Chapitre 50

PDV EMILY

« Devant toi ? »

« Oui. » me sourit-il.

Ça me gênait énormément de devoir jouer devant lui. Déjà que ses compliments m'avaient fait rougir, et là il me demandait de jouer devant lui.

« Je n'sais pas si j'peux.. »

« Tu en es capable trésor. »

Ahlala.. Combien de fois m'avait-on répéter cette phrase ? « Tu en es capable. ». Certes, les trois quarts du temps qu'on me le disait, c'était vrai, mais parfois il arrivait que je me plante et qu'on soit déçu de moi, tout ce que je détestais.

« S'il te plaît.. » me supplia-t-il, faisant la moue.

Son visage d'ange était à croquer, et je ne pouvais pas le lui refuser.

« Depuis quand tu apprécies la musique classique ? » plaisantai-je, essayant de me détendre.

« Depuis que je t'ai entendue jouer magnifiquement bien, et aussi pour mieux connaître ton univers. » me répondit-il, sourire jusqu'aux oreilles.

Je déposai un baiser sur son front.

« Bon, d'accord, mais pas longtemps. » succombai-je.

Il hurla un « YES ! » avant de s'installer confortablement sur mon lit, sur les coudes, me fixant d'une manière très gênante.

« Oui.. enfin.. Évite de me fixer aussi intensément, c'est déstabilisant. »

Il rit avant de regarder ailleurs, faisant semblant de ne pas faire attention à moi. Je souris légèrement, le voyant dans son petit jeu, puis plaçai le violon entre mon épaule et ma mâchoire puis commençai à faire glisser l'archet sur la corde. Dès cet instant, je fermai les yeux et laissai m'entraîner par la douce mélodie. C'était comme si j'étais toute seule au beau milieu d'un endroit vide et désert. Mes bras bougeaient tout seul, comme si j'avais révisé cette partition depuis des années. Je n'osai pas rouvrir les yeux. Je ne voulais pas voir Ethan me regarder. J'essayai tout simplement de me concentrer sur le bruit des cordes qui vibraient, l'inclinaison de mon archet qui divaguer ainsi que le silence absolue autour de moi.

Après mon morceau, j'ouvris de nouveau les yeux et Ethan applaudit, ce qui me fit me dandiner de droite à gauche d'une manière timide.

« Tu la joues trop bien ! C'est une mélodie connue ça, non ? »

« Bah oui, tout le monde connait Winter des Quatres Saisons ! » ris-je.

« M'ouai.. Enfin.. On connait l'air, pas le nom.. » rit-il à son tour.

Pas faux. Les gens avaient tendance à ne pas retenir le nom des musiques classiques, et c'était compréhensible vu celui de certain. 

« Wouah.. sinon.. J'suis choqué. »

Il se leva.

« Choqué ? » 

« Positivement. » finit-il.

Il me prit dans ses bras et déposa un baiser dans mes cheveux. Je tenais mon violon loin de lui, ne voulant pas qu'un mouvement brusque ne le casse.

« Oups, c'est vrai, ton violon. » pouffa-t-il en me regardant, les bras écartés.

Il me lâcha et me laissa reposer mon violon dans mon étui, ainsi que mon archet avant de le refermer.

« Et sinon, qu'est-ce que tu fais là ? » demandai-je. 

« Bah.. je voulais passer une après-midi avec mon trésor. J'ai le droit ? » m'interrogea-t-il en faisant exprès de mordiller sa lèvre inférieure comme pour le rendre encore plus craquant qu'il ne l'était déjà.

« Arrête. » ordonnai-je.

« Arrêter quoi ? » 

« De te mordre la lèvre. »

« Je sais que tu aimes ça. »

Je lui donnai un coup de poing « amical » dans l'épaule, ce qui le fit rire.

« Tu sais que tu n'as pas de force ? » plaisanta-t-il.

« Après, ça dépend là où je frappe. » souris-je, en faisant référence à son talon d'Achille.

« Tu n'oserais pas. Comment voudrais-tu mettre au monde nos futurs enfants ? »

J'explosai de rire en entendant ce qu'il venait de dire.

« Nos futurs enfants ? »

« Bah.. on sait jamais. » 

« Tu as 17 ans. » me sentis-je obliger de préciser.

« Et alors ? »

« Tu te vois papa ? »

« Je parlais pas d'aujourd'hui. Je parle dans les années à venir. »

Venait-il vraiment de me sous-entendre le fait qu'il comptait faire sa vie avec moi ? Oulah, j'eus un coup de chaud ainsi que des papillons dans le ventre.

« Tu es très prévoyant. » 

« Je suis réaliste. »

« Ethan ? »

« Oui ? »

« Nos enfants ne sont pas encore réels. »

« Je sais. »

Voici un exemple de nos conversations qui ne menaient à rien.. 

« Bref, j'ai soif, tu m'accompagnes en bas ? » proposai-je.

Il se leva et prit ma main. Je pris cela pour un « oui ». Nous descendîmes les escaliers avant de nous rendre dans la cuisine. Une fois devant le frigo, je lâchai la main de mon tendre nounours avant de me servir un verre de jus d'orange.

« Tu en veux ? » demandai-je à Ethan.

« Je veux bien. »

Il s'était installé sur l'un des tabourets qu'étaient disposés autour de la table ronde au centre de la pièce.

Je souris puis mis un second verre à côté du mien et le remplis.

« Tiens. » lui tendis-je le verre.

Il me remercia puis nous nous désaltérâmes. Une fois nos verres finis, il me proposa :

« Ça te dit qu'on aille à la patinoire cet après-midi ? »

Je regardai l'heure avant de lui dire :

« Il est déjà 16h24. »

« Bah on y restera jusque 18h30 ? » 

Je réfléchis quelques secondes avant d'accepter.

« Attends, je vais prévenir ma mère sinon elle va s'inquiéter. »

Il rit avant de finir son verre, tandis que je pris mon téléphone portable et envoyai un SMS à ma mère disant que je partais avec Ethan à la patinoire de la ville jusque 18h30. Le message envoyé, je le remis dans ma poche, prenant en flagrant délit Ethan qui fouillait dans les tiroirs.

« Tu cherches quoi ? » la questionnai-je.

« Une cuillère. »

« Pour ton jus d'orange ? »

« Non, pour la yaourt. »

Je remarquai un yaourt qu'il venait de poser sur la table.

« Ah ouai, tu te sers tranquille ? »

Il se retourna avant de me regarder.

« C'est ta mère qui m'a dit de faire comme chez moi. » me provoqua-t-il, toujours avec ce sourire exagéré.

Sans gêne ce garçon.

« M'ouai. Encore un souvenir oublié ? » 

« Exactement. »

Bizarrement, je lui faisais confiance. Pourquoi me mentirait-il ? Puis, ce n'était qu'un yaourt, mais c'était surtout le fait qu'il se serve comme ça, qui m'était inhabituel.

« Bon, tu me stresses là. »

J'avançai jusqu'au tiroir à couverts puis lui tendis une cuillère. Il me sourit avant de déposer un baiser sur mon nez.

« J'aime bien quand t'es énervée. Ça t'rend mignonne. » me sourit-il avant de se rasseoir.

« Je ne suis pas énervée. » le corrigeai-je.

« En tout cas, tu me parles bizarrement. » 

« Non.. C'est juste que je suis stressée pour samedi. »

Ce n'était pas faux.

« M'ouai.. »

Il finit rapidement son yaourt, puis je pris mon gilet que j'enfilai avant de sortir de chez moi, suivi d'Ethan. Je fermai la porte derrière moi puis déposai un baiser sur la joue de mon nounours avant de commencer à marcher.

« Tu vas où ? » me demanda-t-il.

« Bah à la patinoire. » répondis-je sérieusement.

« Non mais.. Tu crois vraiment qu'on y va à pieds ? J'suis venu en voiture. »

J'avais complètement oublié qu'il avait son permis. Une fois, il avait essayé de m'expliquer le pourquoi du comment il pouvait conduire, mais je n'avais quasiment rien compris. En tout cas, ça avait l'air légal, malgré le fait qu'il avait 17 ans.

« Ah oui.. j'aurais dû m'en douter.. » ris-je faiblement.

« Ça veut dire quoi ça ? » me questionna-t-il en faisant semblant d'être blessé par mes mots.

« Tu es juste un flemmard. » le provoquai-je.

« Hein ouai ? »

« Ouai. »

Il me prit rapidement dans ses bras sur son épaule, comme la dernière fois, avant d'aller jusqu'à sa voiture.

« Mais lâche-moi ! » me débattis-je.

« Un flemmard ne te porterait pas. »

Rien qu'au son de sa voix, je pouvais devinai le sourire sur son visage. Ahlala.. Qu'allai-je faire de cet enfant ? 

« Tu es un flemmard galant. »

« Je suis un musclé amoureux. »

« Surtout narcissique. » explosai-je de rire.

« Tu veux que je te lâche ? »

« Bah oui ! »

« Alors tais-toi. »

Je me laissai porter jusqu'à sa voiture, puis il vint me poser à côté de celle-ci. Il ouvrit la porte côté passager, puis m'invita à entrer dans son véhicule.

« Tu sais que je peux ouvrir une portière toute seule ? » le défiai-je.

« Tais-toi, tu m'énerves. » rit-il.

J'adorais le taquiner comme ça. J'entrai dans sa voiture noire qui pouvait paraître très classe de l'extérieur, mais de l'intérieur..

« Tu aurais pu laver ta moquette.. » grimaçai-je après qu'il m'est rejointe dans la voiture.

« Si tu n'es pas contente, la prochaine fois nous irons à la patinoire à pieds. » me sourit-il faussement.

Je lui souris à mon tour, avec un air de « peste » avant de mettre ma ceinture. Il démarra et se mit sur la route. Nous partîmes en direction de la patinoire..

Arrivés et garés devant le bâtiment, nous sortîmes de la voiture. Les rayons du soleil avaient enfin décider de pointer le bout de leur nez. Ethan enfila des lunettes de soleil qu'il avait laissé dans sa boîte à gants.

« J'aime bien tes lunettes. » le complimentai-je.

« Merci. »

Il me fit un de ses sourires charmeurs avant de fermer la portière et partir en direction de la patinoire. Je le suivis puis, une fois entrés, nous fîmes la queue. Il y avait beaucoup de monde le mercredi après-midi ici.

Une fois devant le guichet, nous payâmes nos places puis entrâmes dans la patinoire où il faisait assez frais. J'avais oublié de prendre un gilet plus épais, mais ce n'était pas grave.

« Viens, on va chercher nos patins. »

Je le suivis, scrutant les visages de chaque personne que l'on croisait. J'adorais m'amuser à regarder les grimaces des gens. 

Ethan prit des patins à ma pointure puis me les tendit avant de s'en servir pour lui.

« Tu fais du 41 ? » m'étonnai-je en regardant ses pieds.

« Chut. »

Nous allâmes les enfiler non loin de la piste. Ethan galérait à mettre ses patins, alors je m'amusai à lui mettre une petite claque sur l'arrière de son crâne avant de lancer :

« Gros pieds. »

« OH MAIS, ATTENDS TOI ! » s'écria-t-il alors que je m'enfuis.

Je courus et me mis à patiner sur la piste, voulant me cacher entre les groupes de personnes qui discutaient. J'étais une vraie gamine parfois dans ma tête, et embêter Ethan était devenu l'une de mes meilleures occupations. Je m'accroupis dans un coin de la patinoire, derrière un couple qui s'embrassait trop chaudement à mon goût puis attendis patiemment.

Je passai ma tête de temps à autre afin de voir si Ethan me cherchait ou pas. Peut-être patinait-il tranquillement sans faire attention à moi ? Non, j'étais persuadée qu'il me cherchait quand même. Je me levai entièrement afin de mieux voir la piste de glace puis cherchai du regard Ethan. Lorsque je l'aperçus, il était déjà en train de patiner en ma direction. Il me regardait avec un sourire machiavélique sur le visage.

« Oh non.. » soufflai-je.

Je me mis à patiner le plus vite que je pus, espérant le semer. Je zigzaguais entre les adolescents tout en riant. Je n'en pouvais plus. Je savais qu'il était non loin derrière moi, et sa vengeance était proche..

[Chapitre 50 publié ! :) J'espère que vous l'avez apprécié ! :) BREF, j'ai une question ! Ça n'a rien à voir avec le chapitre, mais c'est simplement pour savoir :

Comment avez-vous connu ma fiction ? Par un ami ? Ou en cherchant des fictions au hasard sur Wattpad ? Sur votre fil d'actualité ? 

Merci de me répondre, car je me demande d'où viennent ces 222K ! ... Merci beaucoup ! *-* Passez une bonne journée/soirée/nuit/matinée et je vous souhaite une bonne lecture pour la suite qui arrivera soit demain, soit mercredi ! ;) Soyez patients. Je vous aime ! ♥ Bisous poussiéreux ! ♥]