Chapitre 51

PDV EMILY

Je patinai comme je pouvais, essayant de ne pas trébucher. Je n'osai même pas me retourner pour voir où Ethan en était, par peur de me prendre une personne en plein fouet.

« GROS PIEDS ? » répéta en s'indignant Ethan, faisant semblant d'être énervé.

Je ne pus rire davantage tout en accélérant mes coups de jambes, me faisant glisser sur la surface gelée. J'aurais tellement aimé à ce moment précis avoir le pouvoir d'invisibilité, ou alors le contrôle du temps. Juste un pouvoir surnaturel qui m'aurait permis de me sortir de là.

Je n'eus pas le temps de tourner dans l'ultime virage que je sentis des bras s'envelopper autour de mes hanches puis me plaquer contre l'une des rembardes. Je me retournai et fus face à Ethan qui me regardait d'un air faussement machiavélique.

« Gros pieds ? » répéta-t-il.

« Gros pieds. » souris-je.

Il se colla tout contre moi et me regarda de son regard psychopathe qui ne m'effrayait pas du tout à ce moment là. Je continuai de lui sourire, afin de le défier, mais il n'avait pas l'air de vouloir lâcher le morceau et abandonner.

« Je n'ai pas de gros pieds. » affirma-t-il.

« Si. » retorquai-je.

« Prouve le. »

Le prouver ? Comment ça ?

« Hein ? »

« Bah prouve le que j'ai des gros pieds. »

Nan mais j'avais compris.. répondis-je intérieurement.

« T'es bizarre. » fis-je.

« J'suis bizarre ? »

« Oui. Tes pieds sont bizarres. » continuai-je.

« Ce sont mes pieds qui sont bizarres ou moi ? » me questionna-t-il.

« Roh ta gueule. » ris-je avant de m'enfuir de nouveau.

Il me poursuivit de nouveau, et nous jouâmes à ce jeu durant quasiment toute la fin d'après-midi..

*Ellipse.*

Nous étions le jour-J. J'allai passer ce concours qui me terrifiait tant. J'étais tellement paniquée à l'idée de passer devant tous ces gens, mais j'étais inscrite, je ne devais pas déserter.

« Emily ? Prépare-toi ! Nous partons dans 30 minutes ! » s'exclama ma mère, voyant que je n'étais pas encore totalement prête.

« Oui ! » soufflai-je.

J'étais placée devant le miroir de ma chambre que m'avait acheté ma mère lors de mon quatorzième anniversaire. C'était un magnifique miroir aux contours dorés et sculptés minutieusement. Je n'arrivais pas à me décider sur la coiffure que je devais adopter pour ce « genre d'événement ». Je ne faisais pas des concours tous les jours. Devais-je être chic et classe ? Ou alors simple et détendue ? Dilemme.

« Maman ? » criai-je de ma chambre afin de me faire entendre.

« Oui ? » s'écria-t-elle encore plus fort que moi.

« Chignon ou tresse ? »

Elle ne répondit pas tout de suite, mais après plusieurs secondes d'attente, elle me répondit :

« Tresse ! Ça te rend très mignonne ! » 

Je la remerciai avant de me mettre au « boulot ».

Une fois coiffée, je soufflai, tellement je m'étais crevée les bras à les tortiller dans tous les sens, mais après plusieurs minutes de souffrance intense, j'étais enfin prête capillairement parlant.

Je descendis les escaliers et rejoignis Matthew et ma mère qui étaient en train de remplir un sac de nourriture. Nous partions pour toute la journée. Le concours se passait à Paris, bien évidemment, et nous avions donc de la route à faire. Lorsque Matthew me vit, il s'exclama :

« Tu es trop trop belle ! »

Je souris avant de le remercier en lui faisant un bisou sur le front.

« Toi aussi p'tit coeur. »

Il me sourit, puis se remit à aider ma mère à remplir le sac. Lorsque j'aperçus toutes les provisions qu'ils prenaient, je m'étonnai :

« On ne part pas pour une semaine ! » 

« Roh, il faut que tu aies le ventre plein lorsque tu seras sur scène. »

La scène. Ce fameux lieu que je redoutais tant. Cette surface lisse, mais tellement froide. La seule surface éclairée dans cet énorme bâtiment qu'était un énorme amphithéatre. Je ne connaissais plus le nom de celui-ci, mais je savais qu'il était très envié par les artistes. Et moi, j'allais m'y trouver, debout devant des centaines, voire des milliers de personnes. Pourquoi fallait-il accepter le public lors des épreuves ? Je trouvai ça terriblement perturbant, mais c'était peut-être l'effet désiré par le jury : Nous intimider afin de ne garder que les meilleurs d'entre nous. Mademoiselle Rose m'avait donné plein de conseils afin de ne pas être prise d'une peur panique devant cette foule, ni d'avoir de trou de mémoire. De toute façon, je n'avais aucune raison de me rater, je m'étais entraînée toute la semaine.

« Bon, cette fois-ci, tu es prête ? » m'interrogea ma mère.

« Je crois bien que oui.. » commençai à stresser.

Ma mère, apercevant que je jouais nerveusement avec mes doigts, me dit :

« Emily.. » Elle caressa une fine méche de mes cheveux avant de continuer : « Tu n'as pas à avoir peur.. Ce n'est qu'un concours. Tu n'as rien à perdre.. »

Elle avait raison au fond, mais je craignais le ridicule.

« Mh.. je sais.. » soupirai-je, essayant de me détendre.

Elle me caressa affectivement l'épaule avant de lancer un « Let's go ! ». Elle prit le sac de la journée puis le mit sur son dos avant de sortir de la maison, suivie de Matthew puis de moi. Je fermai la porte derrière moi à clé puis les rendis à ma mère avant de monter dans la voiture.

Une fois tous attachés, ma mère me regarda, me sourit puis m'avoua :

« Je suis si fière de toi, Emily. »

Je souris, gênée, puis je ne pus me retenir de verser une larme. Je réagissais comme si je venais de recevoir mon diplôme, alors que j'allais juste partir à un concours dont je n'étais même pas encore « prise ».

Elle démarra la voiture, puis commença à partir, faisant défiler les différentes rues de ma ville, direction PARIS.

Durant le voyage, je ne faisais que textoter avec Kate, Samuel et Ethan. Samuel m'avoua qu'il était jaloux que je fus prise pour participer au concours, et pas lui, mais il me souhaita tout de même à plusieurs reprises bonne chance. Kate me soutenait à fond, et ne faisait que croiser les doigts pour moi, enfin.. c'était ce qu'elle me disait. Tandis qu'Ethan ne cessait de me dire de ne pas stresser, de fermer les yeux comme j'avais fait lorsque j'avais joué devant lui. Il me dit qu'il pensait à moi, et qu'il espérait que je réussisse, tout comme tous mes proches.

« A qui tu parles ? » me demanda ma mère, voyant que je textotais depuis plus de 30 minutes.

« Avec Ethan. » souris-je timidement.

Elle me sourit avant de me dire :

« Je suis contente de te voir amoureuse, tu sais ? Il a l'air d'être vraiment quelqu'un de bien. » m'avoua-t-elle.

« Je le suis Maman.. Vraiment. » insistai-je.

« Ça se voit. »

Le reste du trajet se fit la plupart du temps dans un grand silence. Matthew s'était endormi derrière, tandis que moi je continuai de parler avec Ethan et Kate. Ma mère ne cessait de répéter qu'elle était heureuse de pouvoir me voir jouer dans un « tel concours ». J'étais heureuse d'y aller, car peu de gens en avait la chance, mais j'étais aussi légèrement énervée. J'avais l'impression, de temps à autre, que ma mère ne voulait que gloire et fierté. Ce n'était qu'un sentiment, car elle m'avait prouvé à plusieurs reprises que son amour pour moi était bien plus qu'un simple sentiment de fierté et d'admiration, mais dans les moments comme celui-ci, je me sentais aimée seulement parce que j'étais une « prodige », comme elle m'appelait.

« Nous sommes arrivés. » s'extasia ma mère.

Je levai les yeux et regardai à travers le pare-brise les énormes lettres colorées d'un rouge très foncé longeant un énorme bâtiment : Amphithéatre National de France. Bon, je trouvai qu'ils n'avaient pas beaucoup cherché loin pour trouver ce nom, mais pour la couleur, ça compensait. J'adorais le rouge foncé. 

« Vérifiez bien que vos portes sont bien fermées. » nous ordonna ma mère.

Nous vérifiâmes avant d'affirmer que la voiture ne risquait pas d'être volé. Paranoïaque ma môman. Une fois devant la porte du géant bâtiment qui se tenait devant nous, j'expirai un bon coup, puis regardai ma mère d'un air à la fois apeuré mais pressé. Elle prit ma main et me caressa le dos de celle-ci avec son pouce avant de me faire signe d'un mouvement de tête que nous rentrions.

Nous pénétrâmes l'architecture avant d'arriver dans un prestigieux couloir, coloré seulement de rouge et de bleu foncé. C'était très chic et classe, et je ne regrettais d'avoir mis cette robe bleu foncée qui s'accordait parfaitement avec les rideaux.. Bon d'accord, j'avais la honte. Cependant, je restai chic.

Je pris mon téléphone portable que j'avais mis dans un petit sac à main avant de regarder si j'avais des messages :

~ Tu es la meilleure. Je t'aime. ♥ ~

C'était Ethan, et ces seuls mots m'avaient permis à me faire sourire, et à me donner une forte confiance en moi. J'étais enfin prête à jouer devant ces gens qui allaient sûrement me scruter avec insistance.

« Bonjour ! Ma fille participe au concours national de musique. Pourriez-vous nous dire où nous devons aller ? » demanda ma mère à un « garde » placé devant une porte, droit comme un piquet.

Il se « déraidit » puis répondit à ma mère :

« Vous prenez le long couloir derrière vous, puis vous tournez à gauche. Vous verrez, il y a une pancarte sur la porte ! » répondit-il, avant de se replacer devant la porte.

« Merci ! »

Ma mère tenait dans sa main mon étui qu'elle avait soigneusement garder afin que personne ne le casse. « Il ne faut pas casser la préciosité de la prodige » avait-elle dit d'un ton de plaisanterie.

Nous allâmes donc en la direction que nous avait indiqué l'homme puis arrivai devant CETTE porte. Une magnifique porte où était inscrit « Coulisses - Concours National de Musique ». J'eus un frisson, et je me rendis ENFIN compte que j'étais vraiment là, que j'allai vraiment passer devant un jury et être jugée. J'allai enfin pouvoir savoir si, effectivement, j'avais un talent ou non. Si j'étais apte à être prise pour la « seconde étape » ou alors être recalée. C'était l'heure décisive..

[Chapitre 51 publié ! Aha, seuls les couche-tards pourront lire ça ce soir ! J'espère que vous avez aimé ! La suite sera publié très prochainement, certainement demain ou après-demain ! ;) Le prochain chapitre sera accompagné d'un « Média ». Je ne vous en dis pas plus, juste, patientez. ;) Sinon, pensez-vous qu'Emily va réussir ou rater cette « épreuve ? » Va-t-elle être « prise » ou « recalée » ? 

Sur ce, je vous souhaite une bonne matinée/journée/soirée/nuit ! Ainsi qu'une bonne lecture pour la suite ! :) Bisous naturels. ♥]