retrouvé sur les fesses, mon pantalon déchiré sous les cuisses. Et en plus de ça, c'était moi qui m'était fait engueuler !! Tch... Ça sait plus éduquer les enfants, de nos jours, dit-il en croisant les bras et pestant face à se souvenir.
-Allez, mon cœur. C'est bon, c'est fini.
Junyoung mit sa main sur la cuisse du blond pour le réconforter.
Suite à cela, le couple et Yugyeom se mirent à parler de beaucoup choses tout en savourant leurs boissons. Plus la conversation avançait et plus Yugyeom semblait à l'aise, ouvert à la discussion. Si au début il était très renfermé sur lui-même et parlait avec un ton plutôt froid et placide, lorsque le couple et lui-même durent se séparer, la conversation avait fini avec un Yugyeom au ton plus joyeux, plus enfantin, mais ce n'était pas pour autant qu'il avait sourit.
La rencontre d'aujourd'hui n'était que pour se faire un avis sur Junyoung. Et de ce qu'il savait désormais sur le petit copain de Bambam, il y avait le fait qu'il était un auteur-compositeur-interprète, qu'il faisait une tête de plus que le blond, que malgré son look rock il était quelqu'un avec un sourire sincère, et de part le caractère qu'il avait pu apercevoir aujourd'hui, ainsi que son instinct, Junyoung était pour lui un bon gars. Après, il y avait bien un point pour lequel il n'était pas forcément serein par rapport à leur relation.
La différence d'âge.
En effet, Junyoung avait huit ans de plus que Bambam. Yugyeom n'avait rien contre les couples ayant une différence d'âge importante. Absolument pas. C'était juste que Bambam était son meilleur et seul ami et qu'il ne souhaitait pas le récupérer à la petite cuillère.
Mais mis à part ça, il n'y avait rien d'alarmant pour le brun.
Alors lorsqu'ils se séparèrent, Yugyeom ne fit que gentiment leur dire au revoir avant de se diriger vers son domicile.
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Deux mois étaient passés depuis la rencontre entre Junyoung et Yugyeom et ils s'étaient déjà revus plusieurs fois depuis la dernière et aujourd'hui, ils se retrouvaient de nouveau mais pour la première fois dans le nouvel appartement du brun. Cette appartement, Yugyeom avait commencé à le louer depuis la semaine dernière, il était ainsi plus pratique pour lui d'aller jusqu'au travail qu'il avait réussi à décrocher début janvier, une semaine après le nouvel an. Il mettait maintenant deux (même trois) fois moins de temps pour aller jusqu'à son travail, ce qui l'arrangeait grandement.
Yugyeom avait en réalité deux lieux de travail : serveur dans un café très chic qui était assez raisonnablement bien payé. Mais pour combler les factures et ainsi pouvoir s'acheter assez à manger et se faire plaisir parfois lorsqu'il voyait quelque chose qui lui faisait envie, il avait également réussi à obtenir un poste chez lui en tant que trésorier pour un club de danse (parce qu'il était doué dans les maths, le bougre, mais il n'avait pas voulu continuer ses études préférant plutôt travailler tout de suite, ce qui lui réussissait plutôt bien) et avait ainsi donc le droit de passer quand il le voulait dans les salles afin de profiter de sa passion.
En somme, Yugyeom faisait ce qu'il aimait, avait des amis avec qui passer du temps et faisait en plus deux boulots (NDA : Je sais pas comment dire « travail » au pluriel et « travails », ça marche pas. Et je n'allais pas mettre « travaux », c'est moche.) qui lui plaisaient. Que demande le peuple ?
Et oui, j'avais bien dit « des amis » puisqu'en effet, Junyoung et Yugyeom avaient fini par sympathiser. Ou plutôt Yugyeom avait fini par s'ouvrir à Junyoung qu'il appelait d'ailleurs « Jun » pour certaines raisons bien spécifiques.
Et donc, ce jour-là dans le nouvel appartement du brun, les trois amis parlaient de beaucoup de choses, mais beaucoup du prochain concert qu'allait donner Jun et son groupe, les Drug Restaurant. L'idée du nom avait été donnée par Bambam, en plaisantant, mais Jun en avait parlé à son groupe et ils avaient trouvé ça tellement décalé et accrocheur qu'ils ont tout de suite accepté. Comme quoi.
Ils buvaient un peu pendant qu'ils parlaient et après avoir regardé l'heure, Yugyeom les invita à rester manger, ce que les deux autres acceptèrent. Le grand bébé, comme aimait à l'appeler le couple entre eux, alla s'occuper de préparer à manger pendant que le couple le suivait jusqu'au bar séparant le salon-salle à manger où ils s'accoudèrent et continuèrent à parler. Lorsque le grand châtain, autrement dit Jun, s'absenta pour aller aux toilettes, Bambam en profita pour informer Yugyeom à propos de quelque chose d'important.
-La semaine prochaine, c'est l'anniversaire de Jun-ie et j'aimerais que tu viennes, Yugy.
-Bambam. Tu sais très bien...
-Oui, je sais que tu n'aimes pas faire ce genre de trucs, mais ce sera en petit comité. Juste le groupe de Jun-ie et deux trois de ses autres amis.
-Ça ne m'emballe pas, ton truc.
-Je savais que tu allais dire quelque chose comme ça, alors voilà ce que je te propose ; tu viens, tu déposes ton cadeau, tu souhaites un bon anniversaire à Jun-ie et puis tu pourras partir. Ça lui fera plaisir ! D'autant plus qu'il sait que tu n'aimes pas ce genre de choses, je lui ai dit. Alors si en plus de ça tu le fais pour lui et non pas pour moi, ça ne lui fera qu'encore plus plaisir !
Alors que Yugyeom allait répondre, il entendit les pas du grand châtain arriver vers eux, alors il ne fit que vaguement hocher de la tête sous l'air absolument ravi de Kunpimook et retourna à la cuisson de ses petits plats qu'il n'avait même pas pensé abandonner pendant sa petite conversation avec le blond.
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La fête était arrivée vite, d'après Yugyeom. Un peu trop vite même, il avait eu du mal à trouver suffisamment de temps et d'inspiration afin d'aller acheter un cadeau pouvant plaire au châtain. Mais il avait fini par trouver quelque chose dans ses moyens et qui devrait très sûrement pouvoir lui plaire. Et pour ça, Yugyeom était assez fier de lui, même s'il ne faisait ce genre de chose que deux fois dans l'année désormais.
Puisque l'année dernière encore, il n'achetait de cadeau qu'au petit blondinet, dorénavant la donne avait changé. Mais Yugyeom ne saurait trop dire si c'était en bien ou en mal.
Arrivé au lieu de résidence du petit ami de son meilleur ami, le brun toqua calmement contre le bois de la porte et ce fut quelques secondes plus tard que le grand châtain lui ouvrit la porte, les yeux écarquillés lorsqu'il reconnut celui qui se trouvait devant lui à cette instant.
-Gyeom ? Mais qu'est-ce que tu fais là ?
-Je suis venu pour te remettre ça, déclara avec un petit sourire Yugyeom en lui mettant le cadeau sous les yeux.
Sourire qui disparut d'ailleurs assez vite lorsqu'il entendit la présence d'autre personne plus loin derrière l'hôte du jour. Mais Bambam l'avait prévenu, alors il allait prendre sur lui et se montrer le plus poli dans la mesure du possible. C'était la moindre des choses.
Comme le châtain l'invita à entrer, le brun le remercia d'une voix neutre, enleva ses chaussures et suivis le maître de maison (ou plutôt d'appartement dans ce cas précis) jusqu'au salon où siégeaient déjà deux inconnus ainsi que Bambam, celui-ci attendant patiemment le retour de son petit ami. Mais lorsque le blond nouvellement blanc pour l'occasion et pour désormais un bon moment d'ailleurs (il avait des racines qui ne poussaient pas vite, le chanceux) avait vu Yugyeom, il est allé lui sauter dans les bras pour un câlin koala qui surprit les deux jeunes hommes présents dans les canapés.
C'est vrai qu'ils n'étaient pas habitués.
Mais ils étaient surtout surpris que le châtain ne dise rien, ce n'était pas dans ses habitudes. Parce que ses amis le connaissaient assez possessif (mais pas maladif non plus), alors pour qu'il ne dise rien, il devait avoir une confiance aveugle envers le plus jeune. Et pour ce groupe d'amis (bien qu'ils n'étaient pas encore tous présents) qui se connaissaient depuis de longues années maintenant, avoir cette connaissance était rassurant quant à l'avenir du couple.
Après que Yugyeom eut déposé son cadeau sur la table prévue à cet effet dans un coin de la pièce, toujours avec un Bambam en mode koala sur lui (sûrement pour qu'il parte moins vite), il alla s'asseoir à côté de Junyoung sur l'un des canapés et ce fut à ce moment que Bambam avait décidé de changer d'arbre et d'ainsi aller s'agripper à son grand petit ami.
Puis les invités et tout simplement les gens présents continuèrent à parler entre eux, attendant les retardataires. Sauf Yugyeom. Lui, les deux hôtes savaient déjà qu'il n'allait pratiquement pas parler de la soirée, sachant qu'il y avait autour de la table des gens qu'il ne connaissait pas. Et ce n'était pas du tout une question de timidité ou quoi. Non, juste qu'il refusait de parler à des gens autres que ses deux amis s'il n'y était pas obligé. Et pour l'obliger à faire quelque chose alors qu'il était un invité, il fallait y aller. Parce qu'il était têtu le petit Yugy. Et ça, Junyoung et Bambam le savaient mieux que personne.
Bref, tout ça pour dire que quinze minutes plus tard, on entendit toquer à la porte et Junyoung se leva pour aller accueillir son dernier invité avec un grand sourire malgré ses paroles un chouille accusatrices.
-Mais c'est pas ma faute ! S'exclama un petit brun. Ma voiture a mis trois heures à démarrer, j'avais plus d'eau chaude, l'alarme de mon téléphone n'avait pas sonner et en plus j'avais oublié d'emballer ton cadeau ! La galère, quoi... se plaint-il, tandis qu'il allait poser son cadeau avec les autres et qu'il allait s'installer à la dernière place assise à côté de Yugyeom.
Qui d'ailleurs se rétracta sur lui-même et tourna sa tête en direction de Bambam, adressant juste un petit salut de la tête au nouvel arrivant, mais rien de plus.
Et il ne comptait pas ouvrir la bouche de la soirée avant de devoir partir lorsqu'il ne pourra plus supporter rester à la petite fête.
Ce qu'il pouvait haïr les fêtes.
Mais il supportait et continuerai jusqu'à épuisement nerveux.
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Au final, il était parti avant même que le gâteau ne soit servi. Il ne pouvait plus supporter la présence de ces inconnus (qu'il n'avait même pas tenté de connaître) et retourna dans son petit chez lui en prétextant avoir du travail à faire. Ce qui n'était pas totalement faux.
Et il savait bien que l'excuse « travail » était la pire de toutes, mais ses amis avaient compris et c'était le plus important à ses yeux.
Sur le chemin du retour, les écouteurs dans les oreilles et les yeux rivés sur le ciel étoilé, en laissant tranquillement son souffle chaud se liquéfier en l'air dans une belle buée blanche tandis que ses pas étaient calme malgré ses grandes foulées, il se passa quelque chose d'étrange.
Alors que le grand brun était perdu dans ses pensées, plus concentré sur la chorégraphie qu'il répétait en ce moment que sur ce qui l'entourait, il percuta l'épaule de quelqu'un, le faisant renverser ce qu'il avait dans les mains. À savoir un chocolat chaud qui, heureusement, était simplement tomber par terre, se répandant sur le macadam du trottoir.
Directement, Yugyeom se courba, un peu confus, et s'excusa de sa maladresse et du fait qu'il ne regardait pas où il allait, ce à quoi l'autre répondit que ce n'était pas grave et qu'il ne regardait pas non plus où il allait.
Quand cet inconnu avait parlé, Yugyeom avait eu l'impression de connaître cette voix. De même lorsqu'il le regarda lorsqu'il se redressa. Cette personne lui disait très vaguement quelque chose, mais il ne fit aucun commentaire.
À la place, et comme les bonnes manières ainsi que la politesse l'exigeait, surtout lorsqu'on était en tord, ce fut de se montrer civilisé et d'aller racheter la boisson perdue et tout juste achetée.
-C'est la moindre des choses, renchérit le plus grand.
L'autre accepta alors sans protester davantage et les deux se dirigèrent ainsi vers un petit magasin style Starbucks où Yugyeom commanda donc un chocolat chaud avec supplément chantilly et cannelle grand format qu'il donna par la suite au plus petit d'eux deux avant de le saluer et de commencer à partir. Mais il se fit arrêter par une main sur son poignet et une voix lui demandant son nom, ou au moins son prénom.
-Je m'appelle Yugyeom.
Puis il partit, souhaitant activement rejoindre son domicile et aller tranquillement se reposer. Cette soirée lui avait semblé bien longue. Et ça faisait longtemps que ça ne lui était plus arrivé. Bref, toujours était-il qu'il ne souhaitait qu'une seule chose à cette heure, et c'était bien se jeter sur son lit, s'emmitoufler dans sa couette douce et chaude et de dormir.
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Depuis quelques temps, Yugyeom se sentait un peu seul. Les journées se répétaient et Bambam était très occupé par son travail, ne pouvant ainsi pas trop le voir. Pour remédier à son problème, il avait décidé de sortir un peu de chez lui et d'aller se promener dans un coin de verdure, pourquoi pas, surtout que le printemps commençait doucement à pointer le bout de son nez et de ses bourgeons. De quoi ravir les yeux et les âmes de milles et une couleurs plus belles les unes que les autres.
Une fois habillé comme il se devait, soit avec un manteau qui portait tout de même un peu chaud comme les températures avaient encore un peu de mal à remonter, le grand brun sortit de son appartement pour se diriger vers sa voiture et ainsi partir en périphérie de la ville pour se promener tranquillement sur des chemins de terre. Il pouvait flâner jusqu'à quinze heure, heure à laquelle commençait son service au café, il avait donc six heures devant lui. Dont deux heures de trajet, aller-retour. Donc en soit, quatre heures pour se ressourcer, c'est-y pas beau tout ça ?
Avec de la musique, le trajet ne lui sembla pas trop long et c'était avec un petit sourire sur les lèvres qu'il se gara à quelques mètres de l'entrée d'une forêt. Il sortit donc de sa voiture et alla se balader dans les bois, ne suivant pas le chemin principal. Mais comme le brun avait un très bon sens de l'orientation, il savait bien se repérer et donc quitter à se point le chemin de terre ne le dérangeait pas le moins du monde.
Au bout d'un petit moment Yugyeom arriva dans une magnifique clairière pleine de fleurs toutes jeunes pousses et d'un petit lac à l'eau calme et miroitante. Le cadre était vraiment très beau et Yugyeom décida de juste s'installer là, sous le soleil tapant doucement et allongé dans les fleurs multicolores si belles.
Le jeune serveur n'oublia pas de mettre une alarme pour le prévenir de quand devait-il commencer à partir afin de ne pas être en retard à son travail.
Parce qu'il n'avait pas l'intention de gâcher ce moment de détente en regardant l'heure sur son téléphone toutes les trois secondes. Il voulait simplement profiter du plaisir très simple offert par ce bout de nature.
Et ce fut d'ailleurs ici que notre jeune personne s'endormit.
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Comme l'avait espéré Yugyeom, cette petite sortie hors du monde lui avait fait un bien fou et il s'était ainsi rendu à son travail avec une expression détendue et paisible qui faisait plaisir à voir. Notamment aux clients (surtout les femmes d'ailleurs, mais quelques hommes n'y échappaient pas) qui faisaient toujours en sorte de se faire servir par le brun. Ce que les autres serveurs appréciaient et ils remerciaient donc Yugyeom avec de grands sourires et parfois même des câlins (pour ce dernier point, il n'y avait qu'une seule personne qui osait le faire et c'était un petit bout d'homme du nom de Lee Chan.
Ce dernier était un jeune plus jeune que Yugyeom de deux ans, donc pas encore majeure, mais il était une personne très attachante et toujours plein de vie. Il souriait beaucoup, un peu comme le président du club de danse quand Yugyeom était au lycée. Ce n'était pas le même sourire, mais c'était la même intention, la même envie de créer de la joie, derrière. Ce qui faisait que Yugyeom appréciait beaucoup ce jeune garçon, mais c'était tout. Il ne comptait pas dans le cercle d'ami ultra fermé de ce cher Yugyeom. Juste dans la case des bonnes connaissances à ne pas oublier.
Mais après cette journée harassante, Yugyeom était vivement parti chez lui, prêt à directement aller sous la douche, à se changer, manger un petit bout et se faire passer pour mort pour les prochaines heures jusqu'à ce que l'alarme de téléphone ne sonne et lui signale une nouvelle journée à débuter.
Et c'était ce pour quoi il était parti presque avec précipitation de son lieu de travail.
Sauf qu'une fois arrivée chez lui, il remarqua qu'une personne s'était cordialement invité et reposait dans son canapé tout en jouant tranquillement sur son téléphone.
Et cette personne n'était personne d'autre que Bambam.
Quand d'ailleurs celui-ci entendit la porte d'entrée s'ouvrir, il se mit sur ses deux pieds rapidement et accueillit son meilleur ami avec un grand sourire.
-Coucou, Yugyeom-ah !
-Salut, Bam.
-Comment va ?
-Ça ne se voit pas ?
-Autre que le fait que tu sois crevé, ricana le blanc en croisant les bras.
-Ça va, soupira le plus grand en s'affalant dans son canapé. Qu'est-ce qui t'amène ?
-Mais je voulais te voir, depuis le temps !
-Et l'autre raison ? Demanda Yugyeom, pas trompé pour un sou.
Si Bambam voulait juste le voir, il aurait amener Jun avec lui ou aurait précisé dès le début de la conversation que celui-ci ne pourrait pas être présent, qu'il avait un empêchement, etc... Alors cette déduction montrait bien que Bambam voulait lui dire quelque chose à lui et personne d'autre et qu'il ne souhaitait même pas que son copain l'entende. Donc Yugyeom était tout ouïe.
-Tu te souviens de Jackson ?
-Le gars dont Jun était jaloux parce que tu le collais trop à son goût ?
-Ouais, lui. Comme tu le sais, c'est mon collègue de travail en quelques sortes puisqu'il travail dans le salon d'en face et on s'entend bien. Et du coup j'ai aussi sympathisé avec quelques autres personnes et comme je ne voulais pas que tu te sentes délaissé ou quoi, je voulais te les présenter, un peu comme avec Jun-ie il y a quelques mois.
L'idée ne me plaisait vraiment pas. Mais ce n'était pas ça qui me chiffonnait le plus.
-Tu as couché avec lui ?
-Qui ?
-Jackson.
-Quoi ?! Mais bien sûr que non ! J'aime beaucoup trop Junyoung pour faire quelque chose comme ça ! C'est la personne que j'aime le plus en ce monde avec toi ! Jamais je ne pourrais le tromper ! Je ne suis pas un monstre et un connard sans cœur !
-Je n'ai jamais dit que tu l'étais. Mais je suis heureux de savoir que tu tiens autant à nous, le rassura Yugyeom en lui souriant.
-Idiot... soupira Bambam en lui donnant une tape sur l'épaule et en prenant sa tête entre ses mains. Je n'ai pas l'air de quelqu'un ayant trompé son petit-copain, non ?
-C'est pas ça. Juste que la façon dont tu parles de Jackson peut porter à confusion. Fais gaffe avec Jun, tu le sais qu'il est jaloux facilement avec les personnes qu'il ne connaît pas.
-Oui, c'est vrai... Merci, Yugy.
Face à ce remerciement, Yugyeom haussa simplement les épaules. C'était tout à fait normal.
-Bon, sinon, tu en penses quoi de ma proposition ?
-À ton avis ?
-Juste une fois ! Pour que tu puisses parler d'eux avec Jun-ie et que tu lui donnes ton avis ! Tu sais qu'il aime avoir ton avis sur beaucoup de choses. Et peut-être que ça le rassurera de savoir que je traîne avec de bonnes personnes si tu le penses, bien sûr. J'aimerais avoir ton avis et celui de Jun-ie, même si je suis sûr de savoir avec qui je parle et qui j'aborde. Avoir votre avis me rassurerait. Je veux pouvoir me dire que mes choix sont justes et qu'ils vous plaisent.
-Tu devrais pouvoir te faire ton propre avis, pourtant. Tu n'as pas besoin de moi ou de Jun.
-C'est pour me rassurer. Avoir l'avis de Jun, c'est pour la stabilité de notre couple, puisque je ne veux rien lui cacher. Et toi, c'est parce que tu es mon meilleur ami et que je ne veux pas que tu penses que je te mets de côté, surtout que je n'ai pas été très présent ces derniers temps à cause du travail. Donc s'il te plaît, accepte de venir au café pour rencontrer les gars et donner leur avis sur eux.
-...
-Je ne te demande pas de faire ami-ami avec eux, je me doute bien que tu ne veux pas ça. Je veux juste que tu viennes en tant que mon meilleur ami, puisque c'est ce que tu es, que tu parles un peu avec eux ou pas, que tu te fasses une idée sur eux et que tu nous la partages à Jun-ie et moi-même. Qu'en dis-tu ?
-... Ok. Mais ça ne me plaît pas. Jun sera là ?
-Évidemment.
-C'est déjà ça... Et c'est quand le « rendez-vous » ?
-Samedi.
-Donc après-demain, soupira Yugyeom en laissant sa tête tomber en arrière.
-Exactement ! Ce sera au même café que lorsque tu as rencontré Jun-ie pour la première fois.
-Bon, si vous arrivez avant moi, tu sais déjà ce que je commande.
-Encore un milkshake Oréo ?
-Si possible, un chocolat chaud Oréo. Mais sinon oui, un milkshake Oréo.
-Tu voudras prendre un truc à manger ?
-Parce que tu es serveur, toi, maintenant ? Ricana le plus grand.
-Nan ~ Je n'oserais pas te piquer ton job ! Mais juste pour savoir.
-S'il y a, un muffin cœur chocolat-noisette. Si non, je verrai sur place.
-Ça marche ! Bon, moi je retourne voir mon chéri ! Repose-toi bien !
-Oui, c'est ça. Et n'oublie pas de faire attention à la façon dont tu parles de ce Jackson !
-Oui, oui, t'inquiète !
Et ce fut sur ces derniers mots de Bambam que celui-ci referma la porte.
-Eh bien oui, je m'inquiète... grommela le brun avant de se lever difficilement de son canapé pour aller à la douche et directement se coucher, n'ayant pas la force d'aller jusqu'à la cuisine ou de manger quoi que ce soit.
-°-
C'était avec des courbatures monstres que Yugyeom se dirigea vers le fameux café où devait sûrement déjà l'attendre Bam et son grand petit-copain (Junyoung faisait quand même un mètre quatre-vingts-quatre, il était pas du tout petit, quoi), ainsi que peut-être déjà quelques uns des fameux amis de Bambam.
Yugyeom avait déjà mal à la tête d'avance. Il espérait sincèrement que ces gens n'étaient pas bruyants ou vulgaires, sinon son jugement sur eux allait très rapidement se dégrader. Et encore, c'était un euphémisme. Il n'aimait pas les gens qui juraient, et lui-même le faisait le moins possible et était prêt à presque se frapper lorsqu'il se rendait compte qu'il l'avait fait.
Bref, tout ça pour dire qu'il était arrivé au café et qu'il s'avançait désormais vers ses deux amis qu'il avait aperçu de loin et qui étaient pour l'instant seuls. Yugyeom s'assit donc à la grande table de huit personnes et commença donc à discuter avec ses amis. Et surtout avec Junyoung puisque ça faisait vraiment un bon moment qu'ils ne s'étaient pas vu ou juste très rapidement croisés. Presque un mois.
Au bout de dix minutes, trois personnes arrivèrent. Le premier était un grand châtain au visage fin mais sculpté portant des vêtements amples dans un style harajuku. Le deuxième était un petit blond undercut portant divers tatouages dont notamment une rose blanche tâchée de rouge bien visible sur le côté gauche de son cou et une manchette plus ou moins épurée sur l'avant-bras droit. Il portait des vêtements dans un style camouflage. Le troisième et dernier était un jeune homme de taille moyenne et aux cheveux noirs (eux aussi coupé en undercut, mais en moins visible puisque ses cheveux étaient plus longs et tombaient sur les côtés rasés), portant de très longues et fines boucles d'oreilles aux lobes et plusieurs piercings aux hélix, deux sur un et trois sur l'autre. Contrairement aux autres, ses vêtements étaient plus sobres, juste une chemise bleu aux manches retroussées sur un simple tee-shirt blanc uni et un pantalon noir. Sinon, il ne portait que quelques menus accessoires pour compléter sa tenue.
Jusque là, ça allait. Leurs tenues n'avaient aucune importance dans le jugement de Yugyeom. Qu'est-ce que des vêtements après tout si ce n'était des bouts de tissus convenant au goût de certaines personnes afin de protéger la peau des agressions extérieures et parfois appelés « chef d'œuvre » par certaines autres personnes.
Ce genre d'art n'était pas ce qui intéressait Yugyeom. Bambam, oui. Mais pas lui.
Une fois les nouveaux arrivants assis, ils commencèrent par se présenter. « Trois points pour Gryffondor. » se dit Yugyeom.
-Bonjour, je m'appelle Tuan Mark. Enchanté, dit le châtain en se courbant.
-Salut ! Moi, c'est Wang Jackson ! Je suis d'origine chinoise et j'ai donc quelques lacunes en coréen, donc excusez-moi pour les fautes que je peux faire à l'oral ! Se présenta le blond avec un grand sourire.
-Et moi, je suis Choi Youngjae, prenez soin de moi, déclara le noiraud d'une voix douce mais toujours avec un sourire aux lèvres, comme Jackson.
-C'est donc toi, Jackson ? Demanda Yugyeom en se tournant vers le blond. J'ai beaucoup entendu parlé de toi.
-Et tu es... ? Demanda à son tour Jackson, confus que cet étrange personnage au visage si strict lui adresse la parole aussi froidement et directement.
-Excusez, j'en oublie la politesse d'usage. Je me nomme Yugyeom et je suis le meilleur ami de Kunpimook, ainsi que l'ami de son petit-ami ici présent.
Durant sa présentation, pas une seule fois, il ne s'inclina en signe de respect.
-Et moi, je suis Jung Junyoung, le petit-ami de Bambam, dit rapidement le châtain pour essayer de couper la tension qu'avait volontairement mise Yugyeom pour tester les personnes assises en face d'eux.
Ce qui sembla marcher, surtout que Bambam s'était ajouter à l'addition pour stopper ce moment un peu gênant.
-Sinon, où sont les deux autres ?
-Bum-ie se fait récupérer par Jin parce qu'il a perdu sa carte de transport, répondit Youngjae. D'ailleurs les voilà.
Tournant son regard vers l'entrée du café tout comme les autres, Yugyeom fut surpris de voir que l'un des deux arrivants était ce gars à qui il avait du repayer un chocolat chaud il y a quelque temps. Il se demandait si le noiraud se souvenait de lui. Il eut rapidement sa réponse.
-Oh tient, Yugyeom ! C'est toi que voulait nous présenter Bambam ?
-Tu le connais, Yugy ?! S'exclama Bambam en tournant sa tête vers son meilleur ami, les yeux grands ouverts.
-Oui, je lui avais payé un chocolat chaud parce que j'avais reversé le sien, il y a deux mois.
-Ça commence à faire un moment, commenta Youngjae
-Même que lorsque je lui ai demandé son nom, il m'a juste donné son prénom puis il est parti.
Bambam tourna de nouveau son regard pénétrant vers son meilleur ami.
-J'étais fatigué. C'était après la fête d'anniversaire de Jun. Je ne voulais plus que me rouler en boule sous ma couette et dormir, donc...
-Tu es irrécupérable, ricana le blanc.
-Apparemment, répondit Yugyeom en haussant simplement les épaules.
Les autres ayant silencieusement suivis cet échange entre les deux meilleurs amis ne purent s'empêcher de rigoler face à la réponse du grand brun.
-Sinon, Yugyeom et moi ne savons toujours pas qui vous êtes, déclara Junyoung en engageant un nouveau dialogue de présentation.
-Je m'appelle Im Jaebum, je travaille dans un salon de tatouage avec Jackson, suis le petit-ami de Youngjae et le meilleur ami de Jinyoung.
-Jinyoung ? Répéta Yugyeom, hébété.
Faites que ce ne soit pas ce qu'il pensait que ce soit. Faites qu'il se soit trompé dans le nom et qu'il voulait dire Junyoung. Je vous en supplie, faites que ce ne soit pas ce à quoi il pensait...
-Oui, Jinyoung c'est moi, déclara calmement le noiraud, un petit sourire aux lèvres. Je m'appelle Park Jinyoung.
Désemparement.
Tristesse.
Haine.
Une haine profonde.
Sans dire un seul mot, Yugyeom se leva brusquement, les poings serrés et sans jeter le moindre regard à qui que ce soit autour de la table.
Alors comme ça, cet enculé avait fini par ressurgir dans sa vie ?
Peu importait en cet instant le fait que le grand brun détestait les gens qui jurait, il allait s'en donner à cœur joie.
Cet enfoiré avait osé refaire surface ! Bordel, mais il devait toujours foutre sa merde. Et en plus de ça, ce connard avait le culot de ne pas se souvenir de lui ?! Mais qu'il aille se faire foutre !
Il ferait tout pour ne plus jamais entrer en contact avec cet enfoiré de première.
Il ne le laisserait plus s'immiscer dans sa vie comme il l'avait déjà fait.
Il ne le laisserait pas encore tout démolir, parce que Yugyeom ne pourrait pas s'en remettre cette fois. Il lui avait fallut neuf ans la première fois, le durée n'en sera que deux à trois fois plus longue si ça devait recommencer.
Et pour Yugyeom, c'était une fatalité.
Une putain de fatalité.
Alors même s'il devait souffrir en ignorant Bambam, même s'il devait partir pour ne plus jamais entrer en contact avec ce gars, il le ferait.
Parce qu'il était sa plus grande phobie.
Parce qu'il ne voulait pas être abandonné encore une fois.
-°-
Ce jour-là, Yugyeom n'était pas rentré chez lui, inquiétant intensément Bambam et Junyoung qui étaient allés jusqu'à son appartement pour savoir ce qui lui avait pris de partit si rageusement plus tôt.
Tout ce qu'ils avaient pu y trouver, c'était une armoire où il manquait des vêtements. Ce qui ne pressentait rien de bon.
En effet, le brun était passé chez lui afin de prendre quelques affaires et s'en aller. Il savait que Bambam et Junyoung essaieraient de connaître les raisons de son départ, alors il s'était dépêché et avait filé au club de danse, pour à la fois extérioriser ses émotions, et en même temps avoir un toit où dormir.
Il avait prit avec lui son ordinateur et ses chargeurs afin de s'occuper des comptes de l'école de danse et avait appelé son autre lieu de travail pour poser un congé d'une semaine en s'inventant une excuse du genre : « J'ai une très grosse grippe, il ne va pas être possible pour moi de venir. ». Bref, il avait pensé à tout.
Surtout qu'il n'avait jamais dit à Bambam pour son deuxième job. Le blanc n'était au courant que du fait que Yugyeom soit serveur dans un bar chic, c'était tout. Ce qui l'arrangeait bien, d'ailleurs.
De plus, se doutant bien de ce qu'allait faire Bambam, le brun mit son téléphone sur silencieux et bloqua même Bambam qu'il renomma « Non » dans ses contacts. Mais il ne l'avait fait qu'avec Bambam. Le nom de contact de Junyoung restait « Jun » et il n'avait rien fait avec lui. Il ne l'avait pas bloqué, ni rien.
Parce qu'il savait qu'il aurait besoin de se confier à quelqu'un et que Junyoung serait la meilleure personne pour ce poste. Parce que bien que Bambam soit son meilleur ami, Yugyeom savait très bien que le blanc aurait essayé d'arranger les choses.
Ce que ne voulait absolument pas Yugyeom, vous vous en doutez bien.
Et c'était donc à l'école de danse que se trouvait désormais Yugyeom. Il s'était installé dans l'une des salles les moins occupées se trouvant dans les derniers étages de l'immeuble. Il y avait là de quoi se sustenter, de quoi dormir et de quoi danser. En soit, tout ce qu'il fallait et tout ce dont avait besoin Yugyeom pour les deux prochains jours à venir.
Lorsque Yugyeom fut installé, il s'assit sur le canapé présent dans la pièce et surfa sur son téléphone à la recherche de certaines informations. Et une fois trouvées, Yugyeom retint un numéro de téléphone, l'inscrivit sur le clavier numérique de son téléphone, porta celui-ci à son oreille et attendit que quelqu'un réponde.
-Bonjour, ici le salon de coiffure Lila and Rose, que puis-je faire pour vous ? Décrocha une demoiselle à la voix relativement agréable pour les oreilles.
-Bonjour, ce serait pour prendre rendez-vous.
-Bien sûr, un instant s'il vous plaît. Yugyeom entendit à travers le combiné que la femme cherchait quelque chose. Le voilà ! Très bien, monsieur. Quand aimeriez prendre rendez-vous et pour quoi faire ?
-Lundi, et une teinture et une coupe.
-Avez-vous une préférence pour l'heure ?
-Non, aucune. Qu'est-ce que vous avez à me proposer ?
-J'ai quatre horaires de disponibles : à 9h30, à 11h, à 16h et à 17h30.
-Si ça vous va, je prendrais celle de 9h30.
-Parfait, monsieur ! Sous quel nom dois-je noter rendez-vous ?
-Jung Jongseok.
-Très bien, tout est noté. Si vous avez le moindre empêchement ou quoi que ce fut, n'oubliez pas de nous prévenir, s'il vous plaît, nous commençons le travail à partir de huit heures.
-Je n'oublierais pas. À lundi.
-À lundi, monsieur.
Ce coiffeur était plutôt loin du lieu de travail de Bambam, alors il ne s'inquiétait pas de le croiser et de subir sa colère. Et puis, s'il croisait quelqu'un qu'il connaissait, il n'aurait qu'à baisser la tête et agir comme si de rien était. Il l'avait déjà tellement fait par le passé.
-°-
Lundi était très vite arrivé, mais Yugyeom avait tellement hâte de pouvoir changer de tête qu'il s'était simplement mis à danser tout le week-end, mangeant par-ci par-là des boîtes de ramyeons. Mais il n'avait pas seulement prévu de changer de tête mais aussi d'apparence pour l'extérieur. Il allait acheter et porter le genre de chose qu'il n'aurait jamais mis avant, vu la personne simple qu'il était. Il était de nature discrète et peu extravagante. Eh bien là, il allait devenir le total opposé.
Ainsi, le Yugyeom renfermé et associable qu'il était depuis ses six ans allait devenir le Yugyeom ouvert et extraverti qu'il n'aurait jamais aimé être. Mais si c'était ce qu'il fallait faire pour ne plus se faire enquiquiner par l'autre, alors soit.
Il allait se relooker à tel point qu'il allait être méconnaissable.
Et c'était exactement ce qui s'était passé. Dorénavant, le brun était devenu jaune pétant avec une mèche bleue et ses habits auparavant quasiment tous noirs à quelques exceptions près était oubliés et remplacés par des pulls, des jeans, des tee-shirts et une veste colorés. Yugyeom portait d'ailleurs à ce moment même un pull en grosse laine et à col bateau beige avec un tee-shirt à bretelles rose pâle visible, un jean délavé et des Doc Martens mat noires (un des quelques éléments noirs que le jaune portera désormais). Même son masque anti-pollution était blanc. Il ressemblait un peu à ces masques que portaient les médecins dans les hôpitaux.
Mais maintenant que ce nouveau look était acquis, le jaune avait besoin d'aller se poser. Parce que les journées shopping, c'était épuisant ! Yugyeom comprenait tellement Junyoung lorsque celui-ci se plaignait (quand le blanc ne pouvait entendre, évidemment, sinon gare à la raclée qu'il allait se prendre !) de ces journées shopping avec Bambam. Surtout parce que c'était du shopping avec Bambam, en fait. Il ne fallait pas aller chercher trop loin.
Penser à Jun avait fait se souvenir au grand jeune homme qu'il fallait qu'il l'appelle. Pourquoi pas maintenant, après tout.
Alors de ses longs doigts fins, Yugyeom tapa sur le contact de Jun ainsi que sur le petit téléphone vert, porta son téléphone à son oreille et attendit. À la troisième sonnerie, son téléphone vibra, signe que la personne au bout du fil venait de décrocher.
-Yu-... !
-Tais-toi, il ne faut pas que Bambam sache que c'est moi. S'il te demande fait croire que c'est un coup de fil de ton manager. Bref, je t'appelle pour te donner de mes nouvelles et aussi pour me confier un peu, parce que je sais que Bambam ne t'as pas tout dit et que je peux compter sur toi pour ne pas le répéter.
Quand j'étais jeune, j'avais un ami, mon seul ami, d'ailleurs. Il était tout pour moi, vraiment. C'était le seul sur qui je pouvais compter dans ma putain de vie tellement pourrie depuis la naissance. Déjà que j'avais des géniteurs ingrats il fallait en plus qu'on me retire la seule personne sur qui je comptais. Parce que du jour au lendemain, ce soi-disant « ami » était parti, avait profité de sa chance, ce pour quoi je ne pouvais lui en vouloir. Mais il ne m'avait même pas dit au revoir. Il n'avait suffi que de quelques mots de ces serpents et je n'avais définitivement plus rien.
Mon connard d'ami d'enfance s'en était allé sans se retourner, me laissant dans le noir et me donnant comme dernier cadeau une putain de phobie de merde dont je me serais bien putain de passé !
Yugyeom s'interrompit une petite minute pour reprendre sa respiration devenue saccadée au fur et à mesure qu'il parlait.
-Et ce connard porte un prénom que je n'oublierai jamais et que je déteste tellement entendre, quand bien même il ne lui appartienne pas.
Et ce prénom, c'est « Jinyoung ». Je connais même son nom de famille, maintenant ! Park Jinyoung ! Que le monde est petit !
Je le déteste tellement... Tellement que je me demande pourquoi.
Quand Jaebum a dit « Jinyoung », j'ai espéré de toutes mes putains de forces qu'il s'était trompé et qu'il disait « Junyoung ». Mais nan, il a fallu que ce soit le prénom de ce putain d'enfoiré qui m'a bousillé bien neuf ans de ma putain de vie !
Alors maintenant j'ai changé. Je ne veux plus jamais avoir à faire avec ce type alors je ne suis plus celui que j'étais.
Bambam et toi êtes les seules personnes que j'aime vraiment et les seules à qui je tiens plus que tout. Je sais que tu le sais, mais je me dois de le dire. Parce que si je commence à vous ignorer ou quoi, je préfère te dire que ce serait à contre cœur. Je vous aime tellement, mais je déteste l'autre plus que n'importe quoi, alors excusez-moi d'avance si jamais ce cas de figure arrive. Dans une semaine, je reviendrai. Mais avant ça, j'aimerais te voir afin de mieux t'expliquer, parce que le faire au téléphone n'était pas le meilleur choix que j'ai fait.
Tu pourras me trouver à l'école de danse de Cha Hakyeon, dans la salle du dixième étage.
Après, tu n'es pas obligé de venir, je pourrais parler avec toi de tout ça plus tard, à toi de voir.
Bon, à plus.
Puis Yugyeom raccrocha. Il rangea son téléphone dans la poche de son nouveau jean, attrapa tous les sacs traînant à ses pieds puis se dirigea avec ses grandes jambes en direction de son logis pour la semaine.
-°-
Arrivé à son studio improvisé, il déposa ses achats au côté de son gros sac de voyage contenant les affaires qu'il avait emporté de chez lui. Il se changea, connecta son téléphone en bluetooth aux enceintes sur le mur, mis le son extrêmement fort (au pire il s'en fichait, il ne dérangeait personne à cette heure-ci et les salles étaient insonorisées) et se laissa emporter par la musique provenant de son cellulaire.
Il n'avais pas entendu la porte s'ouvrir et se fermer, il n'avait même pas senti le léger courant d'air qui était rapidement passé dans la salle avant de se faire bouffer par l'air chaud provoqué par le chauffage et le corps transpirant du jaune.
Cependant, il sentit bien quelqu'un l'enlacer par derrière et pleurer dans son cou.
Il ne savait pas qui était cette personne, mais une chose était bien sûre, c'était que cette étreinte lui était chaleureuse et très bien venue. Mais il ne fit rien pour aider l'autre et resta simplement bras ballant, attendant que cette personne se calme ou le lâche.
Sauf qu'il ne se passa aucun de ces cas de figure, puisqu'au l'autre parla.
-J-Je suis tellem... tellement désolé, Gyeom-ie...
Lorsque ledit « Gyeom-ie » entendit ce surnom, il se statufia. Il n'y avait qu'une seule personne qui l'appelait comme ça. Et ça remontait depuis la dernière fois. Mais bien qu'il souhaitait se dégager de ces bras, il n'en fit rien. Quelque chose le poussait à écouter l'autre parler, alors c'est ce qu'il fit.
-Je n'ai jamais, jamais voulu ça ! Je voulais revenir, et je l'ai fait ! Mais tu n'étais plus là ! Quand je me suis rendu compte que ces connards qui m'ont donné le nom de « Park » m'avaient menti à ton sujet, j'ai tout fait pour te retrouver ! Mais tu avais disparu ! Tu avais disparu... Quand j'ai demandé où tu étais, tout ce qu'on m'a dit c'est : « Il a été envoyé ailleurs et ce n'est pas plus mal. » ! Je n'ai jamais connu ton nom de famille, et combien y a-t-il de Yugyeom, en Corée du Sud ? Dans le monde ?! Beaucoup trop, alors j'ai désespéré. J'ai tellement désespéré... Mais lorsque ce soir-là nous nous sommes rentrés dedans et que tu m'as dit ton prénom, j'avais retrouvé espoir. Je m'étais dit : « Faites que ce soit lui. Je vous en supplie, faites que ce soit lui. ». Et samedi, quand je t'ai revu, j'avais prévu de te le demander, mais tu ne m'en as jamais laissé le temps et tu es parti. Gyeom-ie, si tu savais comme je m'en veux et comme je m'en voudrai toujours... ! J'ai été tellement naïf de croire ces gens qui se font appeler mes « parents ». Je t'en supplie, Gyeom-ie... Je t'en supplie, dis-moi quelque chose. N'importe quoi, mais je veux t'entendre parler depuis si longtemps que n'importe quels mots de ta part m'ira.
Yugyeom ne dit rien sur l'instant, mais détacha simplement les bras l'enserrant et se tourna vers Jinyoung, puisque c'était bien lui. Le jaune lui leva le visage pour qu'il soit en face du sien. Les joues du noiraud étaient baignées de larmes, son nez rouge et ses lèvres malmenées.
-Je te déteste. S'il y a bien une chose que je sais, c'est que je te déteste, déclara Yugyeom de but-en-blanc.
Les larmes de Jinyoung coulèrent de plus belle et encore plus abondamment qu'avant et sa lèvre inférieure prenait cher. Le noiraud allait baisser la tête pour ne plus affronter le regard neutre de Yugyeom, mais celui-ci mit ses doigts sous son menton et lui releva le visage.
-Mais maintenant, je suis un peu perdu. Est-ce que je devrais te croire ? Est-ce que je devrais risquer de souffrir encore par ta faute ? Devrais-je risquer de totalement me péter la gueule pour ne plus jamais me relever par ta faute ? Je suis perdu, Jinyoung. Totalement perdu. Devrais-je continuer de t'éviter pour ne plus jamais te revoir ?
À cette dernière phrase, Jinyoung avait envie de s'effondrer. Il avait envie de tout recommencer pour qu'ils n'en soient jamais là où ils en étaient aujourd'hui. Il souhaitait pouvoir remonter dans le temps.
-Mais étrangement, je n'en ai pas envie.
Le noiraud releva directement son regard dans celui de Yugyeom pour se perdre dans ses yeux. Que voulait-il dire ?
-J'ai envie de croire que tout ce que tu m'as dit est vrai. Je veux vraiment y croire. Mais je ne peux pas oublier.
-Alors pourquoi ne pas nous en inventer un nouveau ? Demanda Jinyoung sur un coup de tête soudain. Sous le regard un peu perdu de son dongsaeng, il continua : Pourquoi ne pas nous construire une nouvelle relation, comme si nous étions deux parfaits inconnus ? N'oublions pas notre passé, mais créons-nous un nouveau présent et un nouveau futur qui deviendront notre nouveau passé ?
-... Je ne sais pas. L'idée est tentante, mais je ne sais pas, honnêtement. Qu'est-ce qu'il me dit que tu ne mens pas ?
-Mes larmes de désespoir, peut-être ?
-Oui, peut-être, sourit le jaune en prenant le visage de son aîné en coupe pour essuyer ses larmes. Allez, viens là, déclara le plus grand en serrant son hyung dans ses bras.
-°-
Il avait fallu plusieurs mois à Jinyoung afin de récupérer la confiance qu'avait Yugyeom pour lui, mais le noiraud ne s'était pas découragé et avait fini par briser la coquille de Yugyeom et d'ainsi pouvoir se placer dans la case ami. Mais cette case « ami » semblait de plus en plus compromise puisque le noiraud se rendait petit à petit compte des sentiments grandissants qu'il avait pour le plus jeune. Et non pas que ça l'effrayait d'en avoir, il ne voulait mettre en péril la relation amicale si durement gagnée durant ces derniers mois.
Ce n'était pas pour tout foutre en l'air à cause de foutus sentiments.
Seulement, Noël approchait et le jaune méché nouvellement châtain se montrait de plus en plus tactile avec lui sans que Jinyoung en comprenne l'origine ou le pourquoi du comment. Mais Noël approchait et il devait donc organiser ses journées afin de pouvoir aller acheter le cadeau de Yugyeom, l'emballer avec les autres et ainsi faire une grosse surprise à celui-ci.
En effet, depuis l'année où il avait abandonné Yugyeom (bien que ce terme lui fasse affreusement mal au cœur), Jinyoung achetait un cadeau à celui-ci. Ce qui faisait un total de treize cadeaux en comptant celui de cette année, tous numérotés dans l'ordre d'achat.
La soirée tant attendue enfin arrivée, Jinyoung s'était mis sur son trente-et-un et fut un peu surpris de voir que Yugyeom également puisqu'on lui avait dit qu'il détestait les fêtes (par sa faute, mais il supposait que puisqu'il était revenu pour clarifier toute cette histoire Yugyeom se remettait doucement à aimer les fêtes et les cadeaux).
Mais le plus dérangeant ne fut pas ça, mais bien le fait qu'ils ne se soient retrouvé que tous les deux, tous les autres ayant décidé de la faire ailleurs à la dernière minute. Jinyoung était extrêmement gêné face à la situation qui se présentait face à lui. Et il ne pouvait décemment pas partir et laisser seul Yugyeom le soir de Noël, ce serait bien trop cruel.
Alors il était resté et ils avaient joué ensemble pendant toute la soirée, avaient parlé de tout et de rien en face à face dans le canapé, s'étaient souris de nombreuses fois... Tout pour faire accélérer indécemment le cœur de Jinyoung, en soit.
Et quand ce fut l'heure de l'ouverture des cadeaux, ce fut Yugyeom qui ouvrit tout d'abord les siens. « Honneur au maknae », comme on dit ! Et plus il ouvrait ses cadeaux et plus les larmes montaient aux yeux du Giant Baby. Ce fut le dernier cadeau, le treize, qui le fit pleurer pour de bon.
À première vue, ce n'était d'un simple collier et un simple bracelet. Mais Yugyeom avait bien compris que c'était bien plus que ça. Parce que les pendentifs étaient un cœur où se trouvait les lettres J et Y entremêlées et l'autre était la reproduction exact et miniaturisé d'un très ancien dessin écrit de la main tremblotante du jeune enfant qu'était Yugyeom à cette époque et qu'il avait offert à Jinyoung pour son cinquième anniversaire.
Puis ce fut au tour de Jinyoung de recevoir son ou ses cadeaux.
-Ferme les yeux et attends moi là, je vais te le chercher.
Puis chose dite, chose faite et le châtain était revenu au bout de deux ou trois minutes avec un paquet entre les mains au vu du bruit. Le Giant Baby mit ensuite le paquet cadeau dans les mains du plus vieux et lui demanda d'ouvrir les yeux. Ce que ce dernier fit sans trop tarder.
Il jeta un regard curieux vers Yugyeom avant de reposer ses yeux sur le papier cadeau qu'il s'empressa de déchirer pour découvrir ce qui pouvait bien se trouver à l'intérieur. Et quelle ne fut pas sa surprise en découvrant un morceau de tissus très duveteux et très agréable au toucher entre ses mains.
-Comme tu n'arrêtes pas de dire que tu as froid en ce moment, je me suis dit qu'un plaid tout doux et qui tient bien chaud devrait te faire plaisir, commenta Yugyeom en regardant la personne à ses côtés avec un sourire aux lèvres. D'ailleurs, j'ai un autre cadeau pour toi, ferme de nouveau les yeux, s'il te plaît.
Et Jinyoung le fit. Mais quelque chose de très inattendu arriva. Et Jinyoung n'était absolument pas prêt pour ça.
Yugyeom avait posé ses lèvres sur les siennes, certes chastement, et le regardait maintenant intensément.
-Jinyoung, bien que ce fut difficile pour moi ces dernières années, t'avoir de nouveau à mes côtés est l'une des plus belles choses qui me soit arrivé. Jamais je ne pourrais revenir sur ma décision que de t'avoir de nouveau près de moi, mais maintenant, cette distance entre nous qui s'est pourtant incroyablement raccourcie me semble toujours trop longue. Surtout maintenant que je sais que je t'aime. Alors Jinyoung, je te le demande, acceptes-tu de devenir mon petit ami, pour le meilleur et pour le pire ?
Sur l'instant, le noiraud ne sut plus comment on pouvait formuler une phrase intelligible, alors il laissa tomber l'idée et alla simplement embrasser fougueusement Yugyeom pour répondre à sa demande.
Et il n'y avait pas eu besoin de mots pour que Yugyeom comprenne le message.
C'était ainsi que malgré les épreuves ils s'étaient reconstruits un passé et venaient de se construire une nouvelle relation, un nouveau présent encore plus beau et plein d'encore plus de rebondissements que le précédent.
~FIN~
Ce fut long, ce fut ardu, ce fut compliqué, mais voilà le travail !
Un OS de Noël sur du Jinyeom, que de bonheur pour vous !
Bon, je suis un peu en retard, c'est vrai, mais il faut savoir que j'ai écrit plus d'une dizaine de pages juste aujourd'hui parce que je me devais de vous offrir ce cadeau !
Alors j'espère que ça vous a plu, parce que si aujourd'hui était pour moi une journée d'écriture intense, demain sera une journée de ménage intense ! Je vais faire le vide dans ma chambre, ça va être terrible.
Depuis le temps que je le prévois.
Bref, je vous souhaite donc un Joyeux Noël en retard et une bonne année 2018 si je ne publie pas avant (ce qui va être le cas, j'en ai bien peur) le passage à la nouvelle année !!
Privet !!
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