21

La vie, bien souvent, nous fait regretter notre existence. Elle nous martyrise et comme pour se jouer de nous, elle n'hésite pas à remettre le couteau dans la plaie. Parce que, elle, elle ne souffre pas. Elle ne sait pas ce qu'on ressent. A la fin, il n'y a qu'une issue: la mort. Bien que ce soit difficile de l'accepter, la mort nous offre une nouvelle vie. Peut-être même la meilleure...

***

J'ai une grave douleur à l'échine. J'ai mal à la tête et aux os. J'essaie d'ouvrir les yeux. Les rayons du soleil me cachent la vue. Je penche la tête sur le côté.

Mais où suis-je?

Presque tout m'échappe. Pourquoi je suis sur ce lit et dans cet état? Que s'est-il donc passé? Pourquoi est-ce que Georges n'est pas à mes côtés? Est-il déjà parti travailler?

Je tapote mes doigts sur mon front comme pour essayer de me rappeler quelque chose. Comme un éclair, certaines images me reviennent.

- Merde! Je dois être en train de rêver.

Un coup d'œil rapide sur mon corps fait remonter d'autres souvenirs. J'essaie de récapituler: alors, je me suis rendue chez mon ancien professeur de karaté, je suis rentrée à la maison et puis c'est là que mon cauchemar va commencer. Mon cœur se resserre contre ma poitrine et ses battements se redoublent. Je ne peux pas croire que tout ça est vraiment réel.

J'essaie de m'assoir sur le lit mais je laisse échapper un petit cri à la vue de cette photo. Je me frotte les yeux. Soit je rêve ou on est en train de me jouer un tour. Papa et maman, avec moi au milieu. Comme pour dissiper mes doutes, je reconnais l'endroit où je me trouve. D'un geste rapide, j'épouse la position verticale. Mes yeux voyagent du lit de mes parents jusqu'aux différents encadrements de photo de famille.

Mon reflet dans le miroir du placard me fait sursauter. Alors c'est à cela que je ressemble maintenant? J'ai failli m'étrangler avec ma salive quand j'aperçois une silhouette masculine derrière moi.

- Shuuut! Me fait-il.

Je Lui fais face.

- Tu étais exactement sur le lit où on l'avait mise le jour de sa mort, continue-t-il.

Il pointe le plafond du doigt:

- Et ton père s'est suicidé ici, avec cette ceinture-là qui est attachée au plafond.

J'essaye d'articuler quelque chose mais ma voix est tellement faible que je me tais. J'avale ma salive et lui demande en bégayant:

- Qu'est-ce... Que fais-tu ici?

- Remercie-moi d'être venu à ton secours.

Je le regarde sceptique. Il me fait signe de m'asseoir. Méfiante, je ne bouge pas.

- où est ma tante? Demandé-je.

- Elle m'a confié la garde de cette maison. Tu vois comme le monde est petit ? Qui aurait pu croire que je serai un attaché de ta famille?...Disons, de ta tante. La seule qui reste.

Il s'approche de moi et dépose sa main droite contre ma joue.

- Ma belle-sœur bien aimée! Dit-il dans un soupir.

Brusquement, je repousse sa main:

- Je ne suis pas ta belle-sœur, Emmanuel.

Le grand frère de Georges me dévisage de ses yeux noirs et ronds en essayant vainement d'étouffer un rire. Sa voix grave résonne dans la pièce et m'effraie soudain. Je ne l'avais plus revu depuis la dernière fois où il s'est fait rejeter par Georges, ce jour où je l'ai invité à dîner chez nous. Son rire
est sincère pourtant je m'en méfie encore. Il m'avait traité de pute riche et cela je ne l'ai jamais oublié.

- Ne me dis pas que tu viens à peine de le découvrir. Ricane-t-il.

Je ne lui réponds pas. Ses mots augmentent ma douleur. Il reprend sa mine sérieuse et s'approche de moi. Je recule.

- Si j'avais voulu te faire du mal, je l'aurais déjà fait. Tu as passé la nuit entre mes mains. J'ai pris soin de toi. J'ai changé tes bandages et tes vêtements, lavé tes blessures. Je t'ai toujours préféré à ces autres putes riches car ton innocence te rendait différente d'elles...

- Pourquoi tu as fait tout ça pour moi?

- Parce que tu es ma belle-sœur, c'est simple.

La rage remonte en moi. Je la sens brûler mon cœur et stopper ma circulation sanguine. Ma respiration s'accélère. Je prends les verres qui se trouvent sur une petite table à côté de moi et les écrase par terre, dans un cri amer:

- Je ne suis pas ta belle-sœur, tu comprends ? Ce salopard qui est ton frère et qui par hasard a été mon mari m'a trompée! Et si tu continues à me répéter cette sottise, je te jure que je te balancerai par la fenêtre. Crois-moi, ma parole est d'or.

Il hausse le ton pour étouffer ma voix:

- Si je suis là c'est pour t'expliquer dans quoi tu t'es embarquée. Tu t'es mariée à un homme sans le connaître et tu n'as jamais cherché à savoir quoi que ce soit. Je sais que tu es pire
que lui mais Je veux quand même te raconter la vérité vraie!

- Alors, je t'écoute. Dis-je calmement.

Il me fait signe de m'asseoir et commence son récit:

Georges a toujours été difficile à cerner bien qu'il était le benjamin de la famille. Il aimait la solitude et son surestime de soi m'énervait bien des fois. Mais je dois reconnaître que malgré son arrogance et son irrespect envers moi, son grand frère, il était bon. Le jour de ses 18 ans, quelque
chose de terrible allait se passer dans la famille mettant en question la vie de chacun de nous. Mon
père nous réunit ce soir-là pour parler:

- Je dois quitter la ville.

Il n'avait pas dit que nous devions nous en aller mais lui seul. C'était le chef de la famille et il était le premier à vouloir tout laisser derrière lui. Georges était là et notre autre frère, Yan, n'avait point ouvert la bouche. Il savait qu'il en était la cause. Ma mère aussi s'était tue et moi, debout les
bras croisés, j'observais sans rien dire les gestes de chacun. Leurs visages étaient blêmes d'inquiétude mais Georges, lui, gardait son calme. La soirée allait se terminer en une réunion muette jusqu'à ce qu'il se prononça enfin:

- Je peux arranger ça.

Mon père jeta un coup d'œil complice à ma mère qui sourit du coin des lèvres.

- Qui aime, se sacrifie. Donne-nous aujourd'hui la preuve de ton amour, mon enfant. Dit mon père en lui pressant l'épaule droite.

- Non. Intervins-je. Il n'est pas question que Georges fasse quoi que ce soit. Cette fois, vous allez assumer vos rôles et défendre Yan.

Yan regarda en direction de ma mère qui se tint déjà debout pour me faire face:

- Mais de quoi te mêles-tu? Tu veux que notre famille s'anéantisse, pas vrai? Tu vois bien que nous n'avons pas les moyens de réparer cela. Ces hommes politiques sont les plus
redoutables...

Elle sourit en regardant Georges qui avait les yeux fixés au sol:

- Si notre héros veut et peut faire quelque chose, qu'il le fasse pour le bien de chacun de nous.

Il venait d'avoir 18 ans ce jour-là et déjà il avait le sort de toute une famille sur son compte. Véritable coup dur du destin qui voulait marquer sa maturité. Georges n'était pourtant pas un homme. Il avait beaucoup de travail à faire pour en être un mais mes parents le laissaient croire,
dans sa naïveté, qu'il en était un vrai.
Je ne savais pas exactement ce qu'il avait en tête mais je savais qu'il voulait sauver Yan de ce pétrin dans lequel il s'était fourré. C'était un enfant pour moi, il était si vulnérable! Je ne pouvais rien faire de plus car moi aussi j'avais besoin du sacrifice qu'il allait consentir...

***

- il était bon. Le temps l'a changé. Elle l'a complètement changé, soupire Emmanuel.

Je le regarde perplexe. Il voit bien que je n'ai pas besoin d'entendre des contes de fée pour l'instant. J'ai l'impression que tout le monde se fout de ma gueule à présent.

- Beau récit. Dis-je sur le point de partir.

Il me retient par le bras:

- Je sais qu'il n'est pas assez explicite. Ne voudrais-tu pas savoir comment ça se termine?

- La fin, je la connais et c'est moi qui l'écrirai de son sang. Dis-je en ouvrant la porte.

Je l'entends crier derrière moi:

- Après tu reviendras. Il y a tant de choses que tu ignores.

Je poursuis ma route sans prêter attention à ses mots. Je n'ai qu'un objectif. J'ai assez souffert sans
raison. Il faut désormais que quelqu'un paie. Je prends sa camionnette, qui fait de la musique dans le parking et démarre. Il doit être en train de crier derrière moi mais qu'il crie encore, je ne ferai pas demi-tour.

Je roule à une vitesse incontrôlable, la musique prête à éclater mes tympans, le taux d'adrénaline augmentant de plus en plus en moi. Le destin semble jouer en ma faveur. La voilà du haut de ses talons de combien de mètres qui marche sur le trottoir. Je stationne la voiture et marche vers elle qui semble ne se soucier de rien.

- C'est imprudent de se rendre au travail à pieds alors qu'on a une voiture. Dis-je en la surprenant par derrière.

***

Je suis debout, là, devant elle, à admirer cette beauté défigurée par mes coups. Depuis déjà deux jours, nous sommes enfermées ici dans cette pièce. Mon cœur, tellement blessé, n'éprouve rien. Rien. Pas même un seul regret, un remords qui me ferait arrêter de la frapper. Je pourrais me
souvenir de notre belle amitié, de notre enfance et de tout ce qu'on a vécu ensemble mais en réalité, j'ai été trompée par ma propre vie. La vie, la mienne, a toujours été un gros mensonge, une illusion parce que tous ceux que j'aime n'en ont jamais fait partie vraiment. Là pour être là: c'est peut-être ça leur parole d'or.

Mais aujourd'hui, ce soir même, je me venge. Qu'elle arrête de pleurer! Cela m'énerve encore plus. Elle m'a fait encore plus mal. Elle ne va pas toucher mon sens d'humanité. Ai-je touché le sien? A-t-elle pensé une fois à moi? A tout le mal qu'elle me faisait? Déjà je me sens fatiguée mais je ne vais pas m'arrêter. Simplement parce que je ne peux pas. Ses lèvres fendues et son nez dégoulinant de sang, son visage ravagé par mes coups, ses cris à fendre l'âme alimentent encore ma colère. Ce n'est pas assez, je dois voir plus de sang pour essayer de soigner mon cœur. Car, oui, blessé par l'amour, la douleur l'en guérira.

- Lâchez-moi! Crie-t-elle en se gigotant sur la chaise.

Je m'approche encore plus près d'elle et lui flanque une gifle qui la fait tomber de sa chaise. Je prends plaisir à la regarder qui essaie de se relever. Elle lâche un soupir d'agacement avant de dire calmement, avec une pointe d'ironie:

- Trop trouillarde pour me faire face, EMMA?

Brusquement, je la fais asseoir. Je croise mes bras sur ma poitrine, prenant un vilain plaisir à la regarder souffrir. Je sais qu'elle et moi avions toujours été les mêmes sur ce point: catégoriques. Elle n'a jamais eu peur de dire ce qu'elle pense sans passer par mille chemins. Seulement, j'espérais que cette fois elle aurait eu le cran de tout me dire, de me cracher à la figure leur relation. Je ne m'attendais pas à cet acte de lâcheté de sa part.

Malgré ma rancune envers elle, je ne peux empêcher à certaines questions de danser dans ma tête. Comment a-t-elle pu? Pourquoi? A quoi ont servi ces années d'amitié? Ai-je été la seule à penser qu'on était amies? La seule à croire en ce stupide mensonge? Pourtant, une partie de moi essaie de me rappeler tout ce qu'elle a fait pour moi, tout ce qu'on a vécu ensemble. Je me souviens des fessées que son père lui donnait à cause de moi pour avoir passé soit toute la journée à jouer dehors avec moi ou bien lorsqu'elle rentrait chez elle, le visage enflé, car je lui apprenais quelques leçons
de karaté- je crois plutôt que je l'utilisais pour m'entraîner- et elle s'était laissée faire. Bien que peu
féminine, elle m'avait accepté. C'est elle qui m'a appris à aller faire les boutiques (avant, je laissais cette tâche à ma mère), tous ces trucs de filles. J'ai été là pour elle également. Je n'ai jamais hésité à porter seule le chapeau quand nous faisions une bêtise. Mentir à ses parents pour qu'elle aille en boîte de nuit était devenue pour moi une routine. On se serrait les coudes, on s'aimait. Mais peut-être que tout ça c'était dans ma tête...

Ma mémoire remonte à notre première rencontre. C'était un mardi, un jour d'école. Je ne sais pas comment elle a atterri dans ma classe au beau milieu de l'année scolaire mais elle était là. "L'argent fait tout dans ce pays", je l'ai toujours su. C'était une fille plutôt mystérieuse et tellement jolie. Je savais qu'elle n'était pas aussi riche que moi mais qu'elle venait quand même d'une famille
qui avait les moyens, qui avait creusé sa place dans ce pays où tous rêvaient de se faire un nom; par le simple fait qu'elle fréquentait mon école. Au fil du temps, j'étais devenue son admiratrice secrète. Je voulais tout savoir d'elle, devenir son amie et lui enviais sa beauté et même... la couleur de sa peau. J'étais brune alors qu'elle était blanche, comme ces françaises-là qui visitaient tout le
temps le pays ou qu'on voyait dans les magazines. A l'époque de mon enfance, on m'avait fait croire que plus on avait la peau claire plus on ressemblait aux fils de Dieu: du racisme pur que j'ai, avec le temps, banni de mon esprit.

Je voulais lui ressembler, alors j'ai commencé par m'acheter ces crèmes hydratantes. Ma mère avait tout découvert et les avait jetées me rappelant que j'étais belle avec ma peau Couleur caramelle et unique, que je n'avais rien à envier à personne puisque j'avais déjà tout: la beauté, la richesse et un avenir prometteur.

Je ne me souviens pas comment ni quand ni combien de temps ça avait pris mais on était devenues amies: les meilleures du monde. Des amies pour la vie jusqu'à ce que la mort nous sépare.

Non, jusqu'à ce qu'elle pose les pieds sur mon territoire: Georges!

Sa voix sur un ton d'autorité me fait bondir de mes pensées:

- Vas-tu enlever cette saloperie de mes yeux? Merde !

J'en ris à gorge déployée. Pas parce que c'est drôle mais parce qu'elle me fait pitié. Même dans cette situation, elle continue à mettre en valeur son caractère autoritaire. C'est l'impérative de nous
deux, elle a toujours été celle qui donnait les ordres. Sauf que, moi, je ne suis plus la douce et gentille Emma. J'ai changé. La douleur, la trahison, l'amour: tout ça m'a changé. Je me fous totalement de combien je suis devenue cruelle et sans pitié. Mais j'ai appris la leçon, la naïveté ne fait de vous qu'un con. Alors j'ai cessé d'être naïve et donc je ne suis plus conne. Personne ne se foutra de ma gueule d'innocente désormais. Ah, ça ! Non. "Une Luz ne se laisse jamais faire", c'est ce que j'ai appris de mon père. Bien que je n'en suis plus une mais je l'ai été et pour l'avoir été, je dois en faire preuve.

Elle essaie de détacher ses mains et incapable, se met à crier de toutes ses forces. Je lui couvre la bouche avec ma main pour étouffer ses cris, elle la mord, je la gifle une énième fois.

- Si tu voulais que je me taise, tu aurais dû m'arracher la langue ou faire comme tu as fait pour me cacher la vue. Rage-t-elle.

Je reste indifférente à ses dires et m'assois sur une chaise en face d'elle.

- Dis quelque chose au moins. Je sais que c'est toi.

Sa voix semble plus douce qu'avant. Elle essaie d'apaiser sa colère:

- STP. Ajoute-elle.

Je n'ai pas pu retenir mon rire face à sa supplication. Elle qui me supplie? La lionne qui décide enfin de se courber? Elle s'est peut-être rendue compte qu'elle a perdu son pouvoir et qu'ici c'est moi qui gouverne.

Je suis ses moindres gestes. Elle veut se détacher bien qu'elle sache qu'elle ne pourra jamais me tenir tête. Disons, se battre contre moi. Nous deux savons déjà comment ça va se terminer mais la reine ne veut pas se courber pour que sa couronne ne tombe, elle préfère mourir avec, sur sa tête:cette couronne qu'elle m'a volée.

Dans un soupir, elle abandonne ses vaines tentatives. Elle reste calme avant de commencer à se tordre le ventre et à laisser sa salive couler jusqu'à son cou. Je me lève vite fait de mon siège et vais prendre les restes d'hier soir ainsi que la bouteille d'eau. Elle mourra peut-être mais pas de faim ni de soif.Je lui verse de l'eau sur la bouche pour qu'elle en boive en déployant ses propres forces. Après
qu'elle ait fini, je dépose le bol de riz sur ses pauvres jambes qui tremblent. Je la regarde faire. Elle essaie d'apporter sa bouche jusqu'à l'assiette mais impossible. J'en ris timidement et amène la cuillère jusqu'à ses lèvres. Au moment où elle en fait un grand O pour recevoir la nourriture, je
n'en fais qu'une bouchée. Énervée, elle tape du pied sans s'arrêter alors que moi je continue mon jeu. Au moins j'ai donné la chance à ses lèvres de toucher la nourriture et aussi je ne l'ai pas laissée assoiffée. Mais elle, ne m'a-t-elle pas privé de tout ? De mon tout ?

Peut-être qu'à la place d'un homme, je rejetterais toutes les femmes que pour l'avoir dans mes bras rien qu'une nuit. Elle est belle, attirante, elle a des rondeurs et son charme séducteur l'accompagne partout. Moi-même j'ai été témoin de voir combien de cœurs se sont chavirés rien qu'en la voyant
passer, l'ont aimée, désirée et courtisée. J'ai également vu d'autres se jeter à ses pieds avec leur bague en main, se présenter devant chez elle pour demander sa main. Mais elle avait toujours refusé. Je l'ai rarement vu accrochée au bras d'un homme si ce n'est que son père ou un ami proche. J'étais arrivée à penser qu'elle était devenue misandre. D'ailleurs, depuis nos 18 ans, elle ne m'a jamais présenté à un homme qui serait son amant, son fiancé ou son copain. Triste réalité: tout ça n'était que de l'apparence. Cette apparence qui me trompe depuis je ne sais combien de temps.

Cette dernière pensée bouscule la dernière étincelle de pitié que j'ai éprouvée pour elle. Je n'aurais pas dû la nourrir pendant ces deux jours. Pourquoi je ne l'ai pas laissé croupir dans la faim et la solitude dans cette chambre?

Tu es humaine, toi. Me répond mon subconscient.

Humaine ou pas, aucune torture ni aucune chose que je pourrais lui dire ne parviendra à apaiser ma colère, à lui faire payer tout le mal qu'elle m'a fait.

- Lâche, me crache-t-elle. Voilà ce que tu as toujours été. Ta soi-disant force se cache derrière tes coups et ta folie. Tu as donc si peur de regarder ta rivale dans les yeux?

Je lui arrache nerveusement l'adhésif et alors qu'elle s'ouvre les yeux lentement, je dis calmement, les bras croisés sur ma poitrine et avec un regard rieur:

- Bonsoir, Annie!

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