« Chapitre 41 »
Chapitre 41
PDV EMILY
Tant de révélations.
Quatre jours que j'étais sur ce lit d'hôpital. Les médecins venaient de m'annoncer que je pouvais partir en fin d'après-midi, pour mon plus grand bonheur. Cependant, je n'arrivais toujours pas à croire que nous étions désormais le 26 avril. J'avais oublié plus d'un mois de mon existence. C'était terrifiant. J'étais désormais à la place d'Ethan, quelques mois plus tôt. Même en me concentrant sur des souvenirs du mois passés, il n'y avait qu'un grand vide, un trou noir.
« Alors.. toujours pas..? » me demanda Ethan.
« Je te dis que je ne m'en souviens pas.. » me lassai-je.
« C'est que je ne t'ai pas rafraîchi la mémoire. » me sourit-il.
Qu'est-ce qu'il était perspicace ! Cela faisait plus d'une heure qu'il m'énumérait des anecdotes de la semaine dernière, ou encore du mois dernier. Tout ce qu'il me racontait ne m'aidait pas à me souvenir. J'avais l'impression qu'il racontait la vie d'une autre personne, et non la mienne.
« Alors.. Y'a deux semaines, t'es venue dormir chez moi et.. »
« QUOI ? » m'indignai-je.
« Oui, mais tu étais consentante, je ne t'ai pas forcé. » rit-il.
J'écarquillai des yeux, étonnée de moi-même. Rien que le 15 mars, l'idée de dormir chez Ethan me terrifiait, et là il me disait qu'il y avait deux semaines, j'étais partie dormir chez lui ? Je ne comprenais pas.
« Puis, on a regardé le film « Le Labyrinthe », et tu avais beaucoup aimé. » me dit-il en caressant la dos de ma main avec son pouce.
« C'est quoi ce film ? »
« Bah.. »
Il commença à me raconter le film. Il avait l'air intéressant, mais sans plus.
« D'accord.. mais nous deux..? Ensuite, après le film, on a rien fait ? » le questionnai-je.
« Bah qu'est-ce que tu voudrais qu'on fa.. » Il s'arrêta net avant de poursuivre : « AH MAIS ! Emily ! Tu penses vraiment que j'aurais osé faire ça ? »
Il avait compris mon sous-entendu.
« Désolé.. » souris-je nerveusement, gênée.
« Bon.. Puis le lendemain, nous sommes partis faire de la patinoire avec Kate et Samuel ! D'ailleurs Samuel n'arrêtait pas de te coller, et j'avais fait une crise de jalousie. » m'avoua-t-il.
« Toi ? Jaloux ? »
J'explosai de rire, puis je gémis en sentant mon mal crâne qui revenait.
« Bah oui, mais aussi il n'arrêtait pas de te chuchoter des trucs à l'oreille, comme les couples. »
« Mais c'est mon meilleur ami ! » rétorquai-je.
« Oui, mais je trouve que vous êtes trop proches. » bouda-t-il.
« Ah, car c'est toujours d'actualité ta jalousie ? »
« Bah aussi ! Il n'arrête pas de faire des sorties avec toi ! Il t'harcèle limite ! » se plaignit-il.
Je ris. Samuel ? Collant ? C'était impossible. Il arrivait souvent que je ne le revois pas pendant deux semaines. Nous étions très fusionnels, mais nous ne restions pas souvent ensemble car nous avions des occupations différentes.
« Bon.. ensuite ? » fis-je afin qu'il change de sujet.
« Bah.. euh.. » Il regarda le plafond, sûrement pour mieux se concentrer et trouver un souvenir plus percutant que ses crises de jalousie inutiles.
« AH OUI ! Nous sommes allés à Paris à deux avec ma mère et ma petite sœur ! D'ailleurs, vous vous êtes beaucoup rapprochées. Elle te considère maintenant comme sa belle-fille, et toi comme ta belle-mère. »
Je l'écoutai, attentive à ses discours et ne fus pas surprise de ce qu'il venait de m'annoncer. Sa mère était très sympa, et ça ne m'étonnait pas que je me sois rapprochée d'elle.
« Puis, à Paris, nous sommes montés sur la Tour Eiffel et on a mangé dans un restaurant chic ! »
« Ah, et depuis quand tu as les moyens de m'emmener dans un restaurant chic ? » plaisantai-je.
« Non mais, c'est ma mère qui a payé. »
J'éclatai de rire avant de prendre un air sérieux et de lui faire signe de poursuivre ses anecdotes qui m'amusaient.
« Ah ! J'ai des photos d'ailleurs ! »
Je m'approchai donc de lui et me postai à ses côtés, le regard figé sur son écran. Il fit défiler des photos de droite à gauche avant de s'arrêter et de me tendre son téléphone portable. Je le pris et regardai attentivement. C'était bien moi sur la photo, avec Ethan derrière moi, qui me prenait dans ses bras. Derrière nous, la Tour Eiffel ainsi qu'un magnifique coucher de soleil. On avait l'air très amoureux sur la photo, ce qui ne m'étonnait pas. Ça me paraissait très bizarre cette situation, car dans ma tête, je sortais avec Ethan depuis moins d'un mois, alors que pour lui, je sortais avec lui depuis près de 3 mois. C'était assez étrange cette différence de « stade de couple ».
« Regarde, y'en a d'autres. »
Je le regardai, puis reposai mon regard sur l'écran. Je fis défiler les photos. Il y avait de tout et de n'importe quoi. Il y avait lui et moi dans -je supposai- le musée du Louvre. Puis une photo de nous deux dans les rues de Paris et encore des dizaines d'autres de nous deux qui faisions des grimaces.
Je souriais bêtement en faisant défiler les photos et mon regard se posa sur une photo en particulier.
« Ethan ! Regarde ! »
Je lui montrai la photo.
« Oui, bah quoi ? » m'interrogea-t-il, confus.
« Mais, je parle pas de nous ! Je parle du gars, au fond, assis sur le banc ! »
Il regarda plus attentivement et me regarda, toujours autant perdu.
« Ce gars, c'est celui qui m'a vi.. »
Je me stoppai dans mon élan. Peut-être lui en avais-je pas parlé ? Il me regardait toujours d'un air interrogateur et fit :
« Qu'est-ce qu'il y a ? »
« Ce gars, je le connais.. » dis-je afin de tâter le terrain.
« Ah bon ? »
Il regarde de nouveau la photo.
« Oui.. c'était l'avocat de ma mère, lorsque j'étais petite.. » dis-je.
« Ah. »
Il n'avait pas l'air emballé, alors je n'avais sûrement pas dû en parler avec lui, certainement pour ne pas l'inquiéter ou alors parce que je ne voyais pas l'utilisé de lui dire qu'on avait tenté de me violer en bas âge.
Je préférai faire abstraction de cette photo, même si le fait de le voir près de nous, nous regardant, à Paris, m'inquiétait. Nous avait-il suivi ? J'étais persuadée qu'il était un dangereux pédophile qui me voulait toujours. Ce genre de psychopathe qui vous suit partout durant toute votre vie jusqu'à ce que vous lui donniez ce qu'il voulait.
« Tiens ! Regarde celle là ! » explosa-t-il de rire en me donnant de nouveau son appareil électronique.
Je regardai la photo et m'aperçus assise sur un trottoir. Je faisais une tête bizarre.. La même tête que lorsque je tombais par terre. Je me mis à rire nerveusement de honte.
« Je suis tombée ? » demandai-je, commençant à rougir.
« Oui.. Tu n'étais pas contente. Après tu avais une humeur de chien, car Farah et moi nous étions moqués de toi. »
« Ça ne m'étonne pas de toi, ça. » ris-je.
Avant même qu'il ne me réponde, nous fûmes interrompus par la porte de ma chambre d'hôpital qui s'ouvrit, donnant vue sur deux médecins accompagnés de ma mère.
« Tu vas pouvoir sortir, mais nous devons d'abord te passer une radiographie. » fit l'un des deux médecins. « Ta mère sera pendant ce temps là en train de remplir les papiers. » ajouta le second.
J'acquiesçai d'un mouvement de tête, et ma mère me sourit en me voyant de bonne humeur. Ça changeait des jours précédents. Je n'avais pas décroché un seul sourire, car j'étais frustrée de savoir que j'avais perdu plus d'un mois de ma mémoire, et que par conséquent, je ne me souvenais même plus de comment avait évolué ma vie, me relation avec Ethan et avec les autres.
Je suivis les deux médecins qui m'accompagnèrent jusqu'à une porte qui se trouvait au fin fond d'un couloir réservé aux radiographies. Ethan ne m'avait pas suivi, il était sûrement resté dans la chambre afin de ranger les dernières affaires dans ma valise.
« Bon, tu t'allonges sur cette plateforme.. Tu ne devras pas bouger d'un seul poil ! C'est très important. Ne soit pas étonnée par le bruit.. La machine va faire un boucan d'enfer, mais c'est normal. Tu te contentes de fermer les yeux et d'attendre. Ok ? » m'expliqua le médecin.
« D'accord. » répondis-je.
Je m'allongeai sur la plateforme froide et blanche, puis la plateforme se plaça dans un énorme tube blanc qui brillait. Il y avait énormément de lumière, et ça me faisait mal aux yeux. Je les fermai donc et attendis quelques secondes avant qu'un énorme bruit se fit retentir. Je sursautai, puis je me souvins de la consigne du médecin, alors je ne bougeai plus du tout. Le mécanisme de la machine était tellement bruyante que je luttai pour ne pas boucher mes oreilles. J'avais l'impression que j'allais saigner des oreilles tellement les décibels étaient nombreux.
Dix minutes plus tard, le bruit s'estompa et la plateforme ressortit. Je n'osai pas rouvrir les yeux par peur que ce ne soit pas encore terminé, mais je sentis une main se posait sur mon épaule :
« Tu peux rouvrir les yeux, c'est fini. »
J'ouvris les yeux et j'aperçus le médecin de tout à l'heure. Il me remercia d'avoir été immobile et m'emmena rejoindre ma chambre où se trouvait toujours et encore Ethan.
« Ah, te revoilà ! » s'enthousiasma Ethan, content.
« Je t'ai tant manqué ? » plaisantai-je.
« Bah oui, tu crois quoi ? »
Il vint s'approcher de moi et me prit dans ses bras. Il logea son nez dans mon cou et commença à déposer de tendres petits baisers dans celui-ci. Je fus surprise de son geste, mais je me souvins que lui et moi étions à présent à 3 mois de « couple » et que, par conséquent, nos gestes avaient dû être moins timides et beaucoup plus passionnés.
Lorsqu'il me regarda de nouveau, il remarqua mon visage qui n'affichait que frustration et tristesse.
« Qu'est-ce que t'as ? » s'inquiéta-t-il.
« Tu viens de m'embrasser dans le cou.. » dis-je en posant ma main dans mon cou.
« Oui.. et ? » dit-il, ne voyant pas où je voulais en venir.
« Tu ne m'as jamais fait ça.. Enfin, pas que je m'en souvienne.. Et ça m'a surpris.. » répondis-je.
Il me sourit, légèrement gêné. Il me lança un regard désolé, mais je lui souris amoureusement, lui montrant que ce n'était rien de grave.
« Ce qui me fait le plus bizarre, c'est le fait de me dire que ça fait 3 mois que nous sommes ensemble, et que nous sommes donc plus proches. Je n'arrive pas à me mettre en tête que.. »
« EMILY ! » me coupa Kate, très expressive.
Elle vint jusque moi et me prit dans ses bras. Elle n'avait pas dû remarqué que j'étais en train de parler.
« Tu vas mieux ? Désolée, je n'ai pas pu venir te revoir depuis mercredi ! J'étais dé-bor-dée ! Sinon Naomie et Samuel te font de gros bisous ! Ils ont préféré ne pas venir afin de ne pas te brusquer. Ils ne voulaient pas te perturber, car ils savent que tu as perdu la mémoire et que.. »
« Tu sais, j'ai juste un trou de mémoire, j'suis pas devenu une sociopathe dégénérée. » la coupai-je.
« Oui.. je sais.. Mais bon.. »
Un silence pesant s'installa, ne laissant dans la pièce que le son des oiseaux qui piaillaient dehors ainsi que le « BIP BIP » incessant de la chambre juxtaposée..
[Chapitre 41, fini ! *-* J'espère qu'il vous a plu ! Bref, commentez, votez, et tout l'tralala ! Bonne soirée/journée/matinée/nuit ! ;) Et, je publierai sûrement tout à l'heure encore ! J'écris beaucoup beaucoup en ce moment ! *-* Bref, bisous salés ! ;) A bientôt mes amours. ♥]
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top