Chapitre 82

PDV EMILY

Une fois enfermée dans la pièce réservée pour les musiciens, Tania et moi nous installâmes et sortîmes nos violons de nos étuis. Nous nous regardâmes avant de sourire bêtement. Nulle ne savait pourquoi nous sourions, mais nous le faisions quand même. Peut-être était-ce le fait de se rendre compte que nous étions sur le point de passer devant des centaines de personnes, et peut-être être à deux doigts de "percer" dans la musique ? Oui, car nous nous avions expliqué ceux qui iront jusqu'à la finale auront auront des Pass pour des soirées privées avec des stars, des rendez-vous avec des manager et des musiques de disques. Quant au seul gagnant qu'il y aura à la fin, celui-ci deviendra très certainement une star connue en France, et peut-être même en Europe si elle s'accrochera. Personnellement, la célébrité m'attirait peu. Ce que j'aimais était le fait de pouvoir -peut-être- rencontrer des stars de la musique.

« Bon, tu connais ta partition par cœur, hein ? »

« Bien sûr. » répondis-je comme si la réponse était évidente.

« Super. Alors, on joue ensemble en même temps, tu fais les pincements des cordes au début et tu t'occupes de la fin, d'accord ? »

« Pas de soucis ! » souris-je.

Nous commençâmes à jouer. J'avais déjà entendu Tania jouer, et je savais qu'elle était très douée. Parfois, il m'arrivait de douter de moi-même et me dire que j'étais une intrus dans ce groupe de prodige autour de moi. Je disais que j'étais ridicule sur scène, pourtant on m'applaudissait à chaque fois. Il fallait que je prenne confiance en moi, et que je me dise que si j'en étais arrivée là, c'était parce que j'en avais le talent.

Durant une bonne quinzaine de minutes, nous jouâmes. Nous avions eu le temps de jouer le morceau trois fois. Et à chaque fois, nous avions fait quelques fautes, ce qui nous avaient valu des jurons ainsi qu'une crainte constante de faire une erreur sur scène. C'était le stress. Le stress nous rongeait et nous empêchait de jouer correctement. Mais un musicien se devait de jouer correctement, et de ne pas laisser les sentiments envahir l'instrument. Nous devions jouer avec notre cœur, et non avec notre cerveau.

Alors que nous étions en train de ranger nos violons et nos partitions dans nos étuis, un homme vint nous appeler et nous demander de rejoindre les coulisses afin de ne pas rater notre tour. Nous étions le 9 ème duo à passer. L'homme nous avait expliqué durant l'heure précédente qu'après notre prestation, le jury n'allait rien dire et que nous devrions quitter la scène sans rien dire. Il nous avait annoncé que le jury allait devoir choisir durant la fin de l'après-midi les 6 duos sur 17 qu'ils allaient garder, et que nous devions rester au conservatoire jusqu'au soir même afin de recevoir le résultat. Je m'imaginais déjà dans la salle d'attente en train de trembler de tout mon corps durant des heures en attendant impatiemment les résultats. Même si il m'arrivait d'être patiente, là, j'étais persuadée que j'allais être à deux doigt de faire une crise de paniquer, tellement le stress sera là pendant l'attente.

« Nous arrivons ! » répondit Tania qui me tapa doucement l'épaule afin de me faire sortir de ma rêverie.

« Oui, on arrive. » ajoutai-je.

Nous prîmes nos étuis et nous rejoignîmes les coulisses par la porte de derrière, celle réservée aux musiciens qui avaient la chance de pouvoir jouer sur cette scène. Une fois dans les sombres coulisses, nous nous installâmes sur des sièges disposés contre le mur. De là où nous étions assises, nous pouvions voir un duo sur la scène. C'était deux garçons, un en contrebasse, l'autre en saxophone. C'était un mélange assez original. Cependant, nous n'allions pas les entendre jouer car ils venaient tout juste de terminer leur prestation. Le jury ne dit pas un mot, et ils rejoignirent les coulisses d'en face, sortant par la porte menant à une inter-salle. Cet inter-salle où j'avais fait un malaise juste après ma première prestation sur cette scène.

« Arrête de stresser ! Tu me stresses. » me dit Tania.

Je la regardai puis souris d'une manière désolée. Je me concentrai pour faire en sorte que ma jambe ne tremble plus. Elle fit quelque chose que je n'aurais pas osé : Elle me prit la main et la serra dans la sienne. Je souris faiblement, et pour la première fois, nous nous prîmes dans les bras. Tania n'était pas une simple « collègue », elle était devenue une amie. Et dire que si je n'avais pas vécu cette aventure, je ne l'aurais pas connue. Je la serrai fortement contre moi tout en caressant son dos. Elle portait elle aussi une robe noire, à croire que nous nous étions données l'idée, alors que ce n'était pas le cas. Le hasard faisait bien les choses en ce moment, alors peut-être allait-il nous permettre de gagner ?

Nous nous relâchâmes et je pris mon téléphone portable, regardant si j'avais reçu un message. Ethan m'avait répondu par rapport au matin même. J'avais complètement qu'il m'avait envoyé un message :

~ Je t'aime. J'ai confiance en toi. Fais de ton mieux, et éclate-toi sur scène, ok ? ~

Je souris et versai une larme qui coula le long de ma joue. Il n'était pas l'heure de faire couler mon mascara. A quoi allai-je ressembler en entrant sur scène ? Mais l'émotion était beaucoup trop forte pour que je reste calme. J'essuyai mes yeux à l'aide d'un mouchoir que me prêta Tania.

« Ça va là ? » demandai-je à Tania, faisant référence à mon mascara. 

« Attends. »

Elle prit le mouchoir et m'essuya les yeux. Après quelques secondes, elle m'affirma que j'étais toute belle et prête pour aller sur scène. Au même moment, nous entendîmes le jury dire : « Duo n°9 ! ».

Mon cœur manqua un battement, et je crus faire un malaise sur le moment même. Tania et moi nous regardâmes et sortîmes nos violons et archets de nos étuis avant de nous avancer sur la scène. Après plusieurs pas, nous nous retrouvâmes sous les projecteurs, éblouies par la forte luminosité qui nous illuminait. Nous ne voyions pas le public, mais je savais que ma mère, Kate et Matthew se trouvait non loin de moi, là, en train de me regarder. Je pouvais imaginer les larmes que versaient ma mère ainsi que le sourire sur le visage de Matthew en m'apercevant.

Une fois placées au centre de la scène, je lançai un regard à Tania qui me regarda également. Nous nous sourîmes puis elle plaça son violon entre sa mâchoire et son épaule tandis que moi je pris le violon entre mes mains. Je n'avais pas besoin de l'archet pour le début car j'allais me contenter de jouer avec mes doigts sur les cordes afin de faire l'accompagnement. Tania ferma ses yeux, tandis que je continuai de fixer l'obscur vide autour de nous. Je levais une main afin de faire signe à l'ingénieur du son qui se trouvait tout en haut du public, dans une pièce vitrée. (activer la vidéo média)

La musique débuta et très rapidement je dus commencer à jouer « Radioactive » de Imagine Dragons : 

Mes doigts pincèrent les cordes faisant une mélodie légèrement en fond tandis que Tania frottait les cordes avec son archet. Nous commençâmes l'intro, et très vite nous prîmes confiance. Nous jouâmes en rythme, comme lors de notre répétition, et j'espérai au fond de moi que nous n'allions pas faire les mêmes erreurs. 

Une fois l'intro terminée, nous échangeâmes les rôles et ce fut moi qui fit la mélodie. Très rapidement, sans même que je ne m'en rende compte, mon violon se retrouva sous ma mâchoire et j'avais l'archet soigneusement placée entre mes doigts. Jes les fis glisser sur les cordes à une vitesse remarquable, et je commençai à jouer. Je fus un sans faute lors du premier couplet. Tandis que je donnai de vifs coups de bras, donnant des sons rapides, Tania jouait l'accompagnement qui intervenait de temps à autre. Elle faisait également une belle prestation et n'avait fait aucune faute, enfin aucune que j'entendis.

J'avais les yeux fermés, et lors du troisième couplet, nous échangeâmes les rôles et ce fut elle qui monta dans les aigus tandis que j'étais en fond en train de jouer l'accompagnement. Nous étions en parfaite harmonie, et j'étais heureuse. J'ouvris pour la première fois les yeux et regardai Tania tout en continuant de bouger mon archet. Elle me regardait également et elle me sourit. Nous venions de prendre confiance en nous, et cela était certainement dû au fait que nous étions deux sur scène.

Dès que le refrain débuta (ce qui était notre partie préférée), je me mis à marcher sur scène, équilibrant parfaitement le violon sur mon épaule. Je jouais fluidement tout en marchant sur la scène, m'approchant du jury et du public. Je regardais l'un d'entre eux et lui souris tout en me penchant en avant afin de montrer mes doigts qui pianotaient sur les cordes placées sur le manche. Nous étions tellement en harmonie, que nous marchions en rythme. Lorsque nous échangions les rôles, nous échangions de place : J'allais au fond de la scène lorsque je faisais l'accompagnement, puis Tania se postait à l'avant de la surface noire sur laquelle nous étions.

Lors du dernier refrain, nous nous postâmes toutes les deux au bord de la scène, nous penchant à droite à gauche tout en jouant. Il m'arrivait même de me surprendre en train de balancer mon bassin, comme si nous étions des corps fluides dans lesquels la mélodie de nos violons volait. Même si je ne voyais pas le public, je pouvais deviner que celui-ci était complètement plongé dans la mélodie. « Radioactive » était une chanson connue, et nous avions eu le culot de choisir cette musique. Nous espérions simplement que le jury appréciait ce que nous faisions.

Nous terminâmes, toujours en symbiose. Tania s'occupait de l'accompagnement, tandis que je jouais les dernières notes. Nos violons s'arrêtèrent en même temps que les enceintes installées sur les côtés. La salle fut de nouveau envahie par un brusque silence pesant. Tellement pesant que je crus être dans un rêve, tellement le vide régnait. D'un seul coup, sans nous prévenir, nous attendîmes le public applaudir. Les applaudissements se firent de plus en plus intenses et forts. Quelques sifflements -certainement faits par des jeunes- se firent entendre. Tania et moi nous regardâmes et nous sourîmes, fières de nous. Je vins la prendre dans mes bras, et nous nous serrâmes devant tous ces gens. Jamais je n'aurais pu faire ça, mais l'instant était unique. J'avais tellement l'impression que tout était irréel, que j'étais même capable de me mettre à danser sur cette scène, cependant je ne le fis pas.

Nous partîmes de la scène, sous le regard du jury qui nous fixait. Leur visage était resté neutre, à croire qu'ils n'avaient pas été surpris par notre prestation. Peut-être était-il entraîné à ne rien montrer, ou alors allions nous échouer ? ..

[Chapitre 82 ! Héhé. I'm a boss. :ok: Avouez vous avez aimé ? (Dites oui pleaaaase.) J'espère que vous n'avez pas oublié de regarder la vidéo en média afin d'avoir la mélodie des violons en tête. (Ça aide à imaginer la scène, hein.) *-* Bref, n'hésitez pas à commenter, voter et partager mon histoire ! Déjà 820K .. Rahlala.. Que vouloir de plus ? Je suis tellement heureux de voir que ma fiction est suivie par tant de gens.. ! *-* J'pense que tellement j'suis accroché à cette fiction, que lorsque j'écrirai le dernier chapitre, j'vais verser ma larme ! :( Bwef. Bonne fin de journée pour les premiers qui vont lire mon chapitre, et bonne matinée/soirée/nuit pour les autres ! ;) Byeee ! Bisouuus sur vos fronts boutonneux. ♥]