« Chapitre 80 »

Chapitre 80

PDV EMILY

Mes yeux s'ouvrirent et furent ébloui par ma lumière de chambre qui était déjà allumée. Après plusieurs secondes, j'aperçus ma mère qui était en train de nettoyer mon bureau tranquillement alors que je dormais paisiblement.

« Maman ? »

Elle se retourna et vit que j'étais réveillée.

« Oh désolée ma chérie, j'voulais pas te réveiller. »

Drôle de façon de ne pas vouloir me réveiller, me dis-intérieurement. Je pris mon téléphone portable et fixai l'heure : 10h38. J'avais assez de temps pour me réveiller tranquillement, me laver, m'habiller, me maquiller, me faire parfaite pour ce concours qui, pour une fois, ne m'effrayait pas tant que ça. Je commençais à m'habituer aux projecteurs ainsi qu'au public au silence pesant.

« Bon, j'vais m'préparer. » dis-je en me levant.

« Tu ne vas pas déjeuner ? »

« Non, je n'ai pas très faim. J'mangerai ce midi. »

Elle acquiesça d'un mouvement de tête et se concentra de nouveau sur le bois de mon bureau avec son « Pshiiiit Pshiiiit » et son chiffon orange. Je pris des vêtements propres et chics pour cet événement « important ». Je choisis une robe noire m'arrivant juste au-dessus des genoux, une petite veste blanches et des sous-vêtements avant de disparaître dans la salle de bain.

45 minutes plus tard, j'étais enfin prête. Je m'étais lavée également les cheveux qui étaient actuellement en train de sécher dans mon dos, puis filai de nouveau dans ma chambre qui était vide. Ma mère avait fini son ménage, et ça sentait le propre. Je pris ma boite à bijoux puis pris un collier en argent, mettant en valeur mon cou et ma nuque, accompagné de deux boucles d'oreilles de la même couleur. Je les mis puis me regardai dans la glace. Je me trouvai assez mignonne, mais pas non plus belle. 

Je sortis de ma chambre et rejoignis ma mère qui se trouvait actuellement dans la cuisine afin de lui demander son avis sur ma tenue. J'eus même pas le temps de lui poser la question qu'elle s'écria :

« Tu es magnifique ! Je suis tellement fière d'avoir donné naissance à une fille aussi belle et talentueuse. Ethan a de la chance. »

Je me mis à rougir, même si c'était ma mère qui me complimentait. J'avais parfois l'impression qu'elle exagérait, mais vu son enthousiasme répétitif, elle devait le penser.

« Tu vas attacher tes cheveux ou les laisser glisser sur ton dos ? » me demanda-t-elle.

« Je ne sais pas, j'vais certainement les attacher pour ne pas être gênée lorsque je vais jouer ou autre. »

« Oui, c'est plus pratique. »

Je me servis un verre de jus d'orange puis partis de nouveau à l'étage, sous le « ON MANGE DANS 20 MINUTES » de ma mère. Je m'enfermai dans ma chambre, puis regardai si j'avais reçu des messages, ce qui était le cas. Je regardai de qui il s'agissait, et cela venait de Léna, Kate et Ethan.

~ Je suis désolée, je ne peux pas venir te voir jouer à Paris.. Mes parents ont été m'inscrire dans un club de danse.. :( ~ - Léna.

Je grimaçai légèrement avant de lui répondre :

~ T'inquiète, j'comprends. Au pire ma mère me prendra en vidéo et t'enverra ! ~ 

Je fermai l'onglet avant de lire le message de Kate :

~ Je viens chez toi vers quelle heure pour partir ? ~

Oui, Kate venait  avec nous à Paris. J'étais heureuse qu'elle pût venir. Naomie, elle, ne pouvait pas car elle faisait partie d'un club de « Pom pom girl » comme je les appelais. Naomie n'appréciait pas beaucoup, mais ça lui faisait faire du sport. Elle me racontait souvent ce qu'il se passait avec les autres filles « en mini-jupes ». Toutes ces filles étaient des filles faciles qui ne voulaient qu'une seule chose : la popularité et les mecs. Tout le contraire de Naomie à vrai dire. Elle me racontait qu'elles avaient toutes des manières très énervantes comme rire très fortement afin de se faire remarquer, ou alors sourire hypocritement alors que derrière le dos, elle plantait leur couteau. Elle me disait qu'elle ne se sentait pas à sa place dans ce club, mais que sa mère voulait absolument qu'elle ait un sport. Elle m'avait dit à plusieurs reprises qu'elle regrettait d'avoir choisi ce sport là, alors que sa mère lui en avait proposé des autres qui auraient pu être bien mieux.

~ Tu peux venir vers 13 heures ! ~

Une fois le texto envoyé, j'ouvris celui d'Ethan :

~ Trésor ? ~

Il me l'avait envoyé quarante minutes plus tôt, et je me bannissais de ne pas lui avoir répondu instantanément.

~ Nounours ? ~

Je souriais bêtement. Il fallait dire que l'amour était bien bête. Maintenant que je le vivais, je pouvais affirmer que l'amour était à la fois une force et une faiblesse. Une force quand elle était près de moi, une faiblesse lorsqu'elle se trouvait loin, voire très loin.


PDV KATE

J'étais habillée et lavée, et déjà prête pour partir de chez moi. Cependant, je devais attendre encore avant de rejoindre Emily chez elle. J'étais dans ma chambre, allongée sur mon lit, fixant le plafond, les mains croisés sur mon ventre. J'attendais. Je n'attendais pas l'heure à laquelle j'allais partir de chez moi, mais j'attendais le bonheur. Depuis le .. décès de Samuel, je n'étais plus heureuse. J'avais appris ce qu'il avait fait, mais ça ne changeait en rien le fait que je l'adorais énormément, et que passer des années à ses côtés avait été un pur bonheur. Il était tout le temps drôle, gentil et attentionné avec moi. Je me souvenais encore de ses gestes qu'il faisait lorsqu'il parlait. Je me souvenais encore de son odeur lorsqu'il me serrait contre lui. Je me souvenais encore de ces papillons que j'avais dans le ventre à chaque fois qu'il m'appelait par un surnom mignon. J'étais amoureuse. Amoureuse d'un garçon qui ne m'aimait pas. Mais surtout amoureuse d'un garçon qui n'était plus là. 

« KATE ? »

Je sursautai. Ma mère venait de me sortir de ma rêverie.

« OUI ? » répondis-je sur la même hauteur.

« Tu es prête ? »

« Oui. »

Même si nous avions parlé moins fort, nous nous étions entendues. Je soupirai avant de me lever du lit. Mon regard se posa sur mon mur rempli de photos de toutes ces années. Je pouvais voir sur la première, une photo de Emily, Samuel, Naomie et moi, chacun les bras par dessus les épaules des autres, telle une troupe d'amis inséparables. Inséparable.. comme si ce mot avait un sens. J'avais envie de crier à ce moment précis, mais je me retins. Sur les autres photos, il y avait des souvenirs dont je n'avais quasiment plus aucun souvenir. J'avais peur de perdre la mémoire, d'oublier Samuel pour toujours, qu'il disparaisse entièrement de ma vie. Je ne voulais pas le perdre. Pas dans ma tête.

Je sentais les larmes me montaient, mais je me retenais. Je serrais doucement les poings afin d'extraire toute la rage de moi par le biais de mes doigts qui se pressaient dans les paumes de mes mains. J'avais mal, mais je m'en fichais.

Je fouillai dans mon bureau de ma chambre qui se trouvait dans le recoin, juste à côté de la fenêtre qui donnait sur une rue bondée de voitures garées sur les deux trottoirs. J'habitais dans un cul-de-sac comme on pouvait appeler ça. 

J'ouvris chaque tiroir de mon bureau, puis découvris mon journal intime, celui que je n'avais pas utilisé depuis des mois. Celui que j'avais arrêté d'utiliser depuis que j'étais heureuse, depuis mes sentiments pour lui. Je pris rapidement un stylo, m'assis sur la chaise de bureau puis m'installai confortablement avant d'ouvrir mon journal intime. (voir média) Je savais déjà ce qu'était écrit dans les pages précédentes. Je m'en rappelais comme si c'était la veille. J'avais écrit que je détestais mes parents car ils ne me comprenaient pas, qu'ils me forçaient à faire certaines choses qui me plaisaient pas, sans même se soucier de mon avis, ou alors des adolescents qui s'amusaient à parler sur mon dos lorsque je marchais dans les couloirs. J'étais malheureuse.

Je pris une nouvelle page de mon journal intime pour petite fille, que je devais avoir depuis déjà plus de 8 ans, puis commençai à écrire dessus :

Cher Journal,

Si j'écris ici, aujourd'hui, c'est parce que le malheur m'a retrouvée. Je suis malheureuse si tu savais. J'en ai tellement marre de souffrir incessamment sans que personne ne le remarque. Mais ce n'est pas plus mal. Je n'ai pas envie d'inquiéter mon entourage. Heureusement qu'Emily et Naomie sont encore là. Sans elles, je ne serais plus rien. Je pense même que, je ne serai plus de ce monde. Je ne suis pas de nature suicidaire, tu sais, mais lorsqu'une souffrance s'abat sur toi à long terme, qui te ronge de l'intérieur durant des mois et des mois, je t'assure que mettre fin à ta vie n'est pas une si mauvaise idée que ça. Les gens pensent que les suicides sont faits pour les lâches, les faibles, mais si les gens mettent fin à leur vie, ce n'est pas pour faire mal aux autres, mais simplement pour se faire du bien à soi. 

A l'heure d'aujourd'hui, je ne compte pas me suicider, car je sais que cela ferait terriblement de mal à Emily et Naomie, tout comme le suicide de Samuel m'a atteinte. Je l'aime tellement. J'essaie pourtant de l'oublier en essayant de trouver d'autres mecs. Mais aucun n'a réussi à le sortir de ma tête, et maintenant que je sais que c'est mort entre lui et moi, que plus jamais je pourrais le toucher, plus jamais je pourrais lui parler, plus jamais je pourrais le voir, ça me tue intérieurement. Comme le disent certaines filles : Ce sont les filles les plus souriantes qui sont les plus détruites. C'est tout à fait moi, mais tout le monde pense que j'ai tourné la page, que Samuel n'était qu'un ami pour moi, et que j'avais déjà fait le deuil, ce qui était faux..

J'arrêtai d'écrire dans le journal. Mes yeux étaient trempés et des larmes coulaient le long de mes joues, gouttant précieusement sur les pages de mon journal intime. Je n'en pouvais plus, mais je devais continuer de sourire.. Sourire.. Sourire.. Sourire..


PDV EMILY

Nous étions sur le point de partir, lorsque quelqu'un vint frapper à la porte. Ce devait être très certainement Kate qui était légèrement en retard. J'allai ouvrir puis tombai nez à nez avec ma meilleure amie.

« Kate ! Entre, on est sur le point de partir ! »

Je la laissa entrer et elle me fit la bise. Elle était magnifique, et souriait pleinement. Elle était rayonnante, et j'étais heureuse de la voir si heureuse. Le sourire sur son visage la rendait magnifiquement belle, et lui donnai un air mature, gentille et assez sympathique. 

« Attends-moi, je vais chercher mon violon et on part ! »

« Pas d'soucis ! Je t'attends. » me répondit-elle.

Je lui souris, et je montai les escaliers deux à deux jusqu'à arriver dans ma chambre, sur le point de partir pour cette nouvelle épreuve de musique, qui j'espérais, j'allais réussir..


[Je n'ai rien à dire. Au revoir. (MDR j'me suis tué.. riez svp..)]

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