« Chapitre 79 »

Chapitre 79 

PDV EMILY

Je dansais doucement sur la piste de danse accompagnée d'Ethan qui me tenait les hanches. Nous nous laissions guider par le rythme de la musique, et nous ne réfléchissions plus sur ce qu'il se passait. Naomie était quant à elle allongée sur le canapé du salon, attendant patiemment de décuver. Nous lui avions donner plein d'eau. Nous priions pour qu'elle ne se la renverse pas sur la tête.

La musique s'arrêta, et une autre commença. N'appréciant pas trop ce genre de musique, je me retirai de la piste de danse. Ethan, lui, continuait de danser. Je lançai des coups d'œil de temps à autre afin de ne pas le perdre de vie. Non pas que j'étais une jalouse compulsive, mais je n'aimais pas ne pas savoir ce qu'il faisait, ni où il était.

« Dis-moi, tu n'aurais pas vu Kate ? »

Je venais de poser la question à Naomie qui souriait en fixant le plafond. Elle déposa ses yeux sur moi avant d'éclater de rire. L'incompréhension était en moi, et elle n'avait pas l'air d'être dans un état « normal » pour me répondre. Je lui caressai doucement l'épaule avant de la laisser sur le canapé en train de boire sa bouteille d'eau.

Je partis dans le couloir dans lequel se trouvaient des couples d'adolescents qui -clairement- se galochaient comme des hippopotames. Je jetai un rapide coup d'œil à l'horloge qui se trouvait dans la cuisine indiquant 22h47, puis décidai que je partirai dans la demi heure qui suivait. Il était assez « tôt », et il y avait déjà des corps inertes de gens bourrés sur le sol de la cuisine. 

« Ahlala.. » soufflai-je de manière inaudible.

Je sortis de la cuisine et regardai en haut des escaliers. Un filet de lumière éclairait le couloir du premier étage, et curieuse, j'allai m'y aventurer. J'essayai de ne pas marcher sur des bouteilles de bière qui se trouvaient sur les marches en bois menant à l'étage avant d'arriver en haut. Soudainement, malgré la forte musique qui résonnait au rez-de-chaussée, j'entendis des cris qui venaient d'une des chambres. J'accourus jusqu'à celle-ci avant d'y entrer et allumer la lumière.

« KATE ? » m'exclamai-je.

L'homme qui le tenait fermement par le cou se retourna et me vit. Il écarquilla des yeux avant de paniquer. Il poussa Kate contre le mur avant de courir jusque moi et me pousser de sorte à ce qu'il puisse s'enfuir en bas. Je rejoignis Kate qui ne bougeait plus. Elle s'était prise violemment la surface dure en pleine tête, et j'avais peur que ce soit grave. Je paniquai en la secouant fermement par les épaules, puis après plusieurs secondes, elle se mit à tousser et à ouvrir de nouveau les yeux. Je fus extrêmement soulagée de la voir consciente, mais le sang sur son visage en présageait rien de bon.

« Viens, tu saignes. »

Kate grimaçait, sûrement à cause de la douleur. Je l'aidais à marcher jusqu'à la salle de bain qui était déjà allumée, même si personne ne s'y trouvait, puis fouillai dans les tiroirs afin de trouver quelque chose qui pouvait « la soigner ». Elle n'arrêter pas de geindre comme quoi elle avait la tête qui tournait et voyait trouble. Quelle soirée ! 

« Tu penses que c'est grave ? » me demanda Kate.

« Je n'sais pas, j'suis pas médecin. »

Elle se mit à rire puis grimaça de nouveau.

« Arrête de me faire rire, ça me fait mal. »

« Je ne contrôle pas tes réactions neuronales. » souris-je exagérément.

Elle se mit à rire de nouveau avant de vouloir me frapper, m'accusant d'être la cause de sa souffrance.

« Bon, j'vais appeler ta mère pour que tu rentres chez toi. Tu dois parler de cette agression à ta mère. Sérieusement, que voulait-il te faire ce gars ? »

« Mais.. Non.. Je n'veux pas qu'elle s'inquiète.. Si elle apprend que j'me suis faite agressée elle ne va plus vouloir que j'aille à ce genre de fêtes.. ! »

« C'est peut-être mieux, non ? »

Elle bouda, croisant par conséquent ses bras autour de sa poitrine. Il était vrai que je pouvais paraître lourde et « maman poule », mais quand il s'agissait du bonheur et du bien-être de mon entourage, je me sentais contrainte de tout faire pour le bien de mes proches.

« S'il te plaît.. Ne dis rien à ma mère.. »

Elle était en train de me supplier, me regardant droit dans les yeux. Je connaissais bien la mère de Kate, et je savais qu'elle allait mal réagir après cet incident. Je comprenais la réaction de Kate, mais il fallait bien qu'un adulte prenne les choses en main. Au même instant, comme par hasard, MON* adulte vint nous rejoindre dans la salle de bain, inquiet :

« Qu'est-ce qu'il se passe ici ? »

Ethan regarda le visage de Kate qui était légèrement ensanglanté sur le côté puis écarquilla des yeux avant de répéter une seconde fois sa question.

« Y'a un gars qui l'a agressée. Un taré ! »

« Quel genre de gars ? »

« C'est Martin. Son prénom est Martin. » avoua Kate.

Ethan chercha dans ses pensées si il le connaissait, mais d'après son air perdu, ce ne devait pas être le cas. Néanmoins, il avait l'air très énervé contre ce dernier. 

« Ethan ? »

Il se retourna et me fis face. 

« Ça te dérangerait si tu pouvais t'occuper de Kate et de la ramener chez elle ? »

« Et toi ? »

« Moi ? Je rentrerai chez moi avec ton pote. Il me l'a déjà proposé tout à l'heure, et je lui avais dit que normalement c'était toi qui me ramenais. Mais vu que tu ne peux plus.. »

Il arqua un sourcil, comme soucieux du fait que Rémi allait me raccompagner chez moi. Afin d'estomper tout doute de sa tête, je posai mes lèvres sur les siennes et l'embrassai tendrement. Kate racla sa gorge afin de nous prévenir de sa présence.

« Désolée. »

Je regardai Ethan et attendis donc une réponse de sa part.

« Bon, d'accord. »

Je lui souris et dis au revoir à Kate qui essuyait doucement le sang qu'était sur le côté de son visage avec du coton. Elle n'avait rien de grave, elle avait juste une coupure à la tempe, peu profonde, mais assez pour faire couler ce sang qui gouttait au dessus de l'évier.

« Je te fais confiance. » dis-je en déposant un baiser sur la joue d'Ethan.

« Tu peux. »

Il me caressa la main avant de me laisser filer au rez-de-chaussée. Dans les escaliers, je croisai Raphaël qui fut surpris de me voir là-haut. Il me questionna :

« Qu'est-ce que tu faisais là-haut ? »

Il n'était pas craintif, mais il paraissait simplement curieux. Une curiosité qui, si elle allait trop loin, pouvait créer des problèmes. Si Raphaël venait à apprendre que Kate avait pris un coup de la part d'un garçon qui devait très certainement, à ce moment précis, se trouvait encore ici, il allait mal le prendre et avertir tout le monde.

« Oh rien. Dis-moi, tu peux m'emmener jusqu'à ton frère ? Je le cherche et je ne sais pas où il est. »

« Euh.. attends, suis-moi. »

Changement de sujet réussi. Je souris intérieurement avant de le suivre jusqu'à la cuisine qui, quelques minutes plus tôt, était simplement occupée par des corps au sol, inconscients. Rémi était en train de boire du coca. Il n'avait pas le droit de boire car il était le « gérant » de la maison pour la soirée, et ne pouvait donc pas se permettre de perdre ses moyens à cause de l'alcool.

« Rémi ? Ta proposition pour me ramener chez moi tient toujours ? »

Il leva les yeux et acquiesça d'un mouvement de tête.

« Ça tombe bien, je m'ennuyais. J'vais pouvoir m'occuper comme ça. »

C'était une façon de voir les choses. Il me contourna afin d'aller prendre son manteau qu'était suspendu à son porte-manteaux dans le couloir puis l'enfila.

« On y va maintenant je suppose ? »

« Ce s'rait cool. »

Il me fit un clin d'œil charmeur avant de m'ouvrir la porte d'entrée. Je sortis, vérifiant ne rien avoir oublié derrière moi. Je rejoignis Rémi jusqu'à sa voiture bleu foncé puis entrai côté passager. Je m'attachai, et il fit de même. Il démarra la voiture et s'engagea sur la route.

Durant le trajet, je réfléchissais à ce qu'il pourrait se passer le lendemain. Rien qu'en y pensant, je stressais nerveusement en faisant trembler mes jambes sur la moquette de la voiture. Rémi, remarquant ma nervosité soudaine, vint me questionner :

« Qu'est-ce que tu as ? »

« J'ai peur pour demain. »

« Ah ! Ton concours ? Ethan m'a raconté ton concours ! Apparemment tu te débrouilles extrêmement bien. »

Il me regardait rapidement, guettant une quelconque réaction de ma part.

« C'est ce que les gens disent. »

« Tu ne le penses pas ? »

Sérieusement, je ne trouvais pas que j'étais une prodige du violon, loin de là. Je savais que j'avais acquis des capacités me permettant de jouer d'une manière assez fluide et mélodieuse, mais je ne pensais pas être extraordinairement douée.

« Je n'sais pas. »

Suite à ça, nous ne prononçâmes plus aucun mot du chemin. 

Une fois arrivée dans ma ville, je lui indiquai les routes à prendre afin d'arriver jusqu'à chez moi. Il dit à plusieurs reprises « C'est un trou paumé ici » ou encore « P'tain de cul d'sac ! ». Cela me faisait rire, ce qui le faisait sourire parfois. Il était tellement gentil de me raccompagner alors qu'il aurait très bien pu refuser. D'après moi, c'était Ethan qui avait demandé à Rémi d'être « gentil et attentionné » avec moi. Je le connaissais, et je savais très bien qu'Ethan était capable de limite me faire surveiller par un de ces copains à la sortie du lycée pour s'assurer que rien ne m'arrive. C'était mignon.

« Ah voilà ! C'est là ! » m'exclamai-je en montrant du doigt la maison à la fenêtre de la cuisine allumée.

Il se gara devant ma maison puis me fit la bise.

« Merci de m'avoir raccompagné ! Je ne sais pas comment te remercier. T'es trop gentil ! »

« J'sais j'sais. J'suis trop parfait. » plaisanta-t-il.

Je rigolai avant de jurai :

« T'es con. »

Ce fut à son tour de rire. La lune brillait fortement dans le ciel obscur, illuminant légèrement les rues vides et sinistres de la ville.

« Bon, j'y vais. » dis-je avant en ouvrant la portière.

« Emily ? »

Je m'abaissai afin de rencontrer son regard. 

« Bonne chance pour demain. »

Je lui souris et le remerciai d'un mouvement de tête avant de claquer doucement la portière. J'ouvris la porte qui était fermée à clé puis entrai à l'intérieur. J'entendis la voiture de Rémi partir à toute allure.

« Emily ? »

Ma mère vint accourir dans le couloir dans lequel j'étais puis montra un fort soulagement en m'apercevant. Paranoïa le retour..

« J'ai eu peur que ce soit un cambrioleur, ou alors un tueur en série. » souffla-t-elle.

« Maman.. Il fait vraiment que tu arrêtes tes émissions.. »

Elle me sourit faussement, l'air de dire « Très drôle » avant de disparaître de nouveau dans le salon, sûrement devant la télé. Quand à moi, je décidai d'aller me changer et partir dormir, car j'étais à deux doigts de m'envoler dans un état second, dans les bras de Morphée..


[Chapitre 79 ! Bonne lecture à vous pour la suite, et j'espère que ma fiction vous plait tout autant ! *-* Bref, bisouuuus à vous ! Et je vous souhaite un bon week-end de Pâques ! (Bon d'accord, c'demain soir, et alors ?) Merci beaucoup de me lire, et encore une fois : j'vous adore. ♥♥]

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