Chapitre 81

PDV EMILY

J'étais dans la voiture à l'arrière avec Kate, tandis que Matthew s'était installé devant. Je ne voulais pas laisser Kate toute seule derrière avec mon petit-frère durant deux bonnes heures de route. Je regardais -comme à mon habitude- par la vitre les arbres défiler. Kate, elle, faisait la même chose de son côté. C'était silencieux et personne ne parlait. Ce n'était pas un silence pesant et lourd, mais plutôt un silence relaxant.

Le trajet se termina très rapidement. Une fois arrivés à Paris, nous fûmes une nouvelle fois éblouis par la ville. Non pas qu'elle était magnifique, mais c'était très différent de notre ville. A Paris, c'était beaucoup plus dense, plus grand et beaucoup plus commercial, au plaisir des filles.

« Je suppose que je t'amène directement au Conservatoire ? » m'interrogea ma mère.

« Bah oui, sinon on va arriver en retard. »

Effectivement, il était déjà 15h24 et je devais passer vers 16h10. Je devais discuter avec Tania afin qu'on mette en place notre partition. Sachant que pour cette épreuve, nous allions passer ensemble devant le jury et le public, il fallait qu'on sache quelques petits trucs comme qui commence, ou alors qui d'entre nous va faire la fin. C'était des petits détails à mettre au point afin que tout soit parfait et qu'on ait le plus de chance d'être prises.

Dix minutes après, nous arrivâmes devant l'énorme bâtiment. Nous nous garâmes et nous sortîmes tous les quatre de la voiture. Le soleil tapait assez fortement malgré quelques nuages gris qui cachaient de temps à autre le soleil. 

« J'espère que Emily va réussir ! » s'exclama Matthew une fois sorti de la voiture.

Je souris.

« Mais elle va y arriver, ne t'inquiète pas. »

Ma mère était tellement convaincue que j'allais réussir que ça me terrifiait. J'étais terrifiée de la décevoir, de rater mon coup. Nous allions être deux sur scène, et si c'était Tania qui allait faire une erreur ou oublier un bout de sa partition, nous étions toutes les deux cuites. C'était comme un duo, et qui disait duo, disait victoire en duo ou défaite en duo.

Nous entrâmes dans le bâtiment. Dans l'entrée se trouvait une trentaine d'adolescents. Ce devait être les derniers gagnants des épreuves précédentes. Lorsque nous avions commencé, nous devions être des milliers, et nous n'étions plus que quelques dizaines. C'était à la fois honorant, mais à la fois très stressant. J'avais fait un énorme chemin pour arriver jusqu'ici, et être éliminée juste avant la finale était pour moi pire que de perdre dès le début. Si j'étais arrivée là, c'était pour gagner, et non pour perdre.

« Veuillez vous préparer en coulisses ! » nous appela un homme.

Tout le monde se dirigea vers lui. Je me retournai et fis un énorme câlin à Kate qui me souhaite bonne chance à plusieurs reprises à l'oreille. Je fis de même avec ma mère et déposai un baiser sur le front de mon petit-frère.

« J'espère que y'aura plein plein de montagnes russes ! » s'enjailla-t-il.

Je ris avant de prendre mon violon, lancer un dernier regard à mes proches puis partis dans la pièce adjacente à celle-ci, rejoignant les autres adolescents qui étaient déjà entrés..

PDV ETHAN

Je patinais le plus vite possible sur la glace, tenant la crosse fermement dans mes mains. Je devais mettre le palet dans la cage adverse. Cela faisait déjà 10 secondes que j'avançais en direction du but. Tous les adversaires étaient derrière moi en train de me poursuivre. Je luttais pour ne pas faire de faux pas et m'étaler sur la glace. Soudainement, j'aperçus un de mes coéquipiers à ma droite qui me fit signe de lui faire la passe. Ni une ni deux, je donnai un coup de crosse dans le palet en sa direction. Etant très entraîné, il récupéra le palet avec aucune difficulté et commença à accélérer jusqu'au bout auquel il tira et marqua. Le goal adverse avait l'air débutant, et cela nous aidait amplement pour marquer.

Nous menions le match 14-9. Les adversaires étaient forts, mais il fallait croire que nous l'étions davantage. Nous nous replaçâmes au centre. Le palet glissa sur la glace et l'arbitre siffla afin de signaler le départ. L'adversaire eut l'avantage sur nous et prit le palet à l'aide de sa crosse. Il me contourna et patina d'une vitesse folle jusqu'au but. Je n'eus pas le temps de vouloir le rejoindre qu'il tenta de marquer. Notre goal, qu'était qu'autre que Rémi, rattrapa facilement le palet et vint faire une passe à l'un de nos coéquipiers qui s'approcha très rapidement de moi. Je patinai en direction de la cage adverse. Une fois placé non loin de celle-ci, je fis signe à mon coéquipier qui était entouré d'adversaires qui essayaient tant bien que mal de lui piquer le palet de me faire la passe. Il s'exécuta et fit glisser le palet sur la surface lisse et gelée jusque moi. Je donnai un dernier coup de crosse sur le côté du palet qui alla directement dans la cage. Je venais de marquer mon deuxième point du match. Mes coéquipiers vinrent me féliciter puis nous fixâmes le décompte sur l'écran qui affichait 00:04. Il ne restait plus que 4 secondes et nous attendîmes le bruit sourd que faisait l'alarme à chaque fin de match.

Je fermai les yeux et l'alarme sonna, signalant la fin du match. Le public -qui devait compter une centaine de personnes- vint applaudir. Nous levâmes tous les mains en l'air, montrant notre contentement et notre fierté d'avoir -encore- gagné. Si nous continuons dans cette lancée, nous allions être sur le point de pouvoir participer au championnat régional de hockey sur glace. C'était l'un de mes plus grands rêves. Ce sport que j'avais adoré toute mon enfance prenait une place de plus en plus grande dans ma vie. C'était ma passion.

« Hé Carter ! Viens voir là ! » s'exclama notre capitaine.

Je le rejoignis au bord du terrain de glace puis m'accoudai à la rembarre.

« Je suis fier de toi. Tu t'es beaucoup amélioré ces temps-ci. Je tiens à te dire que sans toi, je pense que l'équipe n'en serait pas arrivé là, et j'espère que tu continueras dans cette voie ! »

Je souris. Notre capitaine n'était pas du genre à complimenter de cette sorte, et si il le faisait, c'était qu'il le pensait vraiment. J'étais heureux de voir qu'il avait remarqué les efforts que je faisais ces temps-ci. Je voulais absolument exceller dans ce sport, et pourquoi pas participer à des championnats ? 

« Merci. »

Il me tapota amicalement l'épaule avant de me conseiller d'aller dans les vestiaires afin de me changer. Il était vrai que je transpirais dans cette combinaison très protectrice et étouffante. Je sentais quelques mèches de mes cheveux qui étaient collés à mon front sous mon casque, tant ma sueur était présente. Ce n'était pas du tout charmant pour les demoiselles, mais nous étions tous humains, et chaque effort valait ce liquide malodorant.

« Rémi ? » appelai-je mon ami.

« Ouai'p ? »

« Ça te dit qu'après la douche, on aille s'faire un Mac Do ? J'ai trop faim. »

« Ouai ! Bonne idée. »

Nous allâmes nous déshabiller dans les vestiaires et prîmes une douche tous ensemble. Entre nous, nous n'étions pas pudiques. Après tout, nous étions tous des garçons et nous savions tous ce qu'était un corps d'adolescent. 

Après la douche, je mis mes vêtements propres que j'avais soigneusement préparé dans mon sac de sport puis rangeai mes dernières affaires dans celui-ci avant de sortir des vestiaires. Rémi m'attendait déjà depuis quelques minutes dehors. Il était en train de fumer, et je le rejoignis.

« Tu m'passes une taff' ? » demandai-je, le voyant déguster sa cigarette.

Il me regarda et arqua un sourcil.

« Tu ne m'avais pas dit que tu voulais faire des efforts sur la cigarette pour ta copine ? »

Il n'avait pas tort.

« Je sais.. Mais là tu m'donnes envie là. Arrête de me narguer et laisse-moi en. »

Il sourit et me passa la bout de sa cigarette. L'enf*iré, il ne m'avait laissé que deux bouffées. N'empêche, je me régalai. Non pas que la cigarette était délicieux, mais la brûlure dans la gorge était ce que je recherchais. Le geste, le fait de sentir sa gorge chauffait, puis l'expiration, la fumée. C'était l'ensemble qui était addictif dans la cigarette. J'avais essayé à plusieurs reprises d'arrêter de fumer. Parfois, j'avais réussi à tenir plusieurs semaines, mais lorsque quelqu'un vit entouré de fumeurs, impossible de résister. J'écrasai la cigarette sous ma chaussure puis expirai un bon coup, voulant retirer toute la nicotine de mes poumons. Je rejoignis Rémi à sa voiture. Sachant que c'était lui qui m'avait emmené au Palais des sports, je n'avais pas pris ma voiture.

« Bon, on va à MacDo tout de suite ? » me questionna Rémi.

« Bah, oui. Tu n'as pas faim ? »

« Si si, mais je ne savais pas si tu voulais passer autre part avant d'aller manger. »

Je fis un mouvement de la tête, donnant une réponse négative puis m'attachai. Rémi démarra et s'engagea sur la route en direction de MacDo afin d'aller se régaler. Ce n'était pas une petite bouffe entre potes qui allait nous rendre obèse, puis sachant que nous faisions du sport toutes les semaines, il y avait peu de chance que nous grossissions. Hamburger, Frites, Nuggets, nous voilà ! ..

PDV EMILY

Dix minutes que nous étions dans cette pièce. Nous étions exactement 34, soit 17 duos. L'homme nous avait expliqué que sur les 17 duos, seuls 6 continuera le concours. Cela était équivalent à une chance sur trois, et sachant que les autres adolescents étaient extrêmement doués, je craignais de faillir. Tania, elle, était beaucoup plus confiante que moi et me parlais constamment, me donnant des conseils pour le violon. Nous allions jouer un morceau très connu, et donc il ne fallait pas faire de fausses notes, sinon ça allait se remarquer tout de suite. 

« Emily. Arrête de stresser. On a encore 30 minutes pour s'entraîner. Tu as tes partitions dedans ? » me demanda-t-elle en montrant du doigt mon étui où se trouvaient exactement les partitions ainsi que mon matériel de violoniste.

« Ouai.. »

« Très bien. Y'a des salles réservaient aux musiciens au fond du couloir. On a qu'à y aller et s'entraîner deux-trois fois avant d'aller sur scène ? » me proposa-t-elle.

Ce n'était pas une si mauvaise idée. Alors que je pensais que cette fois-ci, j'allais moins stresser que les fois précédentes, je m'étais totalement trompée. Cette sensation sensation de crainte, de peur, m'était tellement dérangeante qu'elle m'empêchait de parler correctement, mais c'était à la fois comme de l'adrénaline. Je savais qu'une fois sur scène, j'allais envoyé du lourd, j'allais envoyé tout ce que je savais faire. Le fait que Tania allait passer avec moi m'encourager davantage. Je n'avais jamais fait de duo, et cela allait être ma première..

[Chapitre 81 publié. Héhé. J'espère que vous adorez toujours autant mon histoire ! *-* La fin approche très rapidement. Je pense que cela va s'arrêter aux alentours du chapitre 90 ! Mais ne vous inquiétez pas, il y aura (peut-être) un tome 2 ! C'est un projet, mais je ne sais pas si c'est une bonne idée de faire une histoire aussi longue, car je pense que très peu iront lire jusqu'au bout. Puis peut-être que le fait d'écrire une autre fiction, pas dans le même style ni le même thème, va vous plaira ! x) Bref, il y aura en média dans le chapitre prochain la prestation des filles ! (Tania et Emily) Alors, pressés de lire la suite ? :') Sinon, bonne journée ! (ou matinée, soirée, nuit pour les thugs de wattpad.) Bisouuus ! J'vous adore. Merci pour les 800K hein ! *-* La suite très prochainement ! :3♥]